Vieilles bécanes à gogo au Salon du 2 Roues 2022 de Lyon

Publié le par Fabien

Vieilles bécanes à gogo au Salon du 2 Roues 2022 de Lyon

Le Salon du 2 Roues 2022, à Lyon Eurexpo, est en fait, une opportunité. C’est vrai, les motards nous disent régulièrement que News d’Anciennes traite plus de l’auto que de la moto. Alors quand l’occasion se présente, et que tous les signaux sont aux vert, on va goûter les charmes des bécanes et de leurs dérivés à 3 roues. Car on aime aussi ces mécaniques !

Au départ, je pensais trouver quelques stands dédiés aux anciennes, et que le tour me prendrait une journée sur les quatre que dure de l’événement. Mais à la réception du plan, avec 4 halls bien remplis, j’ai bien vite reconsidéré la chose.

En effet, il n’y a pas que sur 4 roues que l’on fête les anniversaires ! Alors, bien sûr, j’avais prévu de prendre un moment sur le stand Gauthier, pour les 51 ans de la marque, comme vous l’avez déjà sûrement lu (sinon, c’est par ici).

Mais c’était oublier les 50 ans de la Kawasaki Z1 ou de la Honda CR, les 60 ans de Yamaha, ou encore, les stands dédiés à des épreuves de référence comme le Bol d’Or, le Tourist Trophy, sans oublier la vente aux enchères organisée pour l’occasion.

Alors, enfourchez votre bécane préférée, et comme on dit en anglais « let’s go for a ride ! » Et en français : « en route pour une virée en 2 roues »…

L’anniversaire Gauthier

A tout seigneur, tout honneur. C’est quand même la passion de Guy Mazurier, secrétaire/trésorier du Club Gauthier, qui m’a conquis et m’a convaincu de couvrir le Salon du 2 Roues 2022.

Le stand était impressionnant avec les 51 motos exposées, plus 2 « sorties de grange » et un cadre. Il n’y avait peut être pas la moto qui a forgé la légende, la toute première dont le cadre avait été réalisé avec des tubes d’échafaudage, mais toute l’histoire de la marque était là.

Peu de modèles différents, mais, pas 2 motos identiques. Les motos étant assemblées 2 par 2 avec les pièces que Jean-Claude Gauthier était allé chercher en J7. Et pour peu qu’une discussion ou la résolution d’un problème fasse éclore une idée, elle était immédiatement mise en oeuvre, quitte à prendre les pièces d’un autre modèle en construction qui attendrait l’arrivage suivant !

Artisan innovateur pourrait-on dire aujourd’hui, ou créateur de génie. Car cette petite production a fait grincer des dents de grosses écuries sur les compétitions auxquelles « David et Goliath » se confrontaient.

Et en tête des motos exposées, il y avait même la moto préférée de Jeanine, Mme Gauthier : la seule et unique GA3 construite, plus proto que série, retrouvée par hasard au fond d’une grange. Fière dans son carénage jaune et vert.

En fin de salon, il y avait aussi une GA2 à bulle blanche, en cours de restauration, à la décoration unique : le créateur, son épouse, et les pilotes de la marque ont tous signé la moto lors de cette rencontre. Cette moto est en quelques minutes devenue témoin d’une époque désormais révolue, où la passion, le talent, pouvaient s’exprimer du fond d’un garage.

Quelques autres anniversaires

Je vais surement en oublier, tant il y en avait, mais compte tenu de la taille du Salon du 2 Roues 2022, j’espère que les oubliés ne m’en voudront pas trop. Au passage, avec plus de 85000 visiteurs, le salon a battu cette année le record de fréquentation de l’année 2020.

Côté japonaises

Chez Kawasaki, l’événement tournait autour de la Z1 qui fêtait ses 50 ans. En 1972, Kawasaki se lance dans le moteur 4 temps, 900 cm3, avec une moto à l’ingénierie parfaite. Un design moderne, un châssis qui surpasse la concurrence, une mécanique fiable et performante à la sonorité envoûtante. Elle avait tous les atouts pour connaître le succès… Qu’elle a connu.

