Mon Tour Auto 2021 : Thibaut ou les pérégrinations d’un Niortais en France

Publié le par Thibaut

Mon Tour Auto 2021 : Thibaut ou les pérégrinations d’un Niortais en France

Comme il est de coutume pour les « troupes » News d’Anciennes qui prennent part à l’aventure Tour Auto Optic 2000, je me plie à l’exercice du débrief. Pourtant, je ne vous délivrerai ni un Tour d’horizon, ni un Tour de la question thématisé… non. Je vais plutôt vous conter le récit d’un voyage, un récit de dé-Tour, comme un air de (quasi)Tour de France. C’était mon Tour Auto 2021.

Jours 1 et 2 : à 24 ans, j’ai quitté ma province…

…bien décidé à éviter les autoroutes et rejoindre Paris de manière utile, il fallait chanter le titre façon Aznavour sinon ça marche pas. Car oui, pour rejoindre le départ du Tour Auto 2021 au Grand Palais Ephémère, il va falloir se farcir un Niort – Paris. Plusieurs options : les transports en commun (pas possible, sinon j’aurais pas de voiture pour le Tour), l’autoroute (trajet rapide mais purement inintéressant) ou… s’inspirer des chevaliers de la route dont on peut suivre les aventures sur les réseaux sociaux depuis peu (on pensera à une certaine Ford T speedster ou à un certain SQL recordman-promeneur) : voyager utile en découvrant le réseau secondaire.

A vos cartes, numériques ou papier, il est temps de tracer notre route théorique avant de la tracer en pratique : du vendredi soir au samedi après-midi, je mettrais donc plein cap vers la capitale, avec une pause intermédiaire chez des amis. Photographes en sport auto depuis quelques années déjà, ils animent leur page Facebook et l’alimentent d’images plutôt sympa : merci à Cindel et Sylvain de Motorspixels !

Une fois le téléphone du boulot coupé (joie du télétravail : je peux débaucher à 16h30 et être à la maison à 31) et une fois ma monture chargée (le MX5 ND qui m’accompagne depuis près de 2 ans maintenant), c’est parti.

La première partie, c’est entre Deux Sèvres, Anjou et Loir et Cher qu’elle se met en place : Parthenay (berceau des JiDé, on vous le raconte ici), Thouars (siège d’une de mes Routes des Châteaux, racontée en 2019), Bressuire (et son Grand Prix, conté à plusieurs reprises), Montreuil-Bellay et son Château, Fontevraud-l’Abbaye et son Abbaye (pléonasme ?), Montsoreau dont le Château est écrin d’un Musée d’Art Contemporain…

Après une nuit réparatrice (l’une des dernières avant un moment), on reprend la route : châteaux de la Loire, restes de la plateforme de l’aérotrain, furtif passage pour découvrir les abords de l’Autodrome de Linas-Monthléry… puis Paris. Les choses sérieuses commencent, le Tour Auto se profile.

Jour 3 : des bannies et des hôtes, deux salles deux ambiances

On est dimanche. Et le dimanche ? Ronde des Bannies dans un premier temps et arrivée des autos du Tour Auto au Grand Palais Ephémère dans un autre.

Rendez-vous est donc pris pour dimanche matin, direction la Place Vauban. Le lieu n’est pas une découverte pour moi parce que j’y étais déjà passé à l’occasion d’une Traversée de Paris. Mais la Ronde des Bannies m’était inconnue. Un joli plateau, un site d’accueil très sympa, un mode d’expression intéressant, belle découverte. Je vous la raconte de manière plus détaillée ici.

Pour l’après-midi, on quitte l’informel et le civil des Bannies pour l’institutionnel et le martial du Tour Auto : cap sur le Grand Palais Ephémère, voir arriver les premières autos. Les camions arrivent, se présentent, déchargent et repartent : bonheur des yeux, on verra plus tard pour les oreilles. Raté de ma part cependant : je n’ai découvert que plus tard que la plupart des autos étaient en fait en attente à quelques encablures du Grand Palais Ephémère. Considérons cela comme une erreur de débutant… d’autant que je vais découvrir dès le lendemain que cela n’était tout au plus qu’un échauffement.

