Un beau millésime pour la Traversée de Lyon 2021

Publié le par Fabien

Un beau millésime pour la Traversée de Lyon 2021

Tout n’a pas été facile, cette année encore, pour Jean-Pierre Benozillo et son équipe de bénévoles. Mais, forts de l’expérience passée et du comportement exemplaire des participants l’an dernier (c’est par ici), en pleine pandémie, les autorisations ont été accordées pour la Traversée de Lyon 2021, 15e édition, en véhicules anciens. Et même le soleil était de la partie pour faire de cette journée la célébration tant attendue.

Un parrain d’exception !

Pour cette 15e Traversée de Lyon, le double Champion de France des Rallyes 68/70, Jean-Claude Andruet, a été sollicité et a répondu présent. Il était présent dès l’accueil des participants, sur l’hippodrome de la Tour de Salvigny, et sa bonne humeur a été communicative.

C’est toujours excitant et émouvant de croiser ce type de personnage de légende du sport automobile Français sur ce type d’événement. Plus encore que le palmarès déjà impressionnant de celui qui était surnommé « La Panique », c’est l’éclectisme de ce Grand Monsieur qui impressionne. Capable de passer du rallye au circuit, il a piloté entre autres, des Berlinettes taillées pour le rallye, la Fiat 131 Abarth dérivée d’une berline ou les mythiques Lancia Stratos et Ferrari 308 GTB.

Son plaisir de conduire reste intact et cette passion transpire dans ses paroles. Bref, la journée commence bien.

Avec 410 véhicules, on oublie 2020

Comme pour les 14 éditions précédentes, la Traversée de Lyon 2021, c’est toujours la même recette : “Pas d’engagement, un rendez-vous, c’est tout”. Et pour le coup, ce sont donc très exactement 410 véhicules qui ont été répertoriés au départ, sur l’étendue verdoyante de l’hippodrome, au pied des tribunes.

Un tour d’horizon rapide permet de voir que la diversité est là, des années 20 aux années 90, avec des françaises, des anglaises, des italiennes, des américaines, des japonaises notamment. Et, comme chacun a sa vision des anciennes, on trouve des voitures dans leur strict état d’origine et d’autres pour lesquelles les propriétaires ont fait quelques concessions à l’histoire. Mais dans tous les cas, l’objectif de la Traversée de Lyon 2021 reste le même : avoir un engin qui distille ce plaisir indescriptible de rouler « sans filtre ».

Une fois bien installés dans les autos, les masques tombent. Et sous ce soleil rhodanien, ce plaisir est visible sur les visages, tout-sourire, des occupants des anciennes. Un coucou par ci, un sourire par là, et globalement, dans cette bonne ville de Lyon, les passants, les cyclistes et les autres automobilistes rendent ces sourires et beaucoup de regards sont pleins de rêves.

Le Parcours

Pas facile de se renouveler et pourtant, l’équipe organisatrice de la Traversée de Lyon 2021 parvient à relever le challenge. Cette année, les autos ont quasiment roulé sur un marathon : 42,060 km, parcours bouclé sur le parc de l’hippodrome de la Tour de Salvigny. Parmi les points remarquables, on peut citer un petit passage sur la mythique Nationale 7, et un détour par l’Horloge monumentale de Tassin.

Dans Lyon intramuros, passé le pont de la Guillotière, le cortège part pour une boucle autour de la Place Bellecour sous l’œil de Louis XIV. Tout cela au cœur de la circulation Lyonnaise du Dimanche matin, les modernes montrant la plupart du temps, une certaine déférence pour leurs ainées. Parfois, c’est la panne, mais finalement, tout le monde arrive à bon port.

Et les voitures dans tout ça ?

Celles qui font tourner les têtes

C’est bien connu, dans tout rassemblement, il y a des autos qui attirent plus le regard que les autres, pour leur style, ce qu’elles représentent ou simplement par ce qu’on ne les connait pas. Et quand la diversité est telle que lors de cette Traversée de Lyon 2021, il y en a forcément.

