[Lexique de la voiture ancienne] #16 le faux-cabriolet

Des fois, on se dit « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ». Est-ce cette maxime qui est passé par la tête des dirigeants de Citroën avec la Traction en proposant une version faux-cabriolet ? En fait, cela ne concerne pas que la Traction… et pas que Citroën. Et ça ne désigne pas une copie !

Le contexte

Avec l’apparition des carrosseries fermées, les automobiles ont eu besoin de noms pour désigner les différents types de carrosserie. On vous a déjà parlé du coach, par ici, et le faux-cabriolet est finalement assez connexe à ce dernier. Le coach n’est pas un coupé. Le faux-cabriolet en est un !

Pourquoi ce nom ? C’est simple ! Aux Berlines, Limousines et Phaëtons on ajoutait souvent une version cabriolet. La version 2 portes était souvent un coach, avec ses vitres de custode. Et finalement, les versions à deux vitres étaient souvent des cabriolets… recapsulés.

Un faux-cabriolet désigne en fait une carrosserie « coupé », généralement plus luxueuse ou sportive que la berline, avec un arrière tronqué, la plupart du temps sans places arrière, qui ferait penser à un cabriolet. La seule différence entre les deux, ce n’est pas la ligne générale, juste la présence du toit ou non. Oui, on aurait pu aussi faire l’inverse et nommer les cabriolets « faux-coupés » mais ça n’aurait pas été plus simple.

Pourtant, c’est un peu ce qu’ont fait les anglais avec leur FHC. Cela désigne le Fixed Head Coupé (coupé à toit fixe). Le cabriolet s’appelle Drop Head Coupé (Coupé au toit enlevé, je fais au mieux pour traduire). C’est l’inverse exacte du faux-cabriolet.

Au final, ce sont les américains qui ont eu le mot juste et c’est parfaitement compréhensible en français. Certes, le terme a été utilisé par ailleurs mais c’est la Mustang qui l’illustre parfaitement. On retrouve un coupé avec l’arrière fuyant, le mythique fastback, le roadster ET le « Coupé Hard-Top » dont le nom veut tout dire !

Le faux-cabriolet en exemple

Le plus connu est donc le faux-cabriolet de la Citroën Traction. Ce sont uniquement des véhicules d’avant-guerre et on les a retrouvé sur les 7 et les 11, pas les 15, de toutes les versions. L’appellation faux-cabriolet était officielle et désignait bien le coupé. Après, il existe des faux cabriolets, des copies de cabriolets réalisés à partir de berlines.

Mais ce n’est pas avec la Traction que cette carrosserie apparaît chez Citroën. On la voit apparaître sur les C4 et C6 (qui existent en coupé ET en coach) puis sur la Rosalie qui prend le relai.

D’autres constructeurs ont également utilisé cette carrosserie. On retrouve surtout des français, en même temps le terme est typiquement francophone, mais pas seulement.

Ainsi, certaines Bugatti ont été carrossées ainsi. La première est une Bugatti Type 57C Faux-Cabriolet baptisée « Charmaine » de 1939. La seconde est étonnante puisque c’est une Type 57 Atalante, Faux-Cabriolet… mais découvrable !

D’autres françaises avec d’abord une Salmson S4D (grise et noire), une Delage D8 carrossée en Faux-Cabriolet par Chapron ou une DMN carrossée par Figoni.

Pour ce qui est des voitures étrangères, on retrouve l’appellation dans les marques de prestige. On note par exemple cette Lancia Artena carrossée par Farina, ou encore cette Rolls-Royce Phantom II Continental Faux Cabriolet de 1933 (ex Bernie Ecclestone), carrossée par Gurney Nutting.

Voilà, vous en savez plus sur les faux-cabriolets. Mais cette carrosserie reste rare et vous trouverez finalement plus de faux cabriolets (des copies) que de faux-cabriolets !