Historic Auto 2024, l’ascension fulgurante du salon nantais

Les Samedi 17 et Dimanche 18 Février, le salon Historic Auto 2024 présentait sa quatrième édition. En deux ans de préparation, le trio composé de Florian Bompas, Charles Hervouët et Benoît Chenet n’a pas eu le temps de chômer ! Cette année le salon s’agrandit en ajoutant un hall supplémentaire d’exposition : le Grand Palais de la Beaujoire ! En entrant, je croise Charles, souriant, qui me lance « tout est prêt, maintenant c’est à vous ! »

Historic Auto 2024 débute par des emplettes

Samedi matin à l’aube, j’embarque dans la 4L de Clément. Une auto dans son jus mais qui démarre au quart de tour ! Nous nous garons rapidement sur le parking collection. Nous savons déjà que le public répondra présent en masse alors pour profiter au mieux du salon, nous gagnons le parc sans perdre une minute.

Premier réflexe en arrivant sur un salon, je me dirige vers les vendeurs de pièces avec ma liste de courses en tête et à la recherche peut être d’une bonne affaire ou d’un accessoire sympa à poser sur l’étagère. Même si les lieux rappellent la Bourse de la Beaujoire, Historic Auto 2024 reste avant tout un salon généraliste. Cependant je ne repars pas bredouille, à défaut d’un décompresseur pour mon Solex, je trouve un indispensable coupe batterie pour ma Renault 5.

Mes achats s’arrêtent ici mais si ma liste de course avait été plus grande, j’aurais trouvé mon bonheur. Produits d’entretien pour mon ancienne chez Restom, des ampoules LEDs pour la R5 chez Lasercar, une housse de protection chez Compagnie de la Housse. Et on pouvait même aller plus loin si besoin avec un garage Abriarcis et des plaques Décobolides pour le décorer ! Côté services l’offre était également au rendez-vous, des contrôles techniques aux assurances, on retrouvait de tout. Historic Auto 2024 c’est un vrai salon, pas juste une exposition !

Les anniversaires

Chaque année, une longue liste de modèles passe la dizaine. Ces anniversaires offrent des thématiques toutes trouvées pour nos salons d’anciennes. Historic Auto 2024 ne fait pas exception et reprend une partie des anniversaires déjà célébrés à Rétromobile en s’appuyant sur les clubs pour proposer des plateaux aussi riches que variés !

Les 90 ans de la Citroën Traction

Présenté par Vincent

Elle était à l’affiche de ce Salon Historic Auto 2024, c’est la Traction ! La reine de la route fêtera ses 90 ans les 9, 10 et 11 mai prochains sur le circuit de Charade où 1000 voitures sont attendues. Pour célébrer l’une des voitures françaises les plus mythiques, le club de la Traction Universelle nous régale avec des modèles représentatifs que presque toutes les Traction : 7, 11 et 15-Six. Il ne manque qu’une 22CV !

Toutes les carrosseries de série sont représentées : berline, berline légère, familiale 7 places, commerciale six glaces, cabriolet et coupé (on sait, il faut dire Faux-Cabriolet). Certains visiteurs s’étonnent même de les voir autrement que toutes vêtues de noir. Il y a tant de modèles qu’il suffit de jouer au jeu des différences pour apprendre les principales évolutions du modèle. L’idéal étant de se faire accompagner par un fin connaisseur.

Prenons le cas de cette mystérieuse Traction « Light Fifteen » de 1951. Notre ami Philippe nous fait remarquer ses optiques Lucas dont les obus sont plus plats que les classiques phares Marchal des modèles français. La calandre est plus finement sculptée et les chevrons se situent derrière la grille. Ce modèle produit à l’usine de Slough en Angleterre dispose également d’un toit ouvrant et d’une planche de bord en bois véritable. Les plus observateurs auront également vu les clignotants, les poignées de portes ou encore les essuie-glaces.

