Quelle voiture ancienne pour se lancer en Rallye en 2022 ?

C’est votre bonne résolution de 2022. Les rallyes saucisson, ça va bien. Si vous en avez prévu au calendrier (News d’Anciennes bien sûr), vous avez surtout décidé de vous lancer dans des rallyes avec plus de challenge. Du VHC au VHRS en passant par la cartographie, on vous présente quelques autos qui devraient vous permettre de passer du bon temps… et on vous donne aussi toutes les infos pour éviter les mauvaises surprises réglementaires.

Pour du VHC et du VHRS

Pour commencer, parlons de compétition et de chrono. Ces deux catégories sont de plus en plus présentes dans les calendriers des passionnés. Si certains rallyes sont uniquement dédiés aux VHC et aux VHRS, on retrouve aussi ces catégories en plus des catégories modernes sur de nombreux rallyes nationaux et régionaux.

On commence par le VHC (Véhicule Historique de Compétition), une catégorie où le but, comme sur un rallye moderne, est de faire le plus petit temps possible avec une auto ancienne.
Le VHRS (Véhicule Historique de Régularité Sportive) consiste donc à courir en régularité, avec des temps moyens à respecter.

Quelle auto pour rouler ?

En VHC :

On commence par le scratch. En VHC on peut rouler avec une auto d’avant 1990 conforme aux annexes J et K de la FIA : les autos doivent donc avoir couru en leur temps.

Différentes périodes classent les autos. On en profite pour vous présenter quelques autos qui font partie de telle ou telle classe :

Période E : 1947 – 1961
Giulietta SS ou SZ, Facel Vega Facellia, Daimler SP250, Citroën ID19, Ferrari 250 GT (Lusso, Berlinetta, SWB…), etc

Période F : 1962 – 1965
Mini Cooper, Austin Healey 3000 MkII, Daf 66, Jaguar Type E, Shelby Cobra, etc

Période G : 1966 à 1971
BMW 1800 Ti, Citroën 2CV AZ, Ford Mustang 1966 Hardtop 289, Alpine A110 1300, etc

Période H1 : 1972 à 1975
De Tomaso Pantera, Triumph Dolomite Sprint, Fiat X1/9, Citroën GS, etc

Période H2 : 1976
Dino 308 GT4 et GTB, BMW 316, etc

Période I et IR : 1977 à 1981
Simca 1100 Ti, Ford Fiesta, Sunbeam Lotus, etc

Période J1 : 1982 à 1985
Ford Escort XR3, MG Metro, Citroën Visa Chrono, BMW M1 et les Groupe B !

Période J2 : 1986 à 1990
Les Groupe B qui ont fait de la résistance (BX 4TC par exemple), BMW M3, Lancia Delta Intégrale, 205 GTI, Supercinq GT Tubro etc.

En VHRS :

Pour le VHRS, c’est beaucoup plus simple de trouver une automobile qui convient. En fait l’auto n’a pas besoin d’avoir couru, vous pouvez engager n’importe quelle auto conforme à l’annexe K, c’est à dire une auto produite avant le 31/12/1990. Mais on ajoute aussi tous les véhicules civils mis en circulation avant le 31/12/1996.

Quelle auto pour gagner ?

En VHC, jusqu’à présent, les Porsche 911 dominaient. Une suite logique à leur présence à l’époque. Polyvalentes, elles pouvaient sortir leur épingle du jeu sur les rallyes sinueux ou roulants. Par contre, l’arrivée de la classe J2 en 2017 a rebattu les cartes. Trois autos sont régulièrement présentes aux avant-postes : les BMW M3, les Lancia Delta Intégrale et les Sierra Cosworth. Ajoutez toutes les bombinettes style Golf et 205 GTI ou Supercinq GT Turbo et vous arrivez à retrouver des tableaux complets de palmarès.

Par contre, n’oubliez pas qu’au delà du scratch, les différentes catégories proposent autant de classements séparés et parfois récompensés.

En VHRS, ce n’est pas le véhicule qui vous fera gagner. Il faudra surtout que l’équipage soit entraîné à bien manier le chrono et bien naviguer. Néanmoins, selon les moyennes des rallyes et les terrains, une auto puissante pourra vous permettre plus facilement d’être « dans les clous ».

Quelles modifs ?

Premièrement : le réglementaire ! Et oui, il ne suffit pas de sortir son auto du garage pour se lancer dans un rallye VHC ou VHRS.

Déjà, pensez au coupe circuit, obligatoire sur toutes les autos et il doit être signalé avec l’éclair rouge sur fond bleu. Ensuite un extincteur manuel sera obligatoire dans toutes les autos, quelle que soit leur âge. Côté ceintures, si elles sont d’origines et homologuées, elles suffisent, mais vous devrez faire attention si vous installez des harnais, tous ne sont pas homologués. C’est exactement la même chose pour les sièges et les baquets.

On ajoute un anneau de remorquage, un double circuit de freinage (oui oui) et on a fait le tour de ce qui est obligatoire. Oui, contrairement à une idée reçue, l’arceau n’a rien d’obligatoire, en équiper sa voiture est même très très encadré et tous les arceaux ne sont pas autorisés. Ne vous lancez pas dans cette aventure à l’aveugle !