Et pour mémoire, Johnny, notre Jojo national, a fait des infidélités à Harley au guidon d’une Kawa au design unique. Le nombre de 900 Z1, de Z1000, et autres descendantes routières endurance ou GP, toutes en état exceptionnel, rassemblées sur le plateau du Salon du 2 Roues 2022, avait de quoi impressionner !

De son côté, Yamaha fêtait ses 60 ans… Compte tenu de l’histoire du constructeur de moto Nippon qui a débutée en 1955 avec la YA-1, il convient de préciser que l’anniversaire porte sur le premier engagement en Grand-Prix, puisque la première compétition à laquelle une Yamaha a été engagée par la marque est le GP de France 1961. Un engagement qui ouvre la voie à la première victoire en 1963 et au premier titre de champion du monde constructeur en 1964 !

Pour Honda, c’était la CR qui était à l’honneur puisqu’elle fête ses 50 ans. Cette emblématique moto tout-terrain est basée sur un moteur 2 temps refroidi par air. Pour agrémenter le stand, on pouvait voir un magnifique T1 Split, dans le même état que les motos présentées : superbe !

A mi-chemin entre Japon et France, Japauto mettait à l’honneur sur ce Salon du 2 Roues 2022, les modèles Honda de 1972 tant en routières qu’en sportives, avec notamment la 1000 VX préparée par le concessionnaire parisien. Au Bol d’Or 1972, Japauto avait engagé 3 motos, l’une bleue, la seconde blanche, et la troisième rouge. C’est cette moto, avec ses stickers et ses longues portées, qui était exposée.

Les Italiennes

L’expo qui ne pouvait être manquée, immédiatement entre le dôme d’accueil et le hall 6, fêtait les 100 ans de la marque Moto Guzzi, fondée en 1921 à Mandello del Lario. L’intérêt était dans la diversité, avec des Guzzi au V-Twin bien entendu, mais également beaucoup de modèles aux moteurs à l’architecture plus classique ou bien moins puissants, de l’origine à nos jours.

J’avoue être tombé en admiration pour ce modèle à 4 sorties d’échappement dont la bulle se lie au garde-boue avant, pour reproduire la tête de l’aigle, blason de la marque transalpine en hommage au pilote Giovanni Ravelli. Malheureusement, personne pour me renseigner en français ou en anglais sur ce modèle… Il va falloir que je me mette à l’italien !

Moto Morini présentait également des modèles emblématiques, produits tout au long de ses 85 ans d’existence, du triporteur d’origine, aux motos, dont les premiers modèles datent de 1946.

Compte tenu de la Pandémie, et bien qu’il soit né le 16 septembre 1920, le Salon du 2 Roues 2022 célèbre dignement Lino Tonti « l’ingénieur de tous les défis », qui contribua à la grandeur de la moto italienne, pas par sa marque Linto, mais surtout par ses passages chez Gilera, Guzzi, Benelli, etc.

Les anglaises

L’anniversaire d’outre-manche qui se taillait « la part à Lyon », c’était sans nul doute Triumph qui fêtait les 120 ans de leur première moto ! Pour mémoire, Triumph, firme de Coventry née en 1883, est anglaise presque jusqu’au bout des pneus. Presque ? En fait, le créateur de la société est un immigré allemand,  Siegfried Bettman, qui lui donne en 1886 son nom actuel, résultat d’une démarche marketing, Triumph se comprenant aussi bien en anglais, qu’en français, ou en allemand.

En bref, le dôme d’Eurexpo mettait ces anglaises à l’honneur, réparties par dates de productions en fonction du type de pompe à essence utilisée sur la période. Original et intéressant. Se mêlaient à cette rétrospective quelques Peugeot, Terrot, Nimbus, et autres marques. Les clubs également étaient bien présents !

Les expositions

Dans les différents halls du Salon du 2 Roues 2022 s’égrènent quelques expositions.

A Taste of America

Ou pour traduire, un parfum d’Amérique… Car parmi les expositions, les plus hauts en couleur, et c’est un euphémisme, sont ces spots dédiés aux « easy riders », chicanos, et autres motos personnalisées type choppers d’outre-atlantique. L’Amérique dans tous ses états, en quelque sorte.