Mais ce qui reste le plus intriguant, c’est ce volant à gauche sur ce modèle anglais… En réalité, cette Traction a été vendue à l’export à son premier propriétaire tunisien. C’est ça le charme des anciennes, tout est spécifique, chaque détail a sa propre histoire…

Terminons maintenant en jetant un coup d’œil à cet élégant coupé 11CV de 1938. Ce n’est pas réellement la voiture à l’affiche de cet Historic Auto 2024 qui elle est illustrée par un coupé 7CV de 1934 mais ce n’en est moins une Traction tout à fait exceptionnelle ! La voiture trône devant le portrait du patron : André Citroën. Un bel hommage à l’homme qui créa la marque comptant le plus de passionnés au monde après un certain cheval cabré…

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AU VOLANT D’UNE CITROËN TRACTION, PREMIER TOME DES CHEVRONS DE LÉGENDE

Les 90 ans de Simca

Présenté par Morgan

Chez Simca, on fêtait les 90 ans de la marque à Historic Auto 2024 avec un beau plateau de neuf voitures complétant les quatre autres présentes sur les stands du Club Simca France et du Club Simca Bertone. On retrouvait sur ce plateau certains des modèles les plus iconiques de la marque, de la Simca 5 à la Simca 1307, voiture de l’année 1976, en passant par la Simca 8, la Vedette Chambord 1961 ou le break 1301 GLS.

Mais la marque n’oubliait pas pour autant ses grands succès que furent l’Aronde, dont on notait la version Grand Large de 1956 Bleu de Tunis dans un état remarquable avec notamment sa calandre accessoire GH Simfer, ou bien encore la 1100 avec de beaux modèle Spécial et VF2.

Le Club Simca France accueillait pour sa part une Aronde 1300 Elysée de 1957 Vert Sirène affichant une belle patine et une 1000 devenue le symbole de la marque dans la culture populaire, avec un modèle GL de 1974. De son côté le Club Simca Bertone affichait une 1000 Coupé Bertone et une 1200 S toutes deux dans un superbe état et nous rappelant la collaboration de Simca avec le grand carrossier italien.

70 ans de la Vega, première étoile de Facel

Les Facel Vega par Hugues

Historic Auto 2024 est, pour l’Amicale Facel-Vega, l’occasion de fêter un événement important. En effet Octobre 1954 était présenté la VEGA. Premier véhicule conçu, réalisé et distribué par Facel S.A. Deux ans plus tard, VEGA deviendra Facel Vega. Carrossier au savoir-faire déjà bien assuré, Facel officiait pour de célèbres constructeurs tel que Simca et Panhard et parfois même pour des constructeurs encore plus prestigieux tel que Bentley.

Pour l’évènement qui nous occupe, l’Amicale Facel Vega a fait le déplacement avec deux représentantes de la marque. La première, une Facel III (1963-1964) en carrosserie coupé 4 places dans sa robe rouge Métallique. Modèle « tardif » de la gamme, elle est équipée d’un 4 cylindres Volvo de 1.8L et développant 108 ch.

Le second véhicule qui nous est présenté est un luxueux coupé 4 places FV3B. Son moteur Chrysler V8 Typhoon de 4.9L de 235 ch lui conférait une place de choix dans la catégorie des grandes routières de l’époque.

L’atmosphère qui se dégage de habitacle de ces Facel Vega m’impressionne toujours autant. La qualité des matériaux employés et le tableau de bord, peint façon ronce de noyer, par le chef peintre de l’usine de Dreux Marcel Bigot, font leur effet. Belles, rares et désirables, 2900 exemplaires sont sortis des chaines de production en dix années, 1600 existeraient toujours, 1100 seraient encore en état de prendre la route.

70 ans de la Mercedes 300 SL

Il n’y avait pas que les populaires qui fêtaient des anniversaires ! La Mercedes-Benz 300 SL fête ses 70 ans cette année, dans sa version coupé à portes papillon en tout cas. Si le roadster est arrivé après, il était également à l’honneur sur le stand du Club Mercedes-Benz France à Historic Auto 2024. Un superbe stand qui montre que les clubs aussi peuvent faire des merveilles.

Bleues et à bandes blanches

Les 60 ans de la Renault 8 Gordini par Marc

Pas trop difficile de mettre une identité sur cette auto, devenue rapidement, mythique. Historic Auto 2024 n’a pas eu de peine à dégoter la plus belle brochette de spécimens Renault R8 Gordini du département 44, pour animer l’expo Anniversaire. 60 bougies pour la « Gord ». Les trois 1300, en état d’origine, j’dirais état concours, sont somptueuses. Une d’entre elles fut achetée neuve par son actuel propriétaire… et imaginez sa passion pour la conserver, avec sa peinture d’origine. Le proto, vient d’être finalisé pour Historic Auto, la mécanique est un 1550cm³ à injection.

