La Traversée de Lyon 2020, au bout de la passion

Publié le par Fabien

La Traversée de Lyon 2020, au bout de la passion

L’incertitude, c’est peut être le maître mot pour tous les évènements en ces temps de crise sanitaire. Et incertitude il y a eu sur la tenue de la Traversée de Lyon 2020, 14e du nom, presque jusqu’au dernier moment. Mais finalement, la passion et l’acharnement des organisateurs a payé, avec plus de 150 autos au départ.

Un succès ?

C’est certain qu’en temps normal, la Traversée de Lyon draine près de 500 voitures prêtes à parader dans les rues de la Capitale des Gaules. Alors avec presque 170 équipages, les chiffres ne semblent pas exceptionnels. Mais il faut replacer l’événement dans son contexte.

En effet, ce n’est que le 7 octobre que les organisateurs ont eu l’assurance que la manifestation aurait bien lieu. Et s’il y a eu autant de passionnés qui ont répondu présent à l’appel malgré cette confirmation tardive, c’est peut être aussi grâce au crédo de l’initiateur de la Traversée de Lyon et président de l’association, Jean-Pierre Bénozillo. Ce crédo sur lequel Jean-Jacques Guibal a mis des mots et qui perdure, intact depuis 2007 : « Pas d’engagement, un rendez-vous c’est tout ».

Et oui, sur la Traversée de Lyon, pas d’engagement payant, chacun y va de sa contribution en fonction de ses moyens, de ses mercis. Chacun y participe quand, en se levant dimanche matin, l’envie lui prend de sortir sa belle ancienne, seul, en famille ou entre copains. C’est aussi simple que cela, et comme souvent, cette simplicité, cette spontanéité a payé.

Ce contexte remis en place, on comprend que, même si la moitié des autos habituellement présentes était là, la persévérance, l’acharnement et cette simplicité ont fait de cette Traversée de Lyon 2020 un succès.

L’arrivée à l’hippodrome

Le point de départ traditionnel, depuis 4 ans, se situe à l’hippodrome de la Tour de Salvagny, au nord-ouest de l’agglomération Lyonnaise. Et la Traversée de Lyon 2020 n’a pas dérogé à cette règle.

À la grille, les équipages étaient accueillis sympathiquement pour être dirigés et placés sur l’étendue herbeuse de l’hippodrome. Pourtant, même si les yeux continuaient à pétiller, les sourires étaient vite masqués, et les consignes drastiques de sécurité sanitaires sur le site, expliquées : port du masque obligatoire, interdiction de sortir de voiture et retrait des road-books en mode drive-in, pour se placer dans la zone d’attente en vue du départ.

Malgré tout, les rires résonnaient, fenêtres ouvertes, l’organisation sillonnant le champs pour que la convivialité et la festivité de cette Traversée de Lyon 2020 soit au maximum préservée. Et les départs s’égrenaient par lots d’une dizaine d’autos au fil des arrivées.

De belles autos

Bien entendu, il est rare quand on dépasse les 100 voitures de ne pas tomber sur de superbes bijoux, d’une part, et de ne pas admirer une balle variété de modèles, sauf lors de rencontres monotypes ou monomarques, cela va de soi!

La Traversée de Lyon 2020 ne fait donc pas exception à cette règle. Françaises, anglaises, allemandes, italiennes ou Américaines… Populaires, sportives, berlines de luxe ou limousines… Ancêtres, après-guerre, seventies ou youngtimers… Bref, il y avait de la variété.

Alors comme à chaque fois, lors de cette Traversé de Lyon 2020, quelques autos ont retenu plus particulièrement l’attention.

DeSoto du Petit Prince, Bugatti et Rolls

Elle était invitée d’honneur à Epoqu’Auto 2019 (pour la revoir, c’est par ici), la DeSoto série S-3 de 1937 d’Antoine de Saint-Exupéry était là. La voir sur un salon, c’est déjà une belle émotion. Mais, voir ce cabriolet plein de charme évoluer, c’est encore mieux!

A deux pas, on trouvait une Bugatti type 35, aux superbes jantes bâton et au bruit de tonnerre. La patine de cette auto laisse supposer que ce n’était pas une réplique moderne, mais bel et bien une avant guerre, probablement la plus ancienne du plateau de cette Traversée de Lyon.

Pour finir ce tour des prestigieuses voitures présentes, le Rolls Royce Bentley Club de Lyon était venu avec quatre exemplaires de ces joyaux de la Couronne. Et il faut avouer que le cadre d’un hippodrome leur convenait parfaitement, façon « garden party so british ».

