Bilan des enchères 2020 dans la voiture ancienne : année très spéciale

Publié le par Benjamin

Bilan des enchères 2020 dans la voiture ancienne : année très spéciale

Alors que les dernières ventes aux enchères de l’année sont derrière nous, il est temps de faire le bilan des ventes aux enchères de voitures anciennes. Et là encore, on a eu droit à une année très spéciale.

Notre ressenti sur les ventes aux enchères de 2020

Habituellement les ventes aux enchères sont tirées par les « grandes réunions ». Scottsdale, Rétromobile, Amelia Island et surtout la Monterey Car Week sont autant d’occasions où les maisons de vente sont nombreuses et proposent des catalogues bien remplis.

Avec une année 2020 marquée par des confinements répartis sur les différents pays concernés, plusieurs de ces réunions ont été impactés. Le plus flagrant a été du côté de la Californie et même si des ventes en ligne se sont substituées aux ventes traditionnelles, les catalogues n’étaient pas aussi remplis.

Peur de griller certaines autos dans un contexte économique incertain ? Peur qu’elle n’atteigne un prix qui soit trop bas ? Les facteurs sont nombreux. Mais il faut aussi voir qu’à chaque déconfinement les ventes avec du public ont plutôt bien fonctionné.

En tout cas c’est une année noire pour le secteur des ventes aux enchères de véhicules anciens et ça se traduit également quand on regarde les autos les plus chères vendues cette année.

Le Top 10+1 de l’année

Attention, top réalisé en euros avec les taux de change au jour de vente et dans la valeur originale de vente (£ ou $). Du coup d’autres top que vous trouverez en ligne peuvent être différents.

Hors concours : les Alfa Romeo B.A.T

Trois autos mythiques vendues le 20 Octobre à New York par RM Sotheby’s durant une vente… d’art !

Résultat : 12.634.776 € (14.840.000 $)

N°1 : Bugatti Type 59 Sports

Cette auto de 1934 est donc la plus chère des autos vendues en 2020 aux enchères. Elle a été vendue au sein de la collection « Passion of a Lifetime » à Londres, la première incursion de Gooding & Co en Europe !

Résultat : 10.651.548 € (9.535.000 £)

N°2 : Bugatti Type 57S Atalante

Autre Bugatti, de 1937 cette fois, mais même occasion et même vendeur : Gooding & Co à Londres le 5 Septembre.

Résultat : 8.774.820 € (7.855.000 £)

N°3 : Bugatti Type 55 Super Sport Roadster

Cette fois c’est un score à mettre au crédit de Bonhams lors de sa vente d’Amelia Island du 5 Mars 2020 pour cette auto de 1932.

Résultat : 5.860.503 € (7.100.000 $)

N°4 : Bugatti Type 55 Two-Seat Supersport

Cette auto carrossée par Figoni a été vendue à Paris en Février par Bonhams. Oui c’est la deuxième Type 55 vendue par Bonhams.

Résultat : 5.061.260 $ (4.600.000 €)

N°5 : Bugatti Type 35C Grand Prix

Retour à Londres chez Gooding avec cette auto de 1928 avec un beau palmarès. Cinquième Bugatti du top 5 !

Résultat : 4.397.788 € (3.935.000 £)

N°6 : Ferrari 550 GT1 Prodrive

Seule Ferrari et seule auto de RM Sotheby’s dans ce top 10 ! C’est suffisamment rare pour le noter. Elle fut vendue lors de la vente, en ligne, qui remplaçait celle de Monterey en Août.

Résultat : 3.622.905 € (4.290.000 $)

N°7 : Lamborghini Miura P400 SV Speciale

Retour à Londres le 5 Septembre avec cette Lamborghini Miura. Son prix s’explique par sa boîte ZF et son carter sec.

Résultat : 3.582.539 € (3.207.000 £)

N°8 : Aston Martin DB3S

Cette Aston Martin DB3S de 1955 est la dernière de ce top vendue à Londres le 5 Septembre par Gooding & Co.

Résultat : 3.563.588 € (3.011.000 £)

N°9 : Shelby GTR350R Competition Model “Flying Mustang”

Cette auto vendue par Mecum à Indianapolis en Juillet dernier est une des 36 autos de compétition construites et la première à avoir été engagée en course.