On aurait bien aimé rencontrer davantage leurs propriétaires qui les bichonnent depuis leur jeunesse. Ils auraient pu nous livrer de jolies anecdotes, vécues à bord de leur bombinette aux bandes blanches. Quand on sait que Jacques, doit encore pour bon nombre de ses amis, supporter le pseudo de « Sorcier » comme le concepteur de la belle mécanique aux deux double corps « Amédée Gordini ».

La CX jubile enfin !

Les 50 ans de la Citroën CX par Vincent

Elle n’a ni l’aura ni la popularité de la Traction mais elle fête pourtant son demi-siècle en 2024. La Citroën CX fut lancée en 1974, 17 ans après la dernière Traction… Tout comme son aïeule, la CX sera grande routière confortable et la voiture familiale par excellence. Pour Historic Auto 2024, le CX Club de France présente trois modèles phares de la gamme dont une Citroën CX 2400 Prestige et une CX GTI dont vous pouvez retrouver un essai en cliquant ici).

Pourquoi « seulement » trois ? Parce qu’une CX Tissier mesure 6m55 contre 4m91 pour une berline ! Cette ambulance à six roues de 2,1 tonnes est l’un rare exemplaires de Tissier encore en circulation. Elle a même appartenu à Christian de Léotard et est aujourd’hui conservée à Rezé (44).  

Les centaines de bougies

Le salon Historic Auto 2024 trinquait aux 40 ans de la marque Venturi dont le club présentait six modèles très sobrement mais avec beaucoup d’élégance. En 1984, c’était aussi la naissance de la Peugeot 205 GTI, dix ans après l’Alpine A310. Une nuées de « jeunes » bombinettes qui nous feraient presque oublier les 100 ans de la marque MG aussi représentée sur le salon nantais.

Les autres thématiques d’Historic Auto 2024

Avec un hall supplémentaire Historic Auto 2024 ne fait pas dans la fioriture et ni la confiture. Les expositions ne s’étalent pas, elles se multiplient ! Rallye, Ford, utilitaires… Sans compter les nombreux clubs répondant toujours présents : Panhard, Jaguar, Matra, ainsi que les clubs locaux multimarques.

Un grand bravo à l’Atelier du Temps qui propose une fois de plus une mise en scène soignée et originale en reconstruisant un petit garage !

Les vendeurs nantais

La région nantaise regorge de professionnels spécialisés et reconnus dans les anciennes. C’est le cas de Nantes Prestige Auto dont l’expertise se mesure aux succès remportés par leurs Porsche 911 et 959 (oui vous avez bien lu !) préparées pour le Dakar Classic. Leur exemplaire tout juste revenu d’Arabie Saoudite pour Historic Auto 2024 avait encore du sable dans l’habitacle !

Sur son stand, Sèvre Automobiles exhibe une Renault 5 Turbo Groupe 4 de 1982 ex Jean Ragnotti et Jean-Marc Andiré. Un véritable morceau d’histoire avec à son palmarès une 1ère place au Tour de Corse, une 3ème position au Critérium Alpin et une participation au Rallye du Bandama en Côte d’Ivoire. Un ultime rallye qui s’est soldé par l’abandon de l’équipage à la suite d’une mauvaise réception, cassant la direction et occasionnant une entorse au brava Jeannot.

Imaginez tout de même une R5 de 260 ch pour 210 Nm de couple et un potentiel de 210 km/h de pointe en propulsion sur les pistes africaines ! Quelle folie ! La vaillante Renault conserve ses spécificités liées à ce beau rallye, à savoir des renforts de caisse et un blindage inférieur.

On quitte la chaleur étouffante pour la fraicheur du Turini ! La concession Alpine nantaise exposait une sublime berlinette sur un fond de toile alpin. La reine du rallye s’entoure des nouvelles A110 S et A110 R. Un passage de témoin réussi pour les passionnés.

Historic AUTO 2024, mais pas que…

Motos et mobylettes

Par Vincent

Historic Auto 2024 fait aussi la part belle aux anciennes à deux roues avec des plateaux Ducati, Honda et BMW. Les reines de la piste comme la Ducati 900 Superlight (200 kg avec le plein !) y côtoient des motos prêtes à grimper les dunes mais aussi des grands classiques telles que les Honda CB.

Descendons en cylindrée pour repasser du côté des cyclos. Le salon Historic Auto 2024 dispose de tous types de meules : du Solex à la bleue, en passant par les mobylettes haut de gamme avec les Motobécane 94 TT et 95 TT, sans oublier la désirables et très sportive Gitane Testi.

