Alfa Romeo revient à Pomigliano d’Arco

Publié le par Pierre

Alfa Romeo revient à Pomigliano d’Arco

Après presque 10 ans d’absence, Alfa Romeo revient sur ses terres de Pomigliano d’Arco. L’usine est plus connue par le nom qu’elle partage avec le premier modèle sortie de ses chaines : Alfasud. Retour sur son histoire.

Des débuts aéronautiques

Tout commence en 1938. L’IRI (Institut pour la reconstruction industrielle) mandate Alfa Romeo (dont il est propriétaire depuis 1933) pour la construction d’une usine dans le sud de l’Italie. Il en résulte un énorme complexe accueillant l’usine, un aéroport, et environ 600 logements.

Le site démarre la production de moteurs Daimler sous licence en 1942. L’année suivante, deux autres centres de production sont finalisés : un pour la fabrication de cellules, un pour la production d’alliages. Cependant, en cette même année 1943, l’usine est bombardée par les Alliés durant la campagne d’Italie. Son sort sera scellé par les Allemands, qui dynamitent l’usine pendant leur retraite.

L’usine est reconstruite après guerre, et reprend ses activités en 1948, toujours dans la production de moteurs d’avion.

Et ainsi naquit Alfasud

Dans les années 1960, toujours sous l’égide de l’IRI (via sa filiale Finmeccanica), Alfa change sa stratégie de production. En plus du transfert de Portello à Arese dans la banlieue de Milan, Alfa Romeo va créer une nouvelle usine dans le sud du pays. Cela a pour but d’enrayer l’exode rural massif dont souffre l’Italie à cette époque.

Décision est donc prise de s’installer sur le site de Pomigliano d’Arco, propriété d’Alfa Romeo Avio, et donc, de l’IRI. En plus, la nouvelle usine sera en charge d’un nouveau modèle, destiné à compléter la gamme vers le bas. Le but est de ne pas se laisser distancer par la concurrence qui rencontre un certain succès sur ce segment.

Le projet est lancé en 1967, sous la houlette de Rudolf Hruska. L’ingénieur autrichien n’est pas un débutant dans le domaine, il a notamment secondé Ferdinand Porsche dans le développement de la Kdf-Wagen.

La nouvelle usine étant une entreprise à part entière, Alfasud S.p.A., Hruska est relativement libre dans le design du projet qui portera le démarrage de la production.

Le tout sera bouclé en quatre ans, avec seulement trois mois de retard sur la date initialement prévue, malgré de nombreuses grèves lors du chantier. Avec le démarrage de la production, en 1972, le logo Alfa Romeo perd la mention Milano qui en faisait partie intégrante depuis 1910.

Pomigliano d’Arco passe sous l’égide Fiat

Malgré le succès de l’Alfasud (en essai vidéo ici) et de l’Alfetta, les finances d’Alfa Romeo ne sont pas au mieux de leur forme à la fin des années 1970. L’Alfa 6, en plus d’avoir eu un développement coûteux, est un four au niveau des ventes.

Pour limiter la casse, Alfa Romeo signe un partenariat avec Nissan. L’Arna, qui doit remplacer l’Alfasud, est en réalité une Nissan Cherry équipée du moteur et des trains roulants de l’Alfasud. Malheureusement, la greffe n’est pas si aisée et le projet prend du retard. Alfa Romeo développe en catastrophe la 33, afin de rester sur le segment et surtout de ne pas stopper la production à Pomigliano d’Arco.

Résultat des courses, sortant toutes les deux en 1983, la 33 et l’Arna se concurrencent directement, rendant vain tout espoir de bénéfice. C’est dans ce contexte morose que Finmeccanica se voit obligé de se séparer d’Alfa Romeo, cédant ses parts à Fiat, qui joint l’entreprise à Lancia.

La production reste cependant majoritairement axée sur Alfa Romeo. Hormis la production de la Fiat Tipo et de l’Autobianchi Y10, Pomigliano reste le centre de fabrication des Alfa d’entrée puis de milieu de gamme.

Le clap de fin résonne en 2011, avec l’arrêt de la fabrication de l’Alfa 159 qui avait survécu d’un an à la GT. L’usine produira dorénavant des Fiat Panda.

Cependant, comme l’histoire est un éternel recommencement, Alfa Romeo rentre à la maison. Avec le Tonale, la production devrait enfin reprendre sur le seul site restant de la marque, puisqu’Arese n’abrite plus que le Musée Alfa Romeo.

Crédits photo : Alfa Romeo, Leonardo

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Robert

    Ah l’ Alfasud ! j’ ai eu une berline 1.5 de 1980 achetée neuve. Agréable à conduire mais d’ une fiabilité désastreuse ( pannes électriques, corrosion précoce et variée…). Lassé je l’ ai revendue à 50.000 kms seulement…

    Répondre · · 6 mai 2021 à 20 h 14 min

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