Porsche et Hispano-Suiza d’exception à l’Avignon Motor Festival 2018

Publié le par Thomas

Porsche et Hispano-Suiza d’exception à l’Avignon Motor Festival 2018

Pour sa dernière édition tenue le weekend dernier, le salon Avignon Motor Festival 2018 rendait principalement hommage à deux marques : Porsche et Hispano-Suiza. Passons en revue les différents modèles des plateaux concernés, après le résumé complet de Benjamin.

70 ans d’automobiles Porsche

Marque allemande emblématique s’il en est, la firme de Zuffenhausen fut officiellement fondée en 1931. Les premières années de Ferdinand Porsche furent consacrées à l’élaboration de la KdF, future Volkswagen Coccinelle. Il fallut attendre 1948 pour qu’un modèle de série portant le blason iconique ne soit commercialisé : la 356. Les versions se sont multipliées et plusieurs étaient à l’Avignon Motor Festival 2018.

On commence avec un coupé Pré-A à la mémoire de l’argentine Eva Peron mais aussi un Speedster. Portant le numéro de série 80736, ce dernier dispose d’un bloc 1.500 cm3 et fut livré neuf en juillet 1955 aux États-Unis. Quarante-deux ans plus tard, il fit même une apparition dans le film « James Dean : Race with Destiny » avant d’être récemment acquis par un propriétaire français.
Notons également la présence d’une rare 356 A Speedster Carrera GT de 1958, dont le 1.498 cm3 développait 110 chevaux.

Après la 356, place à la 911, intemporelle, qu’on ne vous présente plus.

Les exemplaires étaient évidemment nombreux au salon, commençons certainement par la plus marquante. Numérotée 305142S, la 911 2.0 S rouge Polo sagement placée recèle pourtant bien des secrets. Assemblée en juillet 1966, elle illustra le catalogue du modèle pour le millésime 1967 et servit également de voiture de presse. L’iconique Ferry Porsche s’appuya même sur l’avant de la carrosserie pour une séance photos.

Parmi les autres 911 exposées, citons une S équipée d’un arceau de sécurité et de sièges baquets, une Targa teintée d’un sublime orange, une Carrera RS 2.7 version rallye sur terre, une Carrera de 1978 aux spécifications du Groupe 4 aux couleurs d’Eminence mais surtout l’une des vingt-quatre R construites (quatre prototypes suivis de vingt voitures « client »), celle aux bandes bleues et blanches.

Cette variante allégée à environ 800 kg et destinée à la compétition recevait le flat 6 type 901/22 de deux litres et produisant 210 ch. Celle présentée est 014R, qui termina notamment huitième lors des 1000 km de Barcelone 1969 avec José Pavon et Estanislao Reverter derrière le volant.



Restons dans les modèles de course avec la 550 Spyder. Cette petite auto lancée en 1953, emportait toujours un quatre cylindres à plat. Elle permit à Porsche de terminer quatrième lors des 24 Heures du Mans 1955, remportant au passage sa catégorie, la première victoire de Porsche au Mans.
La 550 A, celle qu’on a sous les yeux a un  châssis rigidifié et allégé. La puissance passe à 125 ch (puis 135) tandis que la longueur fut portée à 3.70 m pour une meilleure stabilité. A l’extérieur, elle se distinguait par l’ajout de louvres de chaque côté, derrière l’habitacle.

L’exemplaire d’Avignon est 0126, construit en avril 1957. Il fut livré neuf au guatémaltèque Hubert Wiesse, qui termina dixième des 1000 km de Buenos Aires 1958 en compagnie de Jaroslav Juhan.

En 1957, la 718 RSK fut introduite. Pour en savoir plus sur cette auto, notre article complet est ici.
L’exemplaire qui a fait le déplacement jusqu’au parc des expositions est 020, qui appartenait au pilote mexicain Ricardo Rodriguez.

Poursuivons notre tour d’horizon avec la 904. Aussi appelée Carrera GTS, elle a existé en plusieurs versions. Pour en savoir plus, on en parle dans cet article.

Le châssis exposé est 063, l’un des plus proches de sa configuration originale. Il fut vendu en 1964 à André Lacourbe, pilote français qui courait sous le pseudonyme de Roy von Vost. Il termina notamment septième des Coupes de Paris la première année avant de passer la ligne d’arrivée en cinquième position aux Coupes de Vitesse 1966. C’est toujours avec le numéro 15 porté lors de cette compétition que 063 s’affiche aujourd’hui.

A ses côtés figurait une 906 (ou Carrera 6). Une auto dont le nom est inscrit au palmarès de la Targa Florio, rien de moins ! On en parle plus en détail de cette auto dans cet article.

Soixante-cinq exemplaires furent construits et celui exposé est 017. Engagé aux 24 Heures de Daytona 1966, il termina sixième au général et premier de catégorie grâce à Hans Herrmann et Herbert Linge.

La visite continue avec l’une des 907 (et pas une 908 comme indiqué). Développée pour la saison 1967, elle est née avec un six cylindres à plat 1.991 cm3 de 220 ch rapidement remplacé par un huit cylindres 2.195 cm3 de 270 ch. En configuration longue queue (« Langheck » dans la langue de Goethe), elle pouvait ainsi dépasser les 300 km/h. Elle aussi a gagné la Targa Florio.

