Exposition Peugeot au Musée des 24 heures : Rugir de plaisir !

Publié le par Elvis Bacq

Exposition Peugeot au Musée des 24 heures : Rugir de plaisir !

Après Porsche, BMW, ou encore Toyota, c’est un autre constructeur qui a brillé en terre sarthoise qui est mis à l’honneur à travers les expositions temporaires du musée des 24 heures du Mans. C’est en effet au tour de la marque au lion de voir ses modèles les plus emblématiques être mise en avant. Venez avec nous mais attention, le lion sort ses griffes !

La Peugeot 174 S de 1926

Peugeot arrive de manière officielle très tôt dans la Sarthe. C’est en effet dès 1926 que la marque Sochalienne engage, non pas une, mais deux autos : deux Peugeot 174S sont donc au départ.

Motorisées par un quatre cylindres de 3829cm³ pour 100 chevaux, les deux lionnes pointent aux avant-postes de la course avec les redoutables Bentley. Les équipages André Boillot-Louis Rigal et Louis Wagner-Christian Dauvergne font bon usage de leurs autos.

Hélas les lionnes sont encore jeunes et frêles. Au 76ème tour, la n°3 de Wagner-Dauvergne quitte son aire de ravitaillement en étant poussée pour redémarrer (problème de démarreur). Elle est immédiatement éliminée. Quand à la n°2 de Boillot/Rigal, ce sont les montants du pare-brise qui cèdent ! La piste n’était, en effet, pas vraiment un billard…

La Peugeot 302 DS de 1937

Nous faisons un bond de presque dix ans dans le temps. On est à la fin des années 30. La situation politique et économique n’est pas simple en Europe. On sait ce qu’il va advenir plus tard. Mais en attendant, en 1937, Peugeot est toujours présent au Mans.

Les voitures ont changé, place aux 302 DS « Darl’mat ». Flanqués des numéros 25, 26, 27 et d’un bleu de France, les lionnes ont bien progressées. La mécanique est toujours un 4 cylindres mais de « seulement » deux litres de cylindrés et soixante-dix chevaux. Benjamin avait d’ailleurs déjà parlé des Peugeot 302 dans cette article.

En fait ce qui est le plus visible, c’est la recherche aérodynamique sur cette 302. Cette forme profilée est le fruit du travail de Henri Thomas. Passages de roues avant, calandre, flasques de roues à l’arrière…. Prenons conscience que nous remontons 85 ans en arrière, avec les moyens et les connaissances de l’époque ! Impressionnant !

La CD SP66 de 1966

On fait encore un bond dans le temps puisque nous arrivons après-guerre, au milieu des années 60. L’économie est en plein boom et le sport automobile français en plein essor. Peugeot dans tout ça ? Toujours dans la course pardi !

La firme sochalienne est toujours présente en endurance et notamment au Mans. L’histoire de ce modèle est abordé par Benjamin dans ce très bon article, On s’attardera ici sur l’énorme travail aérodynamique de Charles Deutsch. Le concept de la 302 DS est clairement poussé : petit moteur mais châssis léger et aérodynamique soignée. Les lignes sont à la fois tendues et arrondies. Les ailerons traduisent la recherche de stabilité à haute vitesse… utile dans les Hunaudières. Une très très belle auto et un coup de cœur personnel !

Peugeot … motoriste !

Un nouveau bond dans le temps puisque nous sommes dans les années 80. Durant la décennie passée Matra (72-73) et Alpine-Renault (78) ont ramené à la France les lauriers du classement général aux 24 heures du Mans.

À cette période, Peugeot s’orientait plus vers les compétitions routières, notamment le rallye. Mais l’appel de la piste et de l’endurance sont toujours là. En voilà pour preuve la collaboration avec l’équipe de Gérard Welter WM, qui deviendra par la suite WR. Le fruit le plus connu de cette collaboration est sans doute le record de 405km/h dans les Hunaudières avec la WM-P88, sans oublier la pole-position de 1995 avec le « petit » Spider 905.

