Simca Aronde Plein Ciel et Océane, beautés (vraiment) rares

Publié le par Benjamin

Simca Aronde Plein Ciel et Océane, beautés (vraiment) rares

On est actuellement au salon Epoqu’Auto 2021 et la marque à l’hirondelle est à l’honneur. Évidemment on y retrouve un beau panel d’autos… dont les plus belles créations de la marque. Parmi celles-ci trône en bonne place les Simca Aronde Plein Ciel et Océane, on vous raconte leur histoire.

Epoquauto 2021 Benjamin P1 161- Simca Aronde Plein Ciel

Simca, le sport… et Facel

Les coupés et cabriolets sexy, ce n’est pas une nouveauté chez Simca. La toute première fut la Simca 8 Sport en 1948 et elle fut suivie par la Simca 9 Sport en 1952 puis le Coupé de Ville et le Cabriolet Week-End en 1954.

Ces autos étaient nées du coup de foudre que Théodore Pigozzi avait eu pour une Fiat 1100S carrossée par Pinin Farina. Comme la Simca 8 avait le même châssis, il en commanda une version et l’expose au salon de Paris. Le succès critique pousse la marque à lancer la production… mais elle est encore à l’étroit à Nanterre. Du coup il faut externaliser et c’est Facel-Métallon qui se charge de la production de ces autos. La recette sera appliquée à toute la « famille ».

Les Simca Aronde Plein Ciel et Océane apparaissent

Le Coupé de Ville et le cabriolet Week-End n’ont que deux ans quand Simca crée l’événement au le 4 Octobre 1956, jour d’ouverture du Salon de l’Auto. La Simca 9 devient officiellement Aronde et adopte un nouveau style baptisé Océane. C’est une évolution de la précédente, modernisée. La marque est alors en plein dans l’idée américaine de l’automobile avec des évolutions permanentes qui permettent de stimuler les ventes.

En plus de ces autos « de base », on présente deux autos de la gamme Simca Sport. Ce sont les Simca Aronde Plein Ciel et Océane. L’histoire de leur nom est étonnante. Tout le monde s’attend à ce que le Cabriolet soit la Simca Aronde Plein Ciel et que le Cabriolet soit la Simca Aronde Océane. En même temps, c’est ainsi que la presse a fait fuiter la future révélation de ces autos.

Sauf que Pigozzi n’est pas de cet avis et va chercher à faire sensation. Il fait inverser les noms. La Simca Aronde Plein Ciel sera donc le coupé et l’Océane le cabriolet. L’explication est alors tirée par les cheveux puisque c’est le pare-brise panoramique du coupé qui justifie cette appellation.

Parlons-en du style. Les Simca Aronde Plein Ciel et Océane n’apportent pas une réelle révolution par rapport aux précédents modèles. Les proportions sont les mêmes, par contre on passe sur un style plus tendu. Les arrondis sont moins nombreux, la calandre est plus grande. On se rapproche d’un style américain ce qui pousse certains à comparer les petites françaises à la Ford Thunderbird ! Et encore, la calandre est moins proche de l’américaine sur les modèles présentés que sur les prototypes qui ont tourné l’été.

À l’intérieur, le tableau de bord est rond et plutôt simple. Le volant à deux branches reçoit le levier de vitesse sur sa colonne. Comble du luxe, la sellerie est en cuir !

Mais l’auto est bien plus petite, elle est jolie… et Pigozzi ne cache pas que c’est une auto créée pour une clientèle féminine. C’est d’ailleurs la jeune actrice Anne-Marie Persen qui présente les autos, habillée en sirène ! Sur le salon, le patron se targue de vendre ces autos aux plus jolies femmes de Paris.

