Essai d’une Peugeot 106 Rallye phase 2, une petite bombinette ?

Publié le par Fab Renesis

Essai d’une Peugeot 106 Rallye phase 2, une petite bombinette ?

Je n’ai pas connu la période où GTI et autres autos de cette époque faste osaient afficher les performances sur les publicités. Et même après le tournant 80-90, ils ont continué. Et c’est une de ses autos que je m’apprête à essayer, une Peugeot 106 Rallye. Ayant pu essayer des automobiles modernes bien plus puissantes et performantes, je m’interroge. Que vais-je ressentir au volant d’une « bombinette » des années 90 ?

Notre Peugeot 106 rallye du jour :

C’est en octobre 1993 qu’est commercialisé la Peugeot 106 rallye. Le concept est simple, vendre une auto abordable permettant de mettre un pied dans la compétition au plus grand nombre. Et comme sur les GTI qui ont précédé notre mouture de la 106, bientôt admise dans le cercle restreint des trentenaires d’ailleurs, il faut que ça se voit !

peugeot 106 rallye phase 2 37- Peugeot 106 Rallye

Notre Peugeot 106 Rallye est une phase 2. Mais comme la phase 1, elle bénéficie d’un kit large. C’est le signe distinctif des bombinettes des années 90. Quand les premières GTI se contentaient quelques fois de roues spécifiques et de quelques liserés rouge (qu’on retrouvait quand même sur les 106 Rallye Phase 1), là, on y va un peu plus fort.

À l’avant, le bouclier est spécifique. Le traitement tranche évidemment avec les versions basiques de la 106 qui se contentaient d’un bouclier noir, il est ici peint en blanc, comme le reste de la carrosserie. D’ailleurs, la spécificité de cette Peugeot 106 Rallye, c’est que les pare-chocs sont également blancs. Le bouclier vous servira, en plus des phares plus arrondis, à identifier une Phase 2. Finie la grande bouche qui prenait quasi toute la largeur de l’avant. Ici on retrouve deux ouvertures rondes et une mini-calandre centrale.

Le blanc, on le retrouve aussi sur les jantes. Qu’elles soient noires, rouges ou blanches, les Peugeot 106 Rallye ont toujours reçu ces jantes tôles blanches, vraie marque de fabrique de l’appellation Rallye apparue sur la 205 qu’on ne présente plus. Le blanc se retrouve aussi sur les rétros ou le becquet qui surplombe le hayon, deux choses qui ont été ajoutées. Particularité de la Phase 2 : les bas de caisse plus saillants.

Puisqu’on est à identifier les différences, notes que les autocollants rouges, bleus et jaunes sont plus discrets, moins 80s et que l’appellation Rallye se retrouve directement sur le flanc et plus seulement à l’arrière.

Le résultat global ? Une auto qui fait penser à une 106 Tunée… mais avec un certain goût. Et en plus, le ramage se rapporte au plumage !

Sous le capot de notre 106, le TU5J2

Quand la Peugeot 106 Rallye apparaît en 1993, elle reprend la philosophie de la 205. C’est la version dépouillée et remuante. Si la 106 se passe de version GTI, c’est la XSi qui a ce rôle performante / bourgeoise. Bref, le haut de gamme de la marque quand la Rallye reste la remuante.

La phase 1 reçoit un 1,3 litres à 8 soupapes, à Injection (et plus à carbus comme la 205), catalysé, qui sort 100ch à 7200 tours ! Le tout dans une auto de 800kg, c’est un rapport poids/performances plutôt sympathique pour une auto placée assez bas en gamme.

peugeot 106 rallye phase 2 30- Peugeot 106 Rallye

Néanmoins le restylage de 1996 va changer la donne. La XSi disparaît et la S16 de 120ch débarque. La Peugeot 106 Rallye en profite pour récupérer le 1,6L 8 Soupapes de 103ch à 6200 tours. Au moins, le couple augmente. Pour le côté nerveux, on peut toujours compter sur la boîte courte.

Notre modèle possède un kilométrage faible au regarde de son année : 89.500 kilomètres. À noter la présence de la boite à air d’origine, dont bon nombre les ont remplacé par des « kits d’admissions » sur d’autres.

L’intérieur de la Peugeot 106 rallye :

Nous sommes dans un modèle fin année 90, Français et qui plus est à caractère sportif, dont la philosophie est allégement maximum.

Le tableau de bord en parfait état est dans un classique plastique noir de cette époque. La planche de bord possède le strict minimum. Je découvre un intérieur à l’état exceptionnel hormis le volant qui a subi les affres du temps. Les compteurs sont d’un fond bleu, rappel à la moquette. Les sièges possèdent des motifs spécifique à la rallye. Température d’eau et d’huile sont les informations concernant le « moulin » pour le conducteur, pardon pour le pilote !

