Le Tour Auto 2021 par ses concurrents

Publié le par Benjamin

Le Tour Auto 2021 par ses concurrents

Après vous avoir longuement parlé de la course la semaine dernière puis avec notre gros debrief plus touristique (à lire ici), on laisse maintenant la parole à quatre acteurs du Tour Auto 2021 : Christophe Van Riet le grand vainqueur, Jean-François Penillard, vainqueur à l’indice, François Allain, un des vainqueurs à l’applaudimètre et Laurent Haushalter, pilote de l’une des plus belles autos de la course.

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Christophe Van Riet LE vainqueur VHC

Après avoir brillé au scratch et en H-I, Christophe van Riet avait fait préparer par son officine, Gipimotor, une Cobra pour aller chercher la victoire en VHC aux côtés du français Eric Werner.

« Cette auto est celle qui a gagné les 3h de Spa en Juin. On a tout fait pour être devant et l’équipe a bien marché puisque la Cobra de Damien Kohler et Sylvie Laboisne se classe 3e en VHC et que les Libens, sur leur Mustang en plateau 3, s’offrent une belle victoire au Castellet. Celle-ci, on ne s’y attendait pas.
On prépare les autos pour gagner, on sait que les Cobra sont des autos pour la gagne et on partait pour un Top 5 avec l’espoir de viser plus haut. On l’a fait.
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Concernant la course, comment l’avez-vous vécue de l’intérieur ?

« Le rythme était élevé avec une belle bataille contre Ludovic Caron. On aurait préféré se battre jusqu’au bout… Après sa sortie, on a géré, mais on signait tout de même des scratchs. Je ne suis pas là pour me freiner. Je n’attaquais plus à 150% mais c’était suffisant.

On a eu un autre adversaire avec Didier Sirgue sur la GT40. On s’attendait à une belle bataille à trois mais celle-ci a tourné court, à part sur les circuits où il était toujours présent. On a du batailler fort même si le résultat final ne le montre pas vraiment.« 

Concernant le parcours de cette année, comment l’avez-vous trouvé ?

« On a apprécié, ne serait-ce que parce qu’il a existé ! En 2021 ce n’est pas facile d’organiser ce genre d’épreuve. On a découvert de jolis coins de France. Chaque sortie de spéciale était un régal, c’était magnifique. Les liaisons étaient très agréables. Ça permet de laisser un bon souvenir, en dehors même du résultat sportif.« 

Jean-François Penillard : le vainqueur… à l’indice

Déjà lauréat de ce classement si particulier, Jean-François nous avait expliqué son fonctionnement lors de la 2e étape (à lire ici). Il favorise donc les plus anciennes des autos et les plus petits moteur. Associé à son frère Pierre-Paul, il visait clairement une nouvelle victoire sur le Tour Auto 2021.

« On ne peut pas dire que le Tour Auto 2021 se soit parfaitement bien passé. On a eu chaud sur la fin avec l’allumage qui s’est dégradé. On est passé de 7000 tours en temps normal à 6500 puis 5000 tours. C’était compliqué et heureusement qu’on avait de l’avance au classement à l’indice.

La dernière journée a, du coup, été compliquée. J’étais largué sur le Castellet, dans la dernière spéciale, dans certains passages j’étais à 110 au lieu de 160. Et puis les démarrages étaient difficiles. Dans une liaison, je cale en montée parce que le concurrent devant moi pile. J’ai du mettre la marche arrière pour redémarrer, il n’y avait personne derrière. Par contre ça m’est ré-arrivé au départ de la dernière spéciale et j’ai fait ma marche arrière entre le fossé et les autres concurrents !

C’est dommage que le moteur ait fait des siennes. la tenue de route était bien meilleure avec les pneus que j’avais cette année, plus durs. Sous la pluie l’auto était carrément géniale. On a attaqué les deux premiers jours avant de passer sur une course d’endurance sur la fin.« 

En dehors de ces péripéties, comment as-tu trouvé ce Tour Auto 2021 ?

« C’est difficile d’en profiter sur le moment. Personnellement je l’étale, je me remémore mes souvenirs petit à petit. Le parcours de cette année était superbe, mais je le dis tous les ans. Après on passait à domicile à Bourg en Bresse, c’était donc particulier.« 

Et la suite ? On sait que tu cours aussi après l’indice lors du Mans Classic…

« Je ne suis pas sûr de le refaire un jour. C’est un investissement même si un bruit court que les vainqueurs de cette année pourraient avoir un coup de pouce pour la prochaine édition. J’aime la phrase « Il ne faut pas pleurer parce que ça s’arrête mais se réjouir parce que ça a existé. »
Dans tous les cas je prépare une auto pour Le Mans Classic 2022, une auto différente, avec des copains. Mais c’est toujours une Porsche 356.
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Laurent Haushalter : la plus belle des 356

Ce n’est que mon avis mais cette Porsche 356 C à la déco blanche, parée de bandes bleues et blanches ex-Georges Sevin, figure de la Porsche 356 en France. Laurent faisait équipe avec Dominique Maldémé.

« Tout s’est très bien passé pour nous. Même si ça n’avait pas forcément bien commencé. Au bout de 50 kilomètres, sur l’autoroute, on crève une roue ! Vite changée, on a perdu un peu de temps mais rien de bien méchant.

