Les 60 ans de la Jaguar Type E au Pays Nantais

Publié le par Vincent

Les 60 ans de la Jaguar Type E au Pays Nantais

Ce samedi 16 octobre 2021, la Type E, la plus emblématique des Jaguar fêtait ses 60 ans. Plutôt que souffler ses bougies, ce sont pas moins de 60 exemplaires du modèle qui se retrouvaient en Loire-Atlantique pour fêter l’événement.

Tout commence en juin 2021, la section Pays de la Loire et Bretagne du Jaguar Enthusiasts’ Club rassemble une vingtaine de Type E pour l’anniversaire de la Jaguar. De là germe l’idée assez folle de tripler la mise et de créer tout simplement le plus grand rassemblement de Type E de France.

Un pari ambitieux auquel s’associe naturellement la concession Jaguar Nantes située à Orvault. A peine quatre mois plus tard, l’annonce a fait grand bruit et ce sont 74 autos qui répondront à l’appel de sa majesté.

Un accueil princier

Peu avant 9h, les feux des premières autos percent la brume matinale dans l’allée du Château de la Poterie à la Chapelle sur Erdre. Les températures sont presque hivernales. Pourtant certains participants en cabriolet n’ont pas eu froid aux yeux et sont venus décapotés. Ils sont fous ces angl… Eh bien non, ce sont des nantais !

Malgré la fraîcheur, l’ambiance est chaleureuse. L’heure est aux retrouvailles pour certains, tandis que d’autres retombent en enfance au milieu de cette collection de Corgi XXL. Peu à peu, la brume matinale laisse place aux couleurs d’automne.

Le soleil se lève et l’on se plait à promener son regard sur ce spectacle tout à fait exceptionnel. Les passionnés admirent, comparent, repèrent les détails, notent des idées. Pourtant, il n’y a pas deux voitures identiques. La Type E est présente sous toutes ses déclinaisons : roadster, cabriolet ou 2+2 ; moteur 3,8L, 4,2 ou V12 ; calandre petite, grande « bouche » ; boîte Moss ou Jaguar…

Il est temps de filer à l’anglaise !

Il est 10h lorsque les participants finissent leur café en feuilletant le roadbook. Tous aux voitures ! Il ne faut pas traîner car le programme de la journée s’annonce chargé.

Les Type E s’élancent par petits groupes espacés de quelques minutes. Le prochain arrêt se trouve à Vigneux mais pour cela, un petit détour s’impose. La boucle prend la direction Nord et traverse la Chevallerais, Blain avant de redescendre vers Fay de Bretagne.

Un parcours de près de 70 km sur des routes sinueuses bordées de bosquets. Les enfilades Jaguar enquillent les courbes accompagnées par la mélodie feutrée des 6 cylindres et des V12.

Tout le monde suit mais… C’était à gauche ? Mais non à droite ! Une petite confusion vient servir d’excuse à certains pour rallonger l’itinéraire initial et croiser quelques camarades. Une idée tout à fait compréhensible tant il est agréable de rouler avec de si bonnes autos !

Tout les équipages se retrouvent à midi au Golf de Nantes le temps d’un repas. A l’entrée, contrôle des pass sanitaires avant de retrouver les copains en terrasse sous le soleil.

Cheeeese !

Après avoir lâché les chevaux, la nuée de Type E prend la direction de l’Hippodrome de Cordemais. Ca bouchonne un peu à l’entrée car l’organisation place méticuleusement les voitures pour une photo aérienne.

Le temps de manœuvrer le drone, les discussions reprennent de plus belle. Après la photo souvenir des capots s’ouvrent. Visiteurs et propriétaires affluent pour admirer l’esthétique du cœur de la Type E.

Best of Show

Au milieu des beautés, quelques modèles attirent un peu plus les regards et font tendre l’oreille. Ce sont évidemment les modèles sportifs avec une version compétition de la Type E aperçue le weekend précédent au Classic Festival sur la piste de Nogaro ainsi qu’une Semi Light-Weight.

Mais mon coup de cœur, c’est elle : une réplique de la Type E Low Drag. Pour nous présenter cette merveille quoi de mieux que d’écouter Charles, son propriétaire mais aussi fin connaisseur de l’histoire de Jaguar :

« La base de l’auto est une épave de Type E Série 1 3.8L de 1962. C’est le 173ème coupé conduite à droite fabriqué le 17 janvier 1962. Au début des années 90, l’épave est acquise par le marchand Paul Michaels (Hexagon of Highgate Ltd) à Londres et envoyée chez RS Panels (Nuneaton) en vue de la transformer en coupé Low Drag « CUT7 ». L’intérêt résidait dans le fait que RS Panels venait juste de restaurer la vraie qui venait de rentrer des USA où elle croupissait dans une célèbre collection et disposait ainsi des cotes de l’originale pour créer un outillage. Paul Michaels propose immédiatement la voiture (elle ne devait pas avoir roulé…) aux enchères chez Coys en juillet 1994.

