Au volant d’une Golf GTI « liseré », une première aux solides bases

Publié le par Benjamin

Au volant d’une Golf GTI « liseré », une première aux solides bases

On avait déjà essayé une Golf GTI, d’accord. Mais la question d’essayer un exemplaire complètement d’origine restait dans un coin de ma tête. Comme ce n’est pas une mission impossible, on a fini par trouver avec une superbe auto noire, qui a quelques petits détails qui font la différence. Allez, c’est parti, j’essaye LA première des GTI, LA première des bombinettes.

La Golf GTI en bref

Si on commençait au début ? Oui, avec la Golf « tout court ». Elle apparaît en Mai 1974 avec pas moins de 5 finitions, deux choix de moteur, deux choix de boîte, 3 ou 5 portes, bref, c’est une vraie gamme que lance le constructeur qui veut sortir de la dépendance à la Coccinelle. Le pari sera vite réussi et tout le monde va être séduit… même les plus sportifs.

Pour eux, Volkswagen a préparé la toute première GTI qui sort en Septembre 1975. Quand on dit « toute première », c’est vraiment le cas, l’auto est la première auto sur terre à porter le nom de GTI… et pas la dernière. La recette est assez simple, on vous en parlera plus bas. En tout cas, c’est une recette qui marche. La Golf GTI va évoluer, en parallèle de la Golf mais aussi en se dotant d’un 1800 à partir de 1982.

Au total, en 9 ans de carrière, ce sont 461.690 Golf GTI qui ont été produites. Au départ, Volkswagen ne comptait en produire que 5000 pour l’homologuer en Groupe 1… comme quoi !

Notre Golf GTI « Liseré » du jour

Alors, on vous le dit tout de suite : non, ce ne sont pas les liserés extérieurs dont on parle. Mais on y reviendra. La Golf GTI porte en effet des liserés extérieurs. Et en rouge, sur une robe noire, ça se voit bien. D’ailleurs, ce gimmick fera le bonheur d’autres constructeurs, et d’autres GTI en particulier, regardez du côté de Sochaux et vous comprendrez.

Sinon, la Golf GTI, c’est une Golf, c’est sûr. Un design créé par Giugiaro qui se lâche totalement. Déjà amateur des formes tendues quand la mode était aux rondeurs, l’italien n’a pas cherché à adoucir les angles, c’est le cas de le dire ! Et ça se voit sur toute la voiture.

L’avant paraît vertical alors qu’il est en fait légèrement incliné vers l’intérieur. Il englobe les phares… pas spécialement modernes. En 1974 on aurait pu s’attendre à des phares rectangulaires mais il ne faut pas oublier qu’on comptait vendre des Golf aux USA, là où seul le rond avait droit de rouler avant 1984. Ils sont 4, contre deux sur les versions « de base » de la Golf. D’ailleurs, ceux des premières Golf étaient simplement ceux des Cox et Combi d’après 1968 ! Par contre, la calandre est bien entourée de rouge, le logo est noir, comme pour laisser bien visible le monogramme GTI.

On note aussi un pare-chocs épais, celui apparu avec l’année modèle 1979, dans lequel se perdent les clignotants et auquel s’accroche la plaque. Le bouclier est simple mais se complète avec un spoiler en plastique et en deux parties qui ajoute une touche de sport.

Sur le profil de la Golf GTI on ne peut pas rater les arches de roue. C’est normal, comme sur toutes les bombinettes, ils sont bien affirmés. Ici, ça passe par des extensions d’aile en plastique noir. On retrouve dedans des jantes tôles en 13″ qui équipaient d’origine les GTI. Le noir, celui de la carrosserie, n’est d’ailleurs pas uniforme. Sur le profil on retrouve une bande grise sous la ceinture de caisse et sa baguette ainsi qu’une autre entre les deux arches de roue.

Le profil est cubique avec un pare-brise qui semble plat, un pavillon qui le semble aussi et un arrière qui retombe vite. Le profil trahit l’âge de notre Golf GTI : les surfaces vitrées sont importantes, loin des meurtrières actuelles.

