Histoire de Carrossiers, ép. 37 : Pininfarina, pt3 : 1961-1970

Publié le par Benjamin

Histoire de Carrossiers, ép. 37 : Pininfarina, pt3 : 1961-1970

On y passe plus de temps que sur les autres carrossiers, mais c’est normal. Pininfarina a une riche histoire. Après les premiers épisodes, que vous retrouvez ici, on attaque une grosse période, entre 1960 et 1970… avec une nouvelle identité, pas seulement stylistique !

Un changement de taille : le nom

En 1961, la carrozzeria réalise réellement son entrée dans les années 60 et avec une vraie démarcation.

Tout d’abord, Gian-Battista Farina, surnommé Pinin, obtient l’autorisation, directement du président italien, de changer de nom. Il s’appellera désormais Battista Pininfarina. Ce changement de nom est important car il s’étend à celui de son entreprise qui devient la Carrozzeria Pininfarina. De plus, son fils Sergio le reçoit également.

Toujours en 1961, ce même fils devient le dirigeant de la société, en tandem avec Renzo Carli, son beau-frère. Les deux hommes étaient déjà à des postes importants et accompagnent de gros changements qui se profilent.

Ainsi, l’usine de Grugliasco est sans-cesse modernisée. Le bureau de design prend un tournant scientifique autant que stylistique. Un bon exemple est le centre de recherche de Grugliasco ouvert sur 8000 m² et employant 180 prêts à sortir jusque 25 prototypes par an. Il est ouvert en 1966, l’année du décès de Gian-Battista. La société est orpheline mais continue sa croissance. En 1967 on ouvre un centre de calcul qui permet de renforcer le bureau d’étude.

Les projets se multiplient et Pininfarina travaille alors avec des constructeurs venant de tous horizons, sur des carrosseries de voitures de course comme des autos plus classiques destinées aux très grandes séries. Les concepts ne sont pas oubliés. Pininfarina ne rate pas le coche de l’explosion du phénomène des concept-cars, qui remplace celui des prototype. Ce n’est finalement qu’une suite logique dans l’histoire de l’entreprise.

Quelques réalisations de Pininfarina entre 1961 et 1970

Vous aurez remarqué que la période qu’on étudie se raccourcit. Mais quand vous aurez vu le programme, vous conviendrez qu’il est déjà conséquent !

En 1961 on produit toujours des petites séries et des autos uniques. On citera comme exemple la Cadillac PF Jacqueline (dont le nom fait évidemment référence à la Fist Lady Jacqueline Kennedy) ou la Lancia Flaminia Presidenziale.

Côté concept, on présente la Giulietta SS Spider qui doit reprendre le flambeau du précédent spider et qui pose des lignes qu’on ne reverra que quelques années plus tard (on en parle ici).

Alfa Romeo Giulietta SS Spider Speciale Aerodinamica 1- Pininfarina

On note aussi la sortie en série des Peugeot 404 Coupé et Cabriolet… avec un certain air de famille avec la Ferrari 250 GT.

Évidemment on oublie pas la collaboration avec Ferrari. Cette année là on présente la 250 GT SWB Berlinetta Sperimentale, dont on parle ici.

36992805122 bf5bedfb6b h- Pininfarina

En 1962, côté concepts on note un coupé sur base de Chevrolet Corvair, un autre sur une base, méconnaissable, d’Austin Healey 3000 on encore une Fiat 2300 Coupé au toit qui s’entrebâille ! Les formes tendues s’installent !

On apprécie toujours les formes plus rondes. La Ferrari 250 GT Lusso est présentée en fin d’année au salon de Paris et c’est incontestablement un summum de l’élégance. Avant cela, on a dévoilé une voiture moins fine pour Maranello, mais autrement plus mythique : la GTO.

Côté (plus grande) série, on note l’arrivée de la Lancia Flavia Coupé.

Lancia Flavia coupe 5- Pininfarina

En 1963 on décline des formes déjà vues. Cela va malheureusement devenir une habitude chez Pininfarina. Ainsi la Chevrolet Corvette Rondine Coupé ou l’Alfa Romeo 2600 Coupé Speciale reprennent des lignes vues sur les concepts de l’année précédente… surtout que les lignes continuent sur la base des Fiat 2300 !

On sait quand même se montrer plus créatif avec la Pininfarina Sigma 1963 comme bon exemple avec son volant de sécurité rembourré.

En grande série, c’est l’arrivée des Fiat 1500 et 1600 Cabriolet qui se remarque… des 404 en miniature !

C’est aussi cette année là qu’apparaît une nouvelle ligne sur les 250 GTO qui sera bien plus utilisée en 1964.

3413 GT
La Ferrari 250 GTO #3413 GT

Côté Ferrari, l’année 1964 marque l’apparition, au salon de Paris, de la 275 GTB Competizione Prototipo qui entre en production juste après et remplace la série des 250.

1964 Ferrari 275 GTB Prototipo Competizione- Pininfarina

On note également l’apparition de la 330 GT 2+2 et de la 275 GTS. Pininfarina a fait plus qu’entrer à Maranello, les deux firmes sont presque indissociables.

Du côté des concepts et des voitures uniques, on note un essai sur une 230 SL, ici carrossée en coupé.

Mercedes-Benz 230 SL Coupé par Pininfarina

1965, c’est l’année du départ de Tom Tjaarda, même si ses créations ne sont pas toutes sorties. L’année est aussi marquée par une reprise du dessin de la 330 GT 2+2. Pininfarina aurait fait une erreur ? En tout cas la nouvelle face avant plus classique fera consensus.