Un regret, aucune auto de cette belle aventure n’est exposée. On doit se contenter du bloc V10 de la fabuleuse Peugeot 905. Une transition avec la page suivante de l’exposition …

Peugeot 905 « Evo 1 bis »

Arrive maintenant la décennie 90. La réglementation groupe C évolue en « Sport Prototype 3.5 ». N’ayant plus rien à prouver au Dakar, après les succès des 205 et 405 T16, l’équipe de Jean Todt se lance en championnat du monde d’endurance contre Mercedes, Toyota ou encore Jaguar.

Après des débuts, avouons-le, très compliqués, la Peugeot 905 évolue sous la direction technique de André de Cortanze devenant 905 Evo 1 puis Evo 1 bis. Les choses vont alors dans le bon sens.

Rapide, constante, fiable, les 905 Evo 1 bis sont devenues de redoutables machines de guerre et remportent les 24 heures du Mans à deux reprises en 1992 (première et troisième) et 1993 (un triplé historique !). C’est l’auto gagnante en 1992 qui est donc exposée ici et très joliment mise en valeur.

Peugeot 908 HDI FAP

Rentrons maintenant dans les années 2000. La réglementation évolue encore au profit des LMP1… diesel ! Vous aussi vous avez caché votre joie à l’époque ?

Toujours est il qu’avec VAG (via Audi) et PSA (via Peugeot) ce sont certainement les deux plus gros dieseliste au monde qui s’affrontent. Hélas pour les espoirs tricolore cela terminera, comme souvent au football : à la fin, ce sont les allemands qui gagnent. Pourtant en performance pure les 908 HDI FAP et leurs gros V12 bi-turbo de 5500cm3 ne souffraient aucunement de la comparaison avec les Audi.

En fait ce sont souvent les faits de course, la gestion de celle-ci, et parfois des coups d’audace ou de chance qui ont fait pencher la balance vers la marque au quatre anneaux. La Peugeot 908 HDI FAP remportera cependant la course en 2009 avec un jolie doublé.

Peugeot 9×8

Maintenant direction… 2023 ! Peugeot présente également la maquette de sa nouvelle 9×8 qui prend la relève de ses glorieuses ainées. 9×8 a droit à son propre espace. Ligne futuriste, technologie hybride, elle se veut aussi comme un symbole du savoir faire technologique de la marque. Rugira-t-elle dans la Sarthe comme les 905 et 908 ? C’est tout le mal que l’on peut lui souhaiter…

Les « oubliées » de l’expo ?

Il y a, bien entendu, le reste « habituelle » de la collection du musée des 24 Heures qui est exposé. Mais certaines pièces auraient mérité une place dans cette expo temporaire.

Parmi elles, je pense à la Courage C60 de 2003 motorisé par un V6 turbo de 3200cm³ de provenance Peugeot. Cette auto conduite par un équipage tricolore Bouillon/Lagorce/Sarrazin aurait parfaitement illustré la page « motoriste » et fait le trait d’union avec toute ces équipes privés, comme WR ou Pescarolo, qui ont amené de biens beaux résultats au lion de Sochaux.

Une belle expo qui gagnerait à être complété

Oui, je le répète, une WR ou une « Pesca » n’aurait pas fait tache dans l’expo temporaire. Bien au contraire même.

Mais ne boudons pas notre plaisir. C’est quand même une grande joie de découvrir ou revoir certaines voitures. La CD66 est une belle redécouverte. Et quand à la Peugeot 905… Ah la 905 et le feulement de son V10 trois litres cinq dans les Hunaudières…

Pour toute les informations pratiques, cliquez ici. Accès libre pour les membres ACO.

Et si d’aventure vous voulez en savoir un peu plus sur l’histoire de Peugeot Sport, entité compétition de la marque sochalienne, c’est ici !

Elvis Bacq

Passionné de sport automobile et de Voitures anciennes, Elvis photographie tout ce qui roule et n'hésite pas à en faire profiter les lecteurs de plusieurs sites. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2018.

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