Club Indian France : un salon pour des centenaires

Présenté par Thibaut

Loin de moi l’idée de ne pas m’intéresser aux autres espaces dédiés aux deux roues à Historic Auto 2024 (je pense notamment à l’incroyable plateau réuni par la Mutuelle des Motards), mais il y un espace qui m’a particulièrement marqué, celui d’une marque que je ne connaissais pourtant que très mal : l’espace dédié aux Indian.

Je vous la fais très courte : nous sommes à la fin des années 1890 dans le Minnesota et un cycliste américain et un ingénieur-mécanicien suédois se rencontrent. Début d’une mauvaise blague belge? Non, début surtout de l’histoire d’une marque qui aura traversé la quasi totalité du XXème siècle, produit parmi les motos les plus performantes de son époque… et reste encore aujourd’hui la marque de l’anti-Harley. Mais tout cela, on vous le racontera plus en détail un jour…

Car ce qui m’intéresse et n’aura pas manqué d’interpeller le visiteur de cet Historic Auto 2024, c’est l’incroyable stand concocté par Danny W. avec le soutien du Club Indian France : sous le regard concentré d’un Sioux porteur d’un étrange accessoire frappé de 4 lettres bien connues des avant-guerre’distes, un véritable salon s’accompagne d’un début d’atelier. Le ton est donné, la collection vous est présentée comme dans l’atelier d’un ami que vous seriez venu visiter.

Et quelle belle collection ! Les plus anciennes sont centenaires, la plus jeune est née au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. De la bête de piste reproduite à la main par l’un des passionnés du Club jusqu’aux sides, en passant par la 4 cylindres ou celle issue de la fusion de pièces en provenance d’un peu partout, l’histoire Indian vous est présentée, dans toute sa diversité.

Si je ne devais retenir qu’une Indian à Historic Auto 2024, ce serait cette Power Plus. Oh, dans le fond, elle n’a rien de plus ou de moins qu’une autre PowerPlus de la même époque. Sauf lorsqu’Olivier vient vous en parler, vient vous raconter son histoire… il vous dira alors qu’il était parti acheter une petite Peugeot d’avant-guerre, mais le propriétaire lui a alors parlé de cette moto, dans un état de rouille très avancé.

Il vous racontera à quel point les matériaux utilisés par Indian étaient de belle facture, car à force d’huile de coude, toute la rouille a fini par disparaître pour laisser la place à un acier quasiment intact… Il pourra, si vous l’en interroger, vous expliquer que ces trois manettes au réservoir qui font le surnom des PowerPlus (on les appelle les 3 boules) ont chacune un rôle bien précis : levier de vitesse, décompression et embrayage-frein pour délester votre pied gauche à qui est généralement dévolue cette tâche.

Il vous fera par ailleurs jeter un œil sur la commande de gaz : point de câble avant 1918, Indian vous proposait un entraînement par cardan, ingénierie mécanique jusque dans les détails.

Car oui, mettez une Indian dans la ville et vous verrez à quelle point sa conduite est le témoin de la recherche d’innovation de l’époque, en témoignent aussi la présence d’un entraînement par chaîne en lieu et place des traditionnelles courroies ou encore la présence d’un double amortissement avant-arrière par lames… on pourrait décliner cette liste sans fin, l’Indian est un pur produit d’innovation.

Mais le Club Indian France, c’est surtout sur les routes de France qu’il emmène sa trentaine d’adhérents : au départ d’un gîte, la meute prendra alors part à 4 ou 5 jours de marguerites, à grands coups de kilomètres avalés sur des routes spécialement choisies pour l’occasion… Finalement, Harley et Indian ne seraient-elles pas simplement des sœurs que tout oppose et rassemble à la fois ? En tous cas, casque bas à Danny et au Club Indian France pour ce stand !

Nautisme, autobus et voiturettes

Par Marc

Belle surprise avec cette thématique Nautique, qui est à l’actif d’un Nantais du Nord du département. Passionné et professionnel du bois, il est également pratiquant sur des rencontres et des navigations, telles que les Journées de l’Erdre qui rallient Nort sur Erdre à Nantes sur trois journées. Loic, restaure à merveille ses magnifiques embarcations au plus près de l’identique. A moteur ou à rames, la perfection du beau travail prime, et étant donné qu’il pratique, l’étanchéité est un élément évidemment essentiel. La dernière embarcation munit d’une voile… 450 heures de travail !