L’arrière est plutôt intéressant mais ce sont surtout les connaisseurs qui verront de quoi on parle. Notre Golf GTI est une des premières du millésime 1981. Il marque l’apparition des « grands feux » à l’arrière. Si vous ne visualisez pas les « petits feux », dites vous qu’on a rajouté une colonne de feux, ceux qui sont au plus près de la plaque.

Sinon l’arrière est tout aussi simple, et propose également un pare-chocs massif. On trouve deux petits monogrammes, Volkswagen d’un côté et Golf GTI de l’autre. La lunette arrière, légèrement enfoncée et entourée d’une bande autocollante, noire, affiche fièrement « Das Original. 1981 » parce que la Golf GTI… a bien besoin de le rappeler ! On complète une sortie d’échappement qui ne laisse pas transparaître des ambitions sportives.

Le physique de la Golf GTI était quand même plutôt discret. Comme quoi, il y a beaucoup de choses qui se sont perdues au fil des ans !

À l’intérieur : un peu de rouge qui change tout

Quand on compare l’intérieur d’une Golf à celui d’une Golf GTI… il faut bien avouer qu’il faut avoir le sens du détail ! Pour autant, on retrouve des différences, normal pour une voiture plus haut de gamme. Déjà, au niveau du volant puisque celui à 4 branches de la GTI est spécifique. Si l’instrumentation diffère peu au tableau de bord, on retrouve trois manomètres supplémentaires devant le levier de vitesses. Logiquement, celui-ci est coiffé d’une… balle de Golf !

Côté sellerie, on retrouve un tissus gris sur ce modèle. Sobre, certes, mais pas forcément chic. Par contre, vous aurez peut-être remarqué quelque chose que vous n’avez que rarement vu sur les Golf GTI jusqu’à présent : le fameux liseré.

En Septembre 1980, c’est le millésime 1981 de la Golf GTI qui apparaît. C’est donc le premier à proposer les « grands feux » mais il se distingue surtout à l’intérieur avec un liseré rouge qui encadre le bloc d’instrumentation au tableau de bord et les ouïes d’aération à chaque extrémité. Ce petit liseré rouge ne s’éternisera pas puisqu’il sera retiré dès décembre 1980. Une originalité assurément !

Sous le capot : originale aussi

Quand la Golf GTI apparaît en 1975, elle fait coup double sur la motorisation. Quand les Golf de base se contentaient de 1.1 et 1.5, elle propose un 1588 cm³ (qu’on arrondit à 1600). En plus, elle troque les carbus pour une injection, le top de la modernité de l’époque.

Le petit moteur sort 110ch, une puissance relativement faible… avec nos yeux de 2022. C’est toujours mieux que la concurrence et il faut aussi se replacer dans une époque où une compacte était une voiture légère. Le poids plafonne à 846 kg à vide, à peine plus d’une tonne avec les pleins et les occupants. De quoi autoriser des performances très correctes avec un 0 à 100 en 9,3s et 181 km/h en pointe ! Notre Golf GTI du jour est de l’année modèle 1981, cela veut donc dire qu’elle reçoit une boîte 5, comme toutes les GTI depuis l’année modèle 1980.

Concernant la technique, on a renforcé la caisse et on a fait appel à des disques ventilés… mais uniquement à l’avant. L’arrière fait appel à des tambours, suffisants pour le poids sur cet essieu et sa tendance à lever la patte en appui ! D’ailleurs le freinage des premières Golf GTI a souvent été pointé du doigt, surtout son endurance. Il faut dire que, jusqu’en 1978, elles sont équipées des plaquettes carrées de la Coccinelle 1600, deux fois moins puissante ! Heureusement, Volkswagen s’est repris à la suite.

On est loin de la grosse prépa, on se contente de dynamiser le tout. Voyons-voir ce que ça donne au volant.

Au volant de la Golf GTI

C’est parti. Je réouvre les portières et m’installe à bord. Côté ergonomie, rien à redire. On s’assoit vraiment, une sensation qu’on perd de plus en plus dans les autos sportives dans lesquelles la position est très allongée. Ici, on a vraiment les jambes plus bas que les fesses, le volant est pile en face.

