Jaguar Type E : retour sur l’histoire d’un mythe

Publié le par Benjamin

Jaguar Type E : retour sur l’histoire d’un mythe

La Jaguar Type E en course

Alors que la Type E de route commence à se vendre, la marque n’abandonne pas le sport pour autant.

Apparition de la Jaguar Type E Lightweight

Les Jaguar Type E sont bien sûr engagées en course mais par des privés. De fait, aucun programme officiel n’est lancé par Jaguar.

Pendant ce temps, au Mans, Ferrari et les 250 gagnent tout et le nom Jaguar commence à s’oublier. Il est donc décidé de construire la Jaguar Type E Lightweight, une évolution course de la voiture.

La voiture apparaît en 1963, toujours équipée du 3.8L qu’on a poussé à 344 chevaux. On a essayé de développer un moteur spécifique, notamment avec des moteurs à bloc aluminium qui lâchaient les uns après les autres. Ce sera donc le bloc de série qui sera utilisé.

Mais c’est sur son poids surtout que la voiture va se démarquer. En effet, de 1140 kg on arrive à 975 kg. L’emploi d’une carrosserie en aluminium est la raison principale, les suppressions d’équipements est une autre raison.

Là encore on retrouve Briggs Cunningham derrière ces voitures. Sur les 12 modèles qui doivent être fabriqués, il en commande trois !

En attendant la livraison, il engage deux Jaguar Type E « normales » aux 3h de Daytona. Augie Pabst est 10e, Walt Hansgen est disqualifié pour avoir volé le départ.

La première lui est remise en Mars et il l’engage immédiatement en course aux Etats-Unis, pour débuter à Sebring. Là bas, la voiture est aux cotés d’une autre Type E Lighweight, engagée par Qvalme. Les équipages sont respectivement McLaren / Hansgen (n°20) et Leslie / Morrill (n°23). Deux Type E « normales » sont engagées pour William Kimberly /Paul Richards et Briggs Cunningham /John Fitch. Les Lightweight se montrent les plus performantes, Leslie / Morrill sur la Qvalme se classent 7e et premier en GT 4.0L devant la voiture de Cunningham. Néanmoins les Ferrari 250 GTO, pourtant avec un moteur 3L, sont devant.

Jaguar Type E Lightweight Peter linder Nurburgring

Aux 1000 km du Nürburgring on voit apparaître deux Jaguar Type E Lightweigt européennes. Celle de Peter Linder, l’importateur Jaguar en Allemagne et celle de Peter Lumsden. Elle seront confiées en course à Lumsden / Sargent et Lindner / Nöcker. En plus, Linder engagera une « normale » pour Fleck / Vehling, Christophorus engage une voiture pour Therstappen / Ruthardt, Max Werner s’engage avec Olsen et Maurice Caillet avec de Siebenthal.

En course, les « normales » dominent les Lightweight, la première Jaguar Type E est celle de Therstappen / Ruthardt, 16e et première en GT +3.0L, Werner / Olsen sont 18e et second de classe, Caillet / de Siebenthal, 31e et 3e de classe. Lumsden / Sargent sont classés 32e malgré un accident. Les deux voitures de Linder abandonnent !

Les 24h du Mans 1963

La course suivante, ce sont les 24h du Mans 1963 ! Là Cunningham a pris possession de ses deux autres voitures et il sera le seul à engager les Type E sur la classique mancelle. La 14 revient à Pabst / Hansgen, la 15 à lui même et Bob Grossman, la 16 à Richards / Salvadori.

La 14 va abandonner après 8 tours sur un soucis de boîte de vitesse, la 16 va elle avoir un gros accident qui déclenchera un incendie. La 15 va être la seule semi-rescapée car elle va connaître de gros problème de freins qui la feront terminer à la 9e place, loin derrière la cible déclarée Ferrari.

En fin de saison une Jaguar Type E participe au tour de France, Cardi / Klukaszenwski abandonneront alors que les berlines Mk II se comportent bien et signent même un podium !

Evolution en 1964

Sur les Jaguar Type E Lightweight, l’évolution majeure est l’adoption d’un nouveau pavillon, baptisé Low Drag. La boîte est là aussi changée, on passe sur une ZF.

En course, aucune voiture n’est présente aux 2000 km de Daytona. Les voitures s’illustrent cependant dans des courses « annexes ». Lindner gagne sur l’AVUS, Sutcliffe le Grand Prix de Paris à Montlhéry…

Il faut attendre les 500 km de Spa pour voir Peter Sutcliffe se classer 10e, Dick Protheroe 12e tandis que la normale de Marcel van Bierbeek abandonne.