Les Rolls Royce ne sont pas venues en nombre comme pour la Traversée de Lyon 2020, et seule une Silver Cloud a fait le déplacement. Et il faut avouer que le fameux « luxe à l’Anglaise » attire toujours et c’est vrai que dans ces autos à la puissance suffisante, «là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », pour citer Baudelaire dans son invitation au voyage.

Comme pour Rolls Royce, difficile de rester insensible devant des Ferrari, ne serait-ce que pour ce que la marque représente dans l’histoire automobile. Ainsi, du côté des Belles de Modena, deux 308 étaient au programme. Mais si la première est la classique 308 GTB, l’autre est une rare 308 GT4, une 2+2 née Dino dont vous retrouverez l’histoire par ici.

Et puis on tombe nez à nez avec une Puma GT de 1971. Immanquable dans sa robe orange, elle a un look de « Miura à l’échelle de l’Alpine A110 ». Son origine brésilienne fait que c’est une vraie rareté en France. Le propriétaire l’a d’ailleurs achetée sur photos au Brésil. Comme souvent pour ces autos exotiques, on retrouve une partie mécanique éprouvée, et en l’occurrence, le fabricant s’est fourni chez Volkswagen : moteur 1600 de combi et châssis de Karmann TC raccourci.

Alpine, Matra et autres françaises

Voir sur le même plateau ces deux autos emblématiques des années 60-70 est une chance. A ma droite, la Matra 530 LX, et à ma gauche l’Alpine A110 dans une livrée gris argent peu commune. Une bonne mise en appétit ! Et ça continue avec une Facellia, luxe à la française.

Pour Peugeot défilent des 204, 304 et 404 coupés ou cabriolets. Le 205 GTI Club de France a fait un déplacement remarqué avec des 205GTI essentiellement en 1,6 litres, mais aussi avec des 309 GTI et GTI 16. Une 604 a même montré sa ligne si caractéristique des années 70, quand les véhicules statutaires voulaient ressembler aux Rolls ou aux Mercedes avec des formes très carrées, même quand elles étaient signées Pininfarina (toute l’histoire de la 604 est par ici). A l’autre bout de la gamme une 104 style Z était également présente. La plus ancienne à avoir fait le déplacement semble être une 203.

Pour Citroën, toujours les 2CV de toutes les époques et toutes très belles voire un peu déjantées. DS, bien sûr, aussi. Tout comme les Traction, dont une dans son jus, de 1953, encore en immatriculation d’origine.

Mais finalement, chez Citroën pour la Traversée de Lyon 2021, c’étaient les plus anciennes qui faisaient de l’œil aux passants : une C4 Roadster du début des années 30 et une B12 Torpedo de 1926. Sur la Torpedo, le modeur de 1500 cm3 de 22 chevaux est celui d’origine, ce qui fait la fierté de son propriétaire.

Pour finir avec les ancêtres, petit détour chez Amilcar, l’équipage du cyclecar s’étant paré de combinaisons et de casques cuir dans l’esprit des équipages de l’époque.

Chez Renault enfin, les R4 étaient de sortie. Mais de manière surprenante, elles n’étaient pas si nombreuses. On pouvait néanmoins admirer des Dauphine, R8, R12, et autre R17 pour les plus anciennes, et quelques-unes plus récentes, comme une 19 cabriolet ou une populaire Supercinq Five.

Restons chez les latins

Outre Ferrari, les marques italiennes étaient bien là avec notamment une Alfa Romeo Alfasud 1200 dans un bleu réservé à l’Italie, où elle avait été vendue neuve. Rare pour ces Alfa qui arrivaient, pour l’anecdote, déjà rouillées chez les concessionnaires, semble avoir été épargnée par cette maladie.

De belles Fiat également comme cette 124 spider et plus récente, une Barchetta. Faisait-elle partie du cortège de la Traversée de Lyon 2021 ou pas, mais une Fiat 2300S coupé ne laissait pas les spectateurs insensibles. Enfin, Lancia était représenté par une Delta intégrale et une Fulvia.

Sans oublier Maserati, une Biturbo 2.24V ayant circulé sans problème dans la circulation Lyonnaise au milieu du convoi de la Traversée de Lyon 2021.

Des allemandes en force !