Coupe-circuit tourné, maintenant il faut lancer le moteur. Vous avez vu l’état clinique de notre Golf GTI du jour ? Et bien le moteur est tout aussi bien entretenu. Du coup, à la première sollicitation un bruit rauque envahit l’habitacle. Un bruit suggestif, pas trop fort, mais on sent tout de suite que ce n’est pas une « petite » Golf. Ça ronronne exactement comme on s’y attend, comme un 4 pattes prêt à sortir des griffes (face à celles de la concurrence notamment).

Maintenant c’est parti. La première passe sans encombre. Le maniement de la boîte est facile avec un débattement plutôt court. Il n’y a pas que le débattement qui l’est, les premiers rapports le sont aussi. Je n’ose pas trop accélérer, nous sommes encore en pleine agglomération et notre teutonne a l’air de pouvoir facilement dépasser les 50 km/h fatidiques. Cela me permet de tester les freins. Rien à redire de ce côté là. Quand je dis rien, c’est rien. La Golf GTI freine vraiment, ce n’est pas un simple ralentissement, et c’est plutôt efficace. Vu le poids sur la balance… encore heureux !

La ville n’est pas le point fort d’une telle auto ? En tout cas c’est un bon test. En forçant un peu dans les ronds points, on a un bel aperçu du châssis que les ingénieurs de Wolfsburg ont développé. La Golf GTI vire vraiment à plat. La direction place la petite où on veut et on sent le petit gabarit dans la vivacité qu’a notre sportive à changer de cap. Le moteur ? Il fait le job, bien aidé par la boîte, et vous sort des virages en un rien de temps.

Le moteur, justement, on va pouvoir l’essayer sur un grand axe. Histoire de… J’attaque la voie d’accélération assez tranquillement. Je laisse l’aiguille du compte-tour dans la moitié de gauche et la Golf GTI atteint rapidement la vitesse maxi. Un peu plus loin, un dépassement non-anticipé me colle à la remorque d’un camion. Pour le dépasser, je tente la relance, en 5e. Et bien je retenterais un autre coup. Les 110ch sont peut-être là mais le couple plafonne à 137 Nm et ils sont haut perchés.

Deuxième essai, ça passe. J’ai tombé un rapport et ça va tout de suite beaucoup mieux. La Golf GTI repart et je ne passe la 5e qu’à l’approche des 3500 tours/minutes. J’ai bien senti qu’il y avait un truc là ! Il va falloir que je creuse. L’allemande est stabilisée à la vitesse maxi autorisée… et clairement, ce n’est pas son fort. Je doute que les jeunes allemands se soient fait réellement plaisir sur Autobahn avec une Golf GTI de première génération, ou alors avec le 1.8 litres, ou alors sans personne dans la voiture avec qui causer. Parce que le son devient vite prenant. Verdict : la Golf GTI n’est pas faite pour ça. Alors on enchaîne.

Voici venu le temps des départementales. Et c’est vraiment là qu’on trouve son terrain de jeu. Bon, le secteur est quand même très urbanisé… mais chaque panneau de fin d’agglomération permet de jouer avec le moteur sur sa BONNE plage d’utilisation. Sans surprise, c’est dans les tours qu’il s’exprime. Le couple est haut perché, la puissance aussi. Du coup, une fois passé les 3500 tours/minutes, là c’est vraiment sympathique.

La Golf GTI relance fort, accélère fort tant qu’on ne passe pas la 5e vitesse (les limitations de vitesse nous l’empêchent de toute façon) et dans les virages, elle est impériale. Pas de mouvements de caisse, une trajectoire léchée, franchement, rien à redire… Rien du tout ? Il faut quand même avouer que la fameuse réputation de pompage des VW n’est pas une légende. Quand le bitume est moins bon, ou quand on passe un ralentisseur, la fermeté des amortisseurs se ressent bien et on a tendance à rebondir. Il fallait trouver un compromis. Là où des françaises se « vautrent » un peu plus mais privilégient le confort, Wolfsburg a décidé du contraire !

Mais cette petite ombre au tableau ne doit pas occulter le trait principal de cette Golf GTI : elle est vive, efficace, petite… une vraie bombinette, mieux, LA première des bombinettes.

