L’Aston Martin DB6, la même… en différent

Publié le par Benjamin

L’Aston Martin DB6, la même… en différent

Si le constructeur anglais avait gagné les 24h du Mans… il aurait tout de même moins d’exposition médiatique que ces derniers jours. Un nouveau James Bond en salles et hop, voilà qu’on retrouve les gloires passées. On ajoute même une version rétrofitée et on a le tableau complet. Pour autant, celle dont on parle ici n’est pas cette version « modernisée » ni une auto qu’on pourrait voir à l’écran. Certes, l’avant vous dit quelque chose, mais c’est bien l’Aston Martin DB6 qu’on évoque ici.

Aston Martin DB6, le compte est bon

Pour succéder aux DB4 et DB5, logiquement, on sort la DB6. Et finalement ce n’est pas qu’une question de numérotation qui définit la nouvelle auto. On reste dans la même veine, celle de l’évolution dans la douceur.

Entre l’Aston Martin DB4 et la précédente, la DB MkIII, les différences étaient minimes. Entre la DB4 et l’Aston Martin DB5, c’est même encore pire. Il faut juste se rappeler que la DB5 devait être la Serie VI de la DB4. Cela explique la proximité stylistique entre les dernières DB4 et les premières DB5.

C’est la même chose qui arrive avec l’Aston Martin DB6. On ne fait que faire évoluer la précédente. Pourtant Touring, qui a créé la ligne des DB4 et donc des DB5 a proposé une refonte du style. Mais chez Aston on ne l’entend pas de cette oreille. Parce que l’auto DOIT évoluer. Certes, le carton a été immédiat, et on remercie James Bond. Mais d’un strict point de vue des qualités routières, la DB5 pèche par une légèreté du train arrière à haute vitesse due à une aéro pas tellement étudiée.

On va donc prendre une de ces autos et faire une grosse évolution aéro sur cet arrière. L’idée est toute simple : passer du fastback, élégant et fuyant, au Kammback, abrupte et performant. Beaucoup de solutions sont étudiées, notamment un pont arrière de Dion au lieu du pont rigide. Mais il est cher et long à mettre au point. Finalement on joue la carte de la sécurité et on présente une auto relativement vite.

Le jeu des différences

C’est au salon de Londres en 1965 que l’Aston Martin DB6 est dévoilée. La DB5 n’a que deux ans !

Pour le coup on peut les trouver semblable mais les deux autos divergent sur bien des points. Pour ce qui est de la technique, on note peu de choses. Le moteur et la boîte sont identiques, le 6 cylindres de 4 litres « Marek » est toujours là, respire à travers trois carbus SU et sort 282 ch. On peut le commander en version Vantage, avec des Weber notamment, avec 325 ch.

Côté châssis, on a évolué. Certes, on a gardé le le pont rigide mais il est plus loin du train avant : l’empattement gagne 95 mm. L’assise en sera meilleure, la tenue de route à haute vitesse, et l’habitabilité aux place arrière aussi.

Cet empattement différent ne se retrouve pas forcément sur la longueur de l’auto qui ne gagne que 5 centimètres. Et une grande partie est due au becquet qui prend place sur la malle arrière. Cet arrière différencie vraiment les deux autos. Le pavillon retombe moins vite et l’arrière est tronqué. Un vrai Kammback.

Pour autant, ce ne sont pas là les seules différences, même s’il faut sortir la loupe pour les déceler. D’abord les pare-chocs sont en deux parties sur l’Aston Martin DB6. Sous l’emplacement de plaque d’immatriculation on trouve d’ailleurs une prise d’air supplémentaire.

Ensuite le pavillon est légèrement plus haut, d’un peu plus de 5cm, pour permettre d’avoir plus de place pour les grands conducteurs. Du coup, le pare-brise est plus haut mais il est plus incliné.

Un bon accueil

Plus lourde de quelques kilos, l’Aston Martin DB6 abandonne la technique Superleggera, elle n’en est pas moins performante, flirtant avec les 250 km/h. Pour autant, on est loin de la pure sportive mais, ces ambitions là, ne sont plus dans l’ADN de la marque, la DB4 GT est loin et on s’est concentré sur le GT, justement.

L’équipement est toujours luxueux, on peut doter son anglaise de la clim, de la direction assistée, de la boîte auto BorgWarner (option gratuite).

L’Aston Martin DB6 ne bénéficie pas vraiment d’un coup de pub de James Bond. La DB5 a bien fait le travail, elle est encore apparue dans Opération Tonnerre alors que la nouvelle auto était sortie, et on se contente de surfer sur la tendance.

Les ventes sont plutôt bonnes et les évolutions sont rares. La première version qui se présente, c’est à Rashford qu’on la doit. C’est, comme sur la DB5, un shooting brake qui est proposé par le carrossier et il sera produit à 6 exemplaires.

La version Cabriolet, la DB6 Volante, n’arrive qu’un an plus tard. En fait on a proposé la Volante « tout court » pendant cette année là, avec les châssis restant de DB5 et donc l’empattement plus court. Pour autant elle ne boostera pas les ventes puisque seuls 140 exemplaires seront construits.

En 1967 on sort la DBS, avec sa ligne bien plus moderne… et toujours le même moteur. Pour autant on arrête pas la DB6. En 1969 on la fait même évoluer. On la reconnaît à ses arches de roue évasé servant à faire rentrer des roues plus larges. Elle bénéficie également de nouvelles pièces, directement issues de la DBS.

Pour autant la nouvelle a largement pris le dessus au niveau des ventes. L’Aston Martin DB6 est donc arrêtée en 1970. 1788 autos ont été produites, un joli score… sauf si on compare aux 1059 de la DB5, construite seulement deux années !

L’Aston Martin DB6 de nos jours

Jugée moins fine que sa grande sœur, l’Aston Martin DB6 ne jouit pas de la même aura et les prix s’en ressentent. Actuellement il est possible de trouver une auto à moins de 300.000 €. Pour une version Vantage, il faut rajouter 50%. Les version cabriolet sont rares et s’échangent à deux fois le prix du coupé ! On notera également que les MkII, rares elles aussi sont plus chères que les MkI. C’est suffisamment rare pour le noter.

En tout cas, n’oubliez pas quand vous regardez une Aston. Avant d’aller dire à son propriétaire qu’il s’appelle James, vérifiez que c’est une DB5 et pas une DB6. On vous a dit comment les reconnaître.

Photos supplémentaires : Wheelsage

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Philippe

    A part la calandre, il n’y a rien de commun entre une DB 2/4 MARK III et une DB4 je ne comprends pas la comparaison.
    Par contre oui la dernière DB4 est très proche de la DB5.

    Répondre · · 8 octobre 2021 à 18 h 03 min

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