« Toyota le temps de la victoire », belle expo temporaire au musée des 24 Heures

Publié le par Elvis Bacq

« Toyota le temps de la victoire », belle expo temporaire au musée des 24 Heures

Les courses ont repris , les bourses redémarrent… mais les musées réouvrent aussi ! L’occasion de voir la nouvelle exposition temporaire « Toyota, le temps de la victoire » du musée des 24 heures du mans qui a pour thème l’aventure du constructeur en Sarthe.

C’est en 1961 que le musée des 24 heures a été inaugurée. Il y a donc 50ans ! Henri vous en a parlé ici. Ce musé était alors dans l’enceinte même du circuit (d’où le nom d’un des virages du circuit Bugatti : virage du musée, CQFD). Entre temps donc, le dit musée a déménagé et s’est étoffé. Il accueille également des expositions temporaires rendant ce dernier plus vivant. Et nous allons justement nous intéresser à celle qui vient de commencer : « Toyota le temps de la victoire ».

Toyota, ce n’est pas la marque dont on parle le plus sur News d’anciennes. On a bien évoqué la 2000 GT ou les débuts de la saga Celica mais force est de constater que généralement les japonaises ne sont pas les plus représentés dans les bourses et autres rassemblements d’anciennes. Ce qui changera surement dans les années à venir au vue des succès des Honda Type R ou autres Nissan/Datsun Z. Une fois n’est pas coutume allons y donc ! Parlons de Toyota !

Vous savez surement que le constructeur Nippon a remporté pour la troisième fois de suite les 24 heures du mans avec sa TS-050 hybride. Mais avant cela, Toyota a essuyé de nombreux échecs, parfois très crue. Souvenez vous de 2016 et cet abandon dans les dernières minutes de course ! C’est donc sur cette longue histoire que le musée s’attarde.

Les autos de l’exposition « Toyota le temps de la victoire »

Dans le milieu des années 80 Toyota s’associe avec le fabricant de monoplace et barquette Dome et lance son équipe tom’s en groupe C avec la 85-C (également appelé Dome 85c)

L’exposition « Toyota le temps de la victoire » nous propose ici l’évolution de cette auto : j’ai nommé la 86C. Cette auto de catégorie C1 a couru au mans en Juin 1986. Engagé donc par l’équipe japonaise Tom’s Com. Ltd, elle était motorisé par un 4 cylindres en ligne de 2090cm³, suralimenté par un turbo. Avec le trio Geoff Less – Satoru Nakajima – Masanori Sekiya, elle se qualifia à une modeste 40ème place et quittera la scène sur problème moteur après 7 heures de course.

Bond dans le temps puisque nous passons ensuite à une superbe TS-010 ! il s’agit du châssis #3 qui a terminé second en 1992 derrière l’intouchable Peugeot 905. Bond dans le temps car techniquement la TS-010 n’est plus une groupe C mais une « sport-prototype 3.5 litres ». En effet sa coque carbone est motorisé par un V10 atmosphérique ouvert à 72°, de 3.5 litres de cylindrée revendiquant plus de 650 chevaux. Au volant, on retrouvait Masanori Sekiya accompagné cette fois par Kenny Acheson et le français Pierre-Henri Raphanel.

On arrive maintenant en 1994. Les sport-prototypes et les groupes C ont vécu. L’endurance cherche une nouvelle impulsion via l’arrivé des GT et une nouvelle réglementation prototype. C’est là qu’arrive la 94C-V. C’est en faite du neuf avec du vieux puisqu’elle est une évolution/adaptation à la nouvelle réglementation de la 93C -V qui était une groupe C dévolue au championnat japonais d’endurance. 93C-V qui est elle-même une évolution de la 92C-V.

En effet Toyota avait, à ce moment, concentré ses efforts sur la TS-010 que nous avons vue plus haut. Le musée nous présente donc le chassis #5 qui fût emmené à la deuxième place par le trio Eddie Irvine – Mauro Martini – Jeff Krosnoff. De part son origine groupe C, la 94C-V était mue par un V8 turbo de 3576cm³.