Historic Auto 2024 présentait également d’autres véhicules bien encombrants. Le Bus Chausson APH 2.50, désormais Monument Historique, de l’ARNO (Auto Rétro Nantes Océan), qui a intégré le Hall XXL, on le connait, mais, par là, vous voilà tout petit parmi ces trois camions, des Berliet.

Leur taille ne peut pas vous échapper, c’est évident. Et alors constatez comme moi, leur finition. Le GLC citerne sera aligné au futur Tour de Bretagne. Le GR 12 vient d’être terminé pour le dernier Rallye des Givrés. Séquence émotion autour de ce mastodonte tracteur TBO. J’ai pu assister par le pur hasard, à la rencontre de son propriétaire actuel, avec le fils de celui qui a sauvé ce véhicule d’une casse. Une pièce rare qui n’est pas passé loin de la correctionnelle…Admirez…

Sur la terrasse panoramique du Hall du Grand Palais, Historic Auto 2024 change totalement d’échelle, et d’autant plus si vous venez de quitter les camions. Même pas besoin d’escabeau pour les admirer, non ! Nous voilà en compagnie d’une collection de véhicules sans permis, tous aussi originaux les uns que les autres. Des réalisations pour certaines rares, qui proviennent de la Seine et Marne.

Les fadas de mobylettes auront reconnus quelques modèles construits sur des bases de Peugeot 104 ou plus étonnant à partir d’un Mobyx Motobécane !

L’homme et ses outils

La collection de tracteurs anciens (contée par Thibaut)

On vous a parlé autos, on vous a parlé motos… des sujets où on arrive à s’en sortir. On vous a parlé d’aéroplanes et de canoë… là on sort de notre zone de confort. Mais il nous reste une expo pour sortir des sentiers battus par nos équipes sur Historic Auto 2024 : les tracteurs anciens.

Il faut dire qu’il n’est pas si courant de les voir s’exposer et encore moins de les voir en action, sauf à prendre part à des fêtes de battages ou à une exposition autour des métiers anciens. Mais j’ai la chance d’avoir commencé mon initiation théorique au cours d’échanges passionnés (et, forcément, passionnants) avec Pierre, dont j’ai pu suivre les aventures aux côtés d’Igor lors du voyage de Totor (le Lanz Bulldog).

Car ces machines, Pierre (que vous voyez à droite de la première photo de cette galerie) les fait vivre : non seulement il remet en état des tracteurs mais il les emmène régulièrement se promener en rallyes-balades ou se remettre en condition pour des démonstrations.

Alors forcément, l’expo a attiré mon regard sur les plans d’Historic Auto 2024. Et elle valait le détour. Une telle série de tracteurs à boule chaude, de toutes les origines, de tous les gabarits, c’est une chance rare et un vrai régal pour les yeux. Tout fourmille de détails qui n’en sont pas, tous témoignent de leur époque, de leur campagne d’adoption. Et que dire du principe même de la boule chaude (ou du semi-diesel, appelez ça comme vous voulez) ?

Une fois de plus, j’essaye de vous la faire courte : la combustion du carburant n’est pas assurée par un système de bougie mais par la montée en température d’une boule qui agit comme un vaporisateur de carburant, provoquant son ignition. Dis autrement, on fait chauffer une sorte de réservoir métallique (la boule) et on envoie le carburant qui, aidé par l’action d’un volant moteur, finit par s’allumer et lancer le moteur. Mécanisme complexe, d’une extrême fiabilité, d’une grande économie de fonctionnement (mettez-y n’importe quel carburant, il tournera)… mais bien trop coûteux à produire, d’où sa disparition rapide.

Pour moi, petite mention spéciale pour ce Landini L25 : marque née en Italie, c’est son fondateur Giovanni Landini qui est le premier à avoir lancé la génération des tracteurs à boule chaude… et aura mené son mouvement d’innovation tambour battant, la marque existant toujours aujourd’hui.

L’automobile élevée au rang d’œuvre d’Art

Dans les allées d’Historic Auto 2024 on pouvait tomber nez à nez avec une drôle de Cox. Cette sculpture basée sur un véritable châssis de Coccinelle est le fruit du travail de Julien Vrignaud, artiste sculpteur de la Roche-sur-Yon. Une création qui n’a laissé personne indifférent et qui a su charmer le public d’Historic Auto.

