Sur les pistes de l’Histoire : le Circuit du Comminges

Publié le par Benjamin

Sur les pistes de l’Histoire : le Circuit du Comminges

Est-ce que vous connaissez Saint-Gaudens ? Cette ville située en Haute-Garonne, sur les contreforts des Pyrénées accueille quelques événements sympathiques comme le D-Day ou une Bourse que Xavier vous a déjà fait revivre (ici et ici). Mais jusqu’au début des années 50, elle a aussi accueilli un circuit qui a vu les plus grands pilotes et les plus belles autos s’affronter sur le Circuit du Comminges.

Avant la création du circuit, la région est déjà traversée par des autos et des motos. C’est sur le Rallye des Stations Thermales, un circuit de 200 km qui part de Saint-Gaudens, relie Larroque, Salies, Aspect ou encore Luchon et remporte un grand succès. Ce rallye se coure en 1922 et 1923, organisé par le Syndicat d’Initiative fondé par Eugène Azemar. Mais très vite, on va passer la vitesse supérieure.

1925 : création du Circuit du Comminges

À partir de Septembre 1925 c’est la Grande Semaine du Comminges qu’on organise. Le Rallye des Stations Thermales est toujours au programme mais on ajoute aussi une épreuve de 500 mètres lancés, deux courses de côte à Peyressourde et Montréjeau, un concours d’élégance à Luchon et des gymkhanas.

Mais l’événement phare, c’est le Grand Prix de Vitesse du Comminges. En fait deux grands prix puisqu’autos et motos y participent.

Le circuit mesure 27,66 km, entre la ville de Saint-Gaudens à l’Est et Montréjeau à l’ouest. Le circuit comporte une partie très rapide avec deux grandes lignes droites au nord de la Garonne et une autre avec plus de virages, au sud.

La première édition est remportée par Goury sur sa Bignan tandis que Cercmart l’emporte sur une Terrot (plus rapide que les autos).

Dès l’année suivante on compte des « stars » au départ. La course d’Août 1926 est remportée par Louis Chiron sur Bugatti Type 35, la course d’Août 1927 par François Esseyrman sur une autre Type 35.

En 1928 c’est déjà la consécration pour le Circuit du Comminges puisque c’est le Grand Prix de l’ACF qui s’y court ! La date est avancée à Juillet et c’est un anglais, William Grover-Williams, seul étranger au départ, qui impose sa Type 35C au bout des 10 tours, devant Rousseau et Brisson sur Salmson et Stutz. Pour l’occasion le circuit a été réduit à 26,3 km.

Il n’y a pas de cours en 1929 et le Circuit du Comminges accueille de nouveau les autos pour son Grand Prix en Août 1930. Les Bugatti Type 35C y font un triplé, Miquel devançant Lormand et Arthez.

En 1931 c’est la première victoire d’une auto italienne avec la Maserati 26 de Joly qui devance la Bugatti Type 37 de Veyron et la Maserati 8C de Valette.
Veyron prend sa revanche en 1932, sous la pluie, cette fois au volant d’une Maserati 26, devant Dourel (Amilcar) et Valette (Maserati).

Le Circuit du Comminges se réinvente3

Depuis plusieurs années les pilotes se plaignent que le circuit est trop long. Et puis l’accident de Dreyfus, qui n’a miraculeusement fait aucune victime l’année précédente a marqué les esprits.

Une nouvelle version voit le jour en 1933. Le Circuit du Comminges mesure cette fois 11 km et les autos feront plus de tour. Il reste uniquement sur la partie nord de la Garonne, faisant « demi-tour » à Villeneuve de Rivière avec une nouvelle portion parallèle à la longue ligne droite. Ce nouveau circuit a aussi l’avantage de traverser beaucoup moins de villages ! Pour la sécurité, c’est tant mieux.

Le palmarès du nouveau circuit est inauguré par Luigi Fagioli, en tête de bout en bout sur sur une Alfa Romeo Tipo B. Les Alfa s’octroient les 6 premières places, l’italien devançant Wimille et Moll sur des 8C.

En 1934 c’est de nouveau une Alfa Tipo B qui gagne, celle de Gianfranco Comotti qui devance les Maserati 8CM de Zehender et Straight.
Troisième victoire de rang pour la Tipo B en 1935 quand Raymond Sommer gagne devant Raph sur la même monture et Hartmann sur Maserati.

En 1936 on retrouve une auto française sur la plus haute marche du podium, c’est la Bugatti Type 59 de Wimille qui devance les Talbot T150C de Heldé et Raph.

Suivent deux années où les écuries boycottent les courses du Circuit du Comminges en raison du règlement. Il faut en fait attendre 1939 pour voir une nouvelle course, remportée par René Le Bègue sur Talbot MD90 devant la Bugatti Type 59/50B de Wimille et une seconde MD90, celle de Sommer.

La guerre interrompt évidemment les courses mais elles reprennent dès Août 1947. Les Talbot-Lago T26 font un triplé, Chiron devant Giraud-Cabantous et Chaboud.
L’année suivante, devant près de 80.000 spectateurs, les T26C et T150C de Raph et de Chiron ne peuvent rien contre la Maserati 4CLT de Luigi Viloresi.
En 1949 c’est au tour de Charles Pozzi de l’emporter sur une Delahaye.

Par la suite le circuit va connaître deux années de répit. Les auto ne vont y revenir qu’une seule fois. Nous sommes en août 1952 et si le Grand Prix n’est pas au championnat du monde, il accueille les Formule 2 qui sont devenues les reines cette année là, de peur que les courses de F1 ne voient pas assez de concurrents au départ.

Le circuit est réduit, il ne fait « que » 4,4, reprenant en fait une partie du circuit précédemment utilisé. Il faudra le boucler 95 fois !

À ce jeu là c’est Alberto Ascari qui va l’emporter sur sa Ferrari, devant Farina, lui-même sur Ferrari. Jean Behra prend une belle troisième place sur Gordini T16.

Mais le circuit ne pourra accueillir d’autres courses de premier plan. Le coût du plateau (il faut déjà payer) est bien trop élevé. En 1954 on ouvrira la course aux amateurs mais le cœur n’y est plus. En 1956 ce sera le Tour de France qui y fera étape.

Le Circuit du Comminges de nos jours

À quelques pas de là où étaient donnés départ et arrivée des courses du circuit a été monté le Misée du Circuit du Comminges – Saint-Gaudens. Un lieu qui commémore les grandes courses avec de nombreux documents. On note d’ailleurs que le lieu a reçu sa plaque de lieu de mémoire automobile de la FFVE. Toutes les infos sont ici.

Concernant les routes, la plupart de celles empruntées par les Circuits du Comminges sont accessibles. Si au nord de la Garonne la route a parfois été déviée pour aménager l’Autoroute, on peut encore rouler sur la majeure partie du circuit.

Visuels initiaux et recherches : Oscar Plada
Photos complémentaires : Wikimédia

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Michel

    Merci le correcteur automatique, c’est ASPET et non ASPECT
    Les tribunes de la photo 5 sont bien visible de no jours

    Répondre · · 25 mai 2021 à 9 h 21 min

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