La Honda S800, une japonaise à l’assaut de la France

Publié le par Benjamin

La Honda S800, une japonaise à l’assaut de la France

Quand on parle de voitures anciennes Japonaises, on pense d’abord youngtimers. Avant d’aller chercher plus loin et se rappeler des Z de chez Datsun, de la Toyota 2000GT… et la Honda S800. Aucune de ces autos n’est très répandue, et pourtant cette dernière a eu une carrière française plutôt intéressante.

Honda s’attaque à l’automobile

La moto, Honda connaît puisque c’est par là que la marque a commencé ses productions motorisées. Des motocyclettes qui cartonnent au Japon et qui commencent à s’exporter. En 1962, c’est parti pour les automobiles à quatre roues. L’offensive est faite sur les autos de production, et en compétition avec directement la Formule 1 !

Les premières autos, l’utilitaire T360 et la sportive S360 qui ne sera pas produite et remplacée par les S500, puis S600 sont des autos petites, dotées de moteurs de motos… et d’une transmission par chaîne. Le roadster et le coupé S600 sont exportés. Au Japon les nouvelles venues séduisent, notamment parce qu’on se rapproche énormément du comportement mécanique d’une moto. Le moteur prend ainsi 8500 tr/min, chose inédite sur une voiture de route.

Par contre à l’étranger ce sont quelques centaines d’autos à peine qui sont écoulées. La technique très moto déroute autant les réseaux que les acheteurs. Honda va devoir changer son fusil d’épaule.


La naissance de la Honda S800

C’est en 1965 qu’est dévoilée la remplaçante de la Honda S800. Le moteur à 4 cylindres en ligne est poussé à 798 cm³. Héritage de la moto, son vilebrequin tourne sur des roulements à rouleaux ! Il offre des performances équivalentes à des 1300 européens : 70 chevaux obtenus à 8000 tr/min, un double arbre à came en tête, 4 carbus horizontaux de marque Keihin… mais un couple très moto avec 6.7 mkg.
La transmission est aussi au centre de l’attention des concepteurs. Fini la transmission par chaîne, c’est un arbre rigide qui transmet la puissance aux roues arrières, via une boîte à 4 rapports.

Côté châssis la voiture est petite : 3.34 m de long, 1.4 m de large, 2 m d’empattement. L’ensemble pèse moins de 800 kg.

Performante dans tous les domaines

La Honda S800 n’arrive en France qu’en 1966, au salon de Paris. L’acheteur potentiel a de quoi être étonné. Pas forcément par la bouille de notre japonaise, jolie sans être particulièrement révolutionnaire ou moderne… mais surtout avec le même design que ses grandes sœurs. Par contre la fiche est plus qu’attractive.

Déjà au niveau des performances : 160 km/h, un 0 à 100 loin d’être ridicule en 12 secondes et 35.3 secondes au kilomètre DA. Par comparaison une sportive bien de chez nous, la R8 Gordini, atteint les 180 km/h mais couvre le 0 à 100 en 13.7 secondes. Un peu plus puissante, 1300 cm³, elle la devance à la borne kilométrique qu’elle atteint en 31.5 secondes.

A l’intérieur la Honda S800 se montre relativement bien équipé, mais surtout on est face à un compte-tour qui affiche 11.000 tr/min.

Enfin quand le potentiel acheteur sort de l’auto, l’agent lui sort le dernier chiffre, imparable. Le Coupé est vendu 9.900 frs, le cabriolet 11.200 frs. La R8 Gordini est à 13.500 frs et un petit roadster comme une « rustique » MG Midget coûte 11.600 frs.

Le marché français va d’ailleurs devenir très important pour Honda.

Préparée pour les USA

La Honda S800 se vend donc. L’Europe est un débouché, mais comme bien des constructeurs dans les années 60, c’est sur l’important marché américain qu’on lorgne. Sauf qu’il faut faire évoluer l’auto pour la rendre homologable. Feux et clignotants grossissent quand des répétiteurs latéraux font leur apparition. Seule différence technique, le circuit de freinage qui est doublé. Au passage les disques ne sont plus fournis par Dunlop mais par Girling. La Honda S800 M est dévoilée en 1967.

Malgré cela… l’auto ne roulera pas aux USA. Ce qui lui porta un coup presque fatidique. Mais l’objectif était atteint et Honda s’était fait une image. Les campagnes de F1 (une victoire sur le Nürburgring en 1964) y avaient aussi contribué. Du coup le H se concentra vers des voitures de plus grande diffusion et arrête la production de la Honda S800 en 1970.

Une histoire de prix

Il se sera donc vendu 11.406 Honda S800… dont presque un quart sur le marché français. Le rapport prix / performance était en effet très compétitif et la voiture en a profité ! La Honda S800 était vendue à perte et c’est la vente de motos qui permettait de financer le tout !

La Honda S800 de nos jours

Elle reste une petite auto très intéressante. Largement diffusée en France, on en trouve pas tous les jours, mais elle y est bien moins rare que sous d’autres latitudes. Le prix actuel de cette auto n’est plus si abordable puisqu’on approche facilement les 20.000 €. En plus les pièces sont difficiles à trouver. Heureusement, les performances restent !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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