Jour 4 : découverte du Grand Palais Ephémère, premier coup de poing

Réveil matin, le cap est donné : le Grand Palais Ephémère occupera notre journée. Et pour cause : une fois toutes les autos rassemblées sous son toit façon hangar d’aviation, il ne reste finalement que peu de place libre.

Forcément, on pourra s’interroger sur les différences entre le Grand Palais « habituel » et l’Ephémère. Sauf que je n’ai jamais connu de départ du Tour Auto au Grand Palais traditionnel, donc difficile de comparer.

Et, franchement, la réalisation du Grand Palais Ephémère est belle, à n’en pas douter. Un extérieur en bois et rondeur qui répond façon miroir en négatif de l’Ecole Militaire à laquelle il fait face ; un intérieur clairement inspiré des hangars aviation avec une hauteur de plafond assez impressionnante surplombant une bitume d’un noir de jais au sol… mais elle présente aussi quelques soucis, en tête celui de la luminosité : lumière crue, directe, sans nuance, difficile à travailler lorsqu’il s’agit de prendre des photos.

Cependant, tout cela est vite oublié une fois face au plateau de cette édition 2021… peut-être un peu tristounet selon quelques habitués, totalement époustouflant pour le « bleu » que je suis. Les 250 SWB côtoient les MkII, l’armée de 911 trouve sa réplique dans l’armée de 356… le tout sur des mètres et des mètres. J’ai pour habitude de penser que nous sommes tous restés des gamins dont seuls les jouets ont grandi… mais je crois n’avoir jamais été aussi proche de la vérité que ce lundi là. Difficile de trouver les mots justes… c’est le Tour Auto quoi !

L’après-midi aura été une autre découverte, celle des ventes aux enchères. Je m’installe en face du commissaire-priseur (Claude Aguttes lui-même), de Gautier Rossignol du Département Automobiles de Collection et observe le ballet se mettre en place.

Que dis-je, le ballet se change en fait en duel lorsqu’arrive la 2CV… les centaines d’euros volent, suivis rapidement par des milliers, jusqu’à la barre symbolique des 100 000€, rapidement dépassée pour atteindre un peu plus de 141 000€ : somme inconsidérée s’il s’agissait d’une simple auto populaire, mais à nuancer puisqu’il s’agit ici d’une time capsule plus qu’autre chose. Une ambiance bien spéciale et tout à fait grisante, de quoi me donner l’envie de voir sur Niort ce qu’il se passe en salle des ventes…

Si vous voulez en savoir plus, je vous renvoie vers notre papier détaillé juste ici.

Jour 5 : de Paris à Beaune, la moutarde me monte au nez

Premier jour de course, j’avoue être un peu fébrile. D’autant que la mission de l’équipage du MX5 est clair : on suit le parcours au road-book, on s’arrête quand on voit un spot sympa et on repart. Bref, on navigue à l’aveugle, comme si on prenait réellement le départ du Tour Auto (en moderne, certes), habituellement copilote, j’adore.

Mais la grande claque du jour, c’est de découvrir le Tour Auto dans son volet dynamique : voir les autos en rangs d’oignons, c’est sympa, mais il manque alors les odeurs, les sons… et quel régal lorsque le concerto pour cylindres se met en branle.

On commence gentiment en s’installant dès potron-minet, à proximité de la Tour Eiffel pour un passage de nuit, puis un peu plus tard sur une petite butte qui permettra d’avoir les autos en contre-plongée avec le paysage en fond.

Première étape en course pour nous, la spéciale qui ouvre le bal : un léger gauche en devers, les autos passeront vite, mais on profitera de la remise des gaz. Le spot n’est pas, visuellement, le plus intéressant de ce Tour Auto, mais on découvre les autos dans ce qui sera leur environnement naturel pour les quelques jours à venir, et c’est déjà pas mal.

On bouge dans la spéciale et on découvre un spot un peu plus sympa : plus technique, avec un passage dans une chicane de bottes, un autre au dessus d’une petite mare très sympa, et un 90 gauche tout en gravillons. On a le tiercé dans l’ordre : un passage lent pour profiter des lignes, une réaccélération pour profiter des moteurs rageurs, des graviers pour du pestacle (sic) !

