Artcurial à Rétromobile 2022 : les résultats

Publié le par Benjamin

Artcurial à Rétromobile 2022 : les résultats

Comme chaque année, elle était attendue. La vente Artcurial à Rétromobile 2022 a tenu ses promesses avec une foule compacte venue assister aux enchères. Côté résultats, le gros catalogue a tenu ses promesses avec un bon score d’ensemble.

La vente Artcurial à Rétromobile 2022 en bref

Beaucoup, mais alors beaucoup de lots étaient au programme de la vente Artcurial à Rétromobile 2022. Du coup la vente était séparée en deux parties, Vendredi 18 à partir de 15h pour les premières et Samedi 19, même heure pour les dernières.

On notera que la vente était particulière dans son déroulement. Cette fois, pas de voitures qui défilent sur le podium mais un gros dispositif de caméras qui montraient l’auto, stationnée quelque mètres plus loin, pendant que les enchères montaient.

Au niveau des résultats, la vente Artcurial à Rétromobile 2022 termine sur un beau score de 82% des lots vendus et 37,8 millions d’euros. La maison en profite aussi pour signer 9 records du monde, de la Ferrari F50 à la Peugeot 205 GTI 1.9L !

Les millionnaires étaient nombreuses

Plus grosse estimation de la vente, la Porsche 907 ex-usine, qui a participé 3 fois aux 24h du Mans (1970, 1971 et 1972) était attendue. Estimée entre 4 et 6 millions, elle reste finalement dans la fourchette basse et part pour 4.390.400 €.

La seconde, la Porsche 911 Carrera RSR 3.0L de 1974, qui a couru jusqu’en 1976 (sous les couleurs Gelo Racing jusque fin 1975) à Monza, Spa, au Nürburgring, au Paul Ricard, à Brands Hatch, Kyalami, deux fois aux 24h du Mans et une fois à la Targa Florio ! L’estimation était située entre 1.8 et 2.4 millions d’euros mais l’auto n’est pas vendue.

On passait ensuite aux « ajouts » faits par Artcurial à un mois de la vente : les Ferrari de la collection Leandri. Évidemment les 4 supercars étaient attendus et la salle a réagi quand ce fut l’heure de la première : la F40. Avec ses 13.284 km, elle était estimée entre 1.3 et 1.6 million d’euros et se vend 2.102.400 € !

Suivait la F50, avec 1318 km au compteur, une estimation entre 2.7 et 3.5 millions pour un prix final de 4.161.600 € !
La Ferrari Enzo et ses 4760 km était estimée entre 2.2 et 2.8 millions et termine à 2.846.000 € et la LaFerrari, 952 km au compteur, estimée entre 2.2 et 2.8 m€ se se vend 2.714.440 € !

Parmi les millionnaires potentielles : deux Bugatti. La première est une Type 57 bien connue : une réplique l’Aérolithe particulièrement poussée, sur une base de 57 et une carrosserie réellement en Elektron ! Estimée entre 1.5 et 3 millions d’euros, elle ne se vend pas.

Ensuite la 37A de 1926. Restaurée par l’acteur Jacques Dufilho entre 1958 et 1968 cette 37 gagna les gros freins et le compresseur d’une 37A. À remettre en route, elle était estimée entre 900.000 et 1.2 million d’euros et termine à 894.000 €.

La Gordini Type 18S de 1950, pilotée par Fangio et Gonzalez aux 24h du Mans, est la seule survivante des Gordini à compresseur. Star de la vente Artcurial à Rétromobile 2022, elle était estimée entre 800.000 et 1.6 million d’euros et part pour 1.013.200 €.

Au programme on avait aussi une Alfa Romeo Giulia TZ, française, en bon état, elle était estimée entre 1.2 et 1.4 million d’euros mais ne se vend pas.

On terminait avec des autos plus modernes. D’abord la Peugeot 908 HDi qui l’avait emporté à Zuhai en 2011. Estimée entre 1.8 et 2.4 millions d’euros, elle n’est pas vendue non plus, pas plus que la rare McLaren Elva estimée entre 1.5 et 2 millions d’euros.

Les magnifiques Bandini

La vente Artcurial à Rétromobile 2022 proposait aussi toute une collection de Bandini, assemblée et maintenant dispersée par un descendant du créateur de ces fabuleuses autos de course.

  • La 750 Sport Siluro de 1953, qui a couru aux Mille Miglia ne se vend pas (est. 250-350.000 €)
  • La 750 Formule 3 de 1954, une des deux subsistante part à 26.224 € (est. 40-80.000 €)
  • La 750 GT Veloce de 1955 carrossée par Zagato, modèle unique ayant couru aux USA ne part pas (est. 400-600.000 €)
  • L’autre Siluro, née 750 et passée en 1000 dans les années 80 atteint 107.280 € ! (est. 150-250.000 €)
  • La 750 Sport Internazionale Saponetta, barquette ayant participé aux Mille Miglia en 1957 grimpe à 637.720 € (est. 600-900.000 €)
  • La Formule Junior de 1960, une des 6 survivantes, se vend 53.640 € (est 60-90.000 €)

Beaucoup de belles françaises

On trouvait de nombreuses et belles françaises au catalogue de la vente Artcurial à Rétromobile 2022. Évidemment, elles étaient si nombreuses qu’on a du faire une sélection.