En 2005, elle arrive en France achetée en copropriété par José Rosinski (pilote et journaliste de la revue Sport Auto) et l’un de ses amis d’enfance. »

Rouler en Jaguar Type E, c’est comment ?

Pierre et Isabelle viennent de craquer pour une Jaguar Type E. Cet anniversaire immanquable marquait donc leur première sortie avec leur nouvelle ancienne. L’occasion pour moi de recueillir leurs premières impressions au sujet de cette auto.

N.A. : Tout d’abord, pourquoi avoir choisi une Type E ?

Pierre : « Nous étions déjà client de la marque et la Type E est trop longtemps restée un rêve de gosse. Pour nous c’est la plus belle voiture du monde. Quand j’étais môme, c’était pour moi plus luxueux encore qu’une Ferrari. C’est la classe à l’anglaise mais aussi une voiture avec une belle carrière sportive »

Quelle est l’histoire de votre modèle ?

« Notre Jaguar Type E est une Série 2 de 1970. Elle est propulsée par le moteur 6 cylindres de 4,2 L. C’est un modèle qui se trouvait aux USA à Beverly Hills. Son second propriétaire l’a importée et a fait de nombreux travaux dessus pendant un an avant que ma femme ne trouve l’annonce. L’occasion était trop belle… Si bien que j’ai longuement hésité avant d’aller la voir. Finalement après l’avoir inspectée et montrée à des amis mécaniciens et carrossiers, l’auto s’est révélée très saine. De plus elle dispose d’un historique limpide. »

Quel est votre ressenti à bord ?

« La Jaguar Type E est une voiture facile à conduire. La notre tourne comme une horloge. Le moteur est puissant, souple et la tenue de route est extraordinaires ! D’ailleurs, ma femme trouve que c’est la voiture dans laquelle elle se sent le plus en sécurité. Ce petit rallye nous a aussi permis d’apprécier le confort des sièges, et cela malgré leur usure. »

Quels sont vos projets pour cette voiture ?  

« Elle va être restaurée. On va refaire la sellerie qui a bien vécu, changer tous les joints et refaire la carrosserie. La peinture n’est pas entièrement d’origine, il faut corriger les retouches déjà faites et pas toujours très fines, redresser un peu la tôle. Ce sera l’occasion de tout remettre d’équerre et de prendre le temps de bien faire les choses. »

Comment avez-vous perçu l’accueil de la part des autres propriétaires de Type E ?  

« J’ai beaucoup apprécié la bienveillance et la curiosité de cette communauté de passionnés. Jamais une critique, que de bons conseils et des encouragements autour de mon projet de restauration. Une ambiance en toute simplicité que je vais très vite retrouver en adhérant au club ! »

Hors-Série

Pour ne pas se détourner du thème principal, les autres autos de la firme de Coventry étaient les bienvenues mais invitées à rester en retrait. Il est appréciable de constater que l’organisation n’a pas cédé à la facilité du nombre en mélangeant les Type E aux autres modèles et aux modernes.

Cependant, parmi ces quelques « exclues », certaines valaient vraiment le détour ! On retrouvait quelques très beaux exemplaires de classiques comme une XK120, une MK2, une XJ6 V12 ou une belle XJS, elle aussi en V12. Mais la plus exclusive de toutes était sans aucun doute l’un des 67 exemplaires du break de chasse Lynx Eventer.

The Final

En fin de journée, la concession Jaguar conviait les participants et ses clients à une vente aux enchères dont les bénéfices étaient reversés au profit de l’association “Enfance & Cancer – Hubert Gouin” qui soutient la recherche contre le cancer. L’occasion de découvrir une dernière voiture d’exception : une réplique de Jaguar XKSS.

Un anniversaire à la hauteur de la légende

En moins de quatre mois de préparation, le Jaguar Enthusiasts’ Club et la concession nantaise ont réussi à organiser une journée à l’image de la Type E : à la fois exclusive et populaire. Un programme dense et de grande qualité que l’on espère retrouver au prochain anniversaire !

Crédits photos : News d’Anciennes, Philippe A. et Groupe DMD

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

Commentaires

  1. Sophie

    Très bon article, bravo Vincent !

    Répondre · · 23 octobre 2021 à 15 h 05 min

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