Dernier déplacement sur le parcours, et bienvenue au Circuit de Dijon Prenois, premier circuit de ce Tour Auto. On y arrive un peu à l’arrache, donc sans prendre le temps de vraiment découvrir le site. Je m’installe sur un long virage à droite, avec la voie de sécurité un peu plus basse que la piste. De quoi profiter une première fois des autos en piste.

Résumé trop succinct ? Eh ben le détail est ici.

Jour 6 : de Beaune à Aix les Bains, premiers détours en montagne

Nouvelle journée sur le Tour Auto (après une nuit un peu courte, pléonasme pour l’équipe News d’Anciennes cette semaine) et elle débute sous les meilleurs auspices (Beaune, les hospices, les auspices…), le soleil sera de la partie.

Direction le Circuit de Bresse pour débuter la journée. Et j’admets une certaine hésitation au moment de prendre l’appareil photo : formaté aux circuits dessinés par leurs voies de sécurité, je suis perturbé au possible par le full access offert par Bresse. Difficile de trouver mes marques.

Direction ensuite la spéciale du jour, dans les hauteurs d’Oyonnax. Sous les arbres, du virage, des commissaires en poste super sympa… le point sera sympa. Benjamin et Antoine viennent prendre notre relais, Germain et moi-même reprenons la route. On observera sur la photo de la Jaguar que oui, le Tour Auto a ses adeptes !

Nouvel arrêt pour nous, en bord de vignes. Pourquoi s’arrêter à cet endroit ? Parce que la vue est sympa mais surtout parce qu’on entend arriver derrière nous un fameux V12.

On suit le roadbook et progressivement les vignes laisseront place aux routes plus montagnardes, à la pierre. A l’approche du Lac du Bourget, nous décidons de profiter d’un dernier arrêt à proximité d’un petit tunnel de pierre.

Fin de la journée, nous rejoignons à notre tour le Parc Fermé du Tour Auto, point de ralliement des deux voitures News d’Anciennes.

Evidemment, on vous raconte la journée plus longuement dans l’article détaillé accessible ici.

Jour 7 : d’Aix les Bains à Valence,

Réveil sur Aix les Bains, s’ouvre une journée spécialement dédiée aux spéciales et aux routes de montagne.

Premier spot, on tente de s’installer le long du Lac du Bourget. Convenons-en tout de suite, ce n’est pas une franche réussite. A la circulation habituelle d’un matin à l’heure de l’embauche, vous ajoutez les autos du rallye et les badauds. Donc beaucoup de circulation, au temps pour les photos, mais ça permet de voir passer les copains de Mecanicus.

On se déplace donc rapidement pour rejoindre l’arrivée de la spéciale. On prend quelques photos puis on se déplace un peu plus loin. Et les photos se changent alors en fonds d’écran : le paysage s’ouvre sous nos yeux et semble engloutir les équipages du Tour Auto. Certes, on n’est pas là pour faire de la photo de paysage, mais c’est pourtant bien dans un paysage idyllique que s’inscrit le Tour, alors rendons-lui hommage.

On tentera un dernier spot pour rejoindre Benjamin et Antoine, mais la lumière décline rapidement, peu d’intérêt en l’état.

Le détail de cette journée, vous le retrouvez ici.

Jour 8 : de Valence à Nîmes

Rah, ça commence bien à sentir la fin notre histoire… alors tâchons de profiter à fond.

Et cette journée sera placée sous le signe de la pierre de falaise. Nos trois premiers arrêts seront des routes qui, sinueuses, apporteront du minéral au métallique de la caravane du Tour Auto ; apporteront de la résonnance aux vocalises des autos, suivez mon regard vers la Matra.

Direction ensuite, et cela clôturera cette journée, le Circuit de Lédenon. Probablement ma plus belle découverte niveau circuit, malgré la pluie qui y aura inauguré mes premiers pas. Beaucoup imposent de marcher indéfiniment pour diversifier les points de vue, celui-ci propose en son centre (et sur moins d’une centaine de mètres) pas moins d’une dizaine de points de vue. Un vrai régal photographique, l’occasion aussi (le timing nous en laissant le loisir) de s’amuser un peu avec les réglages de l’appareil photo (le Fujifilm XH1 permettant de tout régler du bout des doigts sans passer par les menus).

