Les pneus, un bout de gomme en constante évolution

Publié le par Pierre

Les pneus, un bout de gomme en constante évolution

Les pneus sont notre seul lien physique avec la route. Et même si on en change comme de chemise, on oublie parfois qu’il sont le résultats de plus d’un siècle d’évolutions quasi permanentes. Embarquez avec nous dans un voyage dans le temps, où vous retrouverez de nombreux noms qui ne vous seront pas inconnus.

Les premières autos n’en avaient pas, ils se montent maintenant sur la moindre brouette. C’était un produit fabriqué par des spécialistes, ils sont maintenant partout dans le monde. Ils étaient une hantise sur les routes des années 30, on peut maintenant acheter des pneus sur internet !

Mais avant même de parler de pneus, il faut commencer par parler du caoutchouc. Sans lui, il n’auraient jamais pu exister, mais dans son état naturel, impossible d’en tirer quoi que ce soit pour nos autos. Le premier secret, c’est la vulcanisation, procédé découvert par accident par Charles Goodyear en 1839, selon la légende. Cette technique permet d’améliorer les capacités mécaniques du caoutchouc, et donc sa durée de vie.

Les premiers pas du pneumatique

John Boyd Dunlop-

On vous a parlé du caoutchouc, passant maintenant aux pneus… mais pas si vite. Car le caoutchouc a été monté sur des roues de véhicules avant qu’on ne parle de pneumatique : il n’y a alors pas d’air dans le tube ! C’est John Boyd Dunlop qui adapte un tube de ce nouveau matériau sur les roues d’un tricycle pour en améliorer le confort. Nous sommes en 1888. Mais le tube est vide et très vite il incorpore une partie en coton dans le tube, qu’il remplit d’air et on peut enfin parler de pneumatique.

Pour autant le système reste dédié aux vélos et autres cycles. Les premières automobiles sont dotées de bandes de caoutchouc, qui améliorent confort et adhérence des roues en bois, mais cela va vite s’accélérer et pour le coup, soyons chauvins, c’est grâce aux Michelin. Ces derniers sont sollicités pour réparer le pneu d’un cycliste anglais. Celui-ci a crevé et il faut donc réparer tout l’ensemble. Les Michelin vont alors breveter un système de chambre à air séparée du reste du pneu. Nous sommes en 1891, le système rencontre un succès immédiat et en 1895 débarque la première automobile dotée de pneumatiques !

Ensuite les innovations vont s’enchaîner. Afin d’éviter le changement complet de la roue on invente la roue démontable. D’abord uniquement en son centre, on change l’extérieur de la jante, puis on invente le pneu démontable. Une chose largement améliorée quand on a l’idée d’incorporer une tringle métallique dans le talon (la partie qui retient le pneu dans le rebord de la jante).

Les années 20 et 30 voient les autos se généraliser. Les crevaisons sont nombreuses et Edward Brice Killen a une idée qui fera date. En 1929 il invente le pneu « tubeless ». En fait le pneu n’a plus de chambre à air. Il est étanchéifié et garde l’air entre la surface de roulement et la jante.

Quatre ans plus tard, en 1933 c’est de nouveau Michelin qui innove. Quand on vient de Clermont-Ferrand c’est logique qu’on cherche une solution pour rouler sur la neige et la glace. Ils lancent donc les premiers pneus cloutés !

Et c’est pas fini !

Pneu Michelin Radial-

Dès la sortie de la guerre c’est une autre amélioration qui est proposée… et une nouvelle fois c’est Michelin qui est précurseur. On parle du pneu à carcasse radiale dont la structure n’est plus dans le sens du roulement mais transversale.

Bien que le système fut breveté en 1915 en Californie, il n’était pas du tout répandu. Le Michelin X se monte sur la 2CV dès 1948 et deviendra la norme en peu de temps, se montant sur les poids-lourds dès 1952.

Après une petite pause on reprend le cycle des innovations avec les japonais de Bridgestone qui proposent une carcasse radiale en acier, très vite adoptée sur les poids-lourds.

En 1972 le pneu hiver, sans clous est créé par l’allemand Continental. L’année suivante, à l’inverse, Goodyear introduit les pneus slicks en compétition. Deux ans plus tard, Lancia est confronté à un gros problème avec les pneus de sa Stratos entre des carcasses radiales qui ne tiennent pas car trop minces et ces mêmes slicks trop rigides. Du coup c’est Pirelli qui va créer le premier peu large à flancs réduit et à structure radiale.

Après cette période d’effervescence les innovations suivantes seront concentrées sur la sécurité et les crevaison. Le pneu bi-mousse, increvable est développé par Michelin pour le Dakar 1983 et en 1992 Goodyear sort les pneus run flat qui permettent de rouler alors qu’il est dégonflé ou crevé !

Et les anciennes dans tout ça ?

Heureusement pour nos autos préférées, les technologies développées pour les modernes arrivent peu à peu aux anciennes. Ainsi les mélanges évoluent et sont de plus en plus performants. Les structures et les sculptures évoluent également même si toutes les évolutions ne se marient pas forcément avec les roues d’origine des autos.

Là aussi, il ne faut pas avoir peur des évolutions technologiques et les adopter dès que possible.

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Yann

    Merci pour cet article très intéressant sur les pneumatiques. Élément de sécurité trop souvent négligé…
    Je me permets néanmoins une petite rectification: c’est n’est pas Goodyear qui a lancé le premier pneu à roulage à plat en série mais le japonais Bridgestone avec le RE71 RFT N0 sur la mythique et rarissime Porsche 959 en 1983. Avec une technologie à flancs porteurs inspirée du système Denloc développée par Dunlop.

    Répondre · · 13 août 2021 à 15 h 59 min

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