Silverstone Classic 2021, trente bougies bien (trop?) arrosées

Publié le par Pierre

Silverstone Classic 2021, trente bougies bien (trop?) arrosées

Après une édition 2020 annulée, nous avons enfin pu revenir dans le Northamptonshire. On vous emmène à Silverstone Classic 2021, mais c’était pour le moins compliqué.

Silverstone Classic 2021 semblait comme un retour à la normale après ces mois de lockdown en Angleterre. Il m’était enfin possible de revenir à un des événements centraux de mon calendrier, et ça m’avait manqué, je ne le nierai pas !

Toujours autant d’engagés

Une chose est sûre, même si la situation a pu créer quelques soucis de logistique, la piste à une fois de plus fait le plein. Cette année encore, 16 plateaux permettaient de faire courir les voitures qui ont marqué l’histoire du circuit, d’avant-guerre à nos jours, ou presque.

Les voitures de tourisme, gagner le samedi, rouler avec le lundi

C’est toujours un régal de voir les voitures de tourisme lancées à pleine charge sur ce circuit. Ces voitures de monsieur tout le monde en survêtement sont peut-être les moins affriolantes, par rapport aux autres plateaux plus prestigieux, mais ce sont aussi celles qui nous rappellent des souvenirs de jeunesse avec des motorisations bien moins performantes.

Cette année, le BTCC n’était pas présent, mais nombre de voitures engagées en championnat d’Europe, des années 60 à 90 ont essayé de garder un peu de grip tout au long du week-end.

Les GT, il va y avoir du sport

Mais moi j’reste tranquille. Derrière cette phrase de Silmarils (qui a maintenant plus de vingt ans, on ne rajeunit décidément pas), se cache la force, tout sauf tranquille, elle, des grosses cylindrées des voitures de Grand Tourisme.

Ces voitures ont été conçues avec la compétition à l’esprit et cela se ressent dans les performances. Silverstone Classic 2021 n’a pas dérogé à la règle en nous proposant du beau monde : Ferrari, Porsche, Jaguar… et la liste est encore longue.

Les protos, que la course commence !

Cette fois-ci, fini de rire, les prétentions routières sont complètement occultées pour laisser place à la chasse au chrono, et rien d’autre.

Silverstone CLassic 2021 reprenait ses classiques plateaux de sport proto des années 60-70, auquel venait s’ajouter une étape du Masters Endurance Legends dédié aux gloires récentes (des années 90 à 2010, en gros) de l’endurance.

Des Lola et Chevron à foison chez les anciennes, et un plateau extrêmement varié chez les modernes, de quoi régaler tout le monde.

Les monoplaces, catégorie reine

Difficile de faire étape à Silverstone sans y voir des monoplaces. Le circuit qui a accueilli la première course de championnat de F1 reste l’endroit privilégié pour voir ces machines évoluer Outre-Manche.

De ce fait, ce sont de très riches plateaux de F2 et F1 qui sont venus maintenir le public en haleine tout au long du e ce Silverstone Classic 2021.

Une météo peu coopérative

S’il y a bien une chose qui a été une catastrophe à Silverstone Classic 2021, c’est la météo. Dès le vendredi matin, le week-end s’annonçait compliqué vu les averses. Et certes, je vous vois venir : « Mais Pierre, la pluie en Angleterre, c’est une évidence ! », et vous auriez raison, mais elle tient en général plus de la bruine bretonne ou normande que de la chute de hallebardes (pour reprendre l’expression de Pierre Van Vliet).

D’ailleurs, dès mes premiers pas en bord de piste avec notre nouveau compère, Matt, le ton était donné. En effet, à peine avions nous passé la porte d’accès que nous assistions à une assez impressionnante sortie de piste de la Ferrari Breadvan, heureusement sauvée par son pilote, mais il s’en est fallu d’une dizaine de centimètres pour que son week-end (voire plus) ne soit compromis.


Et cela a malheureusement été incessant. Quasi toutes les séances de qualification du vendredi se sont vues interrompues par des safety cars ou des drapeaux rouges. Samedi et dimanche, c’est la météo changeant à un rythme effréné qui a entrainé des interruptions afin de pouvoir changer les pneumatiques.

