Au volant d’une Peugeot 205 GTI 1.9, évidence et polyvalence

Oui, on a dernièrement fait des autos plus originales qu’une Peugeot 205 GTI 1.9, c’est vrai. Mais est-ce qu’on peut réellement comparer et parler de telle ou telle voiture ancienne sans les avoir pris en main ? J’avais déjà essayé une 1.6, mais l’occasion s’est présentée de prendre en main cette belle rouge. Et je ne me suis pas fait prié !

Notre Peugeot 205 GTI 1.9 du jour

Décrire le style de la Peugeot 205 GTI 1.9. Vraiment ? Quand on me demande de décrire le style d’une Lamborghini Espada (ce que je fais ici) ou d’une Daimler SP 250 (ce que je fais là), il y a un certain « challenge » puisqu’il s’agit de montrer aux lecteurs des détails, des inspirations reprises sur d’autres autos dont il n’aurait peut-être jamais pris conscience sans avoir le nez sur l’auto pendant quelques heures.

Mais la Peugeot 205 GTI 1.9, c’est une Peugeot 205. On parle de formes tellement courantes que ce n’est pas si évident. Tout le monde connaît la 205, et heureusement pour Peugeot d’ailleurs puisque le succès de la compacte a remis le groupe PSA en entier sur les rails.

Pourtant… il y a quand même quelques petites choses à dire. Certes, sur les formes globales, rien de bien nouveau. Je vous renvoie quand même à mon article dédié à la Peugeot M24, parce que ces lignes que tout le monde connaît, que tout le monde a donc l’impression de trouver banales… sont bien plus réussies que les premières études qui auraient fait de la 205 une grosse Peugeot 104. Le bureau du style de Peugeot, dirigé par Gérard Welter, va ainsi sortir une ligne assez simple, mais moderne et possédant son propre caractère.

Du caractère, c’est justement ce qu’il faudra pour la 205 GTI. Pour le coup, qu’elles soient motorisées par un 1.6 ou un 1.9, les petites lionnes s’affirment dans leur design. Elles reprennent ainsi un gimmick déjà vu sur les Golf GTI (entre autres bombinettes de l’époque) : les baguettes rouges. Évidemment, ce n’est pas l’attribut le plus visible sur notre Peugeot 205 GTI 1.9 du jour puisque sa robe est entièrement Rouge (Vallelunga).

Comme tout est dans les détails, il faut noter le bouclier avant spécifique avec ses phares additionnels, un spoiler arrière qui l’est autant et puis les élargisseurs d’ailes, plastiques. D’ailleurs, ces derniers sont bien utiles pour attirer l’œil sur les jantes. C’est d’ailleurs la différence visible la plus notable entre les 1.6 et les 1.9 (en dehors de la baguette qui indique directement la motorisation). Sur ces dernières, qui apparaissent deux ans après la sortie des premières, les jantes passent au 15″ et reçoivent un dessin spécifique, à la fois simplifié et plus moderne.

Finalement, il y avait quand même quelques petites choses à dire. Mais on continue notre tour.

À l’intérieur : ambiance

Quand on ouvre la porte de notre Peugeot 205 GTI 1.9, on retrouve un intérieur finalement plus simple (dans son traitement) que l’extérieur. On est bien dans une 205, c’est certain.

Les deux caractéristiques principales des GTI sont bien au rendez-vous : la moquette rouge (sous les tapis de protection) et les sièges baquets. Ceux-ci peuvent d’ailleurs vous donner une indication sur l’année de l’auto. Sur notre Peugeot 205 GTI 1.9 de 1989 on retrouve des sièges « ramiers » avec deux couleurs distinctes sur le centre et un liseré rouge au centre. Sur les côtés, c’est l’option cuir qui ressort. D’ailleurs, je ne vous ai pas dit mais ces sièges sont spécifiques. Déjà à la Peugeot 205 GTI 1.9, mais surtout, et même si ça ne se voit pas, à la version suédoise qui proposait des sièges… chauffants, évidemment !

On retrouve un autre indice sur l’âge de l’auto avec le reste de l’intérieur. Le volant est passé à trois branches et on retrouve également des différences sur la console centrale. Les aérations sont plus hautes et les commandes de celle-ci sont devenus des boutons ronds, plus faciles à manier. On retrouve, en-dessous, le cendrier et la montre digitale, élément hyper moderne de l’époque.

L’instrumentation de la Peugeot 205 GTI 1.9 n’a rien de très originale mais elle est complète. Pression d’huile et jauge d’essence à gauche, compteur de vitesse et compte-tours au centre, bien visibles à travers le volant, tandis qu’à droite on surveille la surchauffe avec les températures d’eau et d’huile. Ajoutez une série de voyants sur une colonne bien au centre et on se retrouve avec bien assez d’informations pour conduire sereinement.