Conclusion :

Il n’en reste plus qu’une ! Même si elle a bien évolué, la Golf GTI est la dernière des bombinettes de l’époque à être toujours en production. Et ce n’est pas par hasard qu’elle est là : la première génération avait marqué les amateurs de sport à petit budget.

L’allemande est une vraie bonne auto. Une auto qui est faite de compromis, qui n’est pas totalement parfaite, mais qui remplit parfaitement sa mission première : offrir du dynamisme à partir d’une base qui n’est pas des plus sportives.

Les plusLes moins
Moteur rageurManque de couple « en bas »
Sonorité sympathiqueBruyante sur les grands axes
Châssis efficace au possibleRaide quand la route n’est pas parfaite
Icône intemporellePrix
CritèreNote
Budget Achat14/20
Entretien14/20
Fiabilité17/20
Qualité de fabrication16/20
Confort13/20
Polyvalence16/20
Image18/20
Plaisir de conduite16/20
Facilité de conduite18/20
Ergonomie19/20
Total16,1/20

Conduire une Volkswagen Golf GTI 1600

Niveau disponibilité, on a vu pire comme challenge. 461.690 exemplaires, c’est plus que la 205 GTI ou que la Supercinq GT Turbo. Du coup, vous trouverez les différents modèles assez facilement. Attention cependant, la Golf GTI est tellement polyvalente et prisée, qu’elle est souvent fortement kilométrée. Cela n’empêche pas un bon fonctionnement… mais ça entraîne forcément des frais à moyen terme.

Côté prix1 on reste dans une fourchette assez limitée. On enlèvera de notre panel les 16S Oettinger, dopées, performantes et sorties à 1250 exemplaires très recherchés. Pour ce qui est des Golf GTI 1600, les premières, avec leur boîte 4 vitesses, sont les plus originales et les plus chères, surtout avec les petits pare-chocs d’avant 1978 : autour de 20.000 €. Les 5 vitesses, produites moins longtemps, sont un peu moins chères… mais quand vous cherchez un exemplaire dans l’état de celui de cet article, visez les 25.000 €… voire plus ! Enfin, les 1800 se situent un peu en dessous des 20.000 €.

Côté entretien et pièces, sachez que même les allemandes de cette époque sont sensibles à la corrosion. Donc inspectez bien ! Sinon, les pièces se trouvent presque toutes. Vous aurez le choix, mais certaines, spécifiques, seront à des tarifs élevés… mais à ce prix vous toucherez de la qualité !

Merci à Tristan pour nous avoir laissé le volant de sa magnifique Golf GTI et merci à Harald d’avoir fait les présentations !

Fiche techniqueVolkswagen Golf GTI
Années1976 – 1979 : 1600 4 vitesses
1980 – 1982 : 1600 5 vitesses
1983 – 1984 : 1800
Mécanique
Architecture4 cylindres en ligne
Cylindrée1588 cm³
AlimentationInjection Multipoints
Soupapes8
Puissance Max110 ch à 6100 trs/min
Couple Max137 Nm à 5000 trs/min
Boîte de VitessesManuelle 5 rapports
TransmissionTraction
Châssis
Poisition MoteurTransversale avant
FreinageDisques Ventilés AV et Tambours AR
VoiesAV 1404 mm / AR 1372 mm
Empattement2400 mm
Dimensions L x l x h3815 x 1630 x 1395 mm
Poids (relevé)985 kg
Performances
Vmax Mesurée181 km/h
0 à 100 km/h9,3s
400m d.a16,7s
1000m d.a31,2s
Poids/Puissance8,95 kg/ch
Conso Mixte± 9 litres / 100km
Conso Sportive± 14 litres / 100 km
Prix± 18.000 €

1 : Source Collector Car Value

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Yvna

    J’ai eu la version boite 4, puis la 1600 boite 5, la boite 4 était celle qui marchait le plus fort car 50kg de moins, mais au début des années 80 c’était la référence à avoir, bien avant la 205 GTI. Sur la route c’était un sacré outil pour faire des moyennes inavouables aujourd’hui. De mémoire la calandre des phares centraux était en option, et seul le manomètre de température d’huile venait en dotation d’origine.

    Répondre · · 6 juin 2022 à 18 h 49 min

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