Broadspeed GTS, la Mini ultime ?

Publié le par Pierre

Broadspeed GTS, la Mini ultime ?

Vivre en Angleterre est, pour l’amateur d’automobile, comme vivre dans un immense magasin de jouets. C’est aussi le meilleur lieu pour chasser des licornes, ces voitures rarissimes qui viennent vous rappeler que, peu importe le nombre d’informations que vous accumulez, il y en a toujours à découvrir. La Broadspeed GTS rentre définitivement dans cette catégorie, venez la découvrir avec moi.

C’est une voiture que j’ai volontairement laissé de côté lors de mon retour sur E-Type 60. D’une part car le projecteur était braqué sur la Type E, d’autre part parce qu’il fallait que je creuse mon sujet. Eh oui, je ne le nierai pas, je ne la connaissais pas, et pour cause ! La Broadspeed GTS est unique.

Broadspeed, Jaguar, mais pas seulement

Si vous êtes comme moi, le nom Broadspeed ne vous est pas inconnu. Il vous rappelle surement les monstrueuses Jaguar XJ12C qui ont écumé le championnat d’Europe de tourisme. Ou plutôt, ce qui vous vient à l’esprit est la version civile (mais absolument pas civilisée) immortalisée sur le petit écran aux mains de John Steed dans les dernières saisons de Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Mais ce n’est pas par là que tout a commencé. En effet, Ralph Broad a démarré sa carrière en tant que pilote. C’est au début des années 60 qu’il commence à proposer des kits pour Mini. Avec les fonds apportés par ces kits, il crée l’écurie Broadspeed en 1962 et continue à courir sur Mini. Ses voitures offrent des performances comparables à celles des Cooper engagées par l’usine.

A partir de 1965, Broadspeed commence à se rapprocher de Ford, qui les a contacté pour engager l’Anglia en BTCC. Le partenariat amènera même à la conception d’une version turbo du V6 Essex, qui ira se cacher sous le capot de la Capri Bullit.

Ce n’est qu’en 1974 que Broadspeed « rentre à la maison » en devenant l’équipe d’usine engageant des Triumph Dolomite pour British Leyland en BTCC. Après avoir gagné le titre cette même année, Broadspeed engage la XJ12C en ETCC pour la saison 1975, sans grand succès, mais une simple série télévisée permettra à la voiture (et à Broadspeed) de rester dans les mémoires.

En 1977, Ralph Broad vend sa société et prend sa retraite.

La Broadspeed GTS, Mini pour les grands

A partir de 1966, Broadspeed propose une version pour le moins originale de la Mini, la GT 2+2. La voiture est modifiée en profondeur au niveau de la carrosserie, adoptant un arrière fastback, mais ce n’est pas tout.

La mécanique est largement revue : culasse retravaillée, conduits d’admission polis, nouvel arbre à cames, barre antiroulis, et la liste est encore longue. Toutefois, le tarif prohibitif de la bête empêchera la belle de rencontrer le succès et la production s’arrête après seulement 28 exemplaires produits.

Et parmi ces 28 voitures se trouve celle qui nous intéresse : la Broadspeed GTS. Il s’agit d’une GT 2+2 construite à partir d’une Mini Cooper S, mais tant côté mécanique que côté carrosserie, le travail est massif.

L’intérieur a été vidé (finie la banquette rabattable qui permet d’accéder au coffre), les panneaux de carrosserie sont tous en fibre de verre, afin de gagner du poids et le châssis est rigidifié.

Côté moteur, on reprend tous les éléments déjà évoqués plus haut, mais ce n’est pas tout, le bloc fait maintenant 1366 cm³. Les chiffres de puissance n’ont jamais été communiqués officiellement, mais on table sur une fourchette de 120-140 chevaux… dans une Mini ! De quoi aller titiller les 230 km/h en pointe, excusez du peu.

La voiture sera engagée dans quelques courses, et elle gagnera sa classe à quatre reprises, aux mains de John Fitzpatrick.

Une chose est sûre, avec son kamm back et son moteur gonflé, la Broadspeed GTS ne passe pas inaperçue. Et même s’il y a peu de chances de la voir dans l’Hexagone, vous avez maintenant de quoi briller en société en parlant de la Mini.

Crédits photo : News d’Anciennes, Woodham Mortimer

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. philippe

    Monstrueuse n’est pas l’adjectif que j’utiliserai pour les XJC V12 Broadpseed, mais plutôt « bestiale » car c’est plutôt cette ridicule Mini greffée façon Aston DB6 qui est monstrueuse.
    La voiture de John-Steed est kitée carrosserie sur la base d’un coupé de pré-prod, un V12 carbu 253cv. Le coupé carbu n’a pas été produit en série, passé à l’injection 285cv comme les berlines en 1974. Il a été envoyé en restauration chez Cheshire-Classic et depuis qu’ils ont fait faillite on en a perdu la trace.

    Répondre · · 7 juillet 2021 à 14 h 09 min

    1. Pierre

      Je vous concède le choix malheureux d’adjectif (malheureusement, quand le français n’est plus votre langue d’usage depuis plus de 5 ans, même avec toute la bonne volonté du monde, on en perd les subtilités, toutes mes excuses). En revanche, même si je concède que la GTS n’est pas la plus élégante qui soit (sans parler du biais de nostalgie), les règles aérodynamiques sont les mêmes pour tout le monde, et dans les années 60, un arrière plongeant sur un kammback est la norme pour aller chasser la vitesse maximale, faisant de la Broadspeed GTS un reflet de son époque.

      Merci pour les précisions concernant la voiture de Chapeau Melon, je l’ignorais totalement

      Répondre · · 7 juillet 2021 à 21 h 00 min

      1. philippe

        Je n’ai rien contre le Kammback bien au contraire par contre le problème est que provient des proportions de l’ensemble. Le profil imite la DB4 (certes non Kammback) mais l’avant est bien trop court et la custode bien trop longue.. A tout prendre la Mini-Marcos toute aussi Kammback est mieux proportionnée.

        Répondre · · 7 juillet 2021 à 23 h 08 min

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