Sinon ? Niveau espace et luminosité ? On en revient à la base : vous connaissez la 205 (avec toit ouvrant, d’accord) ? Donc vous connaissez la réponse en fait. Niveau finitions ? Pareil, ça reste une 205 donc ça n’a rien à voir avec une Bentley mais le lion proposait surtout une sportive plutôt abordable… quitte à se passer de quelques raffinements !

Sous le capot : dopage

Un point commun entre une Peugeot 205 GTI 1.9 et une 1.6 ? C’est un moteur XU. La différence, c’est que ce n’est pas du tout le même. Les premières (chronologiquement parlant) embarquent le XU5 J de 1580 cm³ apparu sur les BX 16 RS. Ensuite débarquent les 1.9 qui embarquent le XU9 JA.

La cylindrée passe à 1905 cm³. L’alésage est le même (83 mm) mais la course passe de 73 à 88mm. Concrètement on passe de 105 (ou 115 quand les deux cohabitent) chevaux à 130ch. Une belle hausse, c’est sûr, mais le couple est plus impacté encore en passant de 133 Nm à 164 Nm.

Pour le reste de la technique, on garde la boîte 5 et l’architecture globale. On note une petite diminution de la largeur de la voie avant et une augmentation de la voie arrière. D’ailleurs, c’est bien le train arrière de la Peugeot 205 GTI 1.9 qui apporte une seconde différence technique puisque celui-ci ne fait plus appel aux tambours des premières GTI mais reçoit bien des disques.

Dans l’histoire, le poids de la Peugeot 205 GTI 1.9 augmente aussi, mais de façon mesurée, tandis que les performances sont améliorées, la vitesse de pointe passant à 202 km/h (195 précédemment) et le 0 à 100 passe de 9 à 8,2 secondes.

Au volant de la Peugeot 205 GTI 1.9

C’est le moment de m’installer au volant. La Peugeot 205 GTI 1.9 est une auto bien pensée, pour une grande diffusion bien avant de penser au sport. Du coup la position de conduite est bonne et on trouve vite ses marques. Démarrage. Tiens les phares s’allument. Pas la peine de chercher à les éteindre. C’est une autre particularité de notre « suédoise » du jour : les feux de position sont toujours allumés !

Le moteur chauffe un peu et c’est le moment de démarrer. Sans surprise, la conduite est facile en ville. La direction n’a rien de floue (il faut dire que l’auto a été méticuleusement restaurée) et puis le gabarit de la compacte fait qu’on a pas forcément peur de longer les voitures en stationnement. Les freins ? Rien à redire, je n’ai pas spécialement de mauvais souvenirs avec le freinage de la 1.6 mais il est sûr que le système à 4 disques de notre Peugeot 205 GTI 1.9 est en forme.

Pendant des kilomètres, la Peugeot 205 GTI 1.9 est à son avantage. En fait, c’est clairement une voiture moderne… jusqu’à ce qu’on croise une 208 actuelle. Là, on se rend compte de la différence de gabarit et il faut bien avouer qu’avec les places de parking qui suivent la tendance inverse du gabarit des voitures, avec les pistes cyclables qui empiètent de plus en plus sur les voies, avoir une auto fluette est un vrai plus.

Surtout qu’avec ses 130ch, la Peugeot 205 GTI 1.9 est performante dans la circulation actuelle. Elle ne tapera pas une Tesla au feu rouge, mais ce n’est pas vraiment ce qu’on lui demande. Le confort est bon, avec un amortissement qui n’est pas trop cassant et des sièges bien plus confortables que l’équivalent actuel de notre sacré numéro. Pourquoi est-ce important ? Parce qu’en zone urbaine, c’est rempli de dos d’ânes.

À défaut de pouvoir attaquer un tracé de course de côte, c’est à la campagne que je vais aller essayer notre lionne. Et pour y aller, je vais pouvoir tester un peu le moteur sur une voie rapide. Sortie de rond-point, la température du moteur est al dente et je n’ai aucun scrupule à écraser la pédale de droite en seconde. Le moteur prend des tours et ça pousse, ça pousse. Troisième… et déjà je me retrouve à la vitesse limite alors que la voie d’accélération n’est pas terminée et que la zone rouge est encore loin.

