Montpellier Motor Festival 2022 : retour sur une première

Publié le par Thomas

Montpellier Motor Festival 2022 : retour sur une première

Pour sa première édition, le salon Montpellier Motor Festival avait fort à faire. Il fallait à la fois faire oublier son héritage mais aussi s’inscrire dans la nouveauté. Alors, mission réussie ? C’est ce que nous allons vous raconter !

Créé en 2003, l’Avignon Motor Festival était la référence automobile dans le sud de la France. « Était » ? Après deux éditions annulées en 2020 et 2021 en raison du contexte sanitaire, un coup de tonnerre se fit entendre : AMF n’existera plus. Deux entités naissent alors; d’un coté, Camille et Florent Bourges en collaboration avec Avignon Tourisme mettent sur pied le Avignon Motor Passion.

De l’autre, l’équipe initiale de Trajectoires Concept, sous la houlette de Bruno Charasse, se retrouve délogée de la cité des Papes. Il fut alors décidé de mettre sur pied un nouvel événement dans une nouvelle ville, et c’est Montpellier qui fut sélectionnée. Si le chef-lieu de l’Hérault est dynamique et connu pour ses nombreuses festivités, il n’en demeure pas moins un défi. En effet, aucun événement automobile d’importance n’y est organisé ! Il restait donc tout à imaginer et à bâtir.

La diversité comme moteur

L’une des idées phares derrière la manifestation est d’être un miroir des multiples facettes qui existent parmi le milieu des véhicules anciens, quels qu’ils soient. Ainsi, une personne passionnée de moto doit trouver son bonheur autant qu’une personne fan de vieux tracteurs par exemple.

Le parking extérieur, accessible gratuitement aux visiteurs et aux propriétaires de véhicules, illustrait cette représentation des genres. Outre les habituelles Citroën DS, Panhard Dyna et autres Porsche 911, on retrouvait une Chevrolet de 1957, une sublime Alfa Romeo Giulia SS ou encore une Mercedes 190 SL dans son jus.

Les amateurs de youngtimers et autres voitures modernes n’étaient pas oubliés avec la présence de Clio en versions Williams et V6, d’une Lotus 2-Eleven, de deux Lamborghini Aventador mais également d’un étonnant trio de Subaru aux décorations assorties !

Des thèmes d’exposition aguicheurs

Installé au parc des expositions le Montpellier Motor Festival disposait ainsi d’un espace très important. Réparti entre plusieurs halls, le salon pouvait se permettre d’attirer les visiteurs avec plusieurs thèmes.

Direction l’entrée à proprement dite pour les découvrir. Nous tombons d’abord sur une Alpine A110 1600 S de 1971 qui trône non loin d’une BMW R32 de 1926 et d’une R100 GS, moto ayant été utilisée au Paris-Dakar 1983 par Hubert Auriol. Sans oublier un hors-bord qui fut piloté par Jean Suttel, un montpelliérain sacré notamment champion d’Europe.

Première exposition à découvrir, celle rendant hommage au cinquantième anniversaire de la Renault 5, ici à travers ses variantes sportives. Outre des récentes Super 5 GT Turbo standard et Coupe, on pouvait admirer de plus anciennes Alpine, Alpine Turbo mais surtout des Turbo de toutes sortes. Phase 1, phase 2, Tour de Corse, Cévennes, elles étaient disséminées à différents endroits du salon.

Les frères Alméras, célèbres préparateurs et pilotes Porsche, étaient aussi de la partie avec quelques exemplaires de la marque allemande dépêchés pour l’occasion.

En plus d’une 911 2.4 T dorée millésime 1972, le regard pouvait s’arrêter sur une Carrera 2.7 de 1975 préparée façon RS 3.0, la célèbre 935 Silhouette engagée dans des dizaines de courses par les Alméras en personne ou encore d’une 993 inspirée des GT1 et tout droit sortie de leur atelier.

Continuons notre tour d’horizon par l’exposition dédiée au musée automobile de Camargue. Installé sur la route des Saintes-Maries-de-la-Mer, celui-ci est géré par Robert Blucher. Ce dernier avait fait le déplacement avec une Rolls-Royce 25/30 à carrosserie coupé-chauffeur, une rarissime Philos, une incroyable Lacroix de La Ville La Nef de 1902 à direction type « queue de vache » mais surtout la Delahaye 134 cabriolet utilisée dans le film L’Été Meurtrier.

Qui dit sud de la France dit évidemment soleil ? Quoi de mieux donc qu’un espace baptisé « Dolce Vita ». Consacré aux cabriolets de toutes les espèces, il permettait grâce au club Retro Pouss Auto (basé comme son nom l’indique à Poussan) de faire un tour d’horizon des décapotables fabriquées ici et ailleurs.

Le visiteur avait alors loisir de découvrir une Facel Vega Facellia, une étonnante Mini décapsulée, une Mustang de 1968, une Peugeot 504 bleu pâle mais aussi une plus rare Georges Irat MDU.

