Du spectacle sur la piste de Barcelone pour l’Espíritu de Montjuïc 2018

Publié le par Jacques

Du spectacle sur la piste de Barcelone pour l’Espíritu de Montjuïc 2018

Ambiance de rentrée scolaire ce jeudi sur le circuit de Montmelo. On retrouve les petits camarades quittés il y a bientôt six mois au Paul Ricard pour les 10.000 Tours. Ce week-end avait lieu la première manche de la saison Peter Auto : l’Espíritu de Montjuïc 2018.

On observe quelques nouveaux, et surtout, on regarde les nouvelles autos présentes à cette reprise. Le jeudi, c’est arrivée des concurrents, installation dans les paddocks et contrôles techniques. Les participants font la queue et profitent de l’attente pour apposer les numéros sur leurs autos révisées et briquées pendant l’hiver. Il fait beau, ce qui semble normal sous cette latitude, mais… ça ne va pas durer.

212 présents à l’appel, c’est un très beau score de rentrée pour Peter Auto, organisateur de l’évènement. Beaucoup d’anciens qui rempilent, bien sur, mais quelques nouveautés remarquables qui nous promettent une saison passionnante.

Pour les non initiés, quelques mots sur les différents plateaux Peter Auto:

  • Classic Endurance Racing 1, le CER 1 avec des GT des années 1966-1974 et des protos des années1966-1971
  • Classic Endurance Racing 2, le CER 2 et ses GT des années 1975-1981 et ses protos de la période 1972-1981
  • Euro F2 Classic, des Formule 2 de 1967 à 1978
  • Group C Racing intégré aux plateaux Peter depuis quelques années avec des Groupe C de 1982 à 1993
  • Heritage touring Cup comprenant des autos ayant couru l’ETCC, European Tourism Car Cup, entre 1966 à 1984
  • Le Sixties’ Endurance, un des plateaux phares, avec des autos participantes aux course d’endurance de 1950 à 1965
  • The Greatest Trophy, des voitures d’exception des années 50 à 60

Le décor est planté, passons à l’action.

Les légendes bataillent en CER 1

Trois voitures sortent du lot. Deux Porsche 917 (dont un Spyder Can-Am) et une Ferrari 512 S aux couleurs locales (Escuderia Montjuich). Une autre nous fait chaud au cœur et aux oreilles, la Matra MS 650. La Ferrari ne fera que les essais, ainsi que la Matra, mais les deux 917 prendront le départ. Par contre, la Porsche 917 10 ne termine pas sur ennuis mécaniques.

Richard Meaden et Gérard Lopez remportent la course sur leur Lola T70 MkIII devant Pierre Alain et Erwin France sur une voiture identique. Les Lola sont les références de la catégorie depuis des années, ce n’est pas encore tout de suite que ça changera. Le troisième est Franco Meiners sur une Chevron B16 BMW 2L. Rodaro et sa superbe 917 prennent la quatrième place.

En GT, c’est l’équipage Lecourt-Narac qui l’emporte devant Didier Denat et Urs Beck, tous sur leurs Porsche 3.0L RSR 1974.


Les GT assurent le spectacle en CER 2

Dans ce plateau, les Porsche 935, la Chevrolet Monza et les Toj ont fait le spectacle pendant l’Espíritu de Montjuïc 2018 même si elles ne l’emportent. Pour cette course, nous avons la surprise de découvrir la spectaculaire Lola T600 de Xavier Micheron.

Cette course fut marquée par un incident qui aurait pu avoir le lourdes conséquences. Yves Scemama, parti en pole sur sa superbe Toj, et menant « tranquillement » la course, se retrouve au 11ème tour sans freins au bout de la ligne droite. Il vient percuter les pneus et endommage le train avant gauche de sa voiture.

C’est Paul Lafargue qui finalement l’emporte de 3 secondes avec sa Lola T298 BMW 2L sur Marc Devis et sa Toj SC303 3L. Beat Eggimann sur sa Cheetah G601 2L prend la troisième place.

En GT2, le jeune Maxime Guénat l’emporte brillamment avec sa Porsche 935 devant un toujours spectaculaire Gilles Ceron sur sa monstrueuse Chevrolet Monza. L’américaine ne manque certes pas de chevaux mais qui ne semble pas avoir un châssis très docile. Les troisièmes sont Peter Muelder et Christian Traber sur leur vénérable BMW M1 toujours aussi performante.

Euro F2 Classic

Cette série, démarrée l’an dernier, nous laisse sur une sensation curieuse sur cet Espíritu de Montjuïc 2018. Les autos sont superbes, très performantes. Leurs pilotes sont très rapides et franchement impressionnants.

Le problème est qu’il n’y a que six partants sur ces courses et la fiabilité n’étant pas nécessairement au rendez vous, on se retrouve avec 2 pilotes à l’arrivée dans la première course et 5 à la seconde avec des écarts conséquents ce qui, sur des courses de 25 minutes conduit à un certain ennui.

La première course est remportée par Charles Veillard et sa RALT devant Nick Pink sur Lola T360. La seconde par Philippe Scemama et sa March 752 devant Martin Stretton et sa March 742. La troisième place est pour Charles Veillard.

Le Group C Racing, plateau phare de l’Espíritu de Montjuïc 2018

A mes yeux, l’épreuve reine des plateaux Peter Auto. Des autos TRES performantes (et lourdes à mettre en œuvre). Des pilotes qui les maîtrisent. En bref, la cour des grands. Cette année, pas moins de 21 voitures inscrites à la première course de la saison, un départ sur les chapeaux de roues!

