Pour ou Contre : restaurer son ancienne à neuf

Publié le par Benjamin

Pour ou Contre : restaurer son ancienne à neuf

« Je rassemble les pièces et je refais tout ! » Cette rengaine on l’a tous entendu. Parfois même quand l’auto dont nous parlait ce copain présentait une patine superbe. Du coup on se pose la question de la restauration « à neuf » de son ancienne.

Restaurer vs restaurer à neuf

Tout est une question de nuances. La restauration d’une ancienne est parfois dictée par son état, d’autres fois par les envies de son propriétaire. Dans chacun des cas, il y a fort à parier que la question du degré de restauration se posera.

Certains voudront garder l’auto au maximum dans son jus et ne remettre à neuf, ou du moins dans un état de fonctionnement légal et acceptable, que les éléments les plus atteints. Ce raisonnement s’applique autant à de la carrosserie qu’au moteur.
D’autres voudront privilégier l’aspect mécanique en ayant une auto parfaitement fonctionnelle, se moquant bien de son esthétique. À l’opposé, certains chercheront qu’elle fonctionne juste assez pour des trajets de collectionneur (les 15 bornes jusqu’au rasso) mais que sur place elle soit la plus belle.

Et puis il y a les fans de l’état concours. Ceux pour qui une auto doit être absolument parfaite, du pneu à l’antenne, d’un pare-chocs à l’autre.

Évidemment un dernier critère rentrera en ligne de compte : le budget. Mais ça, normalement, le collectionneur l’aura anticipé et prévu au moment de l’achat de l’auto.

Restaurer à neuf : les arguments pour

La plus belle pour aller gagner

Si une restauration à neuf s’appelle aussi une restauration état concours ce n’est pas pour rien ! En effet plus l’auto sera propre et plus elle a de chances de l’emporter. Attention ça ne veut pas dire qu’il faut tout faire à fond sans réfléchir. Pour le coup, à défaut d’avoir la peinture d’origine sur l’auto, il faudra avoir la teinte d’origine. Et cela vaut pour tous les élements.

Donc pour aller gagner un concours, vous pouvez restaurer à neuf, mais il faudra vraiment bien le faire.

L’auto de ses rêves

Impossible de trouver une Fiat 500 Rouge dans votre budget ? Du coup vous vous êtes rabattu sur une grise… mais vous la voulez rouge.

C’est le genre de chose que vous pouvez faire avec une restauration à neuf. Vu qu’on refait tout, on peut se permettre à peu près tout aussi (du moment qu’on ne touche qu’à se qui est autorisé, on en parle ici).

Dans le doute…

Le moteur broute un peu à chaud, les freins couinent, mais eux c’est à froid. Et puis le plancher laisse apparaître quelques trous et l’aile arrière droite a un choc mal réparé (mais faut avoir le nez dessus hein). MAIS : on a le budget. Alors dans le doute, avec une liste des choses à faire assez longue, autant restaurer entièrement et tout refaire à neuf. Dommage pour l’intérieur d’origine en tissu, mais le simili est plus joli.

Du coup, quelques mois plus tard, on a une auto neuve, normalement sans souci à se faire, et il n’y a plus qu’à l’amener au rasso local pour qu’elle soit la star du dimanche matin !

Restaurer à neuf : les arguments contre

Authenticité maximale

Vaut-il mieux avoir une auto avec des pièces aussi neuves que celles qui l’équipait à sa sortie d’usine… ou avoir les pièces qui l’équipaient réellement à sa sortie d’usine ? Quand on tombe sur une auto qui n’a pas trop mal survécu, a toujours été bien entretenue et ne demande pas de restauration pour pouvoir rouler c’est une une question à se poser.

Au final la vraie authenticité sera évidemment celle des pièces originelles. Car sans rentrer dans le débat de la qualité des refabrications, il sera rare de pouvoir restaurer sans faire de compromis. Et puis si tout va bien techniquement, pourquoi s’embêter (et s’ajouter des frais) ?

Une histoire qui se lit toute seule

Une auto ancienne, c’est une histoire. Pas seulement celle du modèle, celle de l’auto elle-même. Évidemment quand c’est une auto de famille, on parle d’un cas à part. Mais même en dehors de ça, restaurer une auto enlève une partie de sa vie.