Pour les plus anciennes, on retrouvait plusieurs Bugatti. D’abord la Type 13 de 1920, restaurée avec soin, elle était estimée entre 250 et 350.000 € et part pour 268.200 €.

La 35B, reconstruite à partir d’un cadre au terme de 35 ans de recherche des pièces. Reconstruite par Ventoux Engeneering après un accident, tout juste terminée, elle était estimée entre 400 et 600.000 € et s’envole pour 655.600 €.

On retrouvait aussi une Type 44 Faux Cabriolet, carrossée par Labourdette. Bien préservée, estimée entre 300 et 400.000 €, elle se vend 336.144 €.

1928 également pour la 35/51 reconstruction du « Petit Coupé Friedrich ». Estimée entre 250 et 350.000 € l’auto se vend 333.760 €.

Rare et magnifique, la Guyot Spéciale GS25 2L de 1925 avec moteur sans soupape et compresseur, était une vraie voiture de course, estimée entre 370 et 470.000 €, mais non vendue.

La majestueuse Hispano-Suiza H6B de 1926, carrossée en coupé-chauffeur par Hibbard et Darrin, remise en route l’an dernier et estimée entre 180 et 260.000 € atteint 226.480 € sous le marteau.

Moins de succès pour la Lorraine-Dietrich B3/6 Sport, carrossée en Skiff 3 places par Labourdette. Estimée entre 300 et 500.000 € elle n’est pas vendue.

Côté années 30, la vente Artcurial à Rétromobile 2022 proposait toujours de belles pièces. La Delage D8S Roadster, restaurée par Tessier sur des plans de l’usine était estimée entre 400 et 600.000 € et se vend 429.100 €.

On avait noté deux Talbot-Lago. La T23 Major Cabriolet de 1938 avec moteur Grand Sport avait besoin d’une révision. Estimée entre 100 et 150.000 € elle se vend 131.120 €.
La belle T150C de 1939 cabriolet 4 places et calandre d’origine, contrairement à celle qu’on avait essayée était estimée entre 380 et 600.000 € et se vend 441.040 €.

La Bugatti Type 57 Galibier de 1936 avec une belle restauration et une carrosserie usine 2e série était estimée entre 250 et 300.000 € et se vend 306.344 €.

Concernant les après-guerre de la vente Artcurial à Rétromobile 2022, la sélection était encore riche.

On commençait avec une Delahaye 135 MS Coach de 1948, avec une carrosserie connue réalisée par Chapron. Restaurée chez Tessier, estimée entre 100 et 150.000 €, elle est adjugée 113.240 €.
La 135M Cabriolet, restaurée, avec une carrosserie attribuée à Barou, était estimée entre 150 et 200.000 € et se vend 149.000 €.
La 135 « normale » Cabriolet de 1949, avec carrosserie Chapron et une estimation située entre 200 et 300.000 € figure dans les 18% d’invendus.

Auto mémorable de la vente Artcurial à Rétromobile 2022, la Vega 54 Prototype V eétait tout simplement la première Facel Vega de l’histoire ! Dans un état d’origine bien préservé, elle était estimée entre 500 et 800.000 € mais ne se vend pas.

Plus sportive la D.B Monomill qui a été pilotée par Dussert ou encore Jean Lucas a fait partie de la collection de Bernard Consten. Estimée entre 10 et 30.000 €, elle atteint 19.072 €.

On avait aussi noté la Talbot Lago Sport 2500, une T14 LS de 1957 avec le moteur maison. À restaurer, estimée entre 140 et 180.000 €, elle se vend 135.000 € !

Trois auto des années 70 ensuite. D’abord une Citroën SM de 1970 ayant appartenu à Jacques Né, récupérée en 1984 avant sa destruction. Ce prototype avec de nombreux détails spécifiques et un moteur de course préparé chez Maserati était estimée entre 80 et 140.000 € elle ne se vend pas !

Les deux suivantes sont des CG. D’abord une 1300 préparée en Maxi 1300 et habituée à courir en historique, prête à reprendre la piste, estimée entre 80 et 120.000 €. Ensuite une CG 1300 « normale » avec mécanique refaite et préparée, estimée entre 50 et 70.000 €. Même résultat pour ces deux autos qui ne partent pas.

Du côté des jeunettes françaises de la vente Artcurial à Rétromobile 2022, on retrouvait une Renault 5 Turbo 2 sans réserve et avec un prix très correct : elle était estimée entre 45 et 65.000 €. Finalement elle atteint 79.864 € sous le marteau.
Encore moins chère, une seconde Turbo 2 « sortie de garage », était estimée entre 30 et 50.000 € mais grimpe quasiment au même prix : 78.672 € !

La Peugeot 205 GTI 1.9 de 1991, bien préservée et entretenue, avec 14.500 km au compteur, était estimée entre 40 et 60.000 € ! Estimation haute mais pas infondée, elle part pour 48.872 €, le record du monde pour ce modèle dont on a pas fini d’entendre parler !

