La Toyota 2000 GT, une Japonaise Jamais Égalée

Publié le par Benjamin

La Toyota 2000 GT, une Japonaise Jamais Égalée

Pour fêter nos 2000 articles parus, en 2016 donc, on avait choisi de vous parler d’une magnifique et rare auto dont le nom y fait référence. C’est la Toyota 2000 GT.

La Toyota 2000 GT pour prouver son savoir-faire

Dès 1963, Toyota nourrit l’envie de produire une voiture vitrine. Cette auto se devra d’être mondiale, d’être technologique, d’être belle et performante. Vaste programme pour une marque qui est en fait pour le moment cantonnée aux petites autos et à l’image qui va avec, en dehors de l’archipel nippon en tout cas.

Une caisse au top de la technologie

Sauf qu’il va falloir tout un arsenal de compétences pour cette auto. Fin 1964 les bases structurelles sont posées. On reprend un châssis inspiré de ce que fait Lotus avec son Elan. C’est donc un châssis poutre qui est utilisé. Mais ceci avec une forme en X permettant de simplifier les ancrages des suspensions. Chaque roue étant indépendante. À l’avant, entre les branches, prendra place le moteur, à l’arrière le pont. Les roues seront freinées par quatre freins à disques, sous licence Dunlop et fabriquées au Japon par Sumitomo. Si les roues des protos sont à rayon, pour le style, elles seront finalement à écrou central, en magnésium, pour la perf !

La carrosserie est elle dessinée par Satoru Nozaki et réalisée en tôles d’acier façonnées à la main. La ligne très fluide peut trouver des inspirations au niveau de la Jaguar Type E mais aussi de l’Opel GT.

Petite bizarrerie, la voiture a deux paires de phares, comme une Ferrari F40 plus tard. C’est tout simplement parce que les phares les plus bas ne seraient pas homologués aux USA, leur hauteur étant inférieure à 60 cm. Du coup, des phares pop-up sont ajoutés sur le capot.

Le moteur… n’est pas de chez Toyota

En 1964, Toyota n’a pas encore fixé la motorisation… et Yamaha a de son côté un moteur sur les bras, après que le projet commun avec Nissan soit tombé à l’eau. Mais chez le constructeur de moto, on entend pas tout mettre à la poubelle.

Yamaha vient donc toquer avec ses premiers travaux. Toyota prend la decision de leur confier l’étude du moteur. Ce sera un 6 cylindres en ligne de 1998 cm³. Le bloc est peu ou prou celui d’une Crown. Pour sa première dans les moteur 4 temps, Yamaha va surtout se concentrer sur la culasse qui reprend ce qui se fait de mieux : double arbre à came en tête et chambres hémisphériques !

Avec trois carbus Mikuni-Solex, le moteur est bien gavé. En fait, la puissance est très bonne pour un 2 litres, 150ch à 6600 tr/min pour 18 Mkg de couple.

La Toyota 2000 GT dévoilée en 1965

C’est au salon de Tokyo en Octobre 1965 que la voiture est dévoilée pour la première fois. Les journalistes présents sont conquis et la voiture fait parler d’elle.

Au printemps 1966, alors que Toyota organise les premiers essais presse, la voiture commence en compétition. La presse est séduite par les performances d’une voiture au si petit moteur. En plus, pour sa première sortie, une Toyota 2000 GT se classe 3e d’une course d’ouverture du GP de Fuji, et quelques semaines plus tard, Fukuzawa / Tsutsumi gagnent les 1000 km de Suzuka !
A l’automne la voiture est présentée au salon de San Francisco.

Mise en production en 1967

La saison de compétition démarre très bien. Hiroshi Fushida remporte les 500 Km de Suzuka fin Mars, et l’équipage Hosoya / Ohstubo remporte les 24h de Fuji en Avril.

Finalement la Toyota 2000 GT est mise en production en Mai 1967. Ce n’est pas Toyota qui produit les autos. En effet les Toyota 2000 GT son assemblées chez Yamaha ! Les 1000 km de Fuji voient une nouvelle victoire de Hosoya / Ohstubo.

Point d’orgue de la machine médiatique mise en place autour de la Toyota 2000 GT, une place dans le dernier James Bond, On ne vit que deux fois. Si Sean Connery reste fidèle à son Aston, James Bond est sauvé par un homologue Japonais qui conduit une Toyota 2000 GT… spider. En fait, Connery rentrait difficilement dans le coupé et l’auto ne permettait pas de mettre une caméra dans l’habitacle. On le mettra donc dehors.

Toyota réalise la transformation en décapsulant les autos. La carrosserie arrière, boulonnée à l’origine, est tenue par un faux châssis tubulaire. Il n’y a pas de capote, juste un couvre capote. Dans tous les cas, c’est un sacré coup de pub.

Toyota 2000 GT Roadster- Toyota 2000 GT

En 1968, la Toyota 2000 GT traverse le pacifique et s’engage en SCCA aux mains du team de Carroll Shelby. L’étrange association porte des fruits inattendus avec trois victoires et une deuxième place finale au championnat.

Toyota 2000 GT SCCA 1968- Toyota 2000 GT

La Toyota 2000 GT évolue en 1969

Petite retouches en 1969 après 233 exemplaires construits. Sean Connery n’était pas le seul à se sentir à l’étroit. L’habitacle est un peu agrandi tandis que la face avant est redessinée, les phares sous verre sont plus petits.

Toyota 2000 GT deuxième face avant- Toyota 2000 GT

La MF 10 laisse place à la MF 12

Il faut dire ce qui est, aussi magnifique soit-elle, la Toyota 2000 GT souffre d’un sérieux déficit d’image… Après 109 exemplaires de la seconde série apparaît la Toyota 2000 GT MF 12.

La voiture est chère à produire, du coup on rationalise. Exit le moteur spécifique, c’est le 6 cylindres « de base » de la Crown qui arrive sous le capot. Certes on gagne 300 cm³ mais on perd 10 ch. Par contre, pour le marché américain on va chercher les options : boite auto et clim sont au programme.
Extérieurement on la reconnaît avec ses rétroviseurs revenus sur les portières et la prise d’air sous le capot.

Le succès ne sera pas là pour autant. Pire, seuls 9 exemplaires seront produits jusqu’à la fin 1970 quand Toyota décide d’arrêter la carrière de sa voiture après 351 exemplaire vendus.

Une carrière qui n’est pas sans rappeler la BMW 507, dix ans plus tôt.

La Toyota 2000 GT de nos jours

351 exemplaires vendus. Pas besoin de vous expliquer pourquoi cette auto est un collector… Et pourquoi c’est la voiture japonaise la plus chère de tous les temps.

Généralement les modèles proposés aux enchères partent tous, autour de 800.000 $, c’est vous dire !

Photos additionnelles : RM Auctions

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Bruno Jullien

    Belle voiture, un merveilleux mélange de ce qui se faisait de mieux en Europe.
    Bravo pour cet article très complet.

    Répondre · · 8 septembre 2016 à 15 h 22 min

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