Les énormes résultats de RM Sotheby’s à Monterey 2022

Publié le par Benjamin

Les énormes résultats de RM Sotheby’s à Monterey 2022

On termine notre tournée des résultats des enchères de la Monterey Car Week 2022 avec les canadiens de RM Sotheby’s. Pourquoi ? Parce que même si Bonhams et Gooding & Co avaient déjà fait fort, là on évoluait dans une autre dimension. Et ça se ressent côté résultats.

La vente RM Sotheby’s à Monterey 2022

Au départ, la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022 était déjà copieuse avec 195 lots dont 47 autos qui pouvaient dépasser le million, 10 qui pouvaient viser entre 5 et 10 et 7 dernières qui pouvaient viser au dessus des 10 millions. En réalité, tout ces beaux lots étaient répartis en trois ventes distinctes, trois jours de suite.

Résultats ? 52 lots millionnaires, 95% de lots vendus et un total hallucinant de 239,2 millions de dollars !

Au dessus de 10 millions : des folies

On parle d’autos devenues rares avec la baisse du marché (pour ces autos là) et l’épidémie. Mais avec cette vente là, on trouvait beaucoup de ces très hauts prix.

La plus grosse estimation visait encore plus haut : entre 20 et 30 millions. C’est une Ferrari 410 Sport Spider de 1955. Techniquement aboutie, pilotée par les grands, c’est Carroll Shelby qui la fit briller aux USA et qui enrichit alors son palmarès. L’auto est logiquement la plus chère vendue (publiquement) lors de la Monterey Car Week 2022 avec 22.005.000 $.

On ajoutait également trois italiennes au dessus de la barre des 10 millions, toutes les trois sortant de la collection Oscar Davis.

D’abord la Ferrari 375 MM Spider de 1953, Pinin Farina puis recarossée par Scaglietti avant d’être restaurée en configuration initiale. Elle a couru à l’époque, est évidemment en parfait état et était estimée entre 8 et 10 millions. Elle termine finalement à 7.485.000 $.

Suivait une Ferrari 500 TRC Spider qui a couru notamment au Mans en 1957 avec Ginther et Picard plus 12 victoires de classe en SCCA et elle a couru jusqu’en 1963. En parfait état, matching numbers, elle était estimée entre 8 et 10 millions et change de mains pour 7.815.000 $.

On termine avec une Maserati 450S, commandée à l’origine par Carroll Shelby et qui a couru en SCCA avec sa carrosserie Fantuzzi. Restaurée en 1990, elle a retrouvé son moteur d’origine avant de devenir une auto de concours, déjà engagée à Palm Beach ou Amelia Island. Estimée entre 9 et 11 millions, elle est affichée vendue sans qu’on connaisse son prix, probablement autour des 8,5 millions !

Les trois dernières autos qui pouvaient dépasser les 10 millions dans le catalogue de RM Sotheby’s à Monterey 2022 étaient également européennes.

On trouvait d’abord une Mercedes 540K de 1937. Commandée par le Shah d’Afghanistan, elle n’a jamais été restaurée. Avec sa carrosserie unique d’usine, c’est l’une des trois seules queues longues avec roue de secours couverte existantes. Estimée entre 9 et 12 millions, elle atteint 9.905.000 $.

Ensuite une Talbot-Lago T150C SS « Goutte d’Eau » de 1938 carrossée par Figoni et Falaschi, également issue de la collection Oscar Davis. Sportive, cette auto a couru les 24h du Mans 1939 avec Régnier de Massa et Mahé. Elle est ensuite restée en Allemagne de l’Est pendant 50 ans, ne retrouvant la lumière qu’en 1989 ! Primée à la Villa d’Este en 2010 et au Louis Vuitton Classic de 2011, elle était estimée entre 9 et 11 millions et termine avec un beau score de 7.265.000 $.

On terminait ces autos pouvant dépasser les 10 millions avec « l’Hispano Suiza la plus connue du monde ». Cette H6C et c’est le Torpédo « Tulipwood ». Commandée par André Dubonnet (le fils du créateur des apéritifs du même nom), gentleman racer, elle embarque donc le moteur 8 litres à arbres à cames en tête et surtout, elle s’habille avec une carrosserie légère créée par l’avionneur Nieuport-Astra. Ces fins panneaux d’Acajou sont fixés par des rivets d’alu, donnant cette superbe carrosserie.

Engagée à la Targa Florio (6e) puis la Coppa Florio (5e), elle démontre ses qualités. Reconvertie en auto de route avec un pare-brise, notamment, elle devient célèbre par la suite et appartient à divers collectionneurs de premier plan. Estimée entre 8 et 12 millions de dollars, elle remporte le troisième plus haut prix de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022 avec 9.245.000 $.

Les françaises de la vente

Il y avait de nombreuses françaises au catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022. Il faut dire que les collections Oscar Davis et, surtout, la « Masterpiece of Design » d’où sort l’Hispano étaient bien remplies.

D’abord les Bugatti. Elles étaient 9 dans le catalogue de la vente ! La plus ancienne, la Type 22 Torpédo de 1914 carrossée par Chauvet, un « Petit Pur Sang » était estimé entre 200 et 250.000 $ et finit à 335.000 $ !
Suivait une Type 30 Tourer de 1926, une carrosserie légère et sportive pour une auto estimée entre 250 et 300.000 $ pour 263.200 $ sous le marteau.
On poursuivait avec la Type 43A de 1928 carrossée en Roadster par Lavocat et Marsaud. Cette gagnante du Paris-Nice 1932 était estimée entre 1,6 et 2 millions mais ne se vend pas.