Oui, une mamie la conduisait tous les jours et n’était pas franchement à l’aise avec les créneaux. Du coup, chaque bosse est une partie de l’histoire de l’auto. Si ce n’est pas le top de la beauté, c’est de l’authenticité en tout cas ! Et puis une réparation parce que le propriétaire avait voulu chasser de la Gord’ avec sa R6 sur le verglas du Morvan, ça vaut bien un « je l’ai restauré pour qu’elle soit pareil que celle de Jacques Brel ».

Et un autre moyen de gagner le concours !

Là on parle de cas où ce n’est pas une auto « jamais restaurée » mais plutôt une « belle patine ». Oui, il est des concours d’élégance (ou d’état) qui mettront en valeur une auto parfaitement préservée, jamais restaurée. Mais il faudra souvent qu’elle soit en parfait état, que rien ne manque à sa dotation initiale en documentation et outillage. Certains concours en font une classe à part.

Alors lavez-là bien et c’est parti, le brillant de la carrosserie ne sera pas votre meilleur allié, mais vous ferez baver quelques passionnés !

Conclusion :

Deux écoles et deux visions de l’auto ancienne. Ni plus, ni moins. Et chacun y trouvera son compte. Il est vrai que la restauration à neuf touchera plus une certaine catégorie d’autos, voire les amoureux des autos américaines, pays ou le plus neuf que neuf est le graal. Le « tout origine » est peut-être plus européen et là aussi il y a des ayatollahs qui ne laisseront rien passer.

Dans tous les cas n’oubliez jamais : c’est votre auto. Elle doit vous plaire et c’est tout !

Et vous, vous préférez quel état pour une ancienne ?

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Jean-Christophe

    J’ai les 2.

    Une restaurée à neuf, autrement elle partait au recyclage…

    Une dans son jus, mais avec toute la partie « invisible » (comme la mécanique, la transmission et les trains roulants), restaurée. La vie de la voiture est visible sur la carrosserie.

    J’ai le même plaisir à conduire l’une ou l’autre. 🙂

    J’oubliais, je ne vais pas aux concours….

    Répondre · · 22 février 2021 à 19 h 11 min

  2. Régis V

    Parfois je me divertis avec des obsédés de l’ « Etat Concours » qui présentent des objets indéterminés, par exemple avec des couleurs qui n’ont jamais été au nuancier du constructeur … mais qui « ressemblent » et qui « plaisent » !
    J’ai aussi une question à tiroir restée jusqu’ici sans réponse satisfaisante: comment déplace-t’on ces précieuses voitures? Probablement en remorques fermées, car si roulage à l’air libre, combien de temps dure le fameux état?
    J’ai l’impression que ce gentil débat est de type tonneau des Danaïdes !
    Hâte de suivre vos retours sur le (marronnier) sujet …

    Répondre · · 22 février 2021 à 19 h 33 min

  3. BREZOUT-FERNANDEZ

     » Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours !
    Voici, je suppose, ce que Lamartine n’aurait pas désavouer en parlant de restauration d’automobiles « à l’origine ».
    Oui, je suis pour une restauration complète, totale, et tentant de redonner à nos autos tout leur lustre d’antan. N’en déplaise à ces collectionneurs qui s’appuient sur je ne sais quelle philosophie à la mode pour masquer leur manque évident de moyens financiers et tenter d’en faire une règle de vie en ameutant derrière eux les cohortes d’amateurs à la bourse aussi délicate que la leur.

    Répondre · · 23 février 2021 à 9 h 05 min

  4. Julien

    Il faut faire comme certaines Bugatti 35 fabriquées en Argentine : faire veillir les peintures et cuirs neufs pour qu’ils paraissent avoir 70 ans !
    Pour être plus sérieux, il n’y a pas de réponse toute faite : tout dépend de la base de départ et de savoir si on souhaite une voiture comme à sa sortie d’usine ou un véhicule avec son vécu (avec les bons et les mauvais côtés) en veillant à avoir un ensemble homogène (une peinture neuve avec des chromes piqués, ça fait désordre).
    Un argument pour garder l’origine que je n’ai pas vu : si on refait à neuf, c’est pas possible de faire machine arrière (y revenir à l’origine) alors que le contraire est vrai.

    Répondre · · 23 février 2021 à 13 h 56 min

  5. Jean-Christophe

    @ Regis,

    Les voitures « concours » restaurées pour les concours sont promenées en remorque ou camion (fermé bien sûr). Souvent des modèles de grands luxe (ou de grands carrossiers). Elles sont peut-être difficilement utilisable dans une circulation « normale » ?
    Elles ne roulent donc pas beaucoup malheureusement et finalement peuvent s’user plus vite…

    Trop peu de propriétaires osent mettre sur les routes ou les circuits des voitures concours (sportives), sauf avec un encadrement bien visible et en groupe comme les sorties à Carmel aux US ou le Tour Auto et Goodwood,
    Par exemple. Pour ces deux derniers, respect aux propriétaires qui n’hésitent pas à utiliser leurs montures comme à l’époque, au risque de les froisser…. Mais bon, elles ont été fabriquées pour ça aussi.