Ferrari 330 GT 22 Serie II- Pininfarina

Autre auto, mais qui n’est pas une Ferrari, la Dino Berlinetta Speciale est présentée. Elle préfigure la 206 GT qui sortira en 1967 avec un dessin plus élégant.

Du côté des prototypes, on se montre inventif. L’Abarth 1000 Coupe Speciale montre un bel exemple des lignes de la Dino, justement, mais sur une auto plus petite. Les proportions sont, par contre, similaires mais avec des phares dans les ailes sur l’Alfa Romeo Giulia 1600 Sport Coupé. Enfin, on mixe les formes du futur Spider Alfa et celles de la MGB pour la MG EX234 !

Du côté des voitures de grande série, 1965 c’est l’apparition de la Peugeot 204 qui continue la collaboration entre les deux entités… et c’est pas fini !

Peugeot 204

En 1966, la collaboration entre Pininfarina et Ferrari donne la Ferrari 365 Berlinetta Speciale qui, elle aussi, préfigure la Dino mais étonne avec son volant central. On en parle en détail ici.

Chantilly Arts et Elegance par Gaultier pour News dAnciennes 4- Pininfarina

Autre Ferrari, qui seront produites en série cette fois, c’est l’apparition du coupé 330 GTC et du cabriolet 330 GTS qui reprend les grandes lignes de la 275 en la remplaçant.

Côté grande série, on renouvelle la Giulia Spider avec le 1600 « Duetto » dont les lignes étaient donc apparues dès 1961 ! Autre mythe, c’est Pininfarina qui signe les lignes de la Fiat 124 Sport Spider. Pour cette dernière, on révèle aussi une version coupé mais c’est Bertone qui le réalisera.

Toujours chez Fiat, et toujours en cabriolet, on sort la Fiat Dino Spider. Le coupé n’a pas été retenu, comme pour la 124.

D’ailleurs, on n’arrête pas de décliner la ligne du coupé. En 1967 on présente la Fiat Dino Berlinetta mais elle n’aura pas plus de succès. La base est également utilisée pour la Fiat Dino Parigi, un étonnant break de chasse qui n’a rien à voir stylistiquement parlant.

Côté concept, on fait aussi plus futuriste avec la BMC 1800 Berlina Aerodinamica du salon de Turin.

1967 BMC Berlina Aerodinamica- Pininfarina

Côté Ferrari, il n’y a pas d’année sans, on dévoile le premier prototype de la 365 GTB/4 « Daytona » avec un dessin (signé Fioravanti) qui évoluera en cours d’année pour donner les phares qu’on connaît sur la version de série.

L’année 1968 permet à Pininfarina de dévoiler deux concepts très effilés, preuve des avancées dans la recherche aéro, pour deux constructeurs italiens. D’abord, chez Alfa Romeo avec la P33 Roadster. Ensuite chez Ferrari avec la P6 Berlinetta Speciale… dont on reparlera.

Du côté des autos de routes, c’est la révélation de la Peugeot 504. Si le « regard de Sophia Loren » est une expression venue de Sergio Pininfarina, la carrozzeria ne signe en fait que l’arrière « cassé », le style Peugeot réalisant l’avant.

Peugeot 504 par Mark 1- Pininfarina

1969 est bien plus riche pour Pininfarina. Côté concepts, ça part dans tous les sens.

À Bruxelles on donne dans la voiture de rêve avec la Fiat Abarth 2000 Coupé au pot d’échappement façon tromblon ! À Genève on dévoile un concept… basé sur une F1 en montrant quelles améliorations pourraient être faites niveau sécurité. C’est la Sigma Grand Prix et on en parle ici.

Au salon de Turin on dévoile la Ferrari 512 S Berlinetta Speciale aux surfaces vitrées vraiment réduites et à la ligne plus futuriste que réaliste. Plus réaliste, on expose aussi l’Alfa Romeo 33/2 Coupé Speciale. Dans un autre genre c’est la Fiat 128 Teenager, une vraie auto de plage très basique, qui est proposée.

Du côté des voitures de série, c’est l’arrivée de la Lancia Flavia 2000 Coupé tandis que l’Alfa Romeo Spider (qui n’est plus officiellement un Duetto) perd son « osso di seppia » en devenant la Coda Tronca.

Chez Peugeot, trois modèles sont au programme en 1969 : la nouvelle Peugeot 304 mais aussi les Peugeot 504 Coupé et Cabriolet qui sont, en plus, fabriquées à Turin.

En 1971, peu de grosses nouveautés un nouveau concept qui fait parler, c’est la Ferrari 512 S Modulo, au dessin presque plus sage que la Berlinetta Speciale mais toujours très futuriste ! On en parle en détail par ici.

Rendez-vous le mois prochain pour la prochaine décennie, avec toujours autant de concepts fous !

Photos additionnelles : Wheelsage

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Gougnard

    super ces modèles signés par ce desingn magnifique

    Répondre · · 10 avril 2023 à 14 h 52 min

  2. rob

    En 67 sort la 365 gt 2+2 chez Ferrari, pas représentée ici

    Répondre · · 13 avril 2023 à 17 h 04 min

    1. Benjamin

      C’est vrai, on a du faire un choix.

      Répondre · · 13 avril 2023 à 18 h 53 min

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