[Rétromobile 2022] Les expos thématiques en bleu, en vert et à vapeur !

Si vous aviez cru que ce Rétromobile 2022, bien qu’un peu amputé au niveau de la place, n’allait pas vous offrir de belles expos, ben vous vous trompez ! Et ce lourdement, surtout avec ce qui va suivre, vous vous trompez de 45 tonnes, même… oui, oui vous allez voir ça un peu plus loin. Bref, ce Rétromobile 2022 nous avait encore préparé de belles expos et on voit ça, pas plus tard que tout de suite !

Rétromobile 2002, il revient et c’est tant mieux !

On le sait dans le milieu de la voiture ancienne, les mauvaises langues sont légion. Et beaucoup prédisaient que ce cru de Rétromobile 2022 serait au rabais, du fait sa plus petite superficie. Certes l’espace est réduit, mais pas le plaisir. On l’a vu hier avec l’article sur l’expo de la vente Artcurial qui n’étalait pas moins de 350 véhicules, si on l’a raté on se dépêche de le lire ici.

Le plaisir donc était bien au rendez-vous et les gars de News d’Anciennes vont se faire un plaisir de vous relater tout ça, cette semaine. De même les expos thématiques nous offraient de découvrir du beau matériel et on commence à toute vapeur, je sais elle est facile, avec la première voiture, pardon camion de l’histoire !

Le fardier de Cugnot, une traction avant et à vapeur !

C’est au Meusien Joseph Cugnot que l’on doit la construction de ce fardier. Nous sommes en 1769, oui avant la révolution, et ce cher Gugnot en bon disciple des travaux de Denis Papin, à l’idée de se servir de la force de la vapeur pour faire avancer un véhicule terrestre.

Après deux prototypes fonctionnels, c’est en 1770 que l’expérience se transforme en succès avec un roulage à près de 4 km/h. C’est le ministère de la guerre, en la personne du Duc de Choisel, qui est intéressé. Les militaires voyant dans ce fardier, le moyen de transporter de grosses pièces d’artillerie. Le Duc étant tombé en disgrâce, l’armée ne donne pas suite.

Malgré ses essais prometteurs, le Fardier tombe dans l’oubli pendant vingt ans et en 1800, il est sorti de sa réserve et est exposé dans le Musée des Arts et Métiers de Paris… où il se trouve encore. Mais en 2010 est reconstruit à l’identique par les étudiants de l’école des Arts et Métiers ParisTech et la commune de Void-Vacon. Cette dernière étant le lieu de naissance de Cugnot.

C’est une réplique à l’identique et qui fonctionne. C’est sur un châssis en bois que le moteur à deux cylindres est disposé au-dessus de la roue avant. Le poids à vide est de 3,2 tonnes pour une charge utile de 5 tonnes. La marmite en cuivre devant, et qui sert de moteur est une œuvre d’art en elle-même ! Il est en démonstration dynamique tous les après-midis.

C’est vraiment le premier véhicule qui date du jurassique automobile !

Le Musée de la Gendarmerie est à Rétromobile et ce n’est pas pour rire !

Le musée de Melun ne s’est pas déplacé pour faire de la figuration, ah ça non ! Les Gendarmes nous avaient amené quelques belles pièces de leur réserve. Déjà au centre trônait un hélicoptère Alouette II , qui fut mis en service en 1958. Véritable bête de somme des gendarmes, elle pouvait surveiller, sauver, le tout avec moins d’une tonne sur la balance. Elle est transportable sur une simple remorque.

Après les airs, c’est sur terre que les gros des véhicules appartenaient. C’est bien simple, ce ne sont que des stars, que ce soit l’Alpine A310 V6 ou sa grande sœur la Matra DJet 5S, ou la fameuse Estafette, dont on a essayé un modèle similaire ici, elles étaient toutes présentes sur le gros stand.

En plus conventionnel, mais tout aussi intéressants on pouvait retrouver une Peugeot 203 en véhicule de patrouille et de liaison qui faisait la paire avec un Renault R2087, qui haut perché sur ses roues, était équipé en PC Transmissions. Une Mégane RS plus moderne venait s’ajouter au ce déjà beau panel.