On trouvait aussi un morceau d’histoire automobile proposée lors de la vente Artcurial à Rétromobile 2022, la seule Venturi 600 LM assemblée par l’usine en 1994. Gagnante des 1000km de Paris avec Pescarolo et Basso, homologuée en GT1, elle était estimée entre 400 et 600.000 € mais ne se vend pas.
L’autre Venturi, la 300 Atlantique de 1997, estimée entre 80 et 100.000 € grimpe, elle, à 131.120 €.

On notait aussi

Vraiment pas facile de faire une sélection dans le catalogue de la vente Artcurial à Rétromobile 2022. On avait encore noté quelques immanquables.

Côté anglaises, l’Aston Martin DB5, ancienne démonstratrice de l’usine, restaurée par des spécialistes, était estimée entre 600 et 800.000 € et finalement elle est finalement vendue 834.400 €.

La Lotus XI de 1958, une des quatre autos ayant pris le départ des 24h du Mans cette année là, était estimée entre 200 et 300.000 € et termine à 238.400 €.

Plus jeune, la Ford RS200, une des rares versions S, de 1991, était estimée entre 180 et 260.000 € et monte à 295.616 €.

Côté allemande, la BMW 2002 Turbo de 1975, française, restaurée, estimée entre 90 et 130.000 € se contente de 101.320 €. La Mercedes-Benz 190E 2.5-16 EVO II de 1990, bien préservée et estimée (bas) entre 100 et 150.000 € part contre 190.720 €.

Il y avait aussi de belles italiennes au catalogue de la vente Artcurial à Rétromobile 2022.

La Ferrari 365 GT 2+2 de 1969, française, estimée entre 150 et 200.000 € reste dans la fourchette basse à 160.920 €.
Il y avait aussi au catalogue une « baby Ferrari », une ASA 1100 GT de 1966, une des dernières autos de la série, estimée entre 90 et 130.000 € qui ne se vend pas.

Ensuite on retrouvait un beau trio d’Alfa Romeo. La Giulietta Sprint Veloce, Allegerita de 1957, entièrement restaurée, estimée entre 200 et 250.000 € ne se vend pas.

Les deux autres étaient des Giulietta Sprint Zagato « Coda Tronca », deux autos magnifiques.
La première, de 1961, restaurée était estimée entre 400 et 600.000 € et part à 417.200 €.
La seconde, de 1963, upgradée en 1600 et vendue avec son 1300 d’origine, était aussi estimée entre 400 et 600.000 € mais ne se vend pas.

Quelques petits prix pour finir

Des gros prix, oui, mais pas que. La vente Artcurial à Rétromobile 2022 proposait aussi des autos moins onéreuses avec quelques originalités et populaires.

Côté étrangères, la TVR Grantura MkII de 1961, matching number, superbe et estimée entre 20.000 et 30.000 € monte finalement à 41.720 €.
L’originale Mazda 1000 Berline de 1975, française, sportive et plutôt bien préservée, estimée entre 6 et 10.000 € est un tout petit prix : 4768 €.

Parmi ces petits prix, on retrouvait plusieurs Citroën. La Rosalie 8A Berline de 1933, avec une restauration ancienne, estimée entre 5 et 8000€ se vend 5960 €.

On avait repéré deux 2CV Charleston, parfaitement préservées. La rouge de 1987 affichait 46.200 km. Elle était estimée entre 20 et 30.000 € et se vend 17.880 €. La grise de 1989 affichait 20.845 km, était estimée entre 25 et 35.000 € et se vend 23.840 €.

On avait terminé notre sélection avec Talbot Samba Rallye Groupe B Evolution de 1982, c’était d’ailleurs l’auto d’homologation. Elle est estimée entre 25 et 40.000 € et monte jusque 53.640 €.

Pour voir tous les résultats, c’est par ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Alex A

    J’aurais apprécié qu’on cite « les spécialistes » qui ont restauré l’Aston Martin DB5. Il s’agit de la collection Alain Aziza, Distributeur officiel Aston Martin en France, qui a consacré 30 ans de sa vie à travailler pour cette marque. Un immense passionné qui adorait la restauration des anciennes Aston. Il est malheureusement décédé l’année dernière.
    Je trouve cela décevant de votre part de ne pas le citer.

    Répondre · · 23 mars 2022 à 10 h 10 min

    1. Benjamin

      Bonjour,
      Vous remarquerez que l’on fait une très rapide description de chaque lot. Dans celle-ci on ne cite que les spécialistes que l’on connaît assurément. Sans remettre en doute les qualités d’untel ou d’untel, nous préférons ne citer que les officines dont nous avons déjà eu la confirmation directe de la qualité du travail.
      Cordialement.

      Répondre · · 23 mars 2022 à 14 h 16 min

  2. DOMINIQUE TRAINEAU

    C’était assez lamentable de voir que le stand de vente prenait un surface du tiers du Hall d’Expo et n’était accessible que si vous payiez 80€ le catalogue de vente, un peu honteux pour l’Organisation du salon retromobile d’accepter cela

    Répondre · · 23 mars 2022 à 15 h 37 min

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