Concepts et Études, ép. 54 : Renault Mégane, une voiture qu’elle aurait été bien pour la conduire

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 54 : Renault Mégane, une voiture qu’elle aurait été bien pour la conduire

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous le troisième dimanche de chaque mois (les épisodes précédents sont là). Ce mois-ci, penchons-nous sur un concept qui servait de déclaration d’intention et de démonstrateur technique, la Renault Mégane.

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Les années 80 sont tumultueuses pour la Régie Nationale des Usines Renault. Il faut se remettre des chocs pétroliers, puis de l’assassinat de Georges Besse. Et même si l’arrivée de Robert Opron a permis de moderniser la gamme visuellement, le style est toujours secondaire chez le Losange, et le designer à qui on doit des voitures telles que la CX ou la 25 décide de claquer la porte.

Au milieu de ce chaos, Raymond Lévy, le nouveau patron de Renault décide de débaucher une français installé Outre-Rhin depuis quelques années, Patrick le Quément, et lui donne le rôle de directeur du design industriel.

La première étape de cette nouvelle structure prend la forme d’un pur concept car, une première pour la Régie. Vous allez voir que lorsqu’on fait le tour de la Mégane, on retrouve la clé des deux décennies de style qui vont suivre. Suivez le guide.

Déclaration d’intention

Le Salon de l’Auto 1988 voit les trois constructeurs français présenter leur concept car : Citroën avec l’Activa, Peugeot avec l’Oxia et, bien évidemment Renault, avec la Mégane. Des trois, la voiture au Losange est probablement la moins radicale dans le concept, et pourtant, c’est probablement celle qui marque la rupture la plus franche dans la politique de sa marque.

La rupture n’est pas que stylistique, on va y revenir dans quelques lignes, elle affirme les ambitions de Renault sur un segment où la marque a toujours eu une présence assez timide (au mieux ambiguë), le haut de gamme.

La Mégane est en effet une berline pour le moins statutaire, avec ses 4 roues motrices, son V6 turbo et sa suspension active, qui assurent des performances au niveau de la concurrence germanique. Au niveau de l’équipement, elle s’avère avant-gardiste : système de navigation avec écran tactile, climatisation automatique, incluant des pare-soleil motorisés afin d’optimiser l’efficacité thermique du système, infotainment à l’arrière avec deux écrans individuels reliés à un lecteur VHS (n’oubliez pas que nous sommes en 1988), rétroviseurs extérieurs et intérieur remplacés par des caméras, vitre arrière coulissante…

Cependant, ce qui frappe le plus, c’est le style extérieur, et en en prenant chaque détail, on peut aisément annoncer différents éléments qui seront intégrés en série jusqu’au milieu des années 2000. La voiture est très lisse, annonçant un Cx de 0,21, restant dans la veine des voitures dessinées par Giugiaro (19 et 21), mais poussant le concept encore plus loin.

Les feux arrière préfigurent quasi tels quels ceux qui apparaîtront sur la future Safrane. La ligne générale de l’arrière, lorsque la lunette arrière est reculée, rappelle clairement celui de la Vel Satis. Le pare-chocs avant sera repris quasi à l’identique sur le restylage de la 19.

À l’intérieur, le dessin du volant sera également repris à travers la gamme durant les années 90-2000. Mais ce n’est pas tout, la Mégane n’utilise pas de clé, la télécommande qui sert à l’ouverture des portes vient se placer dans un réceptacle et un simple bouton permet de démarrer la voiture, cela vous rappelle quelque chose ?

La Renault Mégane de nos jours

Même si le nom est familier, la Mégane n’a jamais rejoint la production. Le nom s’est retrouvé sur la remplaçante de la 19, à l’instar de la Laguna, venue remplacer la 21. Comme vous l’avez vu, c’est une inspiration générale à la production de Renault, sous la direction de Patrick le Quément, que la Mégane va apporter.

Aujourd’hui, elle se cache dans les réserves de Renault, et il y a peu de chances qu’on la voie prendre l’air dans un proche avenir.

Crédits photo : Renault, Wheelsage

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. gstmillard

    I often wondered if the doors could be made functional and seal effectively and effortlessly.

    Répondre · · 28 février 2024 à 21 h 59 min

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