Pleins phares sur Bédélia

L’exposition majeure de cette édition était certainement celle évoquant l’histoire des atypiques Bédélia. Grâce à l’éminent et sympathique Marc Périssé, président du club Les Amis de Bédélia, on pouvait en apprendre davantage sur ce constructeur méconnu et pourtant si étonnant.

Robert Bourbeau et Henri Devaux fondèrent en 1908 la marque « Bourbeau et Devaux ». L’idée germa lorsque, suite à un accident de moto, les deux compères tentèrent de la réparer avec les moyens de bord. En résulta un véhicule hybride, à mi-chemin entre un cyclecar automobile, une moto et un avion. C’est sous le nom commercial de Bédélia que la production fut lancée, avec d’abord les types A puis A1.

L’une des particularités des autos assemblées étaient la disposition des sièges en tandem… avec le poste de pilotage à l’arrière ! La transmission était assurée par un système de courroie qui, en fonction de la tension de celle-ci, permettait une plus grande ou une plus petite démultiplication.

Le modèle marquant fut sans conteste le type BD équipé d’un bloc maison. En configuration BD 2 MG (à moteur bicylindre), celui-ci se révéla très efficace en compétition et fit sensation à l’époque !

Au cours de l’année 1920, les droits de la marque furent revendus et la production était assurée par les Établissements Mahieux & Cie sous le nom de « Automobiles Bédélia ». L’aventure prit fin en 1925, avec un peu plus de 3.000 exemplaires fabriqués au total.

Aujourd’hui, le club a recensé un peu plus d’une quinzaine de survivantes. Trois d’entre elles étaient présentées au salon : un Type A de 1910 dont les recherches laissent à penser que le bloc BSA sous le capot évoque un usage par l’armée britannique, un Type BD 2 de la même année resté dans la famille de Marc Périssé depuis l’origine et un Type MT de 1925 à moteur train de 1.000 cm3.

Pêle-mêle

Terminons ce reportage par un passage en revue des autres choses à voir. Citons par exemple une Alpine A310 aux emblématiques couleurs Calberson, une Toyota Supra dont la préparation moteur attirait le regard mais aussi une Bentley T2.

Au détour des allées, il était aussi possible de tomber sur un rare Sherpa Type 850 à trois roues, une Lotus Europa à la robe mauve pailletée, la reconstruction d’une Bugatti à deux moteurs totalisant 16 cylindres, une des Amilcar MCO à bloc six cylindres à arbres à cames en tête suralimenté par un compresseur.

Pour compléter le tableau des françaises, on peut citer une superbe Panhard CT située non loin d’un duo de Citroën SM et d’une autre Facel Vega Facellia sur le stand de l’Amicale. Une plus ancienne Renault NN montre que l’entre-deux guerres n’est pas en reste.

Une pensée également pour les marchands et autres vendeurs de pièces. Ici, un spécialiste de la compétition automobile, un créateur de dioramas réalisés avec minutie et un stand d’autoradios anciens. La diversité était au rendez-vous même si, niveau nombre d’exposants, le Montpellier Motor Festival a beaucoup de marge.

Dernier passage par le parking. D’autres beaux modèles sont arrivés depuis le matin même. A noter que les américaines faisaient chambre à part, dont une impressionnante Chrysler 300 C.

Quel bilan ?

Pour donner son avis sur le Montpellier Motor Festival, il est important de l’analyser de façon objective et neutre. D’un côté, il est toujours agréable d’assister à la création d’un nouvel événement, notamment dans une ville dans laquelle l’automobile ancienne n’était jusqu’ici pas célébrée. De l’autre, il ne faut toutefois pas oublier que le milieu de l’automobile, comme bien d’autres, est un marché concurrentiel. A ce titre, se référer à la concurrence comme une base de comparaison ne semble pas une idée saugrenue.

Personnellement, nous avons ressenti le potentiel de la manifestation, la motivation de l’équipe organisatrice et de belles pièces méritaient le détour. Nous avons toutefois regretté le manque d’animations, la limitation du parking extérieur (indépendante de la volonté des organisateurs) et le manque de contenu de certaines expositions annoncées comme celle consacrées aux Cévennes par exemple. Les axes d’améliorations sont nombreux pour une prochaine édition.

Avec plus de 13.000 spectateurs annoncés par les organisateurs, le MMF n’est, en tout cas, pas ridicule mais l’impression était différente, peut-être à cause de la taille du Parc des Expositions. Maintenant, regardons vers 2023 pour connaître le réel avenir de l’événement.

Thomas

https://numeroschassistb.com/

Passionné d'anciennes en général mais vouant surtout un culte aux Facel Vega (au grand dam de son entourage...), il a rejoint News d'Anciennes en 2015 suite à une discussion impromptue lors de Rétromobile avec Benjamin. Il est propriétaire d'une Talbot Samba Cabriolet datant de 1983.

Commentaires

  1. LANNOO

    enorme le van Subaru !!

    Répondre · · 2 mai 2022 à 12 h 11 min

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