Jaguar Type E Lightweight Nurb 1964 1

Aux 1000 km du Nürburgring, les Jaguar Type E ne vont pas être à la fête. Déjà, la Lightweight de Protheroe / Taylor va avoir un accident aux essais, la normale de Caillet / Gretener y laissera son embrayage.
À l’arrivée, la première sera celle de Patrick McNally qu’il partage avec Banks, ils sont 25e et deuxième de classe. La Lightweight de Lumsden / Sargent se classe 51e et dernière, ne voyant pas le drapeau à damier suite à un problème de moteur. Les Lightweight de Sutcliffe / Stoop et de Lindner / Nöcker abandonnent sur accident et soucis de boîte.

Les 24h du Mans 1964

Jaguar Type E Lightweight Nurb 1964 2

Aux 24h du Mans 1964, Cunningham n’est pas de la partie. Les deux Jaguar Type E Lightweight engagées sont celles de Lindner / Nöcker sur la n°16 et Lumsden / Sargent sur la n°17. La première va connaître un problème de joint de culasse, la seconde un problème de boîte de vitesse.

La saison se poursuit à Reims, pour les 12h le 5 Juillet où Protheroe / Coundley se classent 8e et premiers de classe, Sutcliffe / Bradley 14e et second de classe.

Au Tourist Trophy le 29 Août, Lumsden / Sargent se classent 8e et Sutcliffe 15e. Une autre Lightweight, celle de Roger Mac abandonne.

Il faut attendre les 1000 km de Paris en Octobre pour revoir des Jaguar Type E Lightweight en course. Une voiture est engagée pour Protheroe / Coundley qui se classent 8e et premiers de classe. Celle de Lindner va connaître un grave accident qui le tuera et fauchera également trois commissaires. La voiture restera longtemps sous scellés en France et ne réapparaîtra qu’en 2011 sous sa forme originale, totalement restaurée.

Fin de carrière rapide !

En 1965 les apparitions en courses se font plus rare, et surtout on verra beaucoup moins les Lightweight sur les grandes courses mondiales, bien que les voitures apparaissent toujours sur nombre de courses anglaises.

Aux 1000 km de Daytona une Jaguar Type E normale est engagée par Jaguar Cars of Winter Haven pour Hull / Kingham qui abandonneront au bout de 14 tours sur un problème moteur. Aux 12h de Sebring la même voiture sera 43e et dernière, Robson / Baggely abandonnent.

Aux 1000 km de Monza, Caillet / Wicky abandonnent. Au Tourist Trophy, les Lightweight réapparaissent. Celle de Protheroe est emmenée par David Wansborough à la 11e place, celle de Celerity Inc. est 13e avec Richard Bond au volant.

En 1966 on retrouve l’équipage Hull / Byrne / Kingham aux 24h de Daytona où ils abandonnent. Aux 1000 km de Spa en Mai, Harper / Merrick terminent dernier, puis ils prennent la 29e place aux 1000 km du Nürburgring.

L’année suivante aux 24h de Daytona, la seule Jaguar Type E, XKE aux Etats-Unis, pilotée par Robson / Rodgers / Buchman n’est pas classée.
Aux 12h de Sebring, le même équipage se classe avant-dernier à plus de 100 tours !

Enfin en 1968, le traditionnel équipage Robson / Rodgers / Buchman ne termine pas les 24h de Daytona et n’est pas classé à Sebring. L’année est calme pour le modèle qui n’est engagé dans aucune autre course et qui ne voit pas d’évolution particulière.

En 1969 Robson / Rodgers retentent le coup aux 24h de Daytona, avec un nouvel abandon, mais ne vont même pas à Sebring.

Ce dernier engagement sonne le glas de la carrière des Type E dans les courses internationales.

Continuez l’histoire :


Retour à la genèse de la Type E

Jaguar Type E A2 2- Jaguar Type E


Les Jaguar Type E de route

Jaguar Type E Traversée de Paris 2014- Jaguar Type E


Les Jaguar Type E de nos jours

jaguar ben 36- Jaguar Type E

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Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Ambroise Brosselin

    Après la Type-D voilà la Type-E, tu nous gâtes en ce moment, merci ! 🙂

    Répondre · · 13 novembre 2015 à 22 h 44 min

    1. Benjamin

      Ça fait des beaux morceaux, et puis j’ai un bon fournisseur de photos made in Goodwood 😉

      Répondre · · 13 novembre 2015 à 22 h 52 min

  2. Jérome

    Moi je suis partant avec Ambroise pour une sortie goodwood.

    Répondre · · 16 novembre 2015 à 13 h 53 min

    1. Benjamin

      L’an prochain il y a Le Mans Classic, mais je pense le GR 2017 me verra

      Répondre · · 16 novembre 2015 à 14 h 08 min

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