Yamaha encore

Beaucoup de souvenirs me sont revenus en mémoire quand j’ai vu le stand dédié à la Yamaha XT 500 et son monocylindre qui continuait à taper dans les fesses même après être descendu de l’engin ! Les versions avec réservoir en acier brut auront toujours ma préférence, même si sur ces modèles, la cuisse droite du passager avait tendance a bien chauffer sur le parcours. Et cette expo était difficile à louper, bien rehaussée par une cox jaune du plus bel effet.

Pas bien loin de la XT, le TZ Club de France revient sur ces Yamaha de compétition clients. Vendues prêtes à courir, avec leur caisse de pièces de rechange, ces machines ont révélé de grands pilotes, comme Bollé, Goddard ou encore Read.

En 1973, la première Yamaha TZ est une 350 cm3, bicylindre, 2 temps refroidissement liquide, et embrayage à sec. Sur cette base, ont ensuite été développé des motos de 125 à 750 cm3, du monocylindre au 4 cylindres. Une moto fabriquée jusqu’en 2003 et commercialisée jusqu’en 2005. La présentation est plutôt originale puisque les carénages sont suspendus au dessus des motos présentées, nues sous les projecteurs.

Le Bol d’Or

Pour rester dans la compétition, une superbe exposition présente les motos ayant participé au Bol d’Or. Cette épreuve reine d’endurance, la première à s’être disputée sur 24h, fête ses 100 ans. Et l’hommage rendu au Salon du 2 Roues 2022 est beau avec des engins aux noms illustres encore stickés sur les carénages.

La Tourist Trophy

Direction l’Ile de Man, blottie entre le Royaume Uni et l’Irlande, pour prendre le départ d’une course routière les plus folles : la Tourist Trophy ou Isle of Man TT. L’objectif est simple : être le plus rapide sur les 6 tours de l’île. Dans sa forme actuelle, la TT date de 1911. Chaque tour compte 60 km, et 264 virages.

Dans ce tourniquet géant, nombreux sont ceux qui ont perdu la vie, ce qui n’empêche pas cette course d’avoir un succès planétaire, jamais démenti. Wayne Gardner aurait dit que c’était une course folle, qui devrait être interdite. Elle ne l’est toujours pas, et elle reste probablement l’une des seules épreuves 100% authentique aujourd’hui.

Mob, solex et compagnie…

Histoire de ralentir un peu, allons rendre une petite visite à tous ces exposants de meules, solex, mob, et brêles en tous genres du « mobshow » !

Une belle occasion de revenir sur les historiques de marques comme Peugeot, MBK, 51, 103SP, solex et bien d’autres. Tout ça fleure bon l’adolescence où on bidouillait le moteur, on libérait l’échappement, où en quelque sorte, on faisait nos armes d’apprentis mécanos. Mais ici, pas de customisation, que de belles meules dans leur état d’origine, qui fleurent bon la ville et la campagne.

Un stand toutefois est à retenir dans l’espace de mobilité électrique du Salon du 2 Roues 2022, car il montre que le rétrofit (oui, on avait défini le mot, par ici) n’est pas uniquement réservé aux 4 roues. Ici, c’est un 103 et un Solex qui ont été rétrofités par la société NOIL. Le travail sur le solex est intéressant, car il conserve vraiment l’esthétique de l’antique vélo mû par un galet sur sa roue avant.

Et les françaises dans tout ça ?

Beaucoup de clubs mettaient en avant les marques françaises. Monet-Goyon, Dollar, New Map (la marque locale), Motoconfort… Une foultitude de marques qui met en avant le dynamisme de la france en matière de motos sur la première moitié du XXe siècle. Cette représentation s’étendait à d’autres réalisations de l’industrie française d’après-guerre, bien moins prolifique, mais toujours présente et innovante.

Et les autres…

On citera Zundapp, marque Allemande, Motosacoche d’origine Suisse, BMW, et beaucoup d’autres, dont voici un aperçu, à continuer dans la galerie de fin d’article. A noter cette Allemande de 74, équipée d’un moteur à piston rotatif, de type monopiston refroidi par air : la Hercules W2000.