À noté, sur notre Peugeot 106 Rallye, la présence de la centralisation et des vitres électriques, une option à sa sortie. Ces équipements n’étaient d’ailleurs pas disponibles sur la Phase 1. Ils marquent le coup sur la Phase 2, mais cet embourgeoisement est nocif pour le poids qui est en nette hausse. Clairement, l’appellation Rallye de la 205 n’était plus qu’un souvenir.

On saluera l’intérieur strictement d’origine de notre Peugeot 106 Rallye du jour. C’est plutôt rare lorsque l’on sait qu’elles ont été nombreuses à être « choucroutées » à la sauce tuning ou avoir été utilisé en rallye, son but premier.

Au volant de la Peugeot 106 rallye :

Je monte à l’intérieur et m’installe dans le siège. Celui-ci est confortable, ferme mais pas trop, et j’y suis bien calé. Je démarre le « petit » 1.6L qui ronronne dans un doux bruit discret grâce à sa ligne. Quelques manœuvres pour sortir du parking me rappellent ce qu’est une automobile sans direction assistée (même la Phase 2 n’y était pas passée).

Au programme aujourd’hui en trajet d’essai, les belles routes serpentant dans le Pays Basque! Je traverse les petits villages et découvre une Peugeot 106 Rallye agréable à conduire en ville, capable de repartir très facilement même à bas régime, à l’aise dans le trafic quotidien du matin. L’auto est restée nerveuse même après son embourgeoisement. Et proposer des relances, c’est une bonne idée quand on connaît les villes et villages de 2022, parsemés de stops, de ronds-points de plus ou moins grande taille ou encore des fameux ralentisseurs.

La Peugeot 106 rallye est munie d’une suspension avant indépendante type McPherson quand l’arrière est confié à des type bras tirés et barre de torsion. La bonne nouvelle, c’est que ces attributs très sportifs ne transforment les pas dos d’ânes, plaques d’égouts et autres aspérités de la route en séance de torture pour vertèbres. Tout le contraire de bon nombre de petites ou plus grandes auto sportives actuelles, notamment celles « spécialement développées sur le Nürburgring ».

Le temps de sortir de la la ville, notre Peugeot 106 Rallye est enfin à température et la route se met à la fois à grimper et à serpenter. Un parfait terrain de jeu pour notre jeunette blanche. J’augmente le rythme progressivement.

La direction est extrêmement précise et directe mais elle reste un peu lourde, malgré le poids assez réduit de l’auto, mais à cause de l’absence de toute assistance. Oui, ça fait bizarre quand on a oublié ce genre de sensations ! La Peugeot 106 Rallye s’inscrit parfaitement là où je veux l’amener.

Je sens l’absence de puissance et de reprise à allure moyenne alors j’augmente celle ci et amène le moteur au régime maximum. Le levier de vitesse est précis même si son débattement me semble long mais les vitesses passent facilement. La boîte est assez courte, mais le moteur a de l’allonge. Du coup j’attaque la zone rouge et je n’ai pas tant besoin de tricoter.

Direction : ok. Moteur et boîte : ok. Maintenant, il reste l’organe le plus important quand on « attaque » au volant d’une Peugeot 106 Rallye : les freins. Finalement, rien à dire là-dessus ! Le dispositif est efficace et plutôt endurant. Cela dit, il est d’origine et je donne pas cher de sa peau sur quelques tours d’un tourniquet à trackdays. Mais comme les petites routes nous imposent des « pauses » régulières, les freins peuvent se reposer et rester endurants.

peugeot 106 rallye phase 2 12- Peugeot 106 Rallye

À ce rythme, c’est ambiance Rallye ! Tout d’abord grâce à l’absence d’insonorisation. J’entends le moteur qui délivre sa hargne jusqu’au 7200 tr/min et la Peugeot 106 Rallye plonge entre chaque virage serré avec une réelle facilité. La tenue de route est impériale, elle vire à plat grâce aux amortisseurs sport Koni (non d’origine) et barres anti-roulis (repris à la version XSI par Peugeot).

D’autres automobiles plus lentes que les vitesses autorisées (et c’est leur droit) devant viennent casser mon rythme. Alors j’en profite pour tester un dépassement en toute sécurité avec ce petit 1.6L atmo, et je suis agréablement surpris en regardant la vitesse initiale et celle atteinte.

Demi-tour à mi parcours cette fois en descente, prenant encore du plaisir et de belles sensations. Soit je n’attaque pas assez, soit les ingés de Peugeot on vraiment fait du bon travail. Les limites de la Peugeot 106 Rallye semblent hors de portée. Je pensais me traîner, après avoir vu la fiche technique, mais ce n’est pas le cas, la bombinette est pleine de vie et de performances. Je n’arrive pas à la faire bouger, et pourtant, ça avance fort, très fort !