Résultat : 3.373.485 € (3.850.000 $)

N°10 : Ford Mustang GT “Bullitt”

Une deuxième Ford Mustang dans ce top 10. Oui et pas n’importe laquelle ! Cette auto fut celle de McQueen dans Bullitt. Elle a été vendue par Mecum à Kissimee en Janvier dernier.

Résultat : 3.362.885 € (3.740.000 $)

Cette année ce n’est pas un top 10 mais un 10+1. En effet les trois Alfa Romeo B.A.T qui remportent le prix honorifique de la plus grosse vente aux enchères de l’année pour des véhicules anciens étaient vendues toutes les trois d’un seul coup !

Du coup c’est Bugatti qui est vraiment à l’honneur cette année. Dès le début de l’année les Type 55 s’étaient montrées à leur avantage, sous le marteau de Bonhams, en étant les plus chères à Paris et à Amelia Island. Ces deux autos ont été complétées par trois autres vendues lors d’une seule et même vente par Gooding & Co. On note d’ailleurs que la Type 59 Sports devient la Bugatti la plus chère de tous les temps à être vendue aux enchères.

Et Ferrari dans tout ça ? Souvent la marque italienne est une locomotive. Cette année aucune 250 GT California, SWB ou Tour de France dans le Top 10. On trouve même une seule Ferrari, et c’est une auto de 2001 ! C’est peut-être la marque la plus impactée par la frilosité des vendeurs.

Côté maisons de vente on notera que pour une fois RM Sotheby’s n’est présent qu’une seule fois (5 fois en 2019), si on exclut les B.A.T. C’est Gooding & Co qui se taille la part du lion avec une seule vente. Il faut dire que Passion of a Lifetime a accumulé 34.048.900 $ avec 14 autos !
Bonhams est bien présent avec 2 autos. Mecum capitalise sur ses deux Mustang pour être de la partie. Artcurial rate le coche, la vente parisienne ne proposant pas de lots pouvant justifier une place dans ce top.

Le Top 10 en France

N°1 : Bugatti Type 55 Two-Seat Supersport

4e au général de l’année, la Bugatti Type 55 était l’auto la plus chère de la semaine parisienne et elle n’a pas été détronnée !

Résultat : 4.600.000 €

N°2 : Ferrari 275 GTB/6C

C’est Artcurial qui installe cette Ferrari à la seconde place. Une auto qui n’atteint pas son estimation maxi mais qui réalise un beau score.

Résultat : 2.444.000 €

N°3 : BMW 507 de 1958

Troisième plus haut prix pour la troisième vente parisienne, celle de RM Sotheby’s. Il est vrai que trois autos étaient estimées plus cher mais cette BMW 507 est montée bien haut !

Résultat : 1.996.250 €

N°4 : Porsche 904 Carrera GTS de 1964

Deuxième auto issue de la vente RM Sotheby’s, cette Porsche 904 est également montée haut malgré un moteur pas d’origine !

Résultat : 1.917.500 €

N°5 Porsche 906 de 1966

Deuxième prix de la vente Artcurial de Rétromobile, cette Porsche 906 en bel état se fait pourtant coiffer par une 904 !

Résultat : 1.730.600 €

N°6 Invicta 4½ Litre Low Châssis Sport de 1931

Deuxième avant-guerre de ce top, une nouvelle fois vendue à Paris pendant Rétromobile et elle aussi par Bonhams.

Résultat : 1.610.000 €

N°6 bis : Mercedes-Benz 500 K Cabriolet A de 1935

Également vendue par Bonhams la Mercedes 500 K fait jeu égal avec l’Invicta.

Résultat : 1.610.000 €

N°8 : Ferrari 126C3-068 de 1983

Cette Formule 1 sortie du Manoir de l’Automobile était la première auto de la marque à coque carbone. Elle a été vendue par Artcurial, au dessus de son estimation.

Résultat : 1.438.880 €

N°9 : Ferrari F40 de 1991

Autre Ferrari de la vente Artcurial de Rétromobile, cette F40 se vend bien et dans son estimation.

Résultat : 1.112.840 €

N°10 : Jaguar XJ220 C

Encore une auto vendue par Artcurial à Rétromobile. Cette Jaguar XJ220 de course a couru deux fois au Mans ce qui explique son prix.

