Mercury Cougar (1967-1970), la Mustang version luxe

Publié le par Benjamin

Mercury Cougar (1967-1970), la Mustang version luxe

Si vous vous dites que vous voulez une américaine « comme une Mustang » mais que vous ne voulez pas une Chevrolet (ça arrive), la Mercury Cougar est peut-être celle que vous cherchez. Méconnue en France elle offre pourtant beaucoup plus que la mythique pony car à l’ovale.

Mercury en deux mots

Forcément en Europe Mercury n’est pas une marque très connue. Contrairement à d’autres qui ont été achetées au fil des ans par les Big-Three de Detroit, on parle ici d’une marque créée de toute pièce en 1939 par Edsel Ford, fils d’Henry Ford. Voulue haut de gamme, elle concurrence les Buick, Pontiac et Chrysler tout en piochant allègrement dans la banque d’organes de l’ovale.

La marque se fera sa place et ne sera arrêtée qu’en 2011. Mercury ne produit vraiment plus que des Ford rebadgées et en cette période là beaucoup de marques ne survivent pas. Parmi les modèles les plus importants, on note la Eight mais aussi la Mercury Cougar qui est le modèle le plus produit, toutes versions confondues.

La Mercury Cougar de première génération

La Mustang n’est pas encore encore sortie qu’on étudie déjà le projet T-7 chez Mercury. L’idée est déjà de proposer un dérivé plus luxueux du nouveau coupé. Sauf qu’avec sa Pony Car, Ford plonge dans l’inconnu et ne veut pas diluer ses ventes. On repousse donc l’étude et on constate le succès de la Mustang. Au bout de deux ans, on sait qu’on ne cannibalisera pas Mustang et on donne le feu vert pour la sortie de la version Mercury dont le modèle 1967 apparaît le 30 Septembre 1966 dans les concessions Lincoln-Mercury.

La nouvelle partage donc sa base technique avec la Mustang mais l’empattement est allongé de 76 mm ce qui bénéficie surtout à l’habitacle. Côté motorisations : on utilisera évidemment les V8 du groupe, pas de 6 en ligne au programme.
Sont donc disponibles les V8 Windsor 289ci (4,7L) de 200 ch, une seconde version à 225ch et enfin le 390ci (6,4L) de 335ch.

Enfin côté style, on se démarque. La face avant adopte une calandre qui court sur toute sa largeur, à l’exception du logo qui vient au centre. Autour on retrouve une grille composée de barrettes verticales qui cachent les feux sous deux volets qui se lèvent via un système à dépression. On retrouve à peu près le même traitement à l’arrière avec des barrettes verticales recouvrant les feux. Ces derniers ne laisse la place qu’à la plaque d’immatriculation.

La Mercury Cougar n’est disponible qu’en coupé « hard-top », ou sans montant. Deux versions sont au catalogue. La normale est déjà bien équipée mais la XR-7 l’est encore plus et veut se rapprocher des européennes présentes sur le marché. Elle arbore ainsi un tableau de bord en bois, des baquets, une sellerie vinyle, etc.
Enfin pour ceux qui cherchent du sport on propose la version GT. Là c’est le 390ci version FE qui est sous le capot et se retrouve couplé à une suspension améliorée, des freins à disque avec assistance à l’avant, et des pneus radiaux montés sur des jantes en 6″.

Premières évolutions pour le modèle 1968

Comme c’est de coutume aux USA, chaque année apporte son lot d’évolutions. La Mercury Cougar 1968 gagne ainsi des clignotants sur les ailes (obligatoires) et des ceintures trois points. La puissance de base du 289ci passe à 210ch et trois nouveaux moteurs font leur entrée dans la gamme : le 302ci et ses 230ch, le 428ci de 335ch et le 427ci de 390ch !
Parmi les équipements on voit apparaître le toit ouvrant, en option, et un système qui relève automatiquement le volant lorsque la portière est ouverte !

On propose aussi une série limitée Dan Gurney, pilote Mercury en TransAm la XR7-G, avec le moteur 428ci Cobra Jet, des antibrouillards Lucas et des prises d’air sur le capot.

Nouvelles évolutions en 1969

La Mercury Cougar de 1969 se distingue de sa devancière en adoptant une calandre à barrettes horizontales. Si elles restent verticales à l’arrière, elles sont apposées sur des feux devenus concaves. On note aussi un nouveau pli de carrosserie sur les flancs de la voiture.
La grosse nouveauté c’est qu’à partir de cette année modèle la Mercury Cougar se décline en cabriolet.