Salon 1956 1- Simca Aronde Plein Ciel

Les Simca Aronde Plein Ciel et Océane entrent en production en 1957. La base mécanique est celle de l’Aronde, le moteur est le Flash 1300 qui a fait son apparition sur les dernières Simca 9 l’année précédente. Pour être précis c’est le Flash Spécial, le même qui équipe l’Aronde Montlhéry, baptisée ainsi grâce à ses records établis en Mai 1957 sur le célèbre autodrome. Il développe 57 ch, bien assez pour propulser le petit coupé à 140 km/h.

Si la berline populaire passe le cap des 500.000 autos produites, c’est beaucoup plus compliqué pour le coupé et le cabriolet. Leur méthode d’assemblage, externalisée et en partie à la main, fait que le prix est très élevé, le double de celui des berlines : 998.000 Frs pour la Plein Ciel et 1.064.000 Frs pour l’Océane !

De timides évolutions

Pour autant, les autos restent au catalogue et évoluent. Pour l’année modèle 1959, en Octobre 1958, le coupé et le cabriolet suivent le mouvement de la berline qui passe de l’Aronde 1300 à la P60. Le pare-chocs avant devient plus torturé, il perd ses butoirs mais remonte de chaque côté de la calandre. Les feux arrières changent avec une partie supérieure de forme conique. Le pavillon de la Simca Aronde Plein Ciel est modifié, il est plus haut et on en profite pour agrandir la lunette arrière. Dans l’habitacle le nouveau cadran rectangulaire fait son apparition. Les prix sont en nouveaux francs… mais sont encore plus hauts : 12.800 Frs pour le coupé et 13.860 Frs pour le cabriolet !

L’année suivante on essaye de baisser ces prix pour rendre les autos plus compétitives. C’est l’apparition de la finition « S » pour simplifiée. Extérieurement, on les reconnaît avec les nombreux emprunts qu’elles font aux berline, pare-chocs avec butoirs en partie caoutchouté en tête.
À l’intérieur, le tableau de bord est peint et non plus garni et le cuir est abandonné au profit du simili. Pour autant, les amateurs de la finition précédente peuvent la commander sous le nom de « grand carrossier ».
Techniquement, toutes les version profitent du moteur Flash Spécial qui est passé à 60 ch.

En fin d’année 1960 on fait évoluer les Simca Aronde Plein Ciel et Océane en les équipant de la meilleure mécanique disponible : le tout nouveau Rush Super. Si la cylindrée n’évolue pas, ce moteur à 5 paliers se révèle plus agréable, fiable et gagne quelques petits chevaux qui restent peu perceptibles au volant. La finition Grand Carrossier est supprimée mais elle ne se vendait pas. On reconnaît ces autos à leurs monogrammes qui n’affichent plus Aronde mais Simca.

ChatelleraultJuin21 87- Simca Aronde Plein Ciel

Cela ne renforce pas les ventes puisque le prix reste élevé. En plus, les Renault Floride et Caravelle qui sont les principales concurrentes se dotent du nouveau moteur Cléon-Fonte.

Les Simca Aronde Plein Ciel et Océane se font discrètes encore plus discrètes et perdent leur S en fin d’année 1961. Le moteur Rush Super M atteint 70ch mais cela ne change pas leur carrière en concessions. Quand elles sont retirées de la vente en Juillet 1962, ce sont 11.540 autos qui sont sorties (dont environ 1200 cabriolets). Un succès d’image… mais pas commercial.

Les Simca Aronde Plein Ciel et Océane de nos jours

Beautés rares et saluées, les Simca Aronde Plein Ciel et Océane sont des pièces recherchées dans la collection d’un amateur de Simca. Les prix s’en ressentent !

Pour un coupé, il sera difficile de trouver un bel exemplaire sous les 20.000 € et les « Grand Carrossier » comme les autos équipées du moteur Rush sont plus rares et un poil plus chères. Pour ce qui est de la version Océane, beaucoup plus rare, on dépasse allègrement les 30.000 € !

Photos complémentaires : Wheelsage et Simca by Facel

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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