Auto Moto Retro Dijon 2018 : « Elève Dijon, ne relâchez pas vos efforts »

Publié le par Benjamin

Auto Moto Retro Dijon 2018 : « Elève Dijon, ne relâchez pas vos efforts »

Pourquoi «élève» ? Le terme est affectueux et vient saluer le fait qu’en seulement 2 éditions le Salon de Dijon s’ était presque haussé au niveau des salons existant depuis 20, 30 ou 40 ans… Oui mais voilà, tout enfant qui grandit très vite confirmera, une croissance ultra rapide est épuisante… Retour sur cet Auto Moto Retro Dijon 2018.

Ne tournons pas autour du pot, malgré de réelles richesses cette édition était en recul par rapport à l’an dernier. Quasiment plus de motos, un 1er étage dénué d’exposants, des absences de marque telles que le musée Matra et EPAF… Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Je ne crois pas que Lamartine pensait à un Bruno Illien et son superbe carnet d’adresses en écrivant cela mais il serait heureux que les organisateur de Dijon Congrexpo refassent appel à ses services pour les éditions futures…

D’autant que… d’autant que le plus dur a été fait, que le tissu de clubs locaux est réel, que la région regorge d’atouts, que la passion pour l’ auto moto de collection est très réelle en Bourgogne, tout comme petites routes viroleuses, beaux paysages et terrasses accueillantes.

Maintenant énumérons tous les points positifs et ils étaient nombreux

La présence d’ un OVNI : la Monica 560

Présenter une Monica 560 au public est rare et… preuve de goût ! La Monica fut une création de Jean Tastevin ,ingénieur diplômé de l’Ecole centrale de Paris, et baptisée en hommage à Monique son épouse. Elle fut produite à 20 exemplaires entre 1973 & 1974 mais aurait méritée une plus belle carrière. Moteur V8 Chrysler de 5560 cm³, puissance de 285 ch, propulsion, boîte 5. Véritable coupé sport de 4 vraies places, système d’ ouverture et fermeture des portières entièrement électrique, tableau de bord en loupe d’orme et cuir, volant en bois verni, compteurs jaeger, sièges cuir, moquettes en laine de Shetland, air conditionné, hi-fi de qualité.

Hélas, son prix élevé (plus de 164.000 Francs soit l’équivalent d’ une Rolls à l’époque) ainsi que la 1ère crise pétrolière eurent raison d’elle malgré ses qualités bien réelles. L’activité « constructeur » fut cédée à Guy Ligier en 1975.


Saluons maintenant la très intéressante exposition : «l’automobile en 12 étapes»

Des origines à aujourd’hui l’aventure automobile était fort intelligemment décomposée en 12 étapes sur les moquettes de l’Auto Moto Retro Dijon 2018. La segmentation était bien faite, les explications excellentes, c’est une exposition qui aurait parfaitement eu sa place dans l’ un des grands salons tels qu’Essen, Lyon ou Retromobile. Tout au plus pourrait on regretter qu’ il n’ y ait pas eu une scénographie mettant encore mieux en valeur le travail des concepteurs… En tout cas ne boudons pas notre plaisir et bravo à Marcel Pruniaux maître d’œuvre de cette exposition !

Les 70 ans de Porsche

Passage obligatoire que de célébrer l’ anniversaire d’une telle marque. Pas de modèle exceptionnel présenté mais une jolie rétrospective de la marque. Les Porsche à moteur avant (924/944/928 et 968) étaient présentes ce qui est une preuve d’ouverture.

La reconstitution de l’ auto du Corniaud

Félicitations sans réserves au Club des Chevronnés !

Une 2CV identique à celle de Bourvil dans la 1ère scène du Corniaud («Maintenant elle va marcher beaucoup moins biens forcément. Qu’est ce que je vais devenir moi maintenant ? ») La célèbre 2CV était présentée avec ses petits secrets.

La 2CV de Bourvil que Gérard Oury voulait voir pulvérisée avait été intégralement désossée et «prédécoupée» par un grand spécialiste des effets spéciaux : Pierre DURIN. Celui-ci avait scié tout le véhicule en 250 morceaux et réassemblé le tout avec des crochets. 250 boutons électriques disloquant la voiture. De petits appareils électriques faisaient sauter les crochets solidarisant les morceaux au moment opportun.

Pour éviter tout incident qui aurait imposé un démontage complet de la 2Cv pierre Durin avait installé 250 boutons électriques sur le pare choc. Lorsque Bourvil percute doucement l’ultime obstacle, tous les poussoirs ainsi sollicités déclenchent selon une séquence bien précise la dislocation en direct de la voiture. Pour que Bourvil ne risque rien , c’est le célèbre chef cascadeur Rémy Julienne qui avait arrangé les lieux de « l’accident » et calculé la bonne vitesse pour que le comédien ne se fasse pas mal…

Le plateau Salmson de l’Auto Moto Retro Dijon 2018

Le Club Salmson avait réuni un très beau plateau, rendons ici hommage à Roger Sabatier pour son travail. Etaient présentes VAL 3 de 1923, Grand Sport 1926 S4 Coach de 1932, un S4 Roadster de 1933, une S4 DA de 1937, une S4 61 Cabriolet de 1950, une S4E Berline de 1950, deux S4 61 de 1951 S4 61 1951 et une Salmson 2300S coach de 1954 soit 10 belles autos.