On arrivait ensuite aux années 30. D’abord avec une « Supercar » Type 55 de 1932, d’abord carrossée par Pritchard et Demollin, avant d’être re-carrossée dans le style des autos d’usine dessinées par Jean Bugatti. Estimée entre 2,4 et 2,8 millions, elle n’est pas vendue.

La Type 57 Stelvio de 1936, en parfait état avec sa carrosserie usine, était estimée entre 750 et 900.000 $ et se vend 681.500 $. La Type 57 de 1936, un cabriolet avec une carrosserie inspirée par les Atalante, restaurée chez Lecoq et estimée entre 700 et 900.000 $ mais se contente de 500.000 $ tous ronds.

On poursuivait avec une autre 57, mais une S de 1938, carrossée à l’origine par Corsica en coupé et qui se présente désormais en roadster. Estimée entre 750 et 900.000 $ cette auto un peu baroque monte jusque 1.105.000 $.

La vente RM Sotheby’s à Monterey 2022 proposait trois Bugatti de 1939. On retrouve une 57, C cette fois, également carrossée dans le style de Corsica. Estimée entre 800.000 et 1 million de dollars elle termine à 527.500 $. Autre 57C, le cabriolet Stelvio carrossé par Gangloff en 1939 estimé entre 700 et 850.000 $ part pour 577.000 $. Dernière auto, une dernière 57C, un cabriolet Aravis avec un style spécial proposé par Gangloff. Estimée entre 1,6 et 2,3 millions, elle se vend 1.545.000 $.

Il n’y avait pas que des Bugatti dans le catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022.

On retrouvait ainsi une Delage D6-70 Milord de 1936, un cabriolet signé Figoni et Falaschi, en superbe état, estimée entre 400 et 500.000 $ qui ne se vend pas. L’autre Delage, plus massive, la D8-100 Coupé-Chauffeur de 1937 carrossée par Franay, était estimée entre 200 et 250.000 $ et se vend pour 179.200 $.

Troisième avant-guerre, la (fameuse) Peugeot 402 Darl’Mat de 1938, une des 20 autos carrossées en coupé, une des 5 survivantes (merci Hubert pour ces infos). Estimée entre 1,1 et 1,5 million de dollars elle se contente de 885.000 $.

Trois après-guerre françaises pour continuer. La Delahaye 135M de 1946, carrossée en Coach par Guilloré était estimée entre 100 et 150.000 $ et part pour 98.000 $.

La Talbot-Lago T26 Record Cabriolet de 1947, carrossée par Figoni et Falaschi, déjà primée à Pebble Beach ou Amelia Island, en superbe état, estimée entre 1,8 et 2,5 millions de dollars, atteint 2.975.000 $ sous le marteau.

Dernière française de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022, la Delahaye 180, version longue de la 175, ancien véhicule de parade du roi du Maroc Mohammed V, était estimée entre 200 et 250.000 $ et monte jusque 318.500 $.

5 millionnaires de plus

Il était difficile de restreindre notre sélection dans le catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022. O n avait sélectionné 5 italiennes (mais on a eu du mal) puisqu’il y a des beautés venant de tous les pays.

Côté Ferrari, on trouvait aussi des F1. Si il y a une F300 de 1998 au programme, une auto qui a gagné 4 grand-prix, on lui avait préféré la 625 F1 de 1954, venant de la même collection. Ancienne auto de l’Écurie Francorchamps, elle a fait partie de la collection du Mas du Clos et était estimée entre 3 et 4 millions. Elle n’est pas vendue.

Autre Ferrari, la 250 GT LWB Tour de France avec plusieurs victoires et podiums à l’époque, estimée entre 5 et 6 millions de dollars, elle se vend pour 5.340.000 $.

Plus ancienne, on retrouvait une exquise Lancia Astura Cabriolet Serie III « Ipo Bocca » cette rareté carrossée par Pinin Farina et victorieuse du concours de San Remo en 1937 était estimée entre 1,5 et 2 millions et change de propriétaire pour 1.380.000 $.

On trouvait ensuite une création de Ghia : une des 14 Fiat 8V Supersonic. Restaurée l’an dernier, déjà primée en concours, estimée entre 1,7 et 2 millions, elle se vend juste au-dessus à 2.040.000 $.

Plus sportive, on retrouvait une des toutes premières De Tomaso. Cette Sport 5000 Spyder carrossée par Fantuzzi, la seule existante en fait, a appartenu à Alejandro de Tomaso jusqu’à sa mort. Estimée entre 900.000 et 1,1 million de dollars, elle est toujours à vendre.

5 plus petits prix

On avait aussi fouillé dans les petits prix du catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022, mais ces « petits » prix étaient tout de même énormes.

La Brabham BT8 de 1966, la dernière construite, qui a couru sur les plus grands circuits, était estimée entre 150 et 200.000 $ et part pour 184.800 $.

La Sunbeam Tiger, ex auto de rallye d’usine qui a couru le Monte Carlo en 1966, était estimée entre 150 et 180.000 $ se contente d’un « petit » score de 89.600 $.

On poursuivait avec une Fiat 508 Balila, convertie en Spider Sport par le carrossier français Kelsch, sur un dessin de Ghia. Estimée entre 125 et 175.000 $, elle se vend 128.800 $.

La Chevrolet Corvette C1 de 1958, estimée entre 60 et 80.000 $ termine à 92.400 $. Enfin, le Buggy Meyers Manx de 1966 authentique, avec une estimation comprise entre 50 et 60.000 $ se vend 72.800 $.

Pour voir tous les résultats, c’est par ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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