Question forces en présence, excusez du peu ! La première est une Rolls Royce Silver Cloud I (ou II, tant extérieurement ces deux modèles sont similaires), et la seconde est une Silver Cloud III, probablement celle ayant appartenu à l’acteur Philippe Noiret. La troisième, une Silver Shadow une Silver Spur de 1982, est donc plus récente et d’une époque où Rolls Royce avait décidé de mettre le propriétaire au volant! Quant à la quatrième, il s’agit d’un coupé Bentley Continental S1.

Coté françaises

Certes moins prestigieuses, les autres participantes n’en étaient pas moins séduisantes, suscitant toujours de l’émotion auprès du public qui les regardait passer.

« Tu me fais tourner, la tête… » Comme disait la chanson. Et à ce petit jeu là, les Citroën tirent plutôt pas mal leur épingle du jeu ! Les 2CV par exemple ont toujours la cote dans ces balades. Peut être à cause de la longévité de production qui a permis à plusieurs générations d’avoir des souvenirs communs. La DS également, a tendance à fasciner grands et petits, probablement pour son esthétique intemporelle.

Viennent ensuite les Tractions, machines à superlatifs. Il y avait notamment une berline décapotable : AEAT pour Anciens Etablissements Ansart et Teisseire, avec jantes pilote et malle spéciale intégrant la roue de secours. Entre 1935 et 1957, AEAT aura transformé 42 Tractions Avant.

Venaient ensuite, et sans ordre de préférence, une 404 coupé et la même en cabriolet, une dyane, une AX (et oui, les premières furent produites il y a 34 ans!), une Simca 1501, une R5 et quelques 205… Et cette très belle et assez discrète Renault Primaquatre cabriolet, produite entre 1931 et 1941.

Sans oublier les 403, 203 ou Renault 4, nous finirons ce tour d’horizon français par une Suncar. Petit constructeur basé à Annecy, la Suncar Arpège surfe sur la mode excalibur du début des années 80 en voulant remettre au goût du jour l’esthétique des autos des années 30. L’Arpège ne s’inspire d’aucun modèle en particulier et son esthétique particulière, ses organes de Renault 5 (moteur de TS tout de même pour moins de 800 kg) et son tarif de près de 100.000 Francs ne lui ont pas permis de rencontrer le succès.

Les européennes

Chez les allemandes, il y avait quelques Porsche dont différents millésimes de 911, 944, 914 aux ailes élargies… BMW, Volkswagen et Mercedes n’étaient pas de reste dont un coupé 300 SE des années 60.

Côté Américaines « Made in Europe », Ford était représenté par une Capri et une Taunus. Et chez Opel, outre une GT, il y avait une Ascona dont le moteur ne passait pas inaperçu : une Diesel. Comme quoi, la Traversée de Lyon est un événement ouvert à toutes les anciennes, sans préjugés.

Chez les italiennes, on pouvait admirer deux coupés Alfetta GTV série 2, et quelques autres Alfa Romeo, une Lancia Delta HF Intégrale, des Fiat 500, 126 ou encore 850 berline et coupé.

Question anglaises, on a pu croiser une Morgan, des MG A ou TF des années 60 mais aussi du début des années 2000, quelques Mini d’avant l’ère allemande, et une Jaguar. Bien entendu, Triumph et Caterham répondaient aussi à l’appel.

A noter la présence de deux suédoises : une Saab 900 cabriolet et une Volvo 66.

Japonaises et américaines

Logiquement, on retrouve des américaines et des nippones.

Côté japonaises, Datsun 240Z et Mazda Miata de diverses générations constituaient l’essentiel des rencontres.

Les américaines, outre la DeSoto, étaient mieux représentées : Corvette C3, Pick-up Ford F250 des années 80, Mustang cabriolet 1966, Chevrolet Camaro Z28 1976…

Plus rare en rassemblements, une Pontiac Firebird Trans-Am 1980. Et un surprenant restomod sur base Chevrolet : une Chevelle SS 350 type 1971 à la façade avant fortement remaniée, feux LED, surbaissée sur ses roues extra-larges. L’esprit custom à la sauce XXIème siècle en quelque sorte.

Vivement l’année prochaine!

Donc beaucoup d’autos malgré un contexte très défavorable. Une manière de se consoler d’un salon Epoqu’Auto contraint à ne pas ouvrir ses portes avant 2021. Une manière de faire un pied de nez à cette psychose permanente. Une manière de dire que lorsque la passion est forte, la persévérance permet de soulever les montagnes et de rendre possible ce qui aurait pu ne pas être.

Bravo à cette équipe organisatrice qui a su convaincre les autorités, et qui nous a permis de rêver un peu en ces temps difficiles.

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

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