Concepts et Études, ép. 28 : Audi Avus, quand Ingolstadt affirme ses ambitions

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 28 : Audi Avus, quand Ingolstadt affirme ses ambitions

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous pour cela le 3e dimanche de chaque mois (les autres sont là). Aujourd’hui abordons l’Audi Avus.


Dans les années 80, Audi est en pleine transformation. Sous l’impulsion de Ferdinand Piech, la marque fait feu de tout bois et cherche assurément à devenir le haut de gamme du groupe VAG. C’est lancé dans cette dynamique qu’apparaissent deux prototypes à l’horizon 1991.

Viser encore plus haut

Face à BMW et Mercedes-Benz, difficile pour Audi de se creuser une petite place au soleil. Il va falloir ruser, car les deux sont plus que bien installés. Les Audi 200 et V8, bien qu’abouties, peinent encore à concurrencer les machines de Munich et Stuttgart en haut de gamme.

Reste donc une chose à faire frapper les esprits, fort, et affirmer ses ambitions. Pour ce faire, la marque aux anneaux va présenter coup sur coup deux concepts à la philosophie radicalement différente qui permettent de donner le ton.

Au Salon de Francfort 1991 c’est la Quattro Spyder qui est présentée, sous la forme d’un successeur, quasi prêt à la production, de la Quattro. Mais un mois plus tard, c’est à Tokyo, il y a tout juste trente ans, qu’Audi éclipse tout le monde, avec l’Avus, avec sa robe polie (la légende voudrait que le polissage ait été ordonné à la dernière minute par Ferdinand Piech, alors que la voiture était prête à être chargée pour Tokyo).

Entre héritage et futur

Avec le nom de son prototype, Audi ne cache pas ses ambitions de renouer avec les heures de gloires d’Auto Union, signées sur le circuit de l’Avus dans les années 30. N’oublions pas que les quatre anneaux, logo emblématique de la marque trouve son origine avec Auto Union, groupement des constructeurs DKW, Wanderer, Horch et Audi (ces deux dernières ayant toutes les deux été fondées par August Horch, mais nous nous éloignons du sujet qui nous intéresse aujourd’hui).

Pour continuer la filiation, la voiture est présentée dans une teinte pour le moins évocatrice, la carrosserie est en effet intégralement polie, laissant apparaitre directement sa structure en aluminium, ce qui sera le fer de lance de la marque pour les années à venir.

Une fiche technique à faire rougir les voisins

Esthétiquement l’Audi Avus est dans l’air du temps, son profil n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de l’Isuzu 4200R que nous avons abordée il y a quelques mois. Cependant, ce n’est pas le design de cette supercar qui est le plus marquant (même s’il est loin de laisser le spectateur indifférent).

Là où l’Avus se démarque vraiment, c’est par sa fiche technique. Comme dit plus haut, la carrosserie est en aluminium, de même que le châssis. La voiture accueille un étonnant 12 cylindres en W de 6 litres de cylindrées (en l’occurrence, trois bancs de 4 cylindres espacés de 60° chacun), 60 soupapes, accouplé à une boite de vitesse à 6 rapports, entrainant les quatre roues, également directrices, chose qui n’était pas encore entrée dans les mœurs à l’époque (même si on avait vu une transmission relativement similaire sur la Nissan Mid-4)

Annoncée pour 509 chevaux déplaçant un poids contenu à 1250 kg, les performances étaient estimées à 340 km/h en pointe et un 0 à 100 abattu en 3 secondes, excusez du peu !

L’Audi Avus de nos jours

L’Audi Avus n’a jamais rencontré la route, et pour cause, son moteur n’existe pas ! C’est un bloc de bois orné d’accastillage plastique qui vient trouver sa place dans la baie moteur. Cependant, elle affirmera la volonté d’Audi d’aller affronter ses concurrents germaniques sur le marché des voitures de sport haut de gamme en annonçant l’arrivée d’un 12 cylindres à Ingolstadt. Ironie du sort, le douze cylindres maison sera abandonné pour une architecture développée à partir du VR6 du groupe VW.

L’Avus est toujours visible de nos jour au musée de la marque, à Ingolstadt.

Crédits photo : Audi, Wheelsage.

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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