Les anciennes de l’équipe : la Motobécane 40 de Vincent

Publié le par Vincent

Les anciennes de l’équipe : la Motobécane 40 de Vincent

Après les nombreuses autos de l’équipe (à retrouver en cliquant ici), un peu de changement. Aujourd’hui autre catégorie de véhicule puisque je vais vous présenter mon fidèle destrier : ma Motobécane N 40 TS de 1971.

Histoire des 40 – La puissance des Mobylettes et la maniabilité des petites roues

Vendue par les marques sœurs Motobécane et Motoconfort, la série 40 est lancée en 1970 en même temps que la 50, qui se distingue par sa suspension arrière. Toutes deux remplacent les AV 46 et 56 dont elles reprennent le cadre avec le réservoir de 3,65 litres et le moteur AV7 à culasse carrée. Sans doute le moteur le plus diffusé et éprouvé de la marque aux deux gaulois casqués.

La 40 T est une variante du modèle dotée d’une fourche télescopique. La 40 V en plus de reprendre cette option adopte un variateur. La version Standard était peinte en gris métallisé quand la version Luxe était quand à elle proposée en blanc ou corail et offrait des finitions supplémentaires tels qu’un garde-boue inox, un avertisseur électrique, un compteur de vitesse et un antivol. Le grand luxe me direz-vous ! Côté optique, trois éclairages Luxor étaient possibles : une version pour la fourche simple et deux pour la fourche télescopique : une rectangulaire et une trapézoïdale, la N).

Par la suite les 41 et 51 à moteur AV10 succéderont aux 40 et 50.

Ma Motobécane 40 en quelques mots

Ma Motobécane est un modèle N 40 TS de 1971. On est donc en présence d’une 40 grise à fourche télescopique et à feux trapézoïdal. Pour le côté Standard, on comprend vite que l’on est sur de l’entrée de gamme : pas de variateur, pas de compteur et une sonnette de vélo en guise avertisseur sonore.

Plus basique ce serait la fourche simple et pour en avoir essayé une, l’amortissement avant fait toute la différence ! Tant en terme de tenue de route que de confort.

Pourquoi elle ?

Après une première expérience malheureuse pour redémarrer une Citroën Ami 6 break Club de 1968, la question continuait à me trotter dans la tête : comment rouler et bricoler en ancienne lorsque l’on est étudiant ? Dans mon cas, cela voulait dire sans compétence mécanique, avec peu de temps, un petit budget et pour seul lieu de stockage mon studio de 18m².

C’est Tom, un copain d’école mordu de mobylette qui me poussera à retenter l’expérience. Et me voilà reparti de Guidel avec un Solex 3800 de 1968 à moitié démonté dans le coffre de ma Citroën C2 ! Le cyclomoteur est remis en route dans ma chambre étudiante à l’aide d’un tournevis et d’une clé à molette.

Un an plus tard, je décide de passer à l’étape supérieure : la mobylette ! Tom, toujours dans les bons plans rachète un lot comprenant une fameuse N 40 TS… Après remise en route, à nous les routes bretonnes !

Mon plus grand plaisir que j’ai en mobylette, c’est de se tirer la bourre à 45-55 km/h entre copains. Les départs arrêtés où on pédale pour lancer les machines. La mobylette, ce sont des sensations fortes mais à petite vitesse. Ce qui limite les excès de confiance et les situations dangereuses. On n’en reste pas moins vulnérable dans la circulation mais pas besoin de grosse cylindrée pour se faire plaisir.

La mobylette reste à mon sens le meilleur rapport investissement-plaisir et à commencer si possible dès les 14 ans. Les fous-rires et bons copains seront livrés de série ! De plus, ce sont des machines d’une grande fiabilité !

Ce qui a été fait dessus

Lorsque Tom a récupéré ma N 40 TS dans ce lot de mobylettes, le moteur était bloqué. Il a alors réalisé une réfection de ce dernier. Nous avons changé pneus, câbles, gaines, kit chaîne et le carburateur. Puis après un bon nettoyage de la partie cycle, elle était prête à reprendre la route.

Voici une vidéo qui illustre l’avant et après remise en route !

Quelques moments mémorables au guidon de ma Motobécane 40

Faute de compteur, impossible de savoir combien de kilomètres j’ai pu faire à son guidon. Cependant, cette mobylette m’aura laissé de beaux souvenirs ! Je vais vous parler des deux plus marquantes, parmi ces nombreuses aventures. Alors oui je vous parlais de fiabilité mais on n’est jamais à l’abri d’une panne, c’est aussi ce qui fait le charme des anciennes.

