Stéphane Plassart, En Double File, illustration et évocation

Publié le par Vincent

Stéphane Plassart, En Double File, illustration et évocation

C’est effectuant des recherches sur le marque française D.B que j’ai découvert les créations de Stéphane. Après avoir flashé sur ses illustrations, j’ai décidé de le rencontrer pour en apprendre plus sur son processus créatif et sa passion des anciennes. 

Stéphane Plassart, de l’art appliqué aux illustrations

Stéphane Plassart a suivi une formation de designer industriel mais n’a jamais exercé dans ce domaine. Cependant, il s’est servi de ses compétences pour travailler en agence de pub en tant que graphiste, puis comme directeur artistique, avant de devenir responsable de création. En 2010, il décide de se détourner de ce travail à la commande pour développer l’activité de design d’espaces et de « branding », l’image et le design de marque. Il s’associe à un ancien collègue pour créer une petite agence en « branding ». Ensemble ils répondent notamment à des demandes d’aménagement d’espace et de stands pour salons.

« Mon métier et mes illustrations sont liés, l’un a amené l’autre »

Comme beaucoup d’entre nous, Stéphane a toujours été passionné par l’histoire de l’automobile mais aussi par la moto et les différents moyens de transports. Avec le temps, sa passion est venue s’immiscer dans son travail.

« J’ai commencé à faire des illustrations pour partager ma passion. Cela fait 5 ans que je dessine ce qui me plait. Je consacre mon temps libre à préparer des visuels et à partager mon univers et mes connaissances.

Avec du recul, je m’aperçois que j’aurais dû faire ça plus tôt mais il me fallait d’abord de l’expérience et que j’en ressente le besoin. »

Tombé dans la marmite des véhicules anciens

Originaire de Morlaix (29), Stéphane Plassart passe une grande partie de son enfance dans le centre Finistère chez ses grands-parents agriculteurs. Dans les fermes, on ne jette rien. Il grandit donc au milieu des granges pleines de trésors, d’outils et de vieux tracteurs. Un jour, il découvre une selle tansad (accessoire offrant une seconde place et fixé sur le garde-boue arrière des motos des années 1950). Ce sera l’étincelle qui fera exploser sa passion pour les anciennes. Il part alors à la chasse aux épaves endormies et à la recherche de leurs histoires.

« J’ai toujours été fasciné par la vie des épaves, ma passion des anciennes m’est venue de là. »

A 11 ans, il achète ses premières revues de voitures anciennes et commence à accumuler catalogues, archives et photos d’époque. Dans les années 90, il saute le pas et achète une Motobécane SP93. Puis il acquière un Solex, un Bima, un BB Peugeot et d’autres mobylettes avant de craquer pour une Simca 1100 (découvrez celle de Benjamin en cliquant ici). Une auto qu’il revendra rapidement.

« J’ai été un peu déçu par l’auto ancienne au quotidien. Malgré les odeurs et les sons qui contribuent au charme de l’auto, je n’ai pas autant de sensations qu’en moto. Au contraire, en 2001 j’ai acheté une BMW R100 RS de 1979 que j’ai utilisé comme véhicule de tous les jours pour rouler à Nantes. C’est une expérience dynamique incroyable ! En 2009, je l’ai mise à la retraite et j’ai commencé sa restauration il y a 4 ans. Je roule maintenant en Ducati 944.

A mon sens, seules les autos de circuit et rallye parviennent à procurer des expériences comparables. Et puis, je ne suis pas un très bon mécanicien, les voitures anciennes demandent du temps et plus de place. Je préfère voir d’autres passionnés les faire rouler, continuer ma voie de motard et dessiner les voitures qui me font vibrer. »

Des légendes mécaniques en dessin

« Depuis que je suis petit, je dessine des bagnoles. Plus elles sont anciennes, plus je les aime. J’adore les avant-guerres mais aussi les voitures de course mythiques. »

Les anciennes sont faites pour rouler. Stéphane Plassart en a la conviction. Par ailleurs, il éprouve beaucoup de l’admiration pour les anglais qui les emmènent sur piste, dans la boue et n’ont pas peur de la tôle froissée ! S’il y a de la casse, tout sera réparé. Ce sont toutes ces aventures qui passionnent Stéphane. Il puise également son inspiration dans les grandes épreuves sur piste et off-road. Le dynamisme et la typographie des ces autos sont pour lui un véritable terrain de jeu sur papier.

« J’ai amassé une masse de connaissances qui est stérile si je ne la partage pas. Entre passionnés, nous avons le même langage mais la passion est si forte qu’il est souvent difficile de parler aux néophytes sans les perdre. Le dessin me permet de raconter mes histoires à toutes et à tous. Evidemment, ces échanges sont aussi enrichissants pour les eux que pour moi.»

Les illustrations de Stéphane regorgent de détails appréciés des spécialistes mais aussi de modèles et lignes connus du grand public.

« Cela reste une niche qui n’intéresse pas grand monde, mais certains sont sensibles à ces références. »

Il se plonge dans ses archives et les fait revivre en s’inspirant de gimmicks graphiques, de tournures de phrases et de slogans aujourd’hui désuets mais qui restent emblématiques de l’esprit et de l’ambiance de l’époque.

« Dans certains cas, je m’inspire de mes lectures ou des expositions que je visite. J’aime faire des clins d’œil que ce soit au Futurisme, à la BD ou à mes autres passions comme la musique Rock, le Métal et toute la Pop Culture. Le vecteur reste toujours l’automobile ou la moto ancienne que j’exploite à travers différents styles graphiques. »

Merci les réseaux sociaux !

J’ai découvert le travail de Stéphane Plassart sur Instagram. C’est sur la même plateforme qu’il a fait la rencontre de Xavier. Ce dernier est membre de l’équipe Los Amigos (dont vous pouvez retrouver les dernières aventures au Tour Auto 2019 par ici), une écurie de gentlemen drivers qui pilotent des automobiles D.B et René Bonnet sur des épreuves comme Le Mans Classic et le Tour Auto Optic 2000.

« Il y a 2 ans, Xavier me contacte pour me commander des illustrations de leur petite bombinette bleue à moteur Panhard. J’avais en tête de ne plus travailler à la commande mais dans une vie, on n’a pas deux occasions de prendre part à une expérience aussi géniale. Nous avons beaucoup échangé, j’ai fait quelques visuels pour l’équipe et nous nous sommes rencontrés au Mans. C’est une aventure qui ne fait que commencer ! »

En Double File

C’est lorsque un ami lui commande des tirages de ses illustrations pour faire ses cadeaux de Noël que Stéphane commence à réfléchir à la vente de ses dessins. Jusqu’alors il n’avait pas vu cette passion sous cet angle là et décide de faire une série test numérotée et signée. En un mois, tout a été écoulé. En ce début d’année 2020, Stéphane et sa femme lancent En Double File, un site de vente en ligne.

La boutique n’est pas un projet de vie mais un projet de partage. Malheureusement, la période n’a pas été très propice à une telle aventure. Aujourd’hui, les commandes peuvent à nouveau être envoyées et Stéphane Plassart réfléchit à enrichir son catalogue en proposant l’ensemble de ses œuvres à la demande.

Retrouvez ses créations sur son compte Instagram en cliquant ici.

Crédits photos et illustrations : Stéphane Plassart et En Double File.

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

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