La Volkswagen Type 3, comme une Dauphine version VW

Publié le par bertrand

La Volkswagen Type 3, comme une Dauphine version VW

La Volkswagen Type 3 a eu la dure mission de remplacer la Coccinelle. Une tâche pour le moins ardue en sachant que la Cox se vendait déjà comme de petits bretzels, même si elle commençait à vieillir. Les ingénieurs de Volkswagen voulurent donc lancer une nouvelle voiture. Peu connues en France, ces autos son pourtant excellentes et on vous raconte ici leur histoire.

Volkswagen Type 3, une nouvelle prétendante ?

La Volkswagen Type 3 ne dit pas grand-chose aux non-fans de la marque. Mais c’est à la fin des années 50 que Volkswagen pense à remplacer sa Coccinelle (Type 1), qui flirte quand même avec les trois millions d’unités vendues. Sans parler de son Combi (Type 2) qui cartonne aussi.

Wolfsburg veut offrir une auto plus spacieuse et habitable, mais reprend la même recette avec une motorisation arrière avec son 4 cylindres à plat, toujours refroidi par air. Et c’est bien là qu’on peut retrouver une analogie entre le couple formé par cette future auto et la Coccinelle et celui de Renault, la 4CV et la Dauphine.

Lancée avec fracas au salon de Francfort en septembre 61, la TYP 3 ou VW 1500, sera déclinée en en quatre versions, on pourrait même en rajouter une cinquième avec le Karmman-Ghia Type 34, qui profita de cette nouvelle plateforme.. La reine Cox sera-t-elle détrônée ? Comme le roseau, la Cox a plié, mais ne cassa pas. Je vous invite a parcourir l’histoire de ces Type 3, qui commencent à se faire connaitre dans le milieu de la collection.

Volkswagen Type 3, c’est dans les vieux pots… !

Sur le papier, ce Volkswagen Type 3 se devait d’être innovant face à sa grande sœur, dont la conception n’a que peu évolué depuis la S.D.K.F de 1938. Mais finalement, elle possède beaucoup de similitude avec la Cox et sans atteindre ses chiffres de vente, la Type 3 aura une belle carrière.

Techniquement déjà, son châssis est constitué d’une poutre centrale d’où viennent se greffer deux demi-planchers. Toujours comme sa sœur, le train arrière est à barre de torsion, mais il n’est plus solidaire du châssis. Quant au train avant, ce dernier est quasi identique à son ainée.

Pour le groupe motopropulseur, là aussi, on reste sur de la valeur sûre avec le légendaire moteur 4 cylindres à plat refroidi par air. Ce dernier est placé en porte-à-faux arrière. Pour le coup c’est un type nouveau, puisqu’il cube 1500 cm³ pour 45 chevaux, le tout bien gavé par deux carbu Solex.

Un changement est apparu en 1963, avec la sortie du moteur 1500 S, qui fait passer la voiture à 54 cv. Si l’extérieur ne change quasi pas, sauf l’ajout d’une baguette chromé sur ses flancs, l’intérieur quant à lui est plus luxueux. Avec pour finir l’ajout d’un gros S sur le capot moteur.

L’année 1965 verra la disponibilité d’un nouveau moteur, avec la sortie d’un 1600 cm³. Plus tard, sur le millésime 67, les 1600 passent en injection Bosch de série. La boite restera inchangée avec 4 rapports synchronisés.

Autre changement, la turbine de refroidissement ne se trouve plus au-dessus des cylindres, mais derrière eux et à l’horizontale. Ce changement de conception a pour but de dégager de la place pour un coffre arrière, porté à 200 litres. Ce dernier viendra, avantageusement, compléter celui situé à l’avant, qui contient 190 litres. Le Type 3 Notchback n’est pas très lourd avec ses 860 kg sur la balance.

On se souvient que l’idée de base des concepteurs était, d’améliorer l’habitabilité de la Cox. Certes cette dernière était capable d’accueillir quatre personnes, mais des conditions de confort assez spartiate. Il leur fallait donc trouver des solutions pour cette nouvelle auto. Notamment en termes de carrosserie. On laissera donc les formes rondes pour une conception de caisse carrée, à trois volumes. Ce qui a pour effet d’augmenter la visibilité et d’accroitre grandement l’habitacle. Car pour ce Type 3, plus longue d’une vingtaine de centimètres, c’est cinq personnes qui peuvent prendre place à bord.