La marque Salmson exista de 1913 à 1962 et fut notamment précurseur du moteur à deux arbres à came en tête. Curieusement, ce qui lui fut fatal était d’être luxueuse. Au sortir de la 2nde guerre les couches populaires passèrent rapidement de la moto (la France fut même premier producteur mondial avec près de 300 marques) à l’ automobile « populaire ». De fait seules les 4 constructeurs produisant des populaires Citroën, Peugeot, Renault et Simca bénéficièrent de subventions d’ Etat. Les constructeurs d’autos de luxe fermèrent rapidement.


Hommage à Carlo Abarth

8 modèles présentés par le château-musée de Savigny les Beaune. Les très sympathiques Pont père et fils (Michel et Christophe) exposaient une dizaine d’Abarth de course ainsi qu’une barquette OSELLA 1988 à moteur FORD. Quand on pense qu’un salon parisien est allé chercher des Abarth à l’étranger alors qu’ existe à Savigny lez Beaune la plus grande collection de la marque on se dit qu’à tout le moins un «panachage» des 2 collections eut été signe d’ intelligence (et de considération pour le public).

Souhaitons que la présence des quelques autos ainsi que de la cellule de Fouga Magister ait donné envie à de nombreux visiteurs d’aller apprécier les collections du Musée de Savigny lez Beaune, ils ne seront pas déçus.

Et pour finir le tour :

Quelques véhicules de pompiers du Musée bourguignon pour la préservation des véhicules militaires ainsi que le stand de la Gendarmerie de Bourgogne Franche Comté étaient là pour rendre hommage aux services publics.

Enfin, saluons les adhérents du Club Panhard et Levassor qui ont conclu la restauration (mécanique, freins, peinture) d’une Dyna Z1 fraîchement sortie de grange (d’un pré en fait) en changeant le moteur sous les yeux du public.

Quelques chiffres pour conclure :

  • 43 Clubs
  • 4 concessionnaires locaux
  • Près de 80 marchands (accessoires, miniatures, revues, assurances etc)
  • 10 marchands auto
  • 5 marchands de pièces détachées, dont les amis de Classic Auto Elec
  • 8 partenaires de qualité

Incontestablement le salon a trouvé son public avec 18.000 visiteurs, maintenant les salons sont un exercice «cruel» où l’on est condamné à faire mieux chaque année pour «garder» sa clientèle d’ une édition à l’autre. Pas le droit de fléchir !!
Le Salon Auto Moto Retro Dijon 2018 est bien positionné question tarifs (stands et billet d’entrée), il faudra juste faire revenir la moto (d’autant plus qu’avec les Coupes Moto Légende il y a une vraie légitimité locale.) Qui plus est il y avait de belles expos motos l’an dernier et ce ne sont pas les clubs moto qui manquent en Bourgogne.

Quelques stands d’exception comme le Musée Matra, de grands collectionneurs, constructeurs… Dès lors parions que les entrées pourront se rapprocher des 30.000. L’équation est assez simple, un public heureux signifie quasiment toujours des exposants heureux. Public et exposants heureux = organisateurs heureux.

Texte et photos : Patrick Hornstein

 


 

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Hervé JUSTE

    Bonjour les amis de N.A, vous félicitez le club pour la reconstitution de la 2cv du film du corniaud lors de ce salon mais n’étiez vous pas au super salon d’Historic Auto mi février 2018 à Nantes ou à la journée du patrimoine à st Julien 44450 en septembre 2017…?

    C’est vrai aussi qu’il y avait tellement de belles choses à voir à Nantes…

    C’est là qu’est apparu la 1ière reconstruction copie conforme de la célèbre scène avec une Cadillac De Ville et le célèbre Youkounkoun, sa batterie etc… : mémoire :
    https://newsdanciennes.com/2018/02/20/historic-auto-2018-salon-a-hauteur-de-patrimoine/img_0084/
    C’est vrai que c’est beau et très rare une 2cv corniaud, donc félicitations pour cette deuxième 2cv Corniaud dans la moitié Est de la France, vous aussi avez eu le courage de couper un capot ondulé en trois…

    juste Hervé de Nantes, membre de l’Atelier du Temps, créateur concepteur de la belle First Lady de l’ouest !

    Répondre · · 19 avril 2018 à 22 h 05 min

    1. Benjamin

      Bonsoir Hervé. Difficile de faire le lien surtout que ce sont deux personnes différentes qui ont couvert ces événements 😉
      En tout cas c’est noté !

      Répondre · · 19 avril 2018 à 22 h 07 min

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