[Rétromobile 2022] Expos thématiques : encore du bleu pour remonter aux sources

Publié le par Fabien

[Rétromobile 2022] Expos thématiques : encore du bleu pour remonter aux sources

On continue notre voyage à travers les expositions de Retromobile 2022. Après la Gendarmerie et le Fardier (c’est par ici), on va rester dans le bleu avec l’hommage à Amédée Gordini, puis on va peu à peu remonter le temps jusqu’au début du XXème siècle. Mais on commence par une curiosité.

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Tridim, ou le rêve du monorail

Début des années 70, l’ingénieur Jean Bertin, déjà connu pour ses concepts d’Aérotrain ou de R4 à châssis court notamment, développe avec son équipe un concept que l’on appellerait aujourd’hui « de mobilité urbaine ».

Soutenu par le Président Georges Pompidou, il conçoit il y a 50 ans, sur la base de son brevet du coussin d’air, le Tridim. Ce nom vient tout simplement de la contraction des « trois dimensions », puisque le véhicule évolue dans le plan horizontal, mais aussi vertical par son mode de propulsion par sustentation.

Limité aux petits parcours, le Tridim emmène ses 4 passagers à 45 km/h et en silence puisque le fonctionnement est assuré par l’énergie électrique.

Deux moteurs électriques et 2 roues dentées assurent la propulsion tandis que 8 coussins d’airs alimentés par 4 compresseurs électriques assurent la lévitation du Tridim qui avance guidé par son rail central.

La démonstration présentée au salon Rétromobile 2022 montre l’ingéniosité du système et sa modernité.

Hommage à Gordini

On revient ici à la voiture, avec un autre génie qui comprenait les moteurs à explosion et la mécanique mieux que beaucoup d’ingénieurs. Preuve en sont ses réalisations et notamment celles de ses débuts en course. Une fabuleuse saga !

Pour l’occasion du Salon Rétromobile 2022, étaient réunies les Simca 5 et Simca 8 dont Gordini avait retravaillé les moteurs, mais également la carrosserie et le châssis pour les transformer en véritables voitures de courses dans les années 50.

On retrouve donc la Simca 5 de 1937 qui participe aux 24 Heures de Mans et arrive 17e, voiture à bord de laquelle, cette même année Gordini bat 22 records sur l’autodrome de Monthléry avec 3 autres pilotes. L’auto est suffisamment affûtée pour courir jusqu’en 1949, pour le Bol d’Or à Monthléry.

Vient ensuite une Simca 8 de 1939, qui permet au Sorcier d’arriver 10e au général des 24 Heures du Mans, 1er à la Coupe Biennale et 1er de la catégorie 1100 cm3.

La notoriété grandissant, le pilote se consacre essentiellement à la conception de ses machines. Parmi les autos de courses exposées, on retrouve une Type 24S de 1953, à moteur 8 cylindres en ligne et une Type 16/24 de 1952/54, Formule 1 à moteur L6. Ces deux autos de course étaient capables de rouler à près de 300 km/h !

Sont exposées aussi une Type 31S de 54, mue par un 6 cylindre en ligne, et une Type 32 de 56 à moteur 8 cylindres. Toutes ces autos ont écumé les circuits jusqu’à la fin des années 50.

Et pour transporter le Patron et l’équipe, Gordini avait modifié un camion Lancia. Réduction du poids à vide et travail sur le moteur étaient au programme. Au final, une vitesse de croisière de 90 km/h et des pointes à 110, quand le camion sorti de chaînes de fabrication était limité à 45 km/h en vitesse moyenne.

Viennent ensuite les années Renault, avec un premier travail sur la Dauphine.

Vintage Revival

Ici, le voyage se fait avant-guerre, voire même, avant la première guerre ! Dans ce thème, les autos et motos doivent être d’avant 1940.

Le périple commence dans les années 1910 où l’on retrouve des autos, comme la Bedelia BD2 de 1912, des tricyclecars telles la Cyclauto de 1919 ou encore des « Avions de la Route » mus par hélice. Dans ces curiosités, sont présentées l’Heliox Coutant de 1910 ou l’Hélica de 1919. Si on se demande comment ces engins ont pu rouler sur routes ouvertes, on comprend bien pourquoi le concept n’a pas pris ! Gare au piéton !

Viennent ensuite des voitures un peu plus classiques, bien que Salmson cherche à aller dans l’eau avec sa Val3 amphibie. Mais on sent bien que dans cette période, les constructeurs, parfois occasionnels, laissaient libre cours à leur imagination et concrétisaient leurs délires comme cette Villard ou cette Gnome-et-Rhône, où une caisse auto a été greffée à une moto presque complète.

Enfin, difficile d’aborder cette époque sans parler d’autos de courses, car à pouvoir aller plus vite qu’à pied ou à cheval, autant chercher à aller le plus vite possible.

BNC, pour Bollack Netter & Compagnie, est un bel exemple de ces autos destinées à la vitesse. Le BNC exposé a permis à Jean-Pierre Beltoise de remporter son premier gymkhana de la Baule en 1958.

Autre marque emblématique de cette philosophie : Amilcar, qui vient de fêter ses 100 ans. L’auto présentée est une C6 (pour 6 cylindres), dans sa version client de 1931.

Darracq, les teuf-teuf à l’honneur

Le Club des Teuf-Teuf qui présente cette marque et quelques autres autos a été créé en 1935 pour collectionner des véhicules produits avant la première Guerre Mondiale. C’est donc toujours un grand moment quand ses membres sortent leurs autos.

Fondée en 1897, la marque Darracq, mise à l’honneur sur Rétromobile 2022, disparaîtra en 1935 après avoir pris l’appellation Talbot-Darracq en 1913. En 1935, elle devient Talbot.

Sont présentés 4 exemplaires de ces autos, mettant en avant leur évolution au fil des ans, mais aussi les différentes carrosseries, du runabout au torpedo en passant par le Phaéton.

La plus ancienne auto exposée date de 1901. C’est une Darracq Type C de 6,5 CV. Ce petit runabout (ou roadster) démarre au quart de tour de manivelle pour la démonstration proposée par le Club des Teuf-Teuf. C’est la première voiture de Perpère et Darracq.

Les 3 autres sont une blanche Type H de 1903 en carrosserie tonneau carré de luxe, une Type RRX de 1910 Double Phaéton qui a notamment joué dans le film « Chocolat » avec Omar Sy, et enfin une Type TT13 de 1913, un torpedo de 10 CV.

Etait présentée aussi par le Club une Talbot-Darracq Type V15 de 1920. L’exemplaire présenté a été carrossé en Australie par Smith et Waddington. Cette 14 CV est assez moderne puisqu’elle a une boîte 4 vitesses et une marche arrière pour transmettre la puissance de son 4 cylindres aux roues arrières.

Pour finir ce tour des plus anciennes, on appréciera une Alcyon de 1905. La publicité de l’époque disait de cette voiturette : « Légère, gracieuse et solide, la vraie voiture des médecins ».

On retrouve ici aussi une Salmson Type Val3 de 1925, mais non amphibie cette fois.

Conclusion

On aurait aimé en voir un peu plus, tant ces autos sont variées esthétiquement et mécaniquement, mais il faut avouer que les exemplaires proposés dans ces expositions sont vraiment remarquables et les exposants jamais avares d’anecdotes, d’histoires et de renseignements. Pour beaucoup de belles découvertes à coup sûr !

On finit par une petite galerie photo sur ces expos :

Rétromobile, c’est jusque Dimanche, tous nos articles sont ici :

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Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

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