Moderne de forme, chaussée de roues 15 pouces la voiture présente bien. Même ses (seules) deux portes ne sont pas handicapantes. La ligne de caisse est agréable, sans fioriture, on retrouve juste le logo VW au début du capot. Les seuls chromes se trouvent être les parechocs et les enjoliveurs.

Là aussi, l’usine de Wolfburg avait les dents longues, car pendant l’année 1961, année de lancement, aurait dû voir la sortie de trois carrosseries différentes pour notre Volkswagen Type 3.

Tout d’abord, une berline deux portes, avec coffre arrière plus connu sous le sobriquet de Notchback, un break avec hayon arrière, Variant en Allemagne et Squareback aux US.

Il devait également être produit un superbe cabriolet qui hélas, ne dépassa jamais le stade de prototype avec juste une dizaines de construits. C’est vraiment dommage, car en voyant les photos d’époque, ce cab’ était bougrement sexy.

Le Volkswagen Type 3 « Notchback »

La production du Volkswagen Type 3, s’étale de 1961 à 1973. Les changements sont peu nombreux. Par exemple son tableau de bord ne changera quasiment pas. On y retrouve trois cadrans, un qui abrite le compteur de vitesse, un autre pour la jauge d’essence, pression d’huile, clignotants et tout ce qui concerne les phares. Un dernier nous donnera l’heure.

Une boite à gant est située en face du passager. Les portes sont plus larges que sur la Cox et progrès de la sécurité oblige, une barre de renfort la traverse. A l’arrière une large banquette accueille trois personnes. On retrouve des accoudoirs à chaque extrémité et un rétractable au milieu.

Le réservoir est de même capacité que la grande sœur, à savoir 40 litres. En option le Notchback peut être disponible avec un toit ouvrant. Sortie en 6 volts, l’auto passe au 12 volts en 1966. Et comble du modernisme les essuis glaces passent à deux vitesses et une seule clé permet désormais d’ouvrir les portes et de mettre le contact.

En 1967, les Notchback exportés vers les USA sont équipés de moteur 1600 à injection, normes antipollution obligent. Cette année-là, verra aussi le changement du filtre à air à bain d’huile contre un en papier.

Pour le millésime 1971, VW relifte ses autos avec un nouveau dessin pour les feux arrière, plus gros, ainsi que les clignotants de l’avant. Ce qui entraine une légère modification des ailes. La face avant est également redessinée avec une nouvelle forme pour accueillir le sigle VW. Reste que la Volkswagen Type 3 Notchback est vraiment une belle auto. Sa construction stoppe en 1973 avec 740.000 exemplaires produits.

VW type 3 Squareback, succédané de Combi ?

Qu’il soit nommé Variant en Allemagne ou Squareback, littéralement arrière carré, ce break Volkswagen Type 3 est aussi beau que la berline. Certes, Volkswagen n’a jamais vraiment pensé que la Variante pourrait prendre la place du Roi Combi, mais elle passe pour être un bon palliatif.

Sorti en novembre 1962, ce break deux portes devient rapidement un best-seller de la marque. Si l’idée d’un break à moteur arrière peut paraitre problématique, celui-ci est placé très bas, ce qui a pour effet de dégager une large place. Le hayon est très pratique pour le chargement pouvant aller jusqu’à 375kg, et si on rabat la banquette arrière, on gagne encore du volume.

Pour la série de 1962, la Variante gagne une quinzaine de centimètres et du coup passe à 460 kg de charge. En revanche attention à la conduite avec un avant léger !

D’ailleurs une version tollée était disponible, sans banquette, sur demande. Cette version ne sera que peu diffusée. Dans l’optique d’un chargement plus important que la berline, la suspension arrière sera renforcée. Malgré ses deux portes, ce Squareback pouvait convenir aussi bien aux familles nombreuses, qu’au petit artisan. Une polyvalence qui se lit sur les chiffres de vente.