Une belle brochette de motos venait clore un magnifique plateau tout de bleu vêtu. En plus de la traditionnelle BMW R80, on découvrait une motoneige, une BM plus ancienne et une rare Norton qui suivait le Tour de France. Vraiment bravo à l’équipe du musée de Melun pour cette admirable expo qui regroupait de magnifiques véhicules, dont certains nous ont fait peur au bord des routes ou dans notre rétro.

Rétromobile 2022, du lourd chez les militaires !

C’est là aussi, un quasi incontournable des Rétromobile, le musée des Blindés de Saumur ne vient jamais les mains vides. Et cette année c’est avec un bébé allemand de près de 45 tonnes. C’est bien sûr du Panzer V que je veux parler. Désigné sous le nom de Panther, ce char est souvent désigné comme le meilleur tank allemand, du tout moins sur le papier. Car tout au long de sa courte carrière, il souffrit de problèmes de fiabilité et d’autre issue de sa conception trop hâtive. Il sera produit a plus de 6.000 exemplaires à partir de 1943.

Son équipage était composé de cinq hommes. Il était armé d’un redoutable canon de 100mm et de deux MG 34. Pour mouvoir ses 46 tonnes, il était équipé d’un, impressionnant, moteur Maybach de 12 cylindres en V, pour 24 litres de cylindrés et 700 chevaux…qui dévoraient leurs 730 litres d’avoines pour moins de 250 kilomètres sur route et moins de 100 en terrain accidenté. Le modèle qui nous est présenté est revêtu d’une couche de « Zimmerit » sorte de pâte constituée, entre autres, de colle à bois et de sciure. Cette pâte à la finition gaufrée empêchait les mines magnétiques de coller au char !  

Encore un magnifique spécimen sortit du musée des Blindés de Saumur que nous avons visité ici.

En démonstration dynamique, le musée avait également déplacé un AMX 10 PAC90, un matériel français datant de la fin des 70. Ce redoutable blindé amphibie avec sa caisse en aluminium était très à l’aise dans tous les terrains, il est équipé d’un moteur Hispano-Suiza de 8 cylindres en V turbo compressé de 8L pour 280CV. IL est en démonstration dynamique plusieurs fois par jour.

C’est l’association de L’UNIVEM qui nous nous présentait le Brodway Quick Way, un très rare camion-grue. On en connaît que cinq en Europe. Il est retrouvé à l’état de quasi-épave, mais quasiment complet. En 2015, lors d’une journée porte ouverte, j’ai eu la chance de le voir avant sa restauration.

Au vues de ces photos, on se rend bien compte du phénoménal travail réalisé. Il fut construit en 1943 et 44 à moins de 1200 exemplaires. On saluera le fantastique boulot de l’UNIVEM pour sa reconstruction.

Le camion de 16T est propulsé par un moteur Hercules HXD, 6 cylindres latéral, essence, 202 cv et de 14 litres de cylindrée. Il consomme près de 120 litres d’essence au 100km. La grue est équipée d’un moteur 4 cylindres de 35cv. Elle a une capacité de levage à 3 mètres : 5600kg sur l’arrière, 3800kg sur le côté sans stabilisateur, 5900kg sur le côté avec stabilisateur.

Encore une superbe réalisation de cette association spécialisée dans le matériel militaire ancien.

Les expos thématiques de Retro 2022, que des belles choses !

Ces expos ont encore été une grande réussite, tant par sa diversité que par la qualité des différents véhicules. Comme on le verra tout au long de cette semaine, ce Retromobile 2022 est à la hauteur de sa réputation. Certes, il est plus petit est nous offre moins de choses que les années précédentes, mais si la quantité est moindre, la qualité reste et c’est cela que nous en retiendrons.

On se donne d’ores et déjà rendez-vous du 1 au 5 février 2023 pour retrouver le salon parisien… et dans les prochains jours pour le reste des expositions.