1949 : la première auto à moteur arrière s’engage au Mans… c’est une 4CV

Publié le par Benjamin

1949 : la première auto à moteur arrière s’engage au Mans… c’est une 4CV

Le moteur arrière ou central arrière est devenu la norme pour les autos qui ont gagné les 24h du Mans. La dernière auto à moteur avant qui l’ait emporté c’était la Ferrari 330 TRI/LM Spyder en 1963. Pour autant cela ne faisait pas si longtemps que le moteur arrière était en course. Et la première auto à l’avoir étrenné n’est pas celle qui nous viendrait à l’esprit en premier. C’est la Renault 4CV !

Les premières expériences sportives de la 4CV

L’objectif de la Régie au moment où elle sort sa 4CV n’est certainement pas de créer une sportive. On vous parle de sa genèse dans cet article qui lui est dédié :

Pourtant, l’auto se retrouve engagée en course. Le déclic intervient sur la course de côte du Mont Ventoux 1948 quand les autos s’adjugent les 5 premières places !
Suivent divers engagement notamment à la Coupe des Alpes (jalon important de la naissance de la marque Alpine), au Tour de France Automobile ou encore au Monte Carlo avec la victoire de Rosier en 1949 !

Les 24h du Mans 1949

C’est la reprise ! Après l’interruption due à la guerre, les 24h du Mans ne repartent pas de suite. La raison est simple : l’aérodrome juste à côté du circuit a été utilisé par l’armée allemande. Et les bâtiments de l’ACO également. Résultat : un bombardement de la Royal Air Force n’a laissé qu’un champ de ruines qu’il faut reconstruire.

Tout est prêt en 1949 et la course reprend ses droits. 49 équipages seront au départ. C’est la première pour Ferrari en tant que constructeur (qui va remporter la course avec une 166) et on retrouve les concurrents habituels venus d’Angleterre : Alvis, Aston Martin, Frazer Nash, Bentley ou MG.
Mais les autos françaises sont venues en nombre. Les gloires passées que sont Delahaye, Talbot-Lago et Delage sont au rendez-vous. Tout comme nombre d’autos plus petites parmi lesquelles des Simca (dont une Gordini), des D.B mais aussi une Renault.

C’est donc une 4CV, une auto « normale » à peine préparée pour l’occasion. Les versions sportives ne sont pas encore au catalogue de la marque et Camille Hardy et Maurice Roger s’engagent en catégorie Sport de moins de 1.1 litres avec leur motte de beurre frappée du numéro 57. Si la présence d’une telle populaire est étonnante, elle n’en marque pas moins l’histoire puisque c’est la seule auto à moteur arrière à s’engager… et la première de toute l’histoire de la course !

La 4cv aux 24h du Mans 1949

À l’époque, l’ordre de départ est dicté par les cylindrées moteurs. Les gros devant, les petits derrière. La 4CV est donc 46e sur la grille, seules deux Aéro Sport et une Simca 6 ont des moteurs plus petits et partent derrière.

Après un départ « couru », la petite française s’élance. Elle ne parcourra que 283.322 km soit 21 tours avant que ses soupapes ne causent son abandon. Son meilleur tour est bouclé en 7:53.00, ce qui n’est pas ridicule quand on pense aux 32 ch et aux Hunaudières !

Les 4CV reviendront au Mans

Hardy et Roger ont donné des idées ! L’année suivante ce sont 5 Renault 4CV qui seront au départ ! Et les résultats seront là puisque trois verront l’arrivée, la première à la 24e place et elles signeront un triplé de catégorie !

Renault 4CV au Mans 1950 les 24heures.fr-

En 1951 Renault dévoile une version sportive de l’auto. C’est la 1063. Un gros travail est effectué sur le moteur dont la compression est augmenté, l’embiellage renforcé et l’alimentation est confiée à deux carburateurs. Résultat : 35 ch ! Le circuit d’huile embarque 4 litres au lieu de 2 et l’embrayage est renforcé. Les trains sont un peu revus avec une direction modifiée, et des amortisseurs supplémentaires à l’arrière. De plus le moteur est passé sous la barre des 750 cm³ ce qui permet de passer dans la classe d’en dessous !

Aux 24h du Mans les nouvelles 1063 sont engagées par des privés, mais aussi directement par l’usine. Résultat : une nouvelle victoire de classe et des temps au tour qui descendent sous les 7 minutes.

En 1952 on a amélioré la puissance : 43ch et 105 km/h de pointe. Deux autos seront à l’arrivée mais ratent la victoire de classe. En 1953 une seule auto voit l’arrivée et Renault arrêtera les frais. D’autres autos privées seront engagées en 1954 mais sans grand résultat.

Les 4CV 1063 sont évidemment des autos qu’on remarque au Mans Classic. Déjà en 2022, Renault Classic en avait engagé 3 et on en verra trois autres dans quelques semaines !

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Photos : Pinterest, l’automobile ancienne, Les24heures.fr

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Jean Paul DURAND

    Bonjour,
    -La Ferrari 330Tri, c’était en 1962.
    -Moteur arrière au Mans, une pensée pour la MAP diesel de 1950
    -Reconstitution de la 4CV Lm 1951, la numéro 50 n’avait pas de cocardes
    Bien amicalement
    Jean Paul DURAND

    Répondre · · 5 septembre 2019 à 17 h 05 min

    1. Benjamin

      Merci des précisions.
      Oui la reconstitution de la LM de 51 a été un peu exagérée…

      Répondre · · 6 septembre 2019 à 9 h 23 min

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