RM Sotheby’s à Monterey 2022 : un catalogue totalement fou !

À la Monterey Car Week 2022, c’est le retour des très gros catalogue. Broad Arrow, Bonhams et Gooding & Co ont déjà sorti le leur et c’était copieux à chaque fois. Et voilà que débarque le catalogue, enfin finalisé, de RM Sotheby’s à Monterey 2022. Et là on part dans la stratosphère niveau prix !

La vente RM Sotheby’s à Monterey 2022

C’est dans 15 jours tout juste au Conference Center de Monterey. Les expositions publiques débuteront le 17 et on en verra aussi le 18, le 19 et le 20. La petite nuance, c’est que ces trois jours on aura droit aux ventes aux enchères. Oui, on parle là de trois ventes distinctes.

Au total on retrouvera 195 lots, un programme déjà copieux sur le nombre… mais alors sur la qualité, on retrouve énormément de bijoux. 7 autos sont estimées au dessus de… 10 millions, 10 autres entre 5 et 10 millions et… 47 autres peuvent viser au dessus du million !

Au dessus de 10 millions : des folies

Il faut bien dire que depuis le début de l’épidémie de Covid, les autos valant plus de 10 millions ont été rares. En dehors de la Uhlenhaut (une enchère bien à part), 5 autos ont dépassé les 5 millions de dollars. Rien que sur cette vente, il pourrait y en avoir plus. Évidemment on peut prendre des paris puisque rien n’indique qu’elles seront vendues. Par contre, vu que ce sont des autos d’exception, on va les détailler ici.

Plus grosse estimation : entre 20 et 30 millions. Carrément. Il s’agit d’une Ferrari 410 Sport Spider de 1955. Techniquement c’est du lourd avec un V12 double-allumage, et elle a été une auto d’usine pilotée par Fangio, Hill, Castellotti, Gregory, Ginther, Bonnier, notamment. Mais c’est Caroll Shelby qui signa ses plus beaux succès à son volant : 8 victoires, 10 podiums. Le ratio de l’auto est impressionnant avec 11 victoires et 19 podiums en 40 courses !

D’ailleurs on retrouve trois autres italiennes estimées au dessus des 10 millions et toutes proviennent de la collection Oscar Davis.

On commence avec une Ferrari 375 MM Spider de 1953, d’abord carrossée par Pinin Farina puis recarossée par Scaglietti avant d’être restaurée en configuration initiale. Elle a couru à l’époque, est évidemment en parfait état et estimée entre 8 et 10 millions.

Suit une Ferrari 500 TRC Spider qui a couru notamment au Mans en 1957 avec Ginther et Picard. 12 victoires de classe sont à son actif en SCCA et elle a couru jusqu’en 1963. En parfait état, matching number; elle est estimée entre 8 et 10 millions.

On termine avec une Maserati 450S, commandée à l’origine par Carroll Shelby et qui a couru en SCCA avec sa carrosserie Fantuzzi. Restaurée en 1990, elle retrouve son moteur d’origine avant de devenir une auto de concours, déjà engagée à Palm Beach ou Amelia Island. Elle est estimée entre 9 et 11 millions !

Les trois dernières autos qui dépassent les 10 millions dans le catalogue de RM Sotheby’s à Monterey 2022 sont également européennes.

D’abord une Mercedes 540K de 1937. Commandée par le Shah d’Afghanistan, elle n’a jamais été restaurée. Avec sa carrosserie unique d’usine, c’est l’une des trois seules queues longues avec roue de secours couverte existantes. Elle est estimée entre 9 et 12 millions.

Une carrosserie connue ensuite, une Talbot-Lago T150C SS « Goutte d’Eau » de 1938 carrossée par Figoni et Falaschi, également issue de la collection Oscar Davis. Sportive, elle a couru les 24h du Mans 1939 avec Régnier de Massa et Mahé. Elle est ensuite restée en Allemagne de l’Est pendant 50 ans, ne retrouvant la lumière qu’en 1989. Primée à la Villa d’Este en 2010 et au Louis Vuitton Classic de 2011, elle est estimée entre 9 et 11 millions.

On termine avec l’Hispano Suiza la plus connue du monde. C’est une H6C et c’est le Torpédo « Tulipwood ». Commandée par André Dubonnet (le fils du créateur des apéritifs du même nom), gentleman racer, elle embarque donc le moteur 8 litres à arbres à cames en tête et surtout, elle s’habille avec une carrosserie légère créée par l’avionneur Nieuport-Astra. Ces fins panneaux d’Acajou sont fixés par des rivets d’alu, donnant cette superbe carrosserie.

Engagée à la Targa Florio (6e) puis la Coppa Florio (5e), elle démontre ses qualités. Reconvertie en auto de route avec un pare-brise, notamment, elle devient célèbre par la suite et appartient à divers collectionneurs de premier plan. C’est une des autos les plus emblématique de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022 qui est estimée entre 8 et 12 millions de dollars !

Les françaises de la vente

On a déjà évoqué quelques françaises de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022, mais il en reste. Et pour le coup, il y en a beaucoup ! Certains proviennent de la collection Oscar Davis, d’autres, comme l’Hispano, de la collection « Masterpiece of Design ».

On commence par les Bugatti. Elles sont 9 dans le catalogue de la vente ! La plus ancienne, c’est une Type 22 Torpédo de 1914. Carrossée par Chauvet, ce « Petit Pur Sang » est estimé entre 200 et 250.000 $.
On passe à 1926 avec une Type 30 Tourer, une carrosserie légère et sportive pour une auto estimée entre 250 et 300.000 $.
En 1928 on retrouve une Type 43A carrossée en Roadster par Lavocat et Marsaud. Une auto qui a gagné le Paris-Nice 1932. Elle est estimée entre 1,6 et 2 millions.