La production du Volkswagen Type 3 Variant / Squareback s’arrête, elle aussi, en 1973 avec 1.203.000 unités de vendues, pas mal pour un break, non ?

Volkswagen Type 3, une Fastback des plus désirables !

De la série des Type 3, le Fastback sera le plus réussi esthétiquement ! Si la plate-forme reste identique aux autres Volkswagen Type 3, c’est bien dans le dessin de sa carrosserie que sa beauté réside. Pour le coup ce n’est plus une Coccinelle déguisée en vilain petit canard. Mais bien une nouvelle et surtout belle auto.

Pour les anglophobes, je rappelle que fastback se traduit par dos fuyant ! En fait, c’est une carrosserie bicorps dont la ligne de toit descend jusqu’à l’arrière, lui donnant ainsi un air de voiture de cours et surtout une ligne géniale et harmonieuse. Une des autos les plus connus avec cette carrosserie étant la Ford Mustang de Franck Bullitt, que j’ai essayé dans cet article.   

Notre petite « sportive » comporte des ouïes de refroidissements sur les ailes arrière, tout comme la Variant.

Certes notre Fastback n’est pas une version sportive, mais après la vivace série 1500 S, l’arrivée du 1600 TL, en 1965, lui redonne des vitamines. En plus, cette année là, viennent s’ajouter des freins à disque à l’avant, (comme sur les autres Volkswagen Type 3).

Il est sûr que c’est sa ligne qui lui a conféré son statut de star, oui, oui star ! Car avec plus de 600.000 unités vendues, elle n’a aucunement à rougir de sa popularité ! Comme les autres Volkswagen Type 3 elle s’arrêtera en 1973.

Les VW Type 3 de nos jours.

Avec une peu plus de 2.600.000 Type 3 construites en Europe en 1961 et 1973, c’est loin d’être un échec. Cela dit, dans cette même période la Cox passe la barre des 10 millions d’unités vendues, on relativise donc un peu.

Sachant également que la Type 4 sera lancé en 1968, là aussi en deux versions break et berline mais en deux et quatre portes cette fois. Des autos sympa aussi, mais qui n’ont pas pris et qui ne resteront que trois ans au catalogue de chez VW. On se souviendra surtout que 1974 verra la sortie d’une autre légende de chez Volkswagen, avec la Golf.

De nos jours on rencontre forcément beaucoup des trois modèles lors des meetings VW. Car en dehors de ceux-ci les Volkswagen Type 3 ne sont pas très connus, même si ils commencent à de démocratiser.

Pour ce qui est des cotes, c’est difficile à dire. Malgré les bons chiffres de ventes, on n’en trouve pas si facilement, surtout en version-usine. Ces autos n’étaient pas très chères dans les années 80 et beaucoup ont servi de première voiture pour de jeunes permis. La fin des années 80 et le début des années 90, ont vu beaucoup de modèles trafiqués à outrance par les fans de la marque.

Avec l’inflation des prix dans la voiture ancienne, on estime qu’il faut débourser entre 8.000 et 12.000 € pour un modèle se rapprochant de l’origine. La Variant et le Fastback seront les plus recherchés. Reste que ces VW Type 3 possèdent un charme indéniable, simple, mais fiable, critères que les acheteurs recherchaient aussi dans ces années-là. Une vraie voiture plaisir en tout cas !

Photos complémentaires : Pinterest

bertrand

rédacteur et photographe à news d'anciennes. Passionné d'histoire et de véhicules anciens, il rejoint la rédaction de news d'anciennes en 2015. Armé de son fidèle Nikon, il écume les rasso et salons pour vous les faire découvrir.

Commentaires

  1. Jacques Lucarelli

    Bonjour,

    Quand vous écrivez
    « La fin des années 80 et le début des années 90, ont vu beaucoup de modèles trafiqués à outrance par les fans de la marque. »,
    je pense que vous avez fait une belle synthèse du type 3.

    Elle a la réputation d’être une voiture de pauvres. Encore plus que la cox.
    De plus, les pièces spécifiques sont introuvables.

    Répondre · · 19 février 2021 à 16 h 41 min

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