On passe en 1995. Toyota laisse un temps le monde du prototype pour taquiner Le Mans en mode GT avec cette fois une Supra confié au Team Sard. Cette auto de la catégorie GT1, mue par un 4 cylindres 2.1l bi-turbo, terminera 14ème du général avec Jeff Krosnoff – Marco Apicella – Mauro Martini et aura couvert 264 tours de circuits.

« Toyota le temps de la victoire » arrive en 1998. Nos amis japonais sont là, mais pour la gagne, la vraie. La marque présente la TS-020, plus connue des fans sous le nom de « GT One ». Ce prototype au design qui a marqué les esprits est animé par un V8 3578cm³ bi-turbo, boite six séquentielles et, officiellement, 650 chevaux pour 900 kilos.

L’expo nous présente le chassis #804 qui viendra une première fois au Mans en 1998 avec aux commandes Martin Brundle – Emmanuel Collard – Eric Helary. Deuxième des qualifications, ils ne verront, hélas, pas l’arrivée suite un accident après 191 tours parcourus.

Qu’a cela ne tienne, #804 revient en 1999 avec un trio japonais cette fois : Ukyo Katayama – Toshio Suzuki – Keiichi Tsuchiya. Modeste huitième des essaies, l’équipage nippon terminera second à un tour « seulement » de la BMW V12 gagnante cette année là.

Toyota Tente sa chance en F1 entre 2002 et 2009. Le succès n’est pas au rendez-vous et la marque japonaise en revient à ses premiers amours en Europe avec l’endurance et Le Mans.

Cela tombe bien, avec le WEC, l’endurance est en plein renouveau et Toyota signe son retour en 2012 avec la TS-030 H, H pour Hybride ! En effet le V8 de 3.4 litres de 530 chevaux est accompagné par un module électrique de 220kW (soit environ 300 chevaux).

L’auto présente au musée est le châssis #2. Elle a été utilisé pendant toute la saison WEC 2012 par le binôme franco-autrichien Nicolas Lapierre – Alexander Wurz. Kazuki Nakajima complétant l’équipage au Mans et en diverses autres occasions. Cette auto a donc participé au « 24 heures » 2012 mais a été contrainte à l’abandon sur des problèmes moteurs après 134 tours couverts.
Pour la petite anecdote, c’est Nakajima qui a « poussé dehors » la fameuse Deltawing de Nissan cette année là…

Last but not least, la détentrice de la victoire 2020 trône fièrement au milieu du hall dédié à cette exposition. J’ai nommé la TS-050 Hybride !

Certes elle n’est pas ancienne mais est un clou incontournable à l’exposition « Toyota le temps de la victoire ». C’est en effet elle qui a (enfin) récolté le fruit de tout ces efforts. Si on ne distingue pas son V6 bi-turbo 2400cm³ de 500 chevaux et ses deux moteurs électriques (un dans chaque train), on peut en revanche admirer la recherche aérodynamique.

On peut aussi prendre conscience de la consommation d’huile d’un moteur de course moderne via les maintes coulures crachés par les autres concurrents sur la carrosserie de la TS-050. C’est à faire pâlir (et presque relativiser) l’incontinence d’une vieille Triumph ! On peut aussi s’attarder sur les progrès en matière d’éclairages ! Il y’a quand même un monde avec la 86-C à quelques pas de là !

Pensez notamment aux minuscules leds sur l’aileron arrière… Petit détail qui tue, il reste encore quatre tear-off sur le pare brise du proto japonais.

Bien sur le musée, au delà de l’expo Toyota le temps de la victoire, c’est aussi l’histoire des 24 heures, l’espace Anthony Delhalle, L’incontournable espace Jean Rondeau, celui dédié au récent film Le Mans 66 etc…

L’occasion de passer un moments entre passionné ou en famille, voir les deux à la fois si votre enfant est lui aussi mordue par tout ce qui a un moteur…
Pour plus d’informations, ça sera sur le site du musée en cliquant ici.

Elvis Bacq

Passionné de sport automobile et de Voitures anciennes, Elvis photographie tout ce qui roule et n'hésite pas à en faire profiter les lecteurs de plusieurs sites. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2018.

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