Quatrième, cinquième, le moteur retombe dans les tours et nous voilà calés à une bonne vitesse de croisière et sans prendre trop de tours moteur. On est quand même aux environ de 3500 tours en 5e… Après, il faut se replacer en 1989, ce n’est pas si mal et pas si bruyant. Et puis, contrairement à bien d’autres voitures de l’époque, la Peugeot 205 GTI 1.9 n’est pas en bout de course ! Peu de chances de se faire coincer derrière un camion. Même en 5e, elle repart. Un doute ? Suffit de mettre la 4e et, là, ça repart fort !

La Peugeot 205 GTI 1.9 est une citadine et une autoroutière. C’est très bien tout ça. Mais n’allez faire croire à personne que c’est ce que recherchaient les acheteurs en allant en concession. Non, GTI, c’est du sport. Alors il faut quitter les grands axes pour se faire plaisir (mesuré à 80-90 hein). Ça se fait avec un bon rond-point, avec une belle visibilité… attaqué en 3e. Pas de pitié, faut essayer. Contrairement à une sportive actuelle, la 205 reste souple. Alors, oui, le verrouillage n’est pas excellent, l’auto bouge, mais elle reste confortable… et ça passe fort quand même.

La suite de la route me permet de rester dans les tours. Clairement, la 5e n’est pas au programme. En vérité, la 4e non plus. La Peugeot 205 GTI 1.9 a un bon châssis, on l’a dit. C’est nerveux, les changements de direction sont précis et directs, la direction me place exactement où je veux. La voiture change de cap parfaitement mais toujours avec une bonne souplesse. Peut-être que ça pourrait être mieux avec un petit travail sur les trains… mais je préfère la souplesse. Pourquoi ? Parce qu’elle encaisse parfaitement l’état des routes parfois douteux.

Même si on est dans le secteur, je ne la teste pas sur les pavés de Paris-Roubaix et je me contente des départementales. Le maniement du levier de vitesse est excellent et permet de bien m’amuser. Quand j’attaque vraiment très fort, je peux la sentir amorcer quelque chose de l’arrière mais dès que la pédale de droite est écrasée, l’avant tracte, sur le couple et tout se remet en ordre. C’était un atout pour celui qui voulait se faire plaisir mais c’était aussi la cause de nombreuses sorties !

Allez, fini de jouer. La vitesse est stabilisée, mais cette fois je passe la 4e et même la 5e dans les lignes droites. Il est temps de rentrer. Mais toujours sereinement. Comme si j’étais au volant d’une voiture (plus) moderne.

Conclusion :

Même si elle a ses 30 ans, la Peugeot 205 GTI 1.9 n’est une ancienne que sur le papier… et dans certaines situations bien particulières. Facile comme une moderne, confortable, passe-partout, elle donne envie de rouler avec tous les jours. Merci le « gros » moteur qui lui permet de ne pas être à la traîne dans la circulation de tous les jours.

Pourtant, elle reste avant tout une sportive. Si vous pouvez avoir l’envie de rouler avec tous les jours, c’est vraiment en trouvant un bon terrain de jeu que vous pourrez en tirer le maximum. Parce qu’utiliser une Peugeot 205 GTI 1.9 sans jouer un peu avec… ce serait vraiment dommage !

Conduire une Peugeot 205 GTI 1.9

Vous rêvez de conduire une Peugeot 205 GTI 1.9 ? Le vrai souci dans cette histoire, c’est que vous n’êtes vraiment pas le seul ! Heureusement, elle n’est pas rare. Certaines ont été massacrées quand la cote était au plus bas et n’étaient plus sauvables mais globalement le modèle a été bien préservé.

La cote est en constante augmentation. Vous pourrez en trouver dès 15.000 € mais les plus belles s’afficheront plutôt à 25.000 € et vous pourrez approcher voir dépasser… les 40.000 € quand l’historique et le kilométrage le permettent. Nous restons volontairement vagues puisque l’évolution est constante. On vous invite d’ailleurs à lire cet article du début d’année :

Où s’arrêtera le prix des Peugeot 205 GTI ?

Au niveau de l’achat, il faudra contrôler l’état de la caisse et vérifier qu’elle n’a pas subi de gros choc. C’est visible au niveau de la rainure au dessus de la vitre arrière qui peut être craquelée en cas de fatigue et les traces laissées par un passage au marbre peuvent également être repérées. La corrosion n’est pas un énorme problème, mais peut vite fatiguer les caisses. Le train arrière peut être impacté, prendre du jeu et devenir un peu trop joueur. Le moteur est robuste s’il a bien été entretenu et vous n’aurez pas de souci de ce côté là.

Un énorme merci à Tristan pour le prêt de sa « Suédoise » et à Harald pour nous avoir mis en contact.