Tour Auto 2021 de Valence a Nimes Thibaut pour News dAnciennes DSCF2494- tour auto

Il y aurait bien plus de choses à dire bien sûr… et d’ailleurs on l’a fait ici.

Jour 9 : de Nîmes à Nice

Cette fois ça y est… on y est… à reculons certes, mais on y est, c’est la dernière.

Au programme du jour, le Circuit Paul Ricard. Personnellement, je me contenterai de m’y promener : sans accès aux voies de sécurité, pas grand intérêt photographique.

Sur la route, on aura choisi 3 arrêts : un premier dans les vignes, un deuxième dans la montée vers Mons et un dernier avec les montagnes en toile de fond. Finalement, sur cette dernière journée, on aura retrouvé le sel de cette 30ème édition.

Arrivée à Nice, sur le front de mer… et c’est le champagne du vainqueur qui sonnera le glas de ce Tour Auto. On se retrouve pour une dernière soirée News d’Anciennes, mais on sait que le lendemain nous verra nous séparer. Un peu amer ? Peut être, car même si toute bonne chose à une fin, on la préfère la plus tardive possible.

Cette arrivée finale, on l’a détaillée à J+24h, et c’est ici que ça se passe.

Jours 10 à 13 : on dirait le Sud

Cévennes, Gorges du Tarn, Gorges du Lot, Périgord, Charente puis retour à Niort sont au programme de ces trois jours. L’occasion pour moi, guidé par le GPS, de faire le point sur cette semaine. 3 jours de route, donc 3 qualificatifs pour ce Tour Auto.

Epoustouflant. Ce sera, forcément, le premier qualificatif retenu. D’une part, parce que le plateau est assez impressionnant. D’une autre, parce que la machine de Patrick Peter impose le respect : donner l’illusion d’une mécanique sans aucun grain de sable (car, à n’en pas douter, il y en aura eu) alors qu’il faut gérer une telle caravane, c’est tout simplement un tour de force.

Intense. Sur la totalité de la semaine Tour Auto, on pourrait supposer qu’une ou deux spéciales par jour et une session circuit pourraient laisser le champ libre à l’ennui des liaisons. Et si certaines portions autoroutières peuvent le confirmer, elles restent anecdotiques. Le reste des liaisons est en fait un vivier de routes qui pourraient être à elles seules des spéciales. Sinueuses à souhait, pas toujours de véritables billards… pas toujours facile d’y tenir les 80km/h en sécurité. Bien sûr, d’autres portions sont moins intéressantes, mais sur l’ensemble du parcours, elles ne représentent qu’une part négligeable.

Ereintant. Eh oui, même pour nous la semaine est fatiguant : journée bien chargée, nuit plutôt courte, et ce pendant 6 jours consécutifs. Et que dire des équipages ? Ils enchainent les kilomètres, les spéciales, les circuits, dans des autos qui ne sont pas conçues pour être des canapés, par des chaleurs parfois élevées. Evidemment, le plaisir pris compense allègrement, mais c’est une fois que la pression se relâche que l’on bénéficie du deuxième effet Kiss Cool

En bref, une expérience incroyable et qui doit l’être encore plus côté équipage (mais le budget n’est bien sûr pas le même).

Le retour sur Niort est difficile, je ne vous le cache pas, le rythme n’est pas le même et il semble alors manquer quelque chose à nos journées… une expérience marquante, nul doute. Et j’espère que nous avons su la partager avec vous à sa juste valeur, que nous avons su vous immerger avec nous dans l’aventure.

Thibaut

Copilote, président de l'AutoMoto Classic de l'Ouest, Directeur de Course FFSA... et rédacteur/photographe pour News d'Anciennes (depuis 2017) lorsque les évènements s'y prêtent. C'est au guidon d'une Terrot TENOR de 1963 et au volant d'une Lancia FULVIA 1.3S de 1971 que j'arpente les routes de France... c'est fort de ces différentes casquettes que je tâcherai de vous faire vivre par procuration autant d'évènements que possible : pas toujours de manière professionnelle, mais avec une constante sincérité...Viendriez-vous avec moi découvrir ce que la passion de l'auto ancienne a de plus diversifié ?

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