Résultat : 1.085.760 €

Vu qu’on vous parle de voiture ancienne, on a pas compté la Bugatti Veyron Super Sport vendue 1.523.750 par RM Sotheby’s, toujours à Paris.
Sinon on note qu’il y avait encore deux millionnaires vendues en France en 2020, deux 300 SL vendues par Bonhams et RM Sotheby’s à Paris. Si vous avez bien comptez cela fait 13 autos qui ont dépassé le million d’euros sous le marteau, et toutes lors des ventes parisiennes.

Du côté des autres maisons françaises, même si on a pas atteint le million on note quelques beaux prix.

Du côté d’Osenat ce sont 5 ventes qui se sont tenues cette année. Le plus gros prix revient à cette Lamborghini Miura partie pour 844.500 € lors de la vente (décalée) du 27 Mai, la vente de reprise en fait.

Du côté d’Aguttes c’est également une belle italienne qui remporte la palme, une Alfa Romeo SZ Coda Tronca de 1962 vendue 670.380 € le 15 Mars… sur le gong !

L’enseignement de l’année : l’embellie sur les prix plus légers

Assez parlé des grosses ventes. Celles-ci se sont montrées un peu plus à leur avantage que les années précédentes. Mais il y a un autre enseignement à tirer des ventes aux enchères d’autos anciennes cette année.

La vente Osenat du 27 Mai l’a bien montré et les ventes suivantes de la maison bellifontaine, d’Artcurial ou d’Aguttes l’ont confirmé : après le confinement les français ont voulu se faire plaisir. Du coup les taux de vente sont repartis à la hausse, atteignant des chiffres qu’on avait plus vu depuis 3 ans.

Il faudra toutefois signaler que les taux sont dopés par plusieurs ventes, pas toutes réalisées par les grandes maisons signalées ci-dessus d’ailleurs, qui ont dispersé des collections complètes, souvent sans prix de réserve. Quelques exemples :

La Vente Trigano par ArtcurialLa vente de la Collection Duranteau par OEP
La vente de l’Aventure Peugeot par AguttesLa vente André Lurton par Artcurial

Enfin on signalera que la fin de l’année a été plus difficile et la sortie du deuxième confinement n’a pas été aussi euphorique que la sortie du premier.

Les ventes dématérialisées ? À parfaire

Après que les confinements se soient généralisés les ventes en ligne ont été une nouvelle norme. Surtout pour les maisons étrangères avec une clientèle internationale. Souvent elles étaient un moyen de contourner les restrictions, certains clients pouvant venir voir les autos avant d’enchérir en ligne.

D’ailleurs peu de ventes se sont déroulées comme des ventes normales, où il est possible d’enchérir en ligne. Appelées lives, elles ont été supplantées par des ventes sur plusieurs jours.

Résultat ? Et bien ça n’a pas réussi aux gros prix. RM Sotheby’s en a d’abord fait les frais avec la collection Petitjean, initialement prévue à la vente pendant le salon de Essen avant de retomber sur ses pattes avec la Ferrari 550 qui rafle le record du monde des enchères en ligne (on aime les records pour ce qui est des enchères).

Bref si les moyens de communication sont bien en place, il reste toujours à sauter le pas. Et sans voir les autos (et avec une conjoncture économique qui est ce qu’elle est) il était difficile de voir grand.

À voir si le concept se développera car il présente quelques avantages, notamment celui de faire plus de ventes différentes et ne pas surcharger les grosses ventes établies.

Les perspectives pour 2021 ?

Forcément le contexte sanitaire jouera encore. On ne sait pas si les grandes réunions pourront se tenir. Cela influera sur le fait que les enchères se déroulent en salle ou uniquement en ligne ou par téléphone. C’est différent car l’émulation n’est plus la même.

En tout cas on l’a vu cette année : les plus beaux lots sont sortis dès le début d’année, les autres étant resté au garage en attendant mieux. Il se pourrait que le démarrage de l’année soit timide. On attend de voir, dès les prochains jours, les catalogue de Gooding & Co, Bonhams et RM Sotheby’s pour l’Arizona (autour du concours de Scottsdale) et le bouclage des catalogues parisiens. Ensuite l’été pourrait marquer le retour sur le devant de la scène des ventes de la Monterrey Car Week.

En tout cas on pourra aussi voir si les gros prix sont bien au rendez-vous. Si la crise du Covid affecte quelques vendeurs qui chercheront à se débarrasser de certaines autos, est-ce que les acheteurs seront là ? On en saura plus mi-février.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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