Bien évidemment, il y avait de la Volkswagen, et notamment des Cox, du Karmann-Ghia ou encore une Golf série 1 dans sa version Rabbit GTI. Les Mercedes et BMW étaient de la partie. Mais il faut avouer que la BMW 635 CSI E24 malgré son shark-nose séduisant, était un peu éclipsée par la Mercedes 300 SE coupé modèle W112.

Chez Porsche, les différentes évolutions de la 911 permettaient presque de retracer l’histoire du modèle. Mais Porsche ne se résume pas à la 911. Pour le prouver, des propriétaire de 944, et de 914 ont fait le déplacement.

Et pour finir outre-rhin, on part chez Opel, avec une belle Ascona (série C) 1.6 S série spéciale Sprint d’une part et chez Ford avec une Escort mk II 1.3 Ghia.

Des anglaises à se croire outre-manche !

Difficile de toutes les citer, mais bien sûr, on retrouve des MG, des Triumph, des Jaguar. Bien sûr, pas d’anglaise sans Mini ! On retrouve aussi des Lotus et Caterham Seven, à ne pas confondre avec leur cousine hollandaise Donkervoort D8, également présente, mais aux dimensions légèrement supérieures.

Mais il y avait du plus rare : une Sunbeam Alpine. L’objectif de Rootes, compagnie propriétaire de la marque Sunbeam à l’époque, voulait investir le marché américain avec une petite sportive, d’où ce design très caractéristique et très typé US.

Une Jowett Jupiter, pareille à celle qui avait participé au Tour Auto 2019, comptait aussi parmi les raretés britaniques de cette journée (nos articles sur le modèle sont ici et ).

L’Amérique débarque

Mustang, bien sûr, cette auto est tellement emblématique. Mais d’autres marques et modèles moins répandus. On retiendra par exemple une Buick Roadmaster wagon Mk VIII avec sa carrosserie imitation bois. Il y avait également une Chevrolet Camaro Z28 Mk II, ou cette interminable Cadillac Eldorado Mk IV rouge…

Et à côté de ces voitures, certes peu courantes, il y a une pépite, plus par son excentricité que par ses performances. Cette auto de style néoclassique, inspirée des Mercedes des années 20/30, est une Excalibur. Le modèle rencontré est un Phaeton des années 80.

Un florilège de japonaises

Souvent, les japonaises font les choux-gras des amateurs de tunning et sont très modifiées. Ici, tout restait très soft, pas de tuning exagéré et de jolies raretés comme cette Honda S800 (nous en avions essayé une est c’est par ici). Honda était également représenté par une Accord de 1ère génération, plutôt rare déjà à l’époque.

Une Datsun 240Z et une 280Z permettaient de comparer la Fairlady à sa descendante. Chez Toyota, c’était un coupé MR2 des années 90 et bien sûr quelques MX5 Miata jusqu’à la 3e génération.

Pour finir, une mini-militaria

Les amoureux des Jeep étaient également de sortie par ce beau temps et s’étaient réunis sur l’hippodrome pour former, en compagnie d’une Renault Juva 4, une militaria.

Pour conclure

Difficile de faire mieux dans le contexte de pass-sanitaire actuel. Le temps au beau fixe a surement motivé beaucoup de monde mais peu importe, l’ambiance était là. Les sourires sur les visages, les moteurs qui ronronnent, que demander de plus ? Vivement l’an prochain… Pour la Traversée de Lyon 2021.

Car en effet, d’ici là, on ira faire un tour à « On Roule ! », des sorties mensuelles de roulage organisées par la même équipe de passionnés.

Il y aura moins de voitures lors de ces roulage car avec autant d’autos que pour cette Traversée de Lyon 2021, difficile de ne pas oublier certains modèles. Voici donc un petit florilège des autres autos présentes

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. FrançoisB

    Merci pour ce bel article !

    Répondre · · 19 septembre 2021 à 13 h 18 min

    1. Fabien

      Merci à vous

      Répondre · · 19 septembre 2021 à 13 h 24 min

    1. Fabien

      On va voir ce qu’on peut faire. Je vous envoie un mail.

      Répondre · · 8 novembre 2021 à 19 h 54 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.