Maintenant, la préparation. Évidemment, plus vous voulez jouer la gagne, plus il faudra préparer votre monture. Rares sont les autos anciennes qui ne peuvent pas être améliorées, que ce soit au niveau de la performance ou de la fiabilité. Quelques chevaux, un système de freinage plus performant, beaucoup de choses sont possibles. Simplement, regardez les règlement et faites le bien histoire de ne pas entamer la fiabilité générale de l’auto. Trop de chevaux sur une boîte pas adaptée, ce n’est pas une bonne idée !

Du côté des modifications simples on va commencer par les trains roulants et par les pneus. Même quand on parle des voitures très anciennes on peut trouver des pneus plus performants et adaptés aux différents terrains que vous allez rencontrer en rallye. Vous pourrez les commander vous-même ou chez un spécialiste et ensuite obtenir un devis pour le montage des pneus chez n’importe quel garagiste !

C’est la même chose pour les amortisseurs. Les autos anciennes, mêmes sportives, sont parfois montées avec des dispositifs très confortables mais pas super performants. Là encore, vous pourrez le faire vous-même ou obtenir un devis pour le changement d’amortisseurs chez n’importe quel garagiste.

Attention, pour toute modif, il faudra bien vérifier que vous êtes dans les clous de la fiche d’homologation sous peine d’avoir de mauvaises surprises !

Ces modifications peuvent s’appliquer à tous les rallyes, mais évidemment c’est en VHC que vous aurez le plus besoin de modifications techniques. En VHRS, le cadenceur est un investissement mais aussi un sacré pas vers le haut du classement.

Enfin, n’oubliez pas que, pour les équipages, il faudra aussi s’habiller de la bonne façon avec combinaison, casque (et parfois Hans, notamment si un arceau est présent), sous-vêtements ignifugés et gants. Cela concerne surtout le VHC.

En VHRS, le casque adapté à la pratique du sport automobile sera demandé et vous pourrez même utiliser un casque de rallye qui ne serait plus homolgué.

Quelques cas particuliers

Attention, tous les rallyes VHC et VHRS ne sont pas ouverts à n’importe quelle automobile ancienne. Il existe des cas particuliers, et c’est généralement d’épreuves anciennes, prisées et prestigieuses dont on parle dans ces cas précis.

En France on retrouvera par exemple le Tour Auto. Il s’agit d’une épreuve mixte puisque vous pouvez le courir en VHRS et en VHC. Évidemment le règlement est plus restrictif dans le second cas, en particulier concernant la préparation de l’auto. Mais dans les deux cas, il faudra bien vérifier la liste des modèles éligibles. Pour le Tour Auto, il s’agit de modèles de voitures anciennes qui ont pris part à l’épreuve entre 1951 et 1973 même si on trouve quelques exceptions pour des voitures plus récentes.

On peut aussi ajouter le Rallye Monte-Carlo Historique, un rallye 100% VHRS, qui n’accepte lui aussi que les autos ayant participé à l’épreuve entre 1911 et 1982 avec une liste stricte.

Ces deux cas de figure ne font pas de la France une exception, on retrouvera le même genre de liste des autos éligibles sur les Mille Miglia par exemple.

Les documents !

Avoir une auto éligible ne suffit pas ! En VHC il faudra par exemple proposer un Passeport Technique, différentes versions existent, qui atteste de la conformité du véhicule. Il faudra aussi que l’équipage fournisse une licence annuelle.

En VHRS, vous aurez besoin des mêmes documents que sur la route de tous les jours. Un laissez-passer de véhicule pour parcours de régularité historique sera nécessaire mais le PTH obtenu pour un rallye VHC sera également valide. Concernant la licence, vous pourrez prendre une licence à la journée, certificat médical à l’appui.

Pour de la carto

Contrairement aux rallyes VHC et VHRS, les rallyes cartographiques ne donnent pas des résultats basés sur le temps. Du coup, vous avez beaucoup plus de libertés.

Quelle auto pour rouler ?

L’avantage du rallye cartographique, c’est que vous pouvez rouler… avec n’importe quelle auto. Alors on ne parle pas forcément d’une voiture ancienne, vous pouvez même vous engager, dans la plupart des cas, avec une voiture récente. C’est uniquement votre feeling et votre envie qui doit vous amener à choisir votre auto.

Quelle auto pour gagner ?

Alors pour le coup, si vous vous posez la question de la monture idéale pour gagner un rallye cartographique… c’est que vous n’avez pas vraiment compris le principe même de ce genre de rallye !

La gagne, elle s’obtiendra avec de l’entrainement et de la rigueur dans la lecture du roadbook. Par contre, notez tout de même qu’il peut exister des limites horaires pour boucler le parcours. Au delà même d’un jardinage en règle qui sera sanctionné par de grosses pénalités, vouloir s’engager avec une auto d’un certain âge ou une toute petite cylindrée sur un rallye avec beaucoup de bornes à couvrir a des chances de vous éloigner du haut du classement.

Quelles modifs ?

On ne peut que vous conseiller toutes les modifications qui viseraient à améliorer la fiabilité de votre voiture ancienne. Par contre, côté performances, rien à signaler.

Par contre, vous pouvez quand même installer un Terratrip ou tout autre instrument du genre. Si les applis mobile sont efficaces, rien de tel que du matériel pro pour ne pas se tromper et prendre la bonne bifurcation !

Conclusion :

Le Rallye en voiture ancienne, il y en a pour tous les goûts. Les épreuves sont variées et vous pourrez vous engager sur des épreuves plus ou moins lointaines. Surtout, vous avez vu que beaucoup d’autos bien différentes sont possibles. Reste à savoir si vous visez un bon rallye ou un bon classement !