On arrive ensuite aux années 30. D’abord avec une « Supercar » Type 55 de 1932. D’abord carrossée par Pritchard et Demollin, elle a ensuite été carrossée dans le style des autos d’usine dessinées par Jean Bugatti. Elle est estimée entre 2,4 et 2,8 millions.

On passe à une Type 57 Stelvio de 1936. En parfait état avec sa carrosserie usine, elle est estimée entre 750 et 900.000 $. Autre Type 57 de 1936, un cabriolet avec une carrosserie inspirée par les Atalante, restaurée chez Lecoq et estimée entre 700 et 900.000 $.

Toujours une 57, mais une S de 1938. Une auto qui aurait été carrossée par Corsica en coupé et qui se présente désormais en roadster. Elle est estimée entre 750 et 900.000 $.

On arrive ensuite en 1939 avec les trois dernières Bugatti de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022. On retrouve une 57, C cette fois, également carrossée dans le style de Corsica. Elle est estimée entre 800.000 et 1 million de dollars. Autre 57C, un cabriolet Stelvio carrossé par Gangloff en 1939 estimé entre 700 et 850.000 $. Dernière auto, une dernière 57C, un cabriolet Aravis avec un style spécial proposé par Gangloff. L’auto est estimée entre 1,6 et 2,3 millions !

Il n’y a pas que Bugatti dans la vie. Et on retrouve encore 6 belles françaises dans le catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022.

On commence en 1936 avec une Delage D6-70 Milord, un cabriolet signé Figoni et Falaschi. Une auto en superbe état, estimée entre 400 et 500.000 $. Autre Delage, plus massive, une D8-100 Coupé-Chauffeur de 1937 carrossée par Franay, estimée entre 200 et 250.000 $.

Troisième avant-guerre, une Peugeot 402 Darl’Mat de 1938. C’est une des 6 autos carrossées en coupé, une des trois survivantes. Elle est estimée entre 1,1 et 1,5 million de dollars.

Trois après-guerre, les dernières grandes heures des grands constructeurs et des grands carrossiers français. On commence avec une Delahaye 135M de 1946, carrossée en Coach par Guilloré. Elle est estimée entre 100 et 150.000 $.

Suit une Talbot-Lago T26 Record Cabriolet de 1947. Une auto carrossée par Figoni et Falaschi, déjà primée à Pebble Beach ou Amelia Island, en superbe état, estimée entre 1,8 et 2,5 millions de dollars.

Et on termine les françaises de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022 avec une Delahaye 180, version longue de la 175. Ici c’est une berline découvrable de 1950, ancien véhicule de parade du roi du Maroc Mohammed V, estimée entre 200 et 250.000 $.

5 millionnaires de plus

Avec un si gros catalogue, on doit restreindre notre sélection. Alors voici une petite sélection de 5 autres millionnaires du catalogue de RM Sotheby’s à Monterey 2022. Et on a sélectionné 5 italiennes (mais on a eu du mal) puisqu’il y a des beautés venant de tous les pays.

Côté Ferrari, on trouve aussi des F1. Si il y a une F300 de 1998 au programme, une auto qui a gagné 4 grand-prix, on lui préfère cette 625 F1 de 1954, venant de la même collection. Ancienne auto de l’Écurie Francorchamps, elle a fait partie de la collection du Mas du Clos. Elle est estimée entre 3 et 4 millions.

Autre Ferrari, une 250 GT LWB Tour de France avec plusieurs victoires et podiums à l’époque. Une belle auto estimée entre 5 et 6 millions de dollars.

Plus ancienne, on retrouve une exquise Lancia Astura Cabriolet Serie III « Ipo Bocca », une rareté proposée par Pinin Farina et victorieuse du concours de San Remo en 1937. Elle est estimée entre 1,5 et 2 millions.

On passe ensuite à une création de Ghia : une des 14 Fiat 8V Supersonic. Restaurée l’an dernier, déjà primée en concours, elle est estimée entre 1,7 et 2 millions.

Plus sportive, une des toutes premières De Tomaso. C’est une Sport 5000 Spyder carrossée par Fantuzzi, la seule existante en fait. Elle a appartenu à Alejandro de Tomaso jusqu’à sa mort et elle est estimée entre 900.000 et 1,1 million de dollars.

5 plus petits prix

Il n’y a pas que des françaises et des millionnaires dans le catalogue de RM Sotheby’s à Monterey 2022. Pour des prix plus raisonnables, c’est compliqué. Mais on a regardé ce qu’on peut trouver sous les 200.000 $.

On commence avec une Brabham BT8 de 1966, la dernière construite, qui a couru sur les plus grands circuits. Elle est estimée entre 150 et 200.000 $.

Autre auto de course, une Sunbeam Tiger, ex auto de rallye d’usine et elle a couru le Monte Carlo en 1966. Elle est estimée entre 150 et 180.000 $.

On poursuit avec une Fiat 508 Balila, convertie en Spider Sport par le carrossier français Kelsch, sur un dessin de Ghia. Elle est estimée entre 125 et 175.000 $.

On passe ensuite à une Chevrolet Corvette C1 de 1958. Une très belle auto estimée entre 60 et 80.000 $.
On termine avec l’un des plus petits prix de la vente RM Sotheby’s à Monterey 2022, un Buggy Meyers Manx de 1966 authentique, avec une estimation comprise entre 50 et 60.000 $.

Vous voulez en voir plus ? Le catalogue est ici.