Alfa Romeo Spider « Osso di Seppia », un dessin mythique mais pas si éphémère !

Publié le par Benjamin

Alfa Romeo Spider « Osso di Seppia », un dessin mythique mais pas si éphémère !

C’est assurément la déclinaison la plus recherchée des Alfa Romeo Spider. Si le modèle s’est décliné et vendu pendant 30 années (!), c’est bien parce que son dessin de base était au moins aussi réussi que sa technique. Les deux évolueront, c’est vrai. Et l’Osso di Seppia ne sera finalement qu’une petite étape dans la vie du modèle. Mais saviez-vous que le dessin… n’était finalement pas nouveau ?

Première pierre : l’Alfa Romeo Giulietta Spider

Pour être complet, commençons l’histoire en 1952. C’est le début de l’étude de l’Alfa Romeo Giulietta (Type 750 puis 101) qui sort en 1954… mais d’abord en version Sprint avec un dessin signé Bertone. La berline n’arrive qu’en 1955 avec la version Spider. Cette dernière version est créée par Pininfarina et c’est l’ancêtre directe de l’Alfa Romeo Spider que l’on connaît.

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Cette auto représente le cœur de la gamme Alfa, les 1900 et 2000 se chargeant de coiffer la gamme. On ajoute également que les SS et SZ viennent s’ajouter aux trois carrosseries « courantes » et permettent d’avoir une offre qui s’étend jusqu’aux autos très sportives.

Le dessin Osso di Seppia : Pininfarina en avance sur la série !

La Giulietta est toujours au catalogue mais la relève se prépare. Et c’est Pininfarina qui avance à découvert en présentant un concept-car pour un cabriolet Alfa Romeo. Nous sommes au salon de Turin 1961. L’auto est nommée Alfa Romeo Giulietta SS Spider Speciale Aerodinamica.

Le style est bien plus moderne, plus aérodynamique aussi. L’avant est particulièrement étudié, dans la lignée d’autres concepts sortis par le designer turinois à la même époque. Pourtant, on avoue un traitement qui vient plus du nautisme que de l’aéronautique, notamment avec la poupe éfilée, plus basse mais aussi plus longue (mais seulement à l’œil) que l’avant. Clairement, c’est l’apparition de l’arrière « Osso di Seppia » pour Os de Sèche et il est vrai que la référence est bien trouvée.

Les phares sont cachés, à la manière d’une Lotus Elan et le pare-brise s’exonère de montant supérieur tandis que la petite vitre arrière est fixe. On est plus près d’un Targa que d’un vrai cabriolet.

Pininfarina ne s’arrête pas là. Alors que la Giulia vient d’être remplacée c’est une version coupé, l’Alfa Romeo Giulietta SS Coupé Speciale Aerodinamica qui est présentée au salon de Turin 1962.

La Giulia Spider ne change que le moteur !

La Giulia a débarqué et ça entraîne un gros changement dans la gamme. Avant l’arrivée de l’Alfa Romeo Sprint GT, le fameux « Coupé Bertone », en 1963, on se contente de greffer le 1.6 de la Giulia sur les autres versions de la Giulietta (qui comptait sur un 1300). Le reste de la technique reste identique !

Le cabriolet, malgré les études de Pininfarina devient l’Alfa Romeo Giulia Spider en recevant cette mécanique mais en se contentant de petites modifications esthétiques apportées seulement l’année précédente : prise d’air sur le capot, feux arrières agrandis et monogramme 1600.

Cette ligne peut paraître datée mais elle va rester au programme pendant plusieurs années. On propose même la version Veloce en 1964 et elle reste en production jusqu’en 1965.

Enfin, l’apparition du Duetto

On décide finalement de vraiment doter la Giulia d’une version cabriolet. Bertone, qui a raté la fabrication de la Giulietta Spider essaye de se rattraper avec une proposition qui reprend la face avant (un peu vieillotte désormais) de la Giulietta en la modernisant à peine et avec un arrière se rapprochant du coupé.

Mais Pininfarina a de l’avance. En ressortant des tiroirs le concept de 1961, on le fait évoluer. Le pare-brise est totalement entouré, la lunette arrière s’intègre à la capote. Les pare-chocs sont plus massifs (plus réalistes en fait). L’avant est un peu changé, notamment en laissant les phares visibles mais sous bulbes. Le flanc conserve son large « sillon » qui caractérise l’auto. Mais surtout, à l’arrière, on reprend le dessin qui a tant séduit : celui de l’Osso di Seppia. Pininfarina est choisi en 1964 alors que l’étude technique est presque terminée.

Pour autant, il va falloir attendre 1966 pour voir l’Alfa Romeo Spider, baptisé Duetto uniquement la première année, entrer en production.

Néanmoins, cet Osso di Seppia sera de très courte durée. Dès 1969 on présente une deuxième série, avec un arrière tronqué, Coda Tronca en Italien. L’Os de Seiche a disparu. Le Kamm Back est arrivé et l’arrière ne changera plus de forme, contrairement à l’avant qui évoluera beaucoup jusqu’en 1994, faisant de plus en plus appel au plastique.

Finalement, l’Osso di Seppia n’aura été qu’une petite étape dans la carrière de l’Alfa Romeo Spider. C’est un élément déterminant de son lancement mais peu d’autos auront été construites avec cet arrière. Et il faut dire qu’il a passé plus de temps dans les cartons à l’état de concept, puis de projet… que sur les lignes de montage !

Images supplémentaires : Wheelsage

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Robert

    Très intéressant !
    Les carrossiers italiens, à cette époque, avaient un talent remarquable pour concevoir des autos élégantes, avec une personnalité, alors qu’ actuellement toutes les voitures se ressemblent !

    Répondre · · 29 septembre 2022 à 11 h 06 min

  2. jean-bernard NUIRY

    Je souscrit entièrement au propos de Robert : les voitures italiennes de cette époque font toujours rêver..

    Répondre · · 29 septembre 2022 à 18 h 03 min

  3. Mr Patrick Taffignon

    Très bel article, retraçant bien la genèse du modèle et le fait qu’à cette époque, les constructeurs n’hésitaient pas à multiplier des carrosseries différentes (berline / coupé / spider) pour un même modèle.
    Mais la version 2000 à arrière tronqué (coda tronca) est apparue en 1971 il me semble.

    Répondre · · 29 septembre 2022 à 20 h 44 min

    1. thierry chardon

      le 2000 en 71, mais le 1750 à l’automne 69.

      Répondre · · 5 octobre 2022 à 15 h 29 min

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