Ferrari F40, icône automobile, symbole de la spéculation

Publié le par Benjamin

Ferrari F40, icône automobile, symbole de la spéculation

Dans la tête de tous les enfants (quel que soit leur âge) et sur les murs des plus jeunes, la Ferrari F40 occupait une bonne place dans les années 80 et 90. Une auto au dessin marquant, clairement plus course que route avec des performances de premier plan. Mais la Ferrari F40 a aussi la première auto spéculative, une auto que l’on achetait pas vraiment, et encore moins pour la conduire.

La Ferrari F40, du Groupe B à la Supercar

Le point de départ de cette supercar remonte en fait à la première du genre de chez Ferrari : la 288 GTO. Une auto hors-série, étudiée pour la performance… qui doit servir à homologuer une version encore plus méchante pour la coure. Celle là, c’est la GTO Evoluzione qui est mise en chantier en même temps et qui a pour ambition de créer une voiture désirable et surtout axée sur le sport.

Non pas que les Ferrari d’alors ne soient pas sportives, mais leurs prestations sont plus axées sur le GT, des autos rapides et luxueuses qui pâtissent d’un réel manque d’image sportive, alors incarné par des Porsche ou des berlines dopées. L’explication est aussi à chercher du côté des programmes compétitions : le Cavalino est présent en F1, et en rallye via des programmes privés mais pas en endurance par exemple. Le temps du « Winning Sunday, selling Monday » est loin, d’ailleurs les ventes de Ferrari s’érodent petit à petit.

Alors on se lance sur le chantier de la 288 GTO Evoluzione, chez Michelotto le fidèle préparateur Ferrari de Padoue. Une auto qui pourra courir sur la piste, mais aussi en rallye. Son développement se fait par une petite équipe pour que le reste du bureau d’étude reste concentré sur les projets « plus importants » d’autant qu’on parle d’une auto homologuée, qui ira donc sur la route, et que Enzo Ferrari n’est pas seul décisionnaire sur ces choix là. Quand on parle de petite équipe c’est en fait le Nicola Materazzi qui est aux manettes !

On vise le Groupe B et quand l’auto est prête en 1985 elle intéresse… sauf que le Groupe B va être sabré quelques mois plus tard. La version piste est néanmoins très poussée et remarquée par les pilotes d’essais de Ferrari. Enzo Ferrari donne alors son feu vert pour le développement d’une auto de route, dérivée de la 288 Evoluzione de piste. Le petit bureau d’étude a alors trois mois pour créer l’auto qui devrai être dévoilée à l’été… c’est elle qui sera LA voiture qui célébrera les 40 ans de la marque !

21 Juillet 1987 : Ferrari lâche sa bombe

Parce qu’on ne croît pas forcément aux débouchés de l’auto, on décide de présenter l’auto chez Ferrari et pas sur un grand salon. C’est donc le 21 Juillet 1987 que la Ferrari F40 est dévoilée sur le circuit d’essai de la marque de Fiorano. Et personne ne s’attendait à une auto du genre. À cette époque là, le mot supercar est encore absent du vocabulaire automobile courant et seule la Porsche 959 rentre dans cette case.

Mais en regardant ce qu’à créé Materazzi, c’est l’évidence. La voiture est une auto de course mise sur la route. Déjà avec sa ligne, évolution de celle de la 288 GTO mais adoucie et retravaillée pour plus de finesse. Sa signature c’est son énorme aileron arrière qui renvoie directement aux Groupe C qui se battent alors sur les courses d’endurance (sans Ferrari d’ailleurs). Elle est en composite avec un mix de fibre de verre et de fibre de carbone. Les vitrages sont en plexiglas, plus léger. Les phares sont escamotables… et d’ailleurs ils ne sont pas prêts au moment où l’auto est dévoilée, masqués par un panneau noir. Les rétroviseurs sont eux encore en bois !

Côté châssis on en est pas encore à la monocoque carbone, mais on utilise un treillis tubulaire en acier. Les trains roulants à double triangulation sont repris de la 288 GTO Evoluzione. Les panneaux de renfort sont en kevlar et son particulièrement visibles dans l’habitacle qui ne comprend que deux baquets et une climatisation optionnelle et bien utile.

Enfin le moteur, comme sur la 288 GTO, c’est un V8 de 2.9 litres à deux turbos. Si le moteur « circuit » de l’Evoluzione montait à 650 ch, on décide de réduire la puissance à 478 ch histoire de garder un peu de fiabilité. Monté en position longitudinale il est est couplé à une boîte faite maison.

Étudiée pour être légère, la Ferrari F40 fait 1100 kg à vide. Elle file à 324 km/h et atteint les 100 en moins de 4 secondes. Un chiffre presque banal de nos jours mais sidérant à l’époque.

Dernier chiffre : cette Ferrari spéciale est limitée à 400 exemplaires. Et finalement c’est peut-être celui qui va le plus symboliser la Ferrari F40.

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Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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