L’ambition de Patrick Peter est d’aligner 50 groupe C au Mans Classic cette année. A suivre…

Pour cette première épreuve, on retrouve avec plaisir la 905 de Dominique Guénat qui fut l’objet d’une reconstruction complète en 2017, après les problèmes récurrents rencontrés en 2016. La présence de deux Jaguar XJR8 est également remarquable. La première manche est pour Michel Lecourt et Raymond Narac sur leur Porsche 962C devant Steve Tandy sur Spice SE90C et Michael Lyons et sa Gebhart C91 (toujours aussi rapide, on vous en a déjà parlé).

La seconde manche voit la victoire de Kriton Lendoudis et Rui Aguas avec leur redoutable Mercedes C11 devant Philippe Scemama et sa Spice SE89C. Michael Lyons sur sa Gebhart C91 complète le podium.

Les autos du HTC, n’étaient pas à l’Espíritu de Montjuïc 2018 pour le tourisme

Une petite nouvelle remarquable pour ce plateau, la Ford Capri RS 3100 de Maxime Guénat aux couleurs psychédéliques. Elle reprend celles de Manfred Winkelhock en DRM dans les années 80. Maxime ne manque pas son baptême en s’adjugeant la pole.

La course part sous Safety car et une pluie battante. Maxime mène pendant un bon moment mais le déroulement de l’épreuve est haché du fait de nombreuses interventions du safety car et au final, c’est la Capri 3100 RS de Gérard Lopez et Richard Meaden qui l’emporte devant la 2600 RS de Steve Dance et l’Escort Mk1 de Christophe Van Riet et Carla Grifnee. Maxime Guénat est au pied du podium.


Sixties’ Endurance, du monde en piste !

Les chanceux du week end. La course de deux heures se déroule sous un beau soleil de fin de journée. Le plateau est le plus fourni de la réunion avec pas moins de 56 partants. Parmi ceux ci, on dénombre 10 Cobra, 1 Shelby Daytona et 13 Jaguar E Type.

Comme d’habitude, les AC Cobra dominent largement les débats et l’unique question est de savoir dans quel ordre elles vont terminer. C’est Christophe Van Riet qui s’impose en menant toute la course devant Ben Gill et Pierre Alain /Erwin France.

La meilleure des E Type est celle de Carlos Cruz et Miguel Amaral à la septième place.

The Greatest Trophy

Ce plateau remplace le Tropheo Nastro Rosso, qui était réservé aux italiennes. De très belles et très chères autos. Pas moins de quatre Ferrari 250 GT SWB au départ et trois 275 GTB. La 250 Breadvan refait surface après son éclipse de la saison dernière toujours aussi belle et bien menée.

Une brève apparition de la 250 LM de Monteverde qui malheureusement ne dépasse pas le cap des essais.

A noter que Guillermo Fierro troque son habituelle Maserati T60 Birdcage pour une magnifique 300S qu’il mène avec sa virtuosité habituelle (étonnant sous la pluie). Le patron de la classe demeure Vincent Gaye et sa 275 GTB/C toujours aussi impressionnant et constant quelque soit la piste et les conditions climatiques.

Le podium est donc sans grande surprise. Vincent Gaye remporte les deux manches. Il est suivi par la Breadvan et la Maserati dans la première manche et de la Bizzarini et la Maserati dans la deuxième.

Peter Vogele et sa petite Porsche RSK 718 Spyder nous comble, comme à son habitude, par la générosité de son pilotage. Une très belle série, un plaisir total pour les yeux et les oreilles de tout amoureux de ces très belles autos.

Le Bilan de l’Espirito de Montjuïc 2018

Des plateaux somptueux, des concurrents qui en veulent (non, ils ne font pas prendre l’air à leurs très belles anciennes), un très beau circuit. Tout ceci pourrait sembler parfait mais pourtant, mon enthousiasme doit être tempéré.

La météo tout d’abord. Les organisateurs n’y sont, bien sur, pour rien mais c’était un cauchemar pour les écuries et les pilotes. Le vendredi, seules quelques gouttes tombent de temps en temps au long de la journée. Sur beaucoup de pistes, ceci n’aurait pas affecté les pilotes. Malheureusement, le revêtement du circuit est « étanche » et donc, la moindre pluie le transforme immédiatement en patinoire. Le samedi, des averses plus nombreuses et finalement, le dimanche conditions humides voir trempées toute la journée (particulièrement pour la manche HTC).

Maintenant, le plus gros point noir de cet Espíritu de Montjuïc 2018, la Direction de Course. A la moindre sortie de piste (et il y en eu beaucoup vu les conditions atmosphériques), c’était Safety car. Ceci nous a donné des courses hachées et ne mettant pas en valeur les qualités des pilotes les plus rapides. Les départs du dimanche ont tous été donnés sous Safety Car ce qui enlève aussi, bien évidemment, du sel à la course.

Prochaine étape du Peter Auto Circus à Spa où, bien sur, la météo sera changeante mais là, on a l’habitude. Pour revoir tous les résultats du week-end, c’est en cliquant ici.

A suivre aussi, le Tour Auto du 23 au 28 avril, on vous en parle en détail dans cet article.


 

Jacques

Photographe, plus qu'amateur, et passionné de courses historiques, Jacques sillonne l'Europe pour voir les plus belles courses.

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