    Le public US, cote ouest, est peut-être plus respectueux de l’état de présentation des voitures « concours » pour ne pas les toucher lorsqu’elles sont exposées ?

    Je me souvins des expositions de voitures au parc de Saint-Cloud où certaines personnes touchaient et se « posaient » sur les belles peintures des voitures exposées, pour parler avec leurs copains. Ils n’étaient pas propriétaires des-dits véhicules et ne devaient (doivent) pas savoir le temps que représente la préparation et l’application puis le polissage de telles peintures… (je ne parle même pas de coût). Juste une question d’éducation…

    Après les goûts et les couleurs, ce qui est important (et ça n’engage que moi) c’est que le propriétaire aime sa voiture et les couleurs qui sont dessus et dedans. A partir du moment ou il roule avec.

    Répondre · · 24 février 2021 à 14 h 23 min

  6. Eric

    Pour ma part, je fonctionne au coup de coeur et quand j’achète une ancienne c’est pour la conduire été comme hiver. Je les aime dans un état de qualité, de fonctionnement et de propreté qui les flatte (j’achète en très bon état ou je rénove), je ne recherche aucune plus-value ni aucun podium. Encore moins à défiler en convoi. J’aime rouler avec mes autos et j’aime croiser celles des autres avec un petit signe amical de complicité. « dans son jus ou état concours » : Les idéologies et dictats qui envahissent notre société, n’apportent pas grand chose à l’univers des voitures de collections. Sauf peut être dans le domaines des autos-musées, dignes de Pebble Beach ou de la Villa d’Este…

    Répondre · · 25 février 2021 à 10 h 59 min

  7. Francois Cortial

    Tout dépend de la base de la voiture sur laquelle on part… Je possède une Peugeot de 1966 en parfait été d’origine avec un intérieur cuir. Le cuir n’est-il pas plus beau lorsqu’il est d’origine? En restaurant à neuf, voire plus que neuf, les voitures perdent leurs âmes. Une fourgonnette 2CV à la peinture poly lustrée, cela n’a jamais existé. Une voiture étant faite pour rouler,une restauration à neuf ne me laiserait pas l’esprit serein en stationnant dans la rue.

    Répondre · · 25 février 2021 à 12 h 08 min

  8. Francois Cortial

    Quoi de plus beau qu’un intérieur cuir d’origine ? Si on refait à neuf l’intérieur, même parfaitement réalisé, la voiture a perdu son âme. Que penser des fourgonnettes 2cv aux peintures poly lustrées? Jamais elles ne sont sorties d’usine comme cela.

    Répondre · · 25 février 2021 à 12 h 11 min

  9. jiembé

    et complètement restaurée, …. ça roule mieux ?
    Les miennes sont dans leur « jus », j’y prend du plaisir, elles roulent bien, et passent au CTA tous les 2 ans.

    Répondre · · 25 février 2021 à 21 h 30 min

  10. PLAS

    Pourquoi vouloir lier absolument remise à neuf et état (en vu de participer aux) concours?
    On peut tomber sur une ancienne qui a « vécu » et présente de la rouille traversante, des sièges avachis, un faisceau électrique dont la fonctionnalité s’apparente à une boite d’allumette, et la remettre en état, voire à la fiabiliser, de façon à rouler sans arrière pensée, sans pour autant vouloir faire une bête de concours.
    Dans ce cas la configuration d’origine passe au second plan.
    Je laisse l’état concours aux professionnels, qui s’en servent pour leur promotion et dont le coût n’a rien à voir.

    Répondre · · 27 février 2021 à 10 h 53 min

  11. Troisetdeuxquatre

    Bah il y a aussi la voie médiane : si le budget n’est pas en version illimitée, on peut en effet garder en état de rouler pour la balade du dimanche et les rasso… mais ajouter quelques petites choses qui nous tiennent à coeur.
    Je serais pour le « dans son jus… avec quelques bonus » !!!

    Répondre · · 2 avril 2021 à 12 h 43 min

    1. Benjamin

      C’est la solution que je privilégie… par la force des choses.

      Répondre · · 3 avril 2021 à 0 h 02 min

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