Plus de 300 Simca à Gujan-Mestras (33) !

Les hirondelles avaient rendez-vous du 18 au 21 mai au Lac de la Magdeleine de Gujan-Mestras pour leur rassemblement national 2023, organisé par le Club Simca France. Une rencontre qui s’annonçait parfaite… et que je ne pouvais pas rater !

Venues des 4 coins de la France, pour ne pas dire de l’Europe, les Simca et Talbot ont convergé massivement vers le bassin d’Arcachon, plus précisément vers Gujan-Mestras où le lac de la Magdeleine accueillait le rassemblement biannuel du Club Simca France. On y trouvait différents espaces comme le parking des voitures, classé par modèles, un coin restauration et buvette avec plusieurs food-trucks et un beau linéaire de bourse de pièces détachées.

Plus de 300 véhicules de la marque, allant des modèles les plus populaires aux plus rares, comme les Simca-Facel, avaient fait le déplacement en ce week-end de l’ascension. Moment convivial, tous les participants ayant eu la chance d’assister à une projection extérieure, en mode drive-in, du film Le Mans 66. Un moment marquant de ce rassemblement !

Populuxe et fières de l’être

Avec 300 véhicules présents sur le rassemblement, c’est l’occasion rêvée de vous replonger dans l’histoire de Simca tout en vous montrant les autos présentes, des plus communes aux pépites.

Depuis les années 30, Simca a un ADN populaire de part sa filiation avec Fiat, la Simca 5 sera le premier grand succès populaire de la firme de Nanterre à l’heure des congés payés. La Simca 8 sera aussi un franc succès auprès des classes moyennes/supérieures.

Les choses se sont ensuite accélérées après-guerre avec la sortie de la Simca 9 Aronde en 1951, existant en berline, en break et en utilitaires. L’histoire de Simca défilait sous nos yeux à Gujan-Mestras avec de très beaux exemplaires de Simca 9 et leurs calandres en podium et en moustache.

Les séries d’Aronde suivantes n’étaient pas en reste avec les Aronde 1300 et les P60, notamment avec des versions intermédiaires d’entrée de gamme pour 1959 devenues très rares aujourd’hui, ou bien encore une rarissime version break 4 portes de la P60, venue tout droit … d’Australie !

Les Simca Vedette et leur V8 étaient aussi de la partie, tout comme les Ariane, les petites sœurs au moteur 4 cylindres d’Aronde qui en ont découlé.

On trouvait aussi les Simca 1000, bien sûr, autre grand succès de la marque dans les années 60 et 70. Le fait d’en avoir autant au même endroit permettait de bien se replonger dans leur carrière, l’auto a en effet connu de très nombreuses déclinaisons.

Mais la star des années 60 c’était bien la gamme 1300/1500, qui fêtait cette année ses 60 ans. Anniversaire célébré par les nombreux modèles ayant fait le déplacement, accompagnés par leur descendance avec les 1301/1501. On y trouvait des versions très rares comme une 1500 GLA de 1966 avec sa couleur spécifique Brun Rosario et sa boîte automatique Borg Warner ou bien encore une magnifique Simca 1301 Spécial Break en version Police ! D’ailleurs, à ce sujet : la ligne magnifique du plus beau break français des 60’s avec sa manivelle de vitre de hayon, on en parle !?!

La Simca la plus vendue de l’histoire, la 1100, était elle aussi présente, en nombre, à ce rassemblement national. En berline ou en break, en version classique GLS ou plus sportive Spécial. On trouvait aussi une rare version 1200 L espagnole.

Les Simca Chrysler n’étaient pas en reste avec notamment de superbes versions 2 Litres Automatic.

Les 1307/1308, voitures de l’année 1976 qui ont succédé aux 1301/1501, étaient aussi présentes à Gujan-Mestras.

Une rare Chrysler Sunbeam GL avait fait le déplacement, une voiture très rare en dehors des versions Ti et Lotus. Celle-ci est motorisée par un placide 927 cm³ délivrant 45 ch : une brave auto devenue introuvable alors qu’elle fût produite à environ 200.000 exemplaires !

Les Simca et Talbot n’étaient pas seules. Les cousines de chez Matra étaient également venues participer à la fête. De très beaux Rancho étaient aussi sur place, notamment un beau modèle Découvrable extrêmement rare. Le Rancho s’est constitué au fil du temps une véritable base de fans : que celui qui n’a jamais rêvé d’un Rancho en regardant La Boum leur jette la pierre…

L’Horizon, voiture de l’année 1979 et grand succès de la marque et elle aussi en train de se tailler une place de choix dans le cœur des amateurs de la marque. Ici une série spéciale Jubilé de 1979 et une version d’entrée de gamme LS Bleu Baltique de 1984.

Les 1510, évolution des 1307/1308, et les Solara étaient aussi présentes, dont une rare version SX Brun Mascaraigne de 1981. Plusieurs modèles en état remarquable, comme par exemple une basique version LS qui, vu de 3/4 arrière, affirme sa parenté avec son aïeule la 1301/1501 (répartition des feux arrières, pare-chocs fins revenant jusqu’au passage de roues arrières, nervure de ceinture de caisse).