Souvent après les cours et entre deux révisions, nous allions rouler avec Tom sur les petites routes de campagne à la sortie de Vannes. Chaque semaine Tom ramenait une nouvelle machine de son atelier. Une fois, il est revenu avec un bitza sur base spéciale 99Z. Une machine affûtée mais pas encore en cours de développement donc pas toujours très fiable.

Heureusement, j’avais toujours de quoi dépanner dans mes sacoches mais cette fois-ci impossible de redémarrer. J’ai été contraint de le ramener en tirant le fameux prototype et son mécano à l’aide d’une sangle. Je fus étonné tant la petite mobylette tractait ! Evidemment, une côte un peu raide aura vite eu raison de cette magie et m’obligea à bien pédaler. La mobylette c’est aussi du sport ! Quelques années plus tard, c’est la N 40 TL d’Ewen, un autre ami que je tracterai. À croire que cette mobylette est une vraie dépanneuse !

La seconde anecdote survint deux jours avant de faire la Traversée de Paris en 2016 (faites un tour à l’édition 2020 ici). Toujours avec Tom nous préparions nos mobylettes pour ce périple dans la Capitale quand ma 40 commença à montrer des signes d’essoufflement. Verdict du diagnostic de mon mécanno, une prise d’air près de la pipe d’admission. En cause, un jeu dans le taraudage entre le cylindre et la pipe. La position ne laissait pas la place de tarauder au diamètre supérieur, contrairement à la seconde vis de la pipe, qui avait vraisemblablement déjà été faite par le passé.

On tente de resserrer. On roule, ça bouge, et on a de nouveau une prise d’air. On rentre la queue entre les pattes. Il nous reste une journée pour trouver une solution qui tiendra le temps de la Traversée. On teste divers bricolages, on roule et ça tient ! Et puis en fait non… La veille du départ pour Paris, tout semble perdu. De son côté Tom, réfléchis et me lance : « apporte moi un Coca ». Il le boit puis commence à découper un morceau d’alu dans la canette sous mes yeux étonnés. Avec il enroule les morceaux autour de la vis et monte le tout. Des inserts avec une canette de Coca. Croyez-le ou non, ça n’a jamais bougé depuis.

Et Maintenant ?

Toutes ces péripéties sont tant d’expériences qui m’ont appris à me débrouiller et à mettre les mains dans le cambouis sans jamais prendre trop de risques. Prochaine étape, une petite révision et remise en état par mes soins avec un nouveau pot, des poignées de guidon et bien-sur une bougie.

La commande est arrivée juste avant le confinement et devait servir à préparer le Tour de Bretagne 2020 (retrouvez notre reportage sur l’édition 2018 en cliquant ici). Malheureusement il faudra attendre 2021 mais pas pour reprendre les promenades entre amis !

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

Commentaires

  1. Elbaresi

    Top ! ça fait plaisir de lire des articles sur nos meules d’antan. D’autres essais à venir ? Vespa Ciao / Yamaha Chappy / Honda Dax / Motobécane EW 50 / Honda MTX 50 ?

    Répondre · · 23 avril 2020 à 10 h 09 min

  2. BLONDEL GUILLAUME

    Hello

    merci pour ce joil article, j’ai commencé moi même avec un solex .
    Je l’ai vendu il y a 3 semaines et j’ai acheté le même jour une Motobécane 40T.
    J’en suis ravi !

    au plaisir de vous lire

    Cordialement

    Guillaume

    Répondre · · 6 novembre 2020 à 16 h 09 min

    1. Vincent

      Merci pour votre commentaire et félicitation pour votre nouvelle monture !
      Je vous souhaite une bonne route à son guidon !
      Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à lire mon essai d’une Motobécane 50 VL de 1977 en cliquant ici :

      Cordialement,

      Vincent

      Répondre · · 6 novembre 2020 à 16 h 22 min

  3. estival

    Magnifique que du bonheur

    Répondre · · 27 novembre 2020 à 21 h 02 min

  4. Dubost

    Bonjour Vincent j’ai lu ton article avec beaucoup d’intérêt,
    Je viens de dégoter une 40v luxe que je vais retaper tranquillement.
    Je suis sur Lorient
    Salut.
    Yannick

    Répondre · · 7 décembre 2020 à 10 h 55 min

  5. NICOLAS CURT

    Bonjour Vincent,
    j’ai lu ton article sur les Motobécane série 40. Je voudrais avoir une certitude sur le modèle que j’ai acquis car il me manque des éléments et je voudrais la remonter d’origine. Ce que je sais: Elle est de 1970, et de couleur orange ( tango je pense) et un peu de blanc sur les deux carters. Gardes boues avant et arrière en inox. Donc je pense fortement au modèle 40T.

    Répondre · · 9 novembre 2023 à 18 h 21 min

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