La voiture a très bien marché. Je la prépare toute l’année et je roule avec au quotidien. Le moteur marche très bien, elle n’a pas vraiment de faiblesse. Allez, pour chipoter, les freins chauffent un peu en descente. Mais sinon, vu que c’est une C, elle partage ses freins à disque avec les premières 911. Donc elle freine très bien.

Je trouve ma Porsche 356 plus équilibrée qu’une 911. Elle est plus légère, notamment au niveau du moteur et donc de l’arrière. Et puis le gros réservoir à l’avant équilibre bien la masse. Elle ne chasse pas, même quand on roule fort en montagne.« 

Concernant le Tour Auto 2021 en lui-même, comment as-tu jugé cette édition ?

« C’était un Tour Auto exceptionnel avec encore de très belles rencontres. Les paysages étaient superbes. On a eu beaucoup de montagne. Des fois on avait envie de s’arrêter pour admirer mais le chrono tournait et on ne pouvait pas. C’est l’avantage de faire le Tour Auto en Septembre : on a du soleil et de la chaleur. C’est un confort, ne serait-ce que pour rouler sans glisser sur une route piégeuse.

Par contre la montagne ne devait pas être facile pour les petites autos alors que nous, engagés en moyenne Inter, on allait parfois trop vite. Pour autant on termine 16e de la régularité VHC. On a mis du temps à vraiment se caler entre le compteur de l’auto et le chrono mais on est au top sur les deux dernières spéciales.

Ce n’était que notre 2e Tour Auto. Ce n’est pas le dernier et on a de vraies ambitions pour les prochains. Pourquoi pas un podium ?« 

François Allain : le vainqueur à l’applaudimètre

Facile nous direz-vous. Le présentateur de Vintage Mecanic faisait équipe avec son copain de toujours Nicolas Guenneteau, également présent dans l’émission, avec la Peugeot 204 qui était elle-même passée dans l’émission (on l’avait d’ailleurs essayée, c’est à lire ici). Un atout ?

« Forcément la Peugeot 204 ça parle aux gens. Je pense qu’on a eu encore plus de succès qu’avec la Traction ou la GS parce que l’auto était passée dans l’émission. Certains étaient sur le bord des routes, sans trop savoir avec quoi on le faisait, sauf pour les lecteurs de News d’Anciennes et de Rétroviseur, et ils la reconnaissaient « eh, c’est l’auto de Vintage Mecanic ». On a eu un succès de dingue. La deuche avait fait le buzz mais là c’était encore plus fort.« 

Et la course du coup, ça s’est bien passé ?

« Oui, bien passé, on a rien cassé. On était en moyenne intermédiaire mais c’est impossible de coller aux temps, notamment en liaison, à cause des sollicitations. C’est notre job de répondre aux questions, d’apparaître dans les médias, vis à vis de nos sponsors notamment. On a par exemple raté une spéciale pour enregistrer une séquence pour Turbo. Malgré tout on termine classés, on a fait tous les circuits et presque toutes les spéciales. Dommage qu’on ait été bloqué sur l’accès à Lédenon, ça nous a valu une pénalité.« 

Et cette fameuse Peugeot 204, c’est la monture idéale ?

« En fait elle est performante mais pas forcément adaptée à une épreuve comme celle-là. On a rien en bas, on doit être haut dans les tours comme t’avais pu le sentir au volant. Sur circuit et en spéciale, c’est plaisant. Elle est faite pour le sprint avant tout. En liaison par contre, c’est difficile. En plus ça consomme beaucoup avec les tours et les deux Weber. On peut pas tout avoir.

Si on le refait, avec la Peugeot 204, on verra pour peut-être changer le moteur, mettre quelque chose de moins préparé, plus polyvalent. Il y aurait aussi quelques aménagements à faire à l’intérieur. C’est à creuser.« 

Tu regrette ton choix d’auto ?

« Pas du tout. C’était la seule Peugeot au départ et la seule authentique populaire. Pour moi les Gord’ sont presque des compétition-client. Du coup c’était la seule petite populaire française et on a eu beaucoup de succès grâce à ça. Le dernier jour à l’arrivée à Nice, Nico et moi avons passé 3 heures à signer des autographes et prendre des selfies ! C’est énorme ! On avait encore plus de succès que les autres années.

Je revendique mon choix d’avoir une popu sur le Tour Auto. Il faut qu’il y en ait. Ça rappelle des souvenirs aux gens et ça complète le fait qu’ils admirent aussi les 250 châssis court que certains n’ont jamais vu en vrai.« 

Du coup pour 2022 ? Même auto, même auto et même équipage ou tu comptes passer sur quelque chose de nouveau ?

« Chaque année je passe du temps à monter une opé, à monter ma team, quitte à acheter une voiture. C’est un vrai travail de trouver une équipe et des sponsors.

En tout cas le principe c’est de repartir en populaire. Il y a l’embarras du choix dans les populaires éligibles. Elles sont nombreuses, pas souvent représentées, alors on joue le jeu.« 

Des souhaits pour le parcours ?

« Ce serait bien d’aller dans le Nord, dans l’Est aussi. Ou de retourner en Bretagne. Ce sont des endroits où on passe peu. Alors il faut en profiter !« 

Merci à ces quatre participants. Rendez-vous maintenant dans un peu plus de 6 mois !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. macawoatmealtriton19340

    « la seule authentique populaire ». Il n’y avait pas de Minis, de Dauphine, ou de BMW 2002 sur le plateau ?

    Répondre · · 22 septembre 2021 à 13 h 16 min

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