Un petit tour au Village des Brocanteurs, avec plein d’anciennes !

Publié le par Fabien

Un petit tour au Village des Brocanteurs, avec plein d’anciennes !

Si beaucoup d’événements sont annulés ou encore incertains, les rassemblements mensuels recommencent à attirer du monde. Et malgré les fortes chaleurs et un soleil sans voile, revoir des anciennes est une véritable bouffée d’air frais ! Direction pour cela le Village des Brocanteurs.

Le Village des Brocanteurs, qu’est-ce que c’est ?

Situé sur Tignieu-Jameyzieu, quasiment à la croisée de l’Isère, du Rhône et de l’Ain, sur le territoire appelé « les Balcons du Dauphiné », le Village des Brocanteurs est un lieu d’exposition permanente d’antiquités regroupant une quarantaine de brocanteurs professionnels.

Souvent, des voitures souffrant de défaut d’entretien ou tout simplement accusant le poids des ans sont exposées pour trouver la bonne âme, passionnée, qui leur donnera une seconde vie. Au détour de mes visites, j’ai pu découvrir une Dauphine, une 404 et d’autres belles passablement fatiguées.

Chaque second dimanche du mois, le village prend vie, mécaniquement parlant, de 10h à 13h. On peut alors y croiser des anciennes dans leur jus, ou restaurées, mais toutes magnifiques, bien entendu!

Et ce dimanche, le plateau était particulièrement varié, avec ses classiques, mais aussi des voitures que l’on ne croise pas tous les jours!

Un plateau français plutôt varié

Les voitures de la Régie

Les françaises étaient bien là, naturellement et nous y reviendrons aussi dans les « curiosités ». Chez Renault, la R4, était là. La 4CV aussi, dont une déjà croisée à Artas l’an dernier, dans sa livrée rose bonbon. Certains crieront au scandale, mais il faut avouer que cette couleur peu commune lui sied à merveille!

Côté Renault populaires que l’on rencontre régulièrement, on pouvait croiser une jolie Dauphine et sa remorque. Très répandue dans les années 50, cette remorque mono-roue ne présente pas de crochet : la fixation se fait par 2 points d’ancrage de part et d’autre du capot moteur.

Des Peugeot et des Simca

Pour représenter Peugeot, des 404 berline et break tenaient compagnie à une 204 phase 2, reconnaissable à ses feux arrières. Elle semble sortir de la concession avec les publicités flambant neuves visibles sur la vitre de lunette arrière!

Et chez Simca, une Aronde et un break 1100 GLS avaient répondu présent à côté d’une belle Ariane 8, pas si commune, d’ailleurs. En effet, produite sur le site de Poissy de 1958 à 1961, l’Ariane 8 venait remplacer la Trianon à moteur V8 dans la gamme.

Citroën en force!

Citroën enfin était très bien représenté. L’incontournable Traction, tout d’abord, dans son jus ou restaurée, cette dernière présentant fièrement ses jantes « Pilote » du plus bel effet!

Tout aussi incontournables, les bicylindres, 2 CV, y compris fourgonnettes, les Méhari et les Dyane, ou plutôt Acadyane. Idem pour les DS et DSuper. On pouvait aussi admirer quelques utilitaires aux chevrons, un type H et un fourgon C25 1400, jumeau du Peugeot J5 dans les années 80-90.

Mais beaucoup moins communes en rassemblements, une CX Athena, avec ses pare-chocs chromés, et pas une, pas deux, mais trois BX ! Et pas des moindres, puisqu’il y avait une Sport, une 16 soupapes et une 16 RS plutôt particulière ! La Sport tout d’abord présentait moins de 50000 km au compteur. Pour la 16 Soupapes, « dans son jus », c’est une des « 300 » : la présérie de 300 exemplaires équipés du moteur phase 1, mais de la finition phase 2. Un jus assez exceptionnel. Quant à la 16 RS, il faut être connaisseur pour correctement l’apprécier.

Pour faire un parallèle osé, au même titre que Dimma fournissait des Kit pour les Peugeot 205, un préparateur Moirannais, Politecnic, s’est attaqué dans les années 80-90 aux Citroën et notamment aux BX. Le parallèle n’est pas si osé que cela d’ailleurs, puisque Politecnic a été très proche de Citroën. La société basée à Moirans (38) a beaucoup travaillé avec le service Citroën Compétition et son responsable sportif Guy Verrier. Son savoir faire en terme de travail du polyester lui a permis de contribuer aux projets sur base Visa et BX, jusqu’à produire le tout premier prototype de BX 4TC en 1983 ! Au final, très peu de kits « larges » Politecnic pour BX de série ont été produits, et ce fut une belle découverte.

Les sportives

Deux Alpine A310 ont pointé le bout de leur V6. Sœurs jumelles, rutilantes sous le ciel bleu et le soleil de plomb. Pour certains, la vraie Alpine restera pour toujours la Berlinette. Mais j’avoue que la A310, avec sa volonté de passer dans la cour des GT, avec son V6 PRV, reste une voiture racée. Elle n’a pas connu l’aura de sa grande sœur, mais elle a tenu haut les couleurs de la marque de Dieppe malgré la tourmente, entre chocs pétroliers, crises internes liées à la prise de contrôle par Renault et le départ de Jean Rédélé, pour ne citer que ces éléments.