Après m’être amusé, il est temps d’entamer le chemin du retour. Je calme le rythme, non pas qu’elle le demande, mais plus parce que je suis curieux. Finalement la Peugeot 106 Rallye est homogène et continue à être agréable, même à vitesse plus basse. C’est bluffant et je ne vais pas m’en plaindre. Même si la boîte est courte, en condition normale, la 5e tire assez long pour ne pas vous passer les tympans au mixeur, même sur voie rapide. Par contre, oubliez les reprises sur ce rapport, il faudra repasser la 4 pour tout dépassement.

Pour autant, on sent un lion en cage. Non, le daily, elle peut le faire, mais ce n’est pas son truc ! Comme une AX GT ou une Peugeot 205 Rallye tout simplement.

Allez, il est à l’heure de rendre à Philippe, patron de CforCar cette Peugeot 106 Rallye.

Conclusion :

Vous l’aurez lu, je suis parti ce jour sans aprioris mais avec des interrogations. Cette petite Peugeot 106 Rallye Phase 2 a parfaitement pu me répondre. Non il est inutile d’avoir des chevaux à la pelle pour prendre du plaisir.

Si le concept de l’auto c’est le sport, et que celui-ci est bien conçu, alors ce sera une réussite. Sans avoir vérifié ce que donnait la Phase 1, on peut dire que la Peugeot 106 Rallye Phase 2 a de beaux restes. Des restes qu’elle fut un peu une des dernière à vraiment mettre en avant. Les bombinettes suivantes, quelles que soient les marques qui les proposaient, misaient tout sur la course à l’efficacité et à la puissance. Et la simplicité, c’est bien aussi !

Les plusLes moins
Caractère moteurPas aussi fun qu’une Phase 1 ?
Vraie précisionRare en condition d’origine
Bombinette pour viragesPrix en hausse

Rouler en Peugeot 106 Rallye

On a l’habitude de vous servir ce plat-là ces derniers temps. Avant de rouler en Peugeot 106 Rallye, il faudra en trouver une… et ce ne sera pas si facile. Si l’aspect est déjà un peut tuning d’origine, beaucoup d’exemplaires ont reçu des bidouilles plus ou moins réussies (d’accord, plutôt dans la fourchette basse) et ont dénaturé cette auto.

Les plus recherchées, ce sont les phase 1 avec le 1.3 litres. Celles qui conservent finalement l’aura et la philosophie de la 205. On les trouve rarement sous les 12.000 € (et il faudra se méfier) et plus largement autour des 15.000 € voire, des 20.000 € quand l’état est vraiment irréprochable.

Les Peugeot 106 Rallye Phase 2 sont plus rares, mais elles ont moins d’aura que les premières. Du coup, les prix sont légèrement en deçà.

Si cette Peugeot 106 Rallye Phase 2 vous plait, elle est à vendre chez CforCar ! Elle est d’ailleurs bien placée niveau prix, surtout si on prend en compte son état, tant mécanique qu’esthétique, proche de la perfection !

Côté choses à scruter, hormis la glissière du siège et le joint de culasse (Phase 1), la Peugeot 106 Rallye est fiable et ne réserve pas trop de surprises… Si elle est toujours restée d’origine en tout cas !

Je remercie Philippe de m’avoir laissé essayer cette bombinette et David pour sa disponibilité et son co-pilotage.

Fiche techniquePeugeot 106 Rallye
Années1993-1996 : Phase 1 / 11.000 ex
1996-1998 : Phase 2 / 4000 ex
Mécanique
Architecture4 cylindres en ligne
Cylindrée1587 cm³
AlimentationInjection
Soupapes8
Puissance Max103 ch à 6200 trs/min
Couple Max132 Nm à 3500 trs/min
Boîte de VitesseManuelle 5 rapports
TransmissionTraction
Châssis
Position MoteurTransversale avant
FreinageDisques Ventilés AV et Pleins AR
VoiesAV 1395 mm / AR 1327 mm
Empattement2385 mm
Dimensions L x l x h3678 x 1610 x 1357 mm
Poids (relevé)970 kg
Performances
Vmax Mesurée193 km/h
0 à 100 km/h9,0s
400m d.a16,5s
1000m d.a30,5s
Poids/Puissance9,41 kg/ch
Conso Mixte± 8,4 litres / 100km
Conso Sportive± 14,1 litres / 100 km
Prix±15.000 €

Fab Renesis

Fabien est un amateur de moteurs à pistons rotatifs mais aussi un très bon photographe. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2020 et couvrira les événements du sud-ouest de la France.

