On a testé pour vous : L’Opel GT 1900

Publié le par Pierre

On a testé pour vous : L’Opel GT 1900

Il y a peu, Thomas vous a offert un essai de la Corvette C3 dans la campagne champenoise. Aujourd’hui, c’est à mon tour d’essayer sa petite sœur d’outre-Rhin, l’Opel GT, dans la campagne normande.

La météo est plus que clémente pour cette balade dans le Pays de Caux, il ne pleut pas, le soleil est là, il fait même étonnamment doux pour un mois de mars. Pour résumer, c’est le cadre idéal pour que « Poussinnette » (c’est son petit nom) puisse jouer les fashionistas !

Petite histoire de l’Opel GT

Tout d’abord présentée comme un exercice de style en 1965 aux salons de Paris et Francfort, qu’on a pu voir à Essen l’an dernier. L’Opel GT entrera finalement en production en 1968, reprenant des éléments mécaniques de la Kadett B. La carrosserie, quant à elle, sera dessinée afin de rappeler la Corvette, lancée en 1967. La demande dépassant les capacités de l’usine de Rüsselsheim, la carrosserie est fabriquée par Chausson, et l’accastillage installé par Brisseauneau & Lotz, en France, avant d’être envoyée à l’usine de Bochum pour recevoir ses éléments mécaniques.

Elle sera proposée de base avec un moteur 1100cm3 à soupapes en tête de 60ch, mais la majeure partie des clients lui préférera le moteur 1900cm3 à arbre à cames en tête, développant 88ch, proposé en option. A partir de 1971, les versions américaines (distribuées dans le réseau Buick) verront leur puissance tomber, afin de répondre aux normes antipollution nouvellement en vigueur. La 1900 également déclinée en GT/J (pour Junior), modèle plus économique, déshabillé de ses chromes.

La production s’arrêtera en 1973, après 103.463 modèles construits, dont 3.573 1100 et 10.760 GT/J.

La conduite d’une Opel GT : the American Way of Life

Les premiers tours de roues se font en passager, le temps de faire chauffer la belle et surtout, de refaire le plein. Sans être un foudre de guerre, les 88 poneys meuvent aisément cette petite voiture. J’en profite pour fouiller dans le « coffre » pour vérifier mon matériel, car cette auto n’a pas de malle séparée, d’ailleurs, elle n’a pas de malle, tout court ! On peut cependant stocker pas mal de choses dans l’espace derrière les sièges, en se contorsionnant un peu si c’est un peu encombrant.

Passons aux choses sérieuses, je me glisse derrière le petit volant tulipé, et l’impression que j’avais en tant que passager est confirmée, mon mètre quatre-vingts rentre sans souci, mes cheveux ne viennent même pas effleurer le plafond, et le pare-soleil ne me bouche pas la vue ! Il faut reconnaître que l’assise très basse et les sièges échancrés aident largement à la manoeuvre.

Dès les premiers tours de roue, j’avoue être étonné par cette Opel GT, malgré le poids du bloc moteur en fonte, la direction est étonnamment légère, bien que non assistée, sans pour autant nuire à sa précision. La boîte 4 rapports quant à elle est très douce à utiliser, mais le long levier me pose quelques problèmes, il faut vraiment décomposer le mouvement pour aller attraper la quatrième, mais avec une telle position, (assis très bas, avec un pommeau à mi-chemin entre le coude et l’épaule), c’est un peu compliqué ! Je me fais gratifier d’une petite tape accompagnée d’un éclat de rire à chaque fois que je me loupe, j’en déduis donc qu’Estelle, la propriétaire, ne m’en tient pas trop rigueur.

Petit passage par l’autoroute pour rattraper les petites routes qui nous permettront de profiter de la voiture et surtout de rejoindre les petits coins pour prendre des photos. Le 1900 n’est pas trop envahissant pour une voiture de cet âge, et il ne semble pas gêné de cruiser à 130 km/h, malgré 45 ans d’existence. Je ne vais cependant pas essaye d’atteindre les 185 km/h revendiqués à l’époque !

Les petites routes sinueuses qui nous ramènent sur les bords de la Seine sont un bon moyen de « mettre à mal » le comportement routier de notre Opel GT. De la même façon, je suis plutôt agréablement surpris, la voiture est extrêmement stable, oscillant entre un très léger sous-virage en cas d’entrée un peu optimiste, et un tout aussi léger survirage en cas de pied un peu trop lourd en sortie, même si c’est un peu pataud, à cause des petits pneus à flancs hauts.
Cependant, je m’attendais à pire, vu l’âge de madame ! Le comportement n’est pas à proprement parler sportif, le moteur se laisse plus facilement mener sur un filet de gaz et au couple (dont le pic est à 2800 tr/min) que sur des relances rageuses, où sa sonorité rauque est tout sauf mélodieuse, n’oubliez pas, on est chez Opel ! Cette voiture se laisse mener avec le plus grand plaisir en mode cruising, au final, elle a tout d’une américaine !

Seul gros bémol dans cette auto, la commande des phares escamotables (qui pivotent longitudinalement), mécanique est extrêmement dure, et il faut des bras de tennisman (ou de grand adepte de l’onanisme, peut-être) pour réussir à l’utiliser correctement.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et il faut regagner notre point de départ, à l’heure où les gens rentrent du bureau, et il faut bien avouer que l’on se sent petits dans toute cette circulation ! Certains « petits jeunes » essaient même de faire la course, mais il faut bien l’avouer, le moindre turbo-diesel nous enfume, au propre, comme au figuré, dans les relances. Mais au final, ce n’est pas ce que l’on recherche avec cette auto, elle est faite pour se balader le long de la Nationale 7, comme sa « grande sœur », la Corvette, le long de la route 66.

Conduire une Opel GT

En fonction des versions et motorisations, comptez de 6000€ pour une Opel GT à restaurer, à près de 16.000€ pour une 1900 en bel état (un peu moins pour une GT/J, moins prisée).

Note globale :

4 etoiles

Avantages

Inconvénients

– Comportement routier Commande de phares escamotables –
– Accueille aussi les grands gabarits Sensible à la corrosion –
– Ligne très agréable  Moteur peu mélodieux –
Rareté 5 etoiles
Prix 6.000 € à 16.000 €

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Jean louis Meriller

    Opel GT une super voiture conduite très agréable façon karting vitesse impressionnante pour l’époque je l’ai monté 200 compteur

    Répondre · · 16 mars 2019 à 17 h 51 min

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