L’autre sportive présente est la SIMCA CG barquette RB1 de 1974. Pilotée par Marc Poix, elle participe encore à de nombreuses courses de côtes. Ce proto est arrivé après l’arrêt en compétition des Simca CG Proto MC conçus par Simca, Chappe et Gessalin, et Matra Sport pour damer le pion en endurance à Alpine, de 1970 à 1974.

Les curiosités

On commencera par la Mega Club, ou plutôt, Aixam-Mega Club, tentative du fabricant Aixam d’investir le monde des véhicules avec permis. S’il n’est pas commun d’en croiser, ça l’est encore plus d’en voir une complète dans cet état aussi proche du neuf! Livrée blanche, capote toile en parfait état, jante d’AX GT… Cette auto ludique en deviendrait séduisante! La Club, c’est l’esprit Méhari en 1992 : une auto rustique, équipée de moteurs PSA éprouvés.

La seconde curiosité est une Panhard Dyna Junior. Tomber sur l’un des 4708 exemplaires produits (entre 1952 et 1956), c’est toujours un moment sympathique. Le Roadster, version sans vitres descendantes, croisé au Village des Brocanteurs, est d’avant 1954, sa calandre héritée de la Dyna X trahissant son âge.

Pour finir, l’auto la plus ancienne du plateau de ce mensuel du Village des Brocanteurs est une avant guerre de 1936. Et on ne pouvait pas la louper! Dans sa livrée jaune, cette Rosengart Super 5 (de son vrai nom LR4N2, mais c’est vrai que c’est beaucoup moins sympa) a été entièrement restaurée par son propriétaire. Quand il l’a trouvée, un arbre se prenait pour un pilote. Petit à petit, elle a retrouvé son lustre d’origine, à force de passion et de refabrication de pièces chaudronnées.

Et les autres…

Les européennes

Pour l’essentiel, les autres européennes présentes au Village des Brocanteurs étaient allemandes et anglaises.

Côté teutonnes, on trouvait de la BMW E30, mais c’était Porsche qui était le plus représenté. Deux 356 1600 Super se partageaient la vedette. L’une d’entre elle garée à côté de la Panhard, mettait en avant les similitudes et les différences entre ces deux modèles des 50’s, ce qui était plutôt amusant. On trouvait également 944 et 924, et là encore, il était possible de jouer au jeu des 7 erreurs entre ces deux modèles, décriés à l’époque, mais qui commencent à se faire une place en collection.

Pour les anglaises, on retrouve une symbolique Mini Spécial du début des années 80 dans sa livrée d’origine. Celle-ci arbore un logo Leyland sur son capot. Viennent ensuite une MG-A Hard-Top et une Jaguar Mk2 3,8L. Trois marques emblématiques d’Outre-Manche.

Anecdotique mais remarquable au rassemblement du Village des Brocanteurs, enfin, un petit engin « franchisseur » attise la curiosité. Il s’agit d’un Steyr-Puch Haflinger. Conception Autrichienne issue de la collaboration entre Steyr, fabricant de tracteurs, et Puch, concepteur de 2 roues, cet engin était utilisé par l’armée Suisse pour le transport de munitions. Aujourd’hui, il continue à transporter du matériel, mais civil. Son architecture est calquée sur les camions Tatra et le moteur est un bicylindre à plat, jumeau de celui des Citroën 2CV.

Et hors Europe?

Les belles d’outre-Atlantique

Elles étaient venues en nombre avec leur gros V8 au son si caractéristique ! Cadillac, Dodge, GMC, Ford, Corvette… Le Village des Brocanteurs façon US !

Difficile de dire laquelle de la Dodge ou de la Cadillac était la plus imposante. Comme un combat de poids-lourds : Cadillac Série 62 Hard Top 4 portes de 1957 vs. Dodge Dart Phoenix de 1961… Le détail qui tue sur la Phoenix : le compteur de vitesse visible de l’extérieur!

Au niveau emblématique, on aura le match Corvette C3 Stingray vs. Ford Ranchero Type 74 (avec la même « gueule » que la Torino de Starsky et Hutch). L’outsider? Une Chevrolet Camaro Z28 fin des 70’s…

Et je ne parle pas de cette Cougar tout droit sortie d’un feuilleton des années 70 et de ce ChevyVan G20 du milieu des années 80!

Et des japonaises aussi!

C’est certain, il n’y en avait pas des milliers… A vrai dire, il y en avait 3 : une populaire, une sportive récente, et une pure sportive. On passera rapidement sur la Suzuki Alto SH410, et sur la très jolie Toyota MR3, collector potentiel, mais trop récent pour nous. Intéressons nous plutôt au troisième larron qui n’est autre qu’une Honda Integra Type R. Dans cette livrée bleu nuit, elle est discrète, mais sa calandre 4 phares et son aileron lui donnent une élégante agressivité. Son VTEC de 1797 cm³ développe 190 chevaux à presque 8000 tours : les 100 chevaux au litre sans turbo sont dépassés!

Au village sur 2 et 3 roues

Quelques motos et side-cars avaient également fait le déplacement, dont un side-car BMW, une Radior 125 de 1955, ou encore une Royal-Enfield.

Au bilan…

En fait, ce mensuel du Village des Brocanteurs est une belle surprise compte tenu du contexte. De la variété, du volume : quantité et qualité, le tout dans un décors qui est tout de même beaucoup agréable qu’un parking!

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

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