Je ne sais pas si le fait de ne pas avoir couru pendant longtemps a pu également jouer, mais diantre ! Je n’avais jamais vu autant d’accrochages qu’à Silverstone Classic 2021. La plupart étaient de simples pichenettes, mais d’autres contacts n’ont pas été sans rappeler ce qui s’est passé quelques semaines plus tôt sur le même circuit.

Des anniversaires à la pelle

Silverstone Classic 2021 n’a pas dérogé à la tradition en célébrant différents anniversaires tout au long du week-end.

Commençons par les rattrapages de l’édition 2020. On pourrait croire que c’était hier, mais la BMW Z3 fêtait ses 25 ans.

Plus typiquement britannique, la Vauxhall VX220 (comme sa cousine germaine Opel Speedster) fêtait ses 20 ans, en même temps que la petite Chevette (dérivée de l’Opel Kadett) soufflait sa quarante-cinquième bougie.

La Triumph Stag, probablement l’un des modèles les plus mal aimés de la marque, fêtait son cinquantième anniversaire.

Du côté des anniversaires 2021, il y avait également à faire. Tout d’abord, un peu de chauvinisme, la Clio V6 fêtait ses vingt ans.

Du côté osbcur du Channel, la Jaguar Type-E fête ses 60 ans (que nous avons déjà célébré avec E-Type 60, il y a quelques semaines), et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en avait partout !

La Lotus Elise, qui tire cette année sa révérence, fêtait son jubilé.

La Jaguar XJR-15, version à peine civilisée de la XJR-9 de groupe C, fêtait quant à elle ses trente ans, rassemblant pas moins de 5 des 50 voitures produites, dont deux ayant participé au Jaguar Sport Intercontinental Challenge, aux mains de Tif Needell et Derek Warwick.

La DeLorean DMC-12, immortalisée par Retour vers le Futur fêtait elle ses 40 ans, et il faut bien avouez que leur carrosserie était assortie, hélas, à la couleur du ciel.

Silverstone Classic 2021 a également permis de célébrer le centenaire de la Lancia Lambda.

C’était surtout les 25 ans du titre mondial de Damon Hill, au volant de la Williams FW18. Pour l’occasion Williams Heritage a sorti la monoplace de sa torpeur pour quelques démonstrations durant le week-end avec son pilote au volant.

Un petit instant… qui m’a laissé perplexe

Si je vous dis, Renault 20, Talbot Horizon Special, Matra Rancho, Citroën Ami6, à quoi pensez-vous ? Des voitures françaises, et vous auriez raison.

Mais, si je viens ajouter à la liste une Honda Insight, une Hyundai Stellar ou encore une une Fiat 127, quel est leur point commun ? Cela devient bien moins évident, n’est-ce pas ?

Il s’agit en fait de voitures qui ont quasiment disparu de la circulation, au sens premier du terme. C’est un échantillon d’une cinquantaine de voitures « communes » qui était proposé aux visiteurs, en partenariat Telegraph. Cependant, ce sont des voitures dont moins d’une dizaine d’exemplaires ont survécu sur le sol anglais.

En résumé, une édition très riche, encore une fois, pour ce Silverstone Classic 2021. Cependant, les petits intermèdes ont quasiment tous disparus par rapport aux années précédentes, pour laisser la place a des séances un peu plus étendues pour toutes les épreuves des championnats historiques organisés par la FIA.

Même si je suis heureux de voir que ces événements prennent suffisamment d’ampleur pour être chapeautés par des courses officielles, j’avoue que la sensation de rigidité de cette édition 2021 m’a laissé un peu sur ma faim, en comparaison des autres éditions. Sans compter que, effet pervers d’une professionnalisation de l’épreuve, les paddocks se sont vidés dès le samedi, une fois les voitures rentrées de leur course, suffisamment pour que les trous soient notables avant même la pause déjeuner le dimanche matin.

A moins que ce ne soit tout simplement la météo qui m’ait rendu chafouin, comme nombre des membres des clubs qui n’ont pas pu endurer la pluie jusqu’à la fin du dimanche.

En tout cas, on se donne rendez-vous en 2022, avec, je l’espère, du soleil !

Crédits photo : News d’Anciennes, Silverstone Classic

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Ilya

    L’Horizon Special est superbe. Elle a été entièrement refaite et est l’une des dernières si ce n’est pas la dernière en Angleterre. Comme en France, on compte cette finition de l’Horizon sur les doigts d’une mains.

    Répondre · · 9 août 2021 à 9 h 15 min

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