Histoire de Carrossiers, ép. 29 : Stabilimenti Farina, berceau de l’industrie italienne

Publié le par Pierre

Histoire de Carrossiers, ép. 29 : Stabilimenti Farina, berceau de l’industrie italienne

Ce mois-ci, nous allons aborder une petite histoire qui va se ramifier dans bien d’autres. Les Stabilimenti Farina ont eu une carrière plutôt brève, mais ils ont été le point de départ de beaucoup de grands noms de la carrosserie italienne.

Un pionnier italien

Je vous propose un voyage dans le temps, via planète NA. Direction le tout début du vingtième siècle. Giovanni Farina, charron de son état, décide de créer son entreprise automobile, les Stabilimenti Farina. Il s’installe donc en 1906 à Turin, avec son frère Battista, et après avoir tenté pendant quelques mois de produire sa propre auto, il se lance à partir de 1907 exclusivement dans la production de carrosserie sur mesure.

Farina travaille avec les constructeurs populaires de l’époque tels que De Dion-Bouton, Diatto, Lancia ou encore Peugeot (la liste n’est pas exhaustive). Toutefois, c’est avec un constructeur local, Fiat, qu’il va tisser des liens forts. Il devient le consultant stylistique de la marque Turinoise, concevant des carrosseries qu’il sous-traitera pour le constructeur Turinois, ou qu’il fera fabriquer par des confrères. On leur doit ainsi ces réalisations sur base de Fiat Tipo 1 ou Tipo Zero

La Première Guerre Mondiale vient le couper dans son élan, mais il produit des pièces pour l’aviation pendant le conflit, afin de garder l’entreprise à flot.

Un vivier de talents de l’entre deux guerres

Après la Première Guerre Mondiale, Farina reprend ses activités, et innove. Il se lance dans la production standardisée, utilisant des machines pour former ses pièces. Il devient au passage le plus grand carrossier d’Italie en terme de volumes.

L’entreprise attire un grand nombre de talents de l’époque. Bien évidemment, le frère de GIovanni, Battista, travaillait au dessin des carrosseries, en compagnie de Felice Mario Boano.

Lorsque la paire décide de prendre son envol pour créer Pinin Farina (on y reviendra le mois prochain), c’est un certain Pietro Frua qui reprend les commandes du centre de style. Sous sa coupe, Giovanni Michelotti et Alfredo Vignale (qui rejoint ses frères, peintres) vont apprendre les ficelles du métier.

Après le départ de Frua en 1937, le style est dirigé par Mario Rivelli di Beaumont, qui va se démarquer de ses prédécesseurs par des lignes plus aérodynamiques.

Les années 20-30 sont plus que florissantes pour l’entreprise. Farina arrive même à s’exporter hors des frontières italiennes, signant des carrosseries pour Mercedes-Benz ou Rolls-Royce.

Malheureusement, le second conflit mondial passe par là. L’entreprise retourne à la production de pièces pour l’aviation et sort assez miraculeusement indemne de la guerre.

Le déclin des Stabilimenti Farina

Pendant la guerre, Giovanni prend sa retraite et confie les rênes à ses fils, Nino et Attilio. Malheureusement, Attilio ne possède pas le talent d’innovation et d’organisation de son père et Nino est bien trop préoccupé par sa carrière de pilote pour prêter attention à l’entreprise familiale.

Même si l’activité reprend rapidement, avec des carrosseries pour Fiat 1100 et Lancia Aprilia, notamment, ce sont des designs datant d’avant 1939. D’autre part, Attilio est réticent à laisser les coudées franches à Michelotti, devenu responsable du design pour cette nouvelle ère.

De guerre lasse, ce dernier prend son envol en 1949 pour créer sa propre entreprise. Laissant les Stabilimenti Farina sans chef designer. C’est le commencement de la fin.

Après avoir formé et perdu une telle quantité de talents, l’entreprise vivote pendant quelques années, mais sa rentabilité s’effondre. Malgré le torrent de propositions du début des années 50 (dont des Ferrari, qui deviendront la chasse gardée du frère ennemi, Pinin), rien n’aboutit et en 1953, c’en est fini des Stabilimenti Farina.

Illustrations complémentaires : Vita di Stile, Wheelsage, Carrozzeri Italiani

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.