Le parking extérieur d’Historic Auto 2024

Le parking visiteurs réservé aux véhicules de prestige et de collection est toujours exposition qui vaut à elle seule le détour. Il ne lui manque qu’un toit, de la moquette et les projecteurs pour en faire une extension de ce salon Historic Auto 2024 ! Même en fin de journée Morgan a pu y trouver une grande variété de marques et de teintes différentes.

Mon coup de cœur va naturellement à cette Panhard CD (160 exemplaire), similaire à celle essayée par Benjamin il y a déjà 4 ans ! Un essai à retrouver en intégralité en cliquant ici.

Conclusion : du bon boulot ?

L’avis du public

Quelques jours après le salon, Clément, 30 ans, venu en 4L du Loir-et-Cher, nous livre ses impressions et ce qu’il a retenu d’Historic Auto 2024 :

« Je n’avais jamais fait de salon ! Je m’attendais à voir un peu plus de vendeurs de pièces et dans le style de la boutique Melun Rétro Passion mais je me suis consolé avec les expositions. Elles étaient tellement denses que je ne se souvient plus de tout ce que j’ai vu ! Les allées aussi étaient rapidement pleines, ça manquaient presque de place. Malgré ça, l’organisation d’Historic Auto 2024 est carrée, on arrive bien à se repérer, les stands sont soignés, il y des buvette, tout ce qu’il faut pour se restaurer et tout est propre.

Ce qui m’a le plus marqué c’est la Traction sous le portrait du père Citroën ! Ça c’était cool ! Voir un Renault Espace Quadra dans l’espace Matra c’était aussi assez improbable ! J’y ai rencontré un passionné avec qui on a discuté pendant une bonne heure. C’était très convivial ! Sur le parking des anciennes il y avait malheureusement beaucoup de modernes mais j’y ai quand même trouvé mes coups de cœur : deux petites japonaises et un très beau Peugeot 504 Dangel. Sous le grand hall il y avait de belles Porsche et Jaguar mais je préfère les populaires et les autos dans leur jus.

Objectivement, il y avait de quoi contenter tout le monde. C’est un très bel événement à taille humaine qui vaut le déplacement et largement faisable en une journée. »

Des chiffres mais pas seulement

Sur le papier Historic Auto 2024 est un succès incontestable : 32.000 entrées uniques (contre 21 500 en 2022). Le public vient, revient et chacun y trouve un écho à sa passion pour les anciennes. Bravo à tous les organisateurs, contributeurs et exposants de ce salon car c’est un succès qui je le pense est amplement mérité ! Je pense pouvoir parler au nom de mes camarades présents de News d’Anciennes pour vous dire que nous apprécions toujours autant Historic Auto, son esprit, la sympathie de ses organisateurs et exposants mais aussi cette occasion de pouvoir échanger avec nos lecteurs.

Historic Auto 2024 était, certes, plus grand niveau surface et plus riche en animation mais force est de constater qu’il n’y toujours pas assez de place sur les stands qui débordent de belles mécaniques et dans les allées, parfois un peu étroites au regard de la fréquentation. Malgré son extension, Historic Auto 2024 reste encore faisable en une demie journée si l’on veut simplement voir les véhicules exposés. Pour notre petite équipe de l’Ouest, il ne s’agit pas uniquement de cataloguer la totalité des stands avec des photos et les empiler dans un article.

En plus de faire des photos, notre but est aussi de vivre pleinement l’événement, retrouver les copains, s’attarder sur le parking extérieur, lire les petits écriteaux, aller à la rencontre de passionnés et vous transmettre leurs anecdotes. Autant vous dire que deux journées ne sont pas de trop ! En effet, vous serez peut être peu nombreux à avoir eu le courage d’aller jusqu’au bout de cet article du fait de sa longueur et pourtant, nous sommes loin de vous avoir montré le tiers des véhicules exposés à Historic Auto 2024 !

Alors, que peut on espérer pour Historic Auto 2026 ? La même recette et le même succès évidemment mais avec un peu plus d’espace dans les allées et sur les stands pour pouvoir mieux admirer nos belles anciennes et faire de plus belles photos. On pourrait aussi rêver de démonstrations d’ancêtres ou de véhicules originaux (camion, bus, tracteur, voiture sans permis ou des voitures iconiques) roulant à l’extérieur, si les lieux le permettent évidemment.

Et si vous n’en avez pas eu assez, vous pouvez vous replonger dans notre article sur l’édition 2022 du salon Historique Auto en cliquant ici.