Le moteur de base devient le Windsor 351ci de 250ch tandis que les versions GT et G disparaissent tout comme le 302ci, en dehors de sa version Boss. La version haute-performance est alors l’Eliminator ! On la reconnaît à sa calandre noire, ses spoilers avant et arrière, ses pneus à marquage blanc, ses couleurs flashy et un équipement plus complet.

Dernière version de la première série en 1970

La Mercury Cougar évolue encore en 1970. La calandre revient aux barres verticales mais le prolongement du capot au centre est plus prononcé et qui est suivi par le pare-choc. À l’intérieur on retrouve des baquets avec des dossiers plus haut et une colonne de direction verrouillable, voulue par la réglementation. Le moteur 390ci FE est supprimé tandis que le 351ci Cleveland remplace le 351ci Windsor.

C’est la dernière version de cette série 1. Au total, ce sont 437.025 Mercury Cougar de première série qui ont été produites dont 150.893 la première année !

Les générations suivantes

La Mercury Cougar continuera à être un dérivé de Mustang sur sa seconde génération. Les phares seront désormais découverts et les options de moteur restreintes. Les ventes déclinent, le choc pétrolier se fait sentir. Produite de 1971 à 1973, 175.000 autos sortent des chaines.

La troisième génération reposera sur la base de la Montego et de la Gran Torino. On est monté en gamme et en gabarit. Elle est même rebadgée avec un ovale bleu pour devenir la Gran Torino Elite !

Les quatrièmes (1977-1979) et cinquième génération (1980-1983) seront basées sur la Ford Thunderbird. La 5e génération sera même disponible en version berline et break et peut recevoir un 4 cylindres !

La sixième génération (1983-1988) de la Mercury Cougar revient au coupé deux portes exclusif et redescend en gabarit en se basant sur la plate-forme Fox des Mustang ou Granada US. Le V8 est alors l’option du gros moteur, les 4 et 6 cylindres ont fait leur chemin.
La septième génération (1989-1997) reprendra la base de la Thunderbird qui est elle aussi redescendue en gabarit. Le 4 cylindres est abandonné mais des coupés moins chers et aussi luxueux venus du Japon érodent ses ventes.

La dernière version de la Mercury Cougar sera produite de 1997 à 2002. Disponible avec un 4 ou un 6 cylindre, et basée sur la plate-forme de la Mondao c’est celle qu’on connaîtra en Europe comme la Ford Cougar. On est loin de la Mustang luxueuse des débuts !

Les Mercury Cougar de première génération de nos jours

La Mercury Cougar ne sera pas facile à trouver en France, mais pas impossible. Comme les Mustang, il faut parfois passer par les importateurs pour trouver le modèle qui vous plaît le plus.

Les versions de base vont chercher dans les 15-20.000 €. Les versions XR-7 à peine plus. Par contre les gros moteurs 390 demandent de débourser environ 30.000 €. Le Graal, les versions G son quasi introuvables et là il faut sortir le porte-monnaie : environ 60.000 € !

Mais vous ne serez pas au volant d’une Mustang parmi tant d’autres ! Et en plus, elle vous coûtera moins cher !

Photos : Wikimedia et RM Sotheby’s

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Robert-Louis BREZOUT-FERNANDEZ

    Excellent article, complet, bien documenté sur ces mal-aimées, côté français, que furent les Mercury Cougar, ces Mustang avec un « plus ». Lors d’un voyage aux Etats Unis, j’en avais loué une, rouge, sur base Thunderbird : un vrai régal. Pour le fun, elle était immatriculée « ROUGE »! D’ailleurs, toutes les voitures de ce loueur portaient le nom de la couleur de leur carrosserie comme immatriculation : Green, Blue, Maroon, Violet . . . Merci de raviver tous ces bons souvenirs.

    Répondre · · 12 mai 2020 à 12 h 25 min

  2. Pascal

    Au fil des décennies, comme toutes les voitures américaines, elle s’est banalisée par souci de rationalisation et beaucoup de marques ont disparu.

    Répondre · · 12 mai 2020 à 13 h 09 min

  3. Cédric CHEVAL

    Magnifique cette auto, j’en vois une svt au rassemblement de Maisons Laffitte, les grilles lui donnent un air unique

    Répondre · · 3 janvier 2022 à 15 h 47 min

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