Commentaires

  1. Hugues Chaussin

    Bonjour Fab. Merci pour cet article sur une auto que j’aime tant, avec laquelle j’ai parcouru plus de 120000 km au quotidien. Je la possède toujours d’ailleurs. Il est rare de trouver un véhicule aussi récréatif à conduire, aussi économique à rouler et facile à emmener. Un bonheur! Juste une remarque: la série 2 n’a jamais eu de becquet arrière, ni en série, ni en option. Le monsieur l’a rajouté. D’accord avec vous pour la fragilité des joints de culasse. S’agissant du fun (+ et -) la série 1 est plus marrante grâce à son moteur qui en veut, mais la série 2 bénéficie d’un châssis encore plus travaillé.

    Répondre · · 21 novembre 2022 à 18 h 59 min

  2. AgAdOu

    Bonjour,
    je passerai sur la cote estimée du véhicule, elle est propre à chacun.
    Dans l’ordre :
    – « Le blanc se retrouve aussi sur les rétros ou le becquet qui surplombe le hayon et qui apparaît avec la Phase 2 en 1996 » = les coques de rétroviseur sont en plastique brut d’origine, donc noires, et le becquet n’est pas d’origine sur les 106 rallye.
    – « Une auto qui fait penser à une 106 Tunée… » = que dire d’une Megane R26R ou Trophy R, Polo WRC, etc. avec tous ces autocollants.
    – « il fera de cette phase 2 un relatif insuccès commercial : 4000 exemplaires en deux ans contre 11.000 exemplaires en trois ans pour la précédente mouture. » = 12000 exemplaires de ph2, 16000 de ph1. Et vraisemblablement autant de ph1 que de ph2 sur les routes françaises à l’heure actuelle.
    – « …rappellent ce qu’est une automobile sans direction assistée (même la Phase 2 n’y était pas passée) » = si, en option (comme les vitres électriques et la fermeture centralisée à distance sur cet exemplaire).
    – « barres anti-roulis (repris à la version XSI par Peugeot). » = non, barres anti-roulis avant et arrière d’un diamètre supérieur à l’XSi (et à la rallye ph1 pour l’arrière).
    – « Côté choses à scruter, hormis la glissière du siège et le joint de culasse » = la glissière n’est pas le problème, c’est la tôle de fixation sur la caisse qui s’ouvre. Le joint de culasse sur ph2 n’a pas de faiblesse, contrairement à la ph1 sur laquelle il est plus fragile.

    Et pour finir, l’autoradio n’était pas disponible sur 106 rallye phase 2, même en option.

    Pour que cette rallye vaille de loin le prix demandé il faudrait qu’elle soit irréprochable, ce qui n’est pas le cas (absence du cache batterie, autoradio non adapté, parechoc arrière découpé pour le silencieux, becquet et coques peintes, kit déco sur la malle suspect et mal positionné, inscriptions bleues sur le levier de vitesse absentes, la jauge à huile qui n’est plus que l’ombre d’elle même, moquette suspecte).

    Répondre · · 21 novembre 2022 à 20 h 27 min

    1. Benjamin

      Difficile de trouver des infos fiables sur le modèle. Alors on vous remercie des précisions.
      Par contre, on se doit de parler de l’auto qu’on a entre les mains (chacune est différente comme vous l’avez dit) et on doit donc juger la direction sans assistance.
      Et pour les autres autos que vous citez dans notre appréciation du tuning (qui n’a rien de péjoratif d’ailleurs), elles le sont encore plus, c’est certain.

      Répondre · · 21 novembre 2022 à 20 h 42 min

    2. A.O

      Merci (encore une fois) Newsdanciennes pour ce reportage qui respire la passion automobile.

      Alors n’en déplaise aux détracteurs 2.0 derrière leurs ordinateurs: oui il y a des petites erreurs dans le texte, oui il y a des chiffres inexacts, oui la voiture n’est pas parfaite, mais est-ce important ?

      N’oublions pas de souligner que AgadOu est en train de reconstruire une 106 Rallye, refrapper des numéros de série d’une autre voiture (interdit par la loi, seul le constructeur a le droit de le faire), mettre un moteur d’une XS épave… (Et oui je suis aussi inscrit sur le forum 106rallye 😉 )

      Alors entre une auto d’origine à quelques détails près, ou bien une ex voiture de rallye avec une carte grise d’une autre auto et un moteur donc le numéro correspond à une XS, le choix est vite fait.

      My 2 cents.

      Répondre · · 22 novembre 2022 à 8 h 58 min

  3. San-AutoReverse

    Sympa comme article. Difficile d’en trouver une propre aujourd’hui. J’adore cette auto. C’est peut être la seule youngtimer qui aie un vrai intérêt pour moi. Ce sont des autos faciles, confortables et fiable.

    Répondre · · 9 janvier 2023 à 12 h 23 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.