La vente aux enchères publiques

Une vente aux enchères, c’est un show, un spectacle qu’il faut vivre au moins une fois.

Et au Salon du 2 Roues 2022, il y avait de quoi suivre, avec près de 200 lots à la vente. Des motos, pour certaines, à l’histoire intéressante, ou emblématiques.

La vente a été répartie sur 2 jours, le samedi et le dimanche. Et contrairement aux ventes automobiles, les tarifs pour des motos en bon état sont généralement plus accessibles. Sur la vente, on pouvait trouver son bonheur entre 200€, fourchette basse pour un Chappy Yamaha ou un Ciao de Piaggio, et 35000€, fourchette haute pour une Honda VFR 750 R RC 30 de 1988.

Mais difficile d’assister à l’intégralité de la vente !

Et beaucoup d’autres attractions

Bien entendu, difficile de faire un tour exhaustif des stands sur ce Salon du 2 Roues 2022. Mais c’est l’occasion de faire part de l’initiative de notre ami et contributeur Alexandre Pierquet. Fort de son expérience dans le road-trip avec sa chronique Roadbook d’Anciennes, mais aussi l’organisation de rallyes avec Bed & Historic Motors, et surtout du fait de son amitié avec Hubert Auriol, Alexandre organise actuellement un Rallye en hommage au vainqueur du Paris-Dakar l’Hubert Auriol Classic prévue pour les 8 et 9 octobre 2022. Mais nous vous en reparlerons !

Les organisateurs du Sologne Desmo Tour, recherchent de leur côté, des motos anciennes pour le 7 mai prochain et la 1ère édition de ce road-trip en deux-roues italiens.

Un autre stand a retenu mon attention, tant l’activité est confidentielle et pourtant réellement génératrice d’adrénaline ! c’est le demi-fond promu par Stayer France. Le demi-fond, ce sont ces compétitions où un cycliste est entraîné par un Derny (vélo motorisé de marque Derny, inventé par Roger Derny) ou par une moto modifiée.

Le pilote du deux-roues motorisé étant debout sur les pédales, le guidon est déporté. Tout type de moto peut être transformé et même actuellement, compte-tenu de la faible diffusion de ce sport, ce sont souvent des motos vintage qui sont utilisées, car petits budgets.

Un petit détour par des préparateurs qui personnalisent les motos de clients désireux de rouler autrement, par des artistes designers ou peintres. On s’achète un casque vintage ou des équipements.

On fait ensuite un détour dans l’histoire, avec une frise chronologique des side-cars de compétition, sans oublier de prendre une gorgée modérée d’un Morgon si proche de Norton.

Un frisson en assistant à des attractions comme le Trial Monster, ou pour ceux qui le souhaitent, manger du sable au bord de la piste Trail in/out-door, écouter un concert rock…

Et enfin, se retrouver nez à nez avec un stand spécialisé dans la Honda 125 XLS, qui organise des événements décalés autour de cette moto, et pousse son délire jusque dans les produits dérivés. Comme le disent les créateurs de Black-Yack, « Black-Yack c’est un état d’esprit, c’est une philosophie, que dis-je c’est un mode de vie!!! » Du fun en perspective.

L’occasion aussi de croiser l’équipe Classic Expert posant fièrement devant une superbe Mobylette ainsi que quelques membres de l’association des 3A, organisatrice du Salon Epoqu’auto (pour revoir l’édition 2021, c’est par ici) , qui présentait une Vespa et une sublime Lancia Aurelia.

Au final, en 2 mots, et quelques photos…

Le Salon du 2 Roues 2022, c’est un show permanent, ce sont des rencontres toutes sympathiques, c’est un esprit motard et solidaire. Le Salon du 2 Roues 2022, c’est un parfum de liberté après 2 ans de Pandémie… Et c’est vraiment bien !

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. dominique buisson

    et meme pas un mot sur  » L INTREPIDE  » !!!!!! la course indor des gentlemans !sur des motos des années 30

    Répondre · · 10 mars 2022 à 11 h 51 min

    1. Fabien

      Et non. En espérant que l’animation soit encore au planning de l’an prochain.

      Répondre · · 10 mars 2022 à 12 h 12 min

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