Parmi la vingtaine d’unités construites, peu ont aujourd’hui survécu en version longue. C’est pourtant le cas de celle devant nous : il s’agirait a priori du châssis 007 qui signa la quatrième place au terme des 6 Heures de Brands Hatch 1967, piloté par Hans Hermann et Jochen Neerpasch. Le capot est toutefois différent de celui employé pendant la course.

Il est temps de changer d’époque avec à présent la 962. Digne descendante de la 956 dont elle est une évolution (d’abord réglementaire), c’est la dernière Groupe C de Porsche.

Si seize exemplaires « usine » furent assemblés, soixante-dix sept « client » furent aussi construits comme celui présenté. Numéroté 174, c’est l’une des derniers châssis puisque la numérotation s’arrête à 177. Elle n’a jamais couru en compétition.

Enfin, et après les 911 GT1 / GT1 Evolution en 1966 et 1997, Porsche dévoila l’année suivante la GT1-98. Cette toute nouvelle voiture était destinée à affronter les Toyota GT-One, Mercedes CLK et autres Nissan R390. Le moteur était un flat 6 3.198 cm3 développant 550 ch tandis qu’esthétiquement parlant, elle se rapprochait des sport prototypes. La monocoque était en fibre de carbone. Elle fit un doublé victorieux lors des 24 Heures du Mans 1998.

Parmi les cinq exemplaires construits, celui au centre du hall de l’Avignon Motor Festival 2018 est 001. Après un accident à Road Atlanta, l’auto pilotée par McNish, Alzen et Dalmas fut réparée avant d’être repeinte aux couleurs du châssis 003, victorieux dans la Sarthe. Elle est aujourd’hui au musée du Mans que Bertrand vous propose de découvrir ici.

Clôturons ce chapitre avec des modèles de route au hasard de leur rencontre avec des 914, une 930 à vendre chez Leclère, une 928 ou encore une 944.



L’Avignon Motor Festival 2018 rendait hommage à Hispano-Suiza

La seconde exposition thématique de l’Avignon Motor Festival 2018 était consacrée à Hispano-Suiza. Fondée en 1904 par l’ingénieur suisse Mark Birkigt en Espagne (d’ou le nom), cette marque évoque le luxe de l’avant-guerre.

L’un des modèles emblématiques fut l’Alfonso XIII, du nom du roi espagnol amoureux de la marque qui reçut un prototype grâce à sa femme. Doté d’un quatre cylindres en ligne de 3.619 cm3, il reçut de multiples carrosseries. Celles-ci étaient en général légères et ouvertes.
Deux exemplaires étaient à Avignon. Le premier de 1913 en version sport à trois places et un autre à carrosserie torpédo et numéroté 2001. Il fut livré neuf en avril 1913 à Paris avant d’être revendu deux ans plus tard et caché par son propriétaire pendant la Seconde Guerre Mondiale.

En 1914, la marque dévoila à Barcelone la Tipo 24. Il s’agissait d’un modèle plus modeste dont le bloc quatre cylindres en ligne de 1.848 cm3 développait une trentaine de chevaux. L’un d’eux était présent avec une carrosserie torpédo dit « La Parisienne », équipé en option d’un démarreur et de phares électriques.

L’année suivante, ce fut au tour de la Tipo 30 d’entrer au catalogue. C’était le premier modèle doté d’un arbre à cames en tête, un quatre cylindres 2.950 cm3 d’une puissance de 60 ch. L’exemplaire exposé, numéro B4105, fut assemblé en mai 1917 et arbore aujourd’hui une carrosserie torpédo quatre places.

Le modèle emblématique du constructeur fut certainement la H6, lancée en 1919 avec un six cylindres en ligne 6.597 cm3 de 130 ch environ. Trois ans plus tard, il prit la dénomination H6B sans changement mécanique majeur avant que la H6C ne prenne le relais en 1924 avec une cylindrée majorée à 7.983 cm3 et une puissance portée à 160 ch.
Plusieurs exemplaires avaient fait le déplacement avec un torpédo, une H6B demi-berline par Kellner de 1925 mais aussi une H6B coupé-chauffeur transformable également par Kellner et numérotée 10566.

Autre beauté présente à l’Avignon Motor Festival 2018, la J12, présentée en 1931. Mue à l’origine par un moteur V12 de 9.4 litres, ce dernier évolua ensuite avec une cylindrée 11.3 litres ! Chaque bloc pesait un peu plus de 300 kg.
Celle exposée est un coach provenant de la collection du Musée Schlumpf.

Afin de remplacer sa H6, le constructeur lança en 1934 la K6. Elle reprenait le châssis de la J12 avec un six cylindres en ligne de 5.184 cm3 développant 120 ch. Sur un empattement de 3.42 m ou 3.72 m, le client pouvait faire réaliser la carrosserie de son choix par un atelier externe. Étaient présents un cabriolet Vanvooren de 1935 provenant aussi de Mulhouse, un coupé transformable de 1937 par Fernandez & Darrin et une limousine à séparation chauffeur de 1936 par Vanvooren.

Merci à Gabriel et à Autodiva pour leur aide précieuse !

Thomas

https://numeroschassistb.com/

Passionné d'anciennes en général mais vouant surtout un culte aux Facel Vega (au grand dam de son entourage...), il a rejoint News d'Anciennes en 2015 suite à une discussion impromptue lors de Rétromobile avec Benjamin. Il est propriétaire d'une Talbot Samba Cabriolet datant de 1983.

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