Ferrari 250 GT Lusso, sportive, élégante, tout pour plaire !

Publié le par Benjamin

Ferrari 250 GT Lusso, sportive, élégante, tout pour plaire !

Une famille en or (pur d’ailleurs). Parmi les 250, on ne trouve pas d’auto vraiment ratée, vraiment à part. Dans les dernières de la série, aux côtés de la mythique GTO, on trouve une auto moins sportive, plus luxueuse. D’ailleurs c’est son nom : la Ferrari 250 GT Lusso.

Un vide à combler

Dans la série des Ferrari 250, au début des années 60 on trouve 5 modèles. Pour des découvrables, ce sont les GT Cabriolet Pininfarina Serie II et les California Spyder. Pour les coupés, on trouve la GTE, la 2+2 de la bande, la GT Coupé Pininfarina, sa version 2 places et deux versions de la GT SWB.

Ce châssis court de 2.4 m est en effet décliné en une « Berlinetta Competizione », aux 100 exemplaires à carrosserie alu et dans une version « civilisée » qui reçoit une carrosserie en acier. L’arrivée de la GTO sonne le glas des SWB dont les derniers exemplaires sortent en 1962.

C’est alors que Ferrari prépare sa nouvelle auto.

La Ferrari 250 GT Lusso, des caractéristiques de sportive

Évidemment on garde le mythique V12 de 3 litres, ce sera donc une 250. Par contre on laisse la place de la sportive et de la pistarde à la GTO. Cette nouvelle auto sera luxueuse… mais dynamique. Avec un poids mini à peine supérieur à la tonne et le châssis court, toujours fabriqué en tubes ovales, garant d’un certain dynamisme, ce n’est pas une lourde GT comme ce que propose la concurrence.

Pour compléter la partie technique, on ajoute que Ferrari fait appel à des freins à disque Girling aux 4 roues, à une suspension avant à double triangle… mais un train arrière à essieu rigide. Pas spécialement novateur, voire carrément daté, il offre toujours des performances suffisantes pour les ingénieurs de Maranello.

Pour le moteur, on prend le meilleur de ce qui se fait sur le 3 litres. Les soupapes et le vilebrequin viennent de la SWB mais on assagit le tout avec piston et cylindres de la GTE. Un seul arbre à came est utilisé par banc de cylindres et l’alimentation est confiée à trois carbus Weber double corps. Au total ce sont 250ch qui peuvent être envoyés à la boîte qui conserve ses quatre rapports.

À côté de cette technique de premier plan, on ne lésine pas sur le luxe. C’est ce qui va donner le nom de la Ferrari 250 GT Lusso. L’intérieur est vaste, pour une Ferrari 250 évidemment, grâce au replacement du moteur quelques centimètres plus en avant, une solution étonnante puisqu’à l’encontre d’un centrage des masses alors en vogue. Le cuir est omniprésent, matelassé sur les sièges, noir et souple sur le tableau de bord dont l’instrumentation est riche et orientée vers le conducteur.

Côté style enfin, la Ferrari 250 GT Lusso n’est pas loin de ce qui se fait de mieux à l’époque (vu que c’est une question de goût, on ne peut l’affirmer, on vous laisse juge). Pininfarina a dessiné la plus élégante des 250, voire même de toutes les Ferrari sorties à ce moment donné.

La finesse est le maître mot et ça se ressent à l’avant avec un museau étiré et fin. Le pavillon reste bas, entre un pare-brise et une lunette très inclinés. La ligne de caisse est assez haute, réduisant les vitrages et donnant un aspect résolument dynamique. Comme la GTO, la Ferrari 250 GT Lusso a un arrière qui recherche la performance aéro. C’est un Kammback, tronqué, qui propose un discret becquet sur le haut.

Une carrière très très courte

C’est au salon de Paris 1962 qu’on présente la Ferrari 250 GT Lusso. L’accueil est évidemment excellent entre son style qui fait l’unanimité et ses performances de premier plan.
Avec 8 secondes pour atteindre les 100 km/h, elle accélère vite. Avec 240 km/h en pointe, c’est tout simplement l’auto de série la plus rapide de l’époque !

Ferrari 250 GT Lusso 1 Slaon de Paris 1962- Ferrari 250 GT Lusso

Elle n’est au départ qu’un concept, quelques modifications mineures lui sont apportées et la production est vite lancée. C’est Scaglietti qui se charge des carrosseries. Les premières autos sont proposées à la vente en Janvier 1963.

Si la Ferrari 250 GT Lusso n’est pas une auto conçue pour le sport, cela n’empêche pas certains clients d’en avoir envie. Ils peuvent demander une préparation chez Ferrari, moyennant quelques devises bienvenues pour faire tourner la Scuderia. Ainsi on la retrouve vite en course (on en parle plus bas).

Néanmoins la carrière de la Ferrari 250 GT Lusso va être courte. Non pas à cause d’un échec commercial mais tout simplement parce que la série des Ferrari 250 (qui a commencé dix ans plus tôt quand même) touche à sa fin. La 275 GTB débarque au salon de Paris 1964, quelques semaines après l’arrêt de la production de la Lusso.

En à peine 18 mois, on a construit 351 exemplaires de la Ferrari 250 GT Lusso. C’est plus que la GT Coupé en 3 années !

La Ferrari 250 GT Lusso en compétition

Vu qu’elle n’est pas destinée à la course, la Ferrari 250 GT Lusso va y venir sur le tard. Son premier grand engagnement se fera à la Targa Florio 1964. Taormina et Tacci arrivent 13e et 5e de classe, derrière 4 GTO ! On la retrouve ensuite à Montlhéry, Zolder ou sur les Courses de Cote de Schauinsland et Sierre Montagna. Charly Müller est celui qui engage le plus son auto. C’est d’ailleurs lui qui s’engage avec Walter au Tour de France 1964 conclu à la 24e place, 5e des GT 3 litres.

Bouchon prend le relai pour 1965 mais ne se classe pas à la Targa Florio. On la retrouve également à Spa, aux 500 km avec une 13e place ou encore à Ollon-Villars où deux autos terminent 35e et 31e de la course de cote.

Ce sera tout pour les grands événements. En tout cas ce n’est pas mal pour une auto pas prévue pour la course !

Les Ferrari 250 GT Lusso de nos jours

Ce n’est ni la plus rare, ni la plus sportive. Mais question agrément et beauté, la Ferrari 250 GT Lusso est incomparable dans la lignée des 250. Du coup ses prix sont très, très élevés.

On en retrouve souvent sous les marteaux des plus grandes maisons. Les plus beaux exemplaires peuvent atteindre 1.7 million d’euros, certains s’arrêtent au million… mais rarement en dessous !

Une autre raison de ces prix, c’est que l’auto est bienvenue dans la plupart des concours d’élégance du monde. Et puis elle est également éligible au Tour Auto. D’ailleurs l’une d’elles a remporté le classement de régularité en 2019 et sera au départ de la prochaine édition (on vous en dit plus ici) avec Hamoniau et Lotthe.

Encore quelques photos, pour le plaisir :

Photos additionnelles : Wheelsage, Artcurial, Girardo

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Didier MONNET

    Tout est affaire de goût en effet, mais je partage complètement cet avis : cette auto est bien une des plus belles. Merci pour ces infos et ces images dont on ne peut se lasser.

    Répondre · · 18 août 2021 à 21 h 30 min

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