On trouvait aussi de belles Tagora sur le site du rassemblement, notamment une rare version de base GL, avec ses vitres avants manuelles et sa boîte à 4 vitesses.

Ainsi qu’une sympathique brochette de Samba, dont une grande majorité de version cabriolet, déjà largement adoptée par les collectionneurs de la marque.

Hors-série, sportives… et poids lourds !

Simca a compris très tôt que pour vendre des voitures de grande série il fallait que la marque puisse faire rêver. Nous voici donc dans la seconde catégorie de Simca, composante essentielle de l’image de marque : à chaque besoin, à chaque envie… sa Simca !

Dés la sortie de la Simca 8, Simca a eu a cœur de proposer des versions de loisir de ces modèles. Ça sera le rôle des nombreux coupés et cabriolets proposés par la marque tout au long de son existence. On trouvait ici une rare Simca 8 1100 Cabriolet et un duo de Simca 8 1200 Cabriolet qui montrait concrètement l’évolution du modèle avec notamment les renforts d’ailes avants apparus à partir de 1950.

Le même principe a été poussé encore plus loin avec les Simca carrossées par Facel-Métallon, à commencer par la Simca 8 Sport qui donnera naissance à une lignée de voiture qui renforceront considérablement l’aspect glamour de la marque. Week-End, Océane et Plein Ciel étaient présents en nombre à Gujan-Mestras.

Après l’ère Facel est venu le temps des dérivés utilisant des bases mécaniques issues de la Simca 1000. On trouve ici les 1000 Coupé, 1200 S, CG et bien sûr les inoubliables 1000 Rallye.

La suite se passe ensuite chez Matra qui apportera une véritable fraîcheur dans la gamme des années 70/80 avec les Bagheera et Murena.

Nous voici désormais dans l’exceptionnel avec des voitures de course extrêmement rares, pour ne pas dire… uniques !

Voici donc la Simca 8 Fanfani, modèle unique construit entre 1948 et 1949 par Norbert FANFANI à partir d’un châssis de Simca 5 Fourgonnette. Elle est équipée d’un moteur de Simca 8 1100 préparé avec une pipe d’admission Deho à 2 carburateurs Solex 32 PBIC. Ce moteur délivre environ 50 ch pour 670 kg, la vitesse de pointe est de 140 km/h grâce à une transmission avec overdrive mécanique Monvisio. Cette voiture a participé au Bol d’Or à Montlhéry en 1949 et 1954 et au Grand-Prix de Paris 1950. Un des coups de cœur de ce rassemblement !

La seconde est une réplique de Simca-Gordini biplace Sport Type 8 de 1939. L’originale a couru aux 24H du Mans 1939 et à terminée 1^ère de sa classe et 1^ère à l’indice de performance, 1^ère aussi au Bol d’Or de 1947. Le moteur de Simca 8 1100 préparé passe de 32ch à 60ch et la masse de l’engin est de l’ordre de 450 kg, lui permettant d’atteindre les 160 km/h ! Le modèle original se trouve à la Cité de l’Automobile de Mulhouse.

Le dernière sportive pure est dure est une CG prototype 548 spider à compresseur. Produite en version Coupé à seulement 17 exemplaires, 5 exemplaires de cette voiture se sont vu transformés en spider. Le poids passe alors de 548 kg à environ 490 kg, toujours motorisé par un moteur de Simca 1000 Rallye 2 porté à 1 400 cm³ et doté d’un compresseur Constantin lui permettant de délivrer 172 ch. Une bombe, ni plus ni moins !

Terminons par un beau duo de poids lourds, car oui, Simca avait une branche poids lourds : Unic. On trouvait à Gujan-Mestras un beau 20C et un magnifique T340 V8 venu par la route avec son V8 diesel de près de 15 litres de cylindrée développant 340 ch !

Un rassemblement des plus réussi !

À l’heure du bilan, on constate un grand nombre de voitures qui n’impacte en rien la qualité des véhicules présentés. Je dirais même qu’au contraire, les voitures participant au rassemblement du Club Simca France voient leur état s’améliorer d’année en année, les passionnés n’hésitant plus à restaurer leur véhicule. Ce qui n’était pas forcément le cas il y a quelques années, et c’est une bonne nouvelle pour la marque et pour son avenir !

Je tenais aussi à souligner l’enthousiasme grandissant généré par la marque avec des amateurs venus de loin : Belgique, Angleterre, Espagne, Italie (plus de 3 300 km sur le week-end en Simca 1100 !), Slovaquie (3 600 km parcourus en Tagora et Rancho ) et même République Tchèque (4 100 km à travers l’Europe avec une Tagora … et une Simca 1000 !). Alors bravo à eux, tout simplement !

Enfin, comment clôturer cet article sans saluer les organisateurs de ce très beau rassemblement ? Un grand bravo au Club Simca France et plus particulièrement à l’équipe girondine pour son organisation sans faille, mention spéciale pour le drive-in qui a beaucoup plu et restera assurément comme LE temps fort de cette édition du rassemblement national de la marque à l’hirondelle.

En bref, c’est toute l’histoire de Simca qui a défilée sous nos yeux ébahis pendant 4 jours. Grâce à vous les gosses n’ont pas fini de rêver en montrant du doigt les Simca qui